Joseph Moutschen

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Joseph Moutschen
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
LiègeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Période d'activité
Fratrie

Jean-Joseph Moutschen, (dit Joseph) né le à Jupille et mort dans la même commune le , est un architecte et urbaniste moderniste belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formé à l'académie des beaux-arts de Liège (où il entre à l'âge de 9 ans), Joseph Moutschen est diplômé en 1918[1]; boursier à l'École nationale des beaux-arts de Paris, il entre à l'Association des Architectes de Liège en 1923 et devient un des importants soutiens du groupe L'équerre[2]. Passionné par les gratte-ciels, il rencontre de nombreux contemporains dont Cass Gilbert en 1927 (Woolworth Building)[3],[4],[5],[6] et Frank Lloyd Wright à Chicago en 1931[7]. Professeur, nommé à l'âge de 26 ans[8], puis directeur de l'Académie de Beaux-Arts de Liège de 1948 à 1960[9], il reçoit le prix de consécration de la Province de Liège des mains d'Arsène Soreil en 1962.

Il marque le paysage de Liège de nombreuses réalisations, caractérisées par un agencement pragmatique, une extrême sobriété et, très souvent, par un élément décoratif comme une tour ou un phare. Il influencera fortement les architectes E. Bodson et M. Lhoir : La Maison communale de Quaregnon est fort semblable à celle de Jemeppe-sur-Meuse de Joseph Moutschen.[réf. nécessaire] Membre Fondateur de l'Union internationale des architectes (UIA), il fait partie du Comité exécutif en 1948 ; il préside également la Fédération royale des Architectes (-1959).

Aéroport national, architectes Joseph Moutschen, Maxime Brunfaut et Geo Bontinck, 1958

Réalisations[modifier | modifier le code]

Institut Seeliger, Architecte Joseph Moutschen
  • 1922 : une des maisons de la Cité-jardin du Tribouillet au Thier-à-Liège. Lors de l'exposition internationale de 1930, un concours d'habitations à bon marché est organisé et plusieurs sociétés y construisent des maisons reflétant les styles architecturaux de l'époque : modernisme, art déco, cottage, styles régionaux, etc. On y trouve des réalisations d'architectes tels que Louis-Herman de Koninck, Victor Bourgeois et Fernand Bodson. Une copie de la maison de Joseph Moutschen à Jupille y est également construite (cette copie n'a pas été modifiée, au contraire de la maison de Jupille)[10].
  • 1925 : siège du journal La Wallonie et son extension en 1939. Peintures disparues de Jean Donnay[11]
  • 1925 : (5 août) monument commémoratif du cimetière de Rabosée (Wandre), construit avec les matériaux du pont Maghin détruit en 1914
  • 1928: première maison moderniste à Jupille, Rue Jean Jaurès[8].
  • 1928: monument aux morts du cimetière de Jupille Les Bruyères.
  • 1925-1935 : Ensemble urbanistique, Cité des Cortils, Jupille, 300 habitations, sculpteur Oscar Berchmans[12]
  • circa 1927 : Salle des Fêtes J. Prévers[13], construite avec des matériaux de récupération de l'exposition de 1930.
  • circa 1928: Fontaine Charlemagne, avec le sculpteur Oscar Berchmans : Charlemagne stylisé
  • 1930 : Pont-barrage de Monsin à Liège, 1930[14],[15]
  • 1930 : pavillon de la Maison du Peuple, Exposition internationale de Liège de 1930[16]
  • 1931 : Maison du peuple de Montegnée (façade Art déco classée)[17]
  • 1931 : Maison personnelle de Georges Truffaut[8]
  • 1931 : Monument Joseph Wauters à Waremme, bas-relief doré réalisé par Oscar Berchmans, inauguré le .
  • 1932 : Maison de l'architecte, rue Jean-Jaurès no 40 à Jupille[18] (modifiée après la Deuxième Guerre mondiale).
  • 1932-1939 : Institut de mécanique du Val-Benoît, en collaboration avec Albert Puters, rue Ernest Solvay, 21[19].
  • 1934 : La Ruche, Maison du peuple à Herstal, taillée d’une seule pièce de béton armé, grande salle de 1 600 places assises, démolie en 1981.
  • 1935 : École communale André Bensberg, rue Saint Gilles, 572[20].
  • 1936 : Ancien journal La Wallonie devenu le commissariat de la Ire division (rue de la Régence 53/55)[21]. L'édifice était surmonté d'une tour et d'une horloge style art-deco[22].
  • 1937 : Institut du génie civil au Val-Benoît. L'Institut du génie civil, sur le quai Banning à Liège, se rattache davantage au Bauhaus de Walter Gropius, avec une prédilection pour le béton et la pierre, et sa façon de magnifier l'espace, les lignes et les courbes, les baies vitrées[22].
  • 1937 Dispensaire prophylactique de Seraing[23]
  • 1938-1939 : Institut chirurgical Jules Seeliger, rue Jonfosse à Liège, peinture murale de Fernand Steven, en style « paquebot »[22].
  • 1939 : Mémorial Albert Ier, monument à l'entrée du Canal Albert à Liège, esplanade et parc (inauguré le ), avec les sculpteurs Louis Dupont, Robert Massart et Marcel Rau. Le mémorial consiste en une tour de 42 mètres terminée par un phare contre laquelle s'adosse une statue du Roi Albert 1er, œuvre du sculpteur Louis Dupont. La pose de la « tête du Roi », pesant près de 5 tonnes, s'effectue en . Le jour de l'inauguration de l'Exposition internationale de l'Eau, c'est-à-dire le , des échafaudages recouvrent encore le monument et ce n'est que le que l'ensemble est inauguré[24]. Depuis 2000, pour le 70e anniversaire de l'inauguration du canal, la tour est illuminée.
  • 1939 : Les dessins préparatoires du Palais des Fêtes de la Ville de Liège lors de l'exposition de 1939 (actuel Palais des Sports de Coronmeuse). Son frère Jean Moutschen, architecte de la ville de Liège en assure le suivi.
  • 1947 : Hôtel de Ville de Jemeppe, avec B. Sélerin et J. Mullenaerts. Des vitraux de Marguerite Gevaert, réalisés par les ateliers Osterrath de Tilff, sont placés en 1957.
  • 1952 : Monument de la répression de Grâce-Berleur.
  • 1958 : « Aérogare 58 », hall des départs de l'aéroport de Bruxelles à Zaventem, en collaboration avec Geo Bontinck de Gand et Maxime Brunfaut de Bruxelles.
  •  : École communale de Romsée.
  • 1959: La Coopérative, Place Saint Lambert, (détruite en 1970)[25]
Station de pompage n°1 à Herstal.

Autres bâtiments[modifier | modifier le code]

  • Athénée Royal de Herstal[26]
  • Institut Provincial d'Enseignement Secondaire à Jemeppe
  • Ancienne maison communale de Soumagne-Bas
  • 1959 : École communale Thomas Leclercq de Romsée, avec l'architecte G. Gabriel[27]
  • École communale de Wandre
  • École communale de Jupille
  • La plupart des stations de pompage du Démergement de la ville de Liège
  • Monument Héros de Rabosée à Wandre, avec A. Fivet, statuaire, et F. Close, sculpteur
  • Complexe du Barbou, circa 1960[1]
  • Passerelle de Mi-la-Ville à Jupille
  • Cimetière militaire de Wandre, Rue Bois la Dame, Sculpteur : F. Close et A. Fivet[28]
  • Kiosque du Parc d'Avroy, 1938[29]
  • Tombe de l'architecte au cimetière de Jupille

En collaboration avec son frère Jean Moutschen, architecte de la ville de Liège[modifier | modifier le code]

Trois projets du Palais des fêtes de Liège en 1939
  • Palais de la Ville de Liège de l'exposition de l'eau en 1939[30]

Famille[modifier | modifier le code]

[réf. nécessaire]

Publication[modifier | modifier le code]

  • Architecture américaine – Une interview de l'architecte qui a construit la plus haute maison du monde (Cass Gilbert); in L'Equerre: p. 177; p. 187; , p. 196; L'Equerre, 1928-1939; Édition Foure-Tout 2010; (ISBN 978-2-930525-12-9)

Sources[modifier | modifier le code]

Par convention, le Groupe d'Ateliers de Recherche de Liège (GAR) conserve le Fonds Moutschen depuis 2013.

Il marquera par son enseignement Georges Dedoyard[32]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Arsène Soreil, Chronique wallonne, Tome 38, juin 1964, p. 9
  2. Charlier 2012, p. 94-95
  3. Joseph Moutschen, « Une visite au célèbre architecte américain Cass Gilbert, l'auteur de l'immeuble le plus élevé du monde », La Technique des Travaux, no 12,‎ , p. 646-651
  4. Joseph Moutschen, « Architecture américaine – Une interview de l'architecte qui a construit la plus haute maison du monde », L'Equerre, vol. 2e année, no 7,‎ , p. 177 (ISBN 978-2-930525-12-9)
  5. Joseph Moutschen, « Architecture américaine – Une interview de l'architecte qui a construit la plus haute maison du monde », L'Equerre, vol. 2e année, no 8,‎ , p. 187 (ISBN 978-2-930525-12-9)
  6. Joseph Moutschen, « Architecture américaine – Une interview de l'architecte qui a construit la plus haute maison du monde (suite et fin) », L'Equerre, vol. 2e année, no 9,‎ , p. 196 (ISBN 978-2-930525-12-9)
  7. Joseph Moutschen, « Souvenirs sur Frank Lloyd Wright », Cité et Tekhne, no 10,‎
  8. a b et c Charlier 2012, p. 95
  9. Christine Renardy, Liège et l'Exposition universelle de 1905, Liège, Fond Mercator - La Renaissance du Livre, , 322 p. (ISBN 90-6153-594-8, lire en ligne), p. 97
  10. Thier à Liège: La Cité du Tribouillet, un beau condensé d’un siècle de logement social, 21 décembre 2013, http://hachhachhh.blogspot.be/2013/12/thier-liege-la-cite-du-tribouillet-un.html
  11. Sébastien Charlier et Thomas Moor (dir.), Guide d'architecture moderne et contemporaine 1895-2014 – Liège, Bruxelles, Edition Margada - Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, , 399 p. (ISBN 978-2-8047-0192-5, lire en ligne), p. 76
  12. Danielle Sarlet et Thérèse Cortenbos, Patrimoine architectural et territoire de Wallonie : Liège, Liège, Ministère de la Région Wallonne - Mardaga, , 450 p. (ISBN 2-87009-881-2), p. 73
  13. Sarlet et Cortenbos 2004, p. 77
  14. Pierre Frankignoulle, L'Université de Liège dans sa ville (1817-1989). Une étude d'histoire urbaine, Bruxelles, 2005.
  15. Les cahiers de l'Urbanisme no 73, septembre 2009, p. 52-56
  16. Yves Jacqmin et Jean Marc Basyn, Un siècle d'architecture et d'urbanisme : 1900-2000 : Région de Bruxelles-Capitale, Liège, Mardaga, , 162 p. (ISBN 2-87009-755-7), p. 108
  17. Guide, Architecture moderne et contemporaine Liège, Ed. Mardaga , p. 382, note M3, 2014
  18. Sarlet et Cortenbos 2004, p. 76
  19. Sarlet et Cortenbos 2004, p. 344
  20. Sarlet et Cortenbos 2004, p. 310
  21. Sarlet et Cortenbos 2004, p. 293
  22. a b et c Renardy 2005, p. 97
  23. Guide, Architecture moderne et contemporaine Liège, Ed. Mardaga , p. 363, note L13, 2014
  24. Émile Coenen, La forteresse de l'île Monsin, archives mises en dépôt au CLHAM
  25. H. Snyers, « Joseph Moutschen, Noël 1977 », Bulletin bimestriel de l'Association royale des architectes de Liège, no 204,‎ , p. 1206
  26. Pierre Vilvens, « Le créateur de l’ARH », L'arob@z, no 28,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  27. « Historique », sur fleron.be via Wikiwix (consulté le ).
  28. Sarlet et Cortenbos 2004, p. 402
  29. Sarlet et Cortenbos 2004, p. 155
  30. Coline Caprasse, « Jean et Joseph Moutschen : architectes modernistes liégeois », Bulletin de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, no 28,‎ , p. 212 (ISBN 978-2-9601866-0-4)
  31. Nettement plus jeune, il est souvent présenté erronément comme son fils[Où ?]
  32. Sebastien Charlier, Guide, Architecture moderne et contemporaine Liège, Wallonie, Bruxelles, Ed. Mardaga, , 397 p. (ISBN 978-2-8047-0192-5), p. 181, note E5

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (fr + en) Sebastien Charlier, L'équerre : Réédition Intégrale - The Complete Edition 1928-1939, Liège, Edition Foure-Tout, , 1350 p. (ISBN 978-2-930525-12-9), p. 94-95
  • Georges Linze, « Visage de la race, Joseph Moutschen, bâtisseur », Bâtir, Paris,‎ , p. 328-329
  • Georges Linze, « L'architecte Joseph Moutschen », Bâtir, Paris, no 15,‎
  • Flavio Di Campli, " Liège. Clinique Seeliger ", L'architecture hospitalière en Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté Flamande, 2005, p. 210-211.
  • Jean Housen, « Le Val Benoit, témoignage majeur du modernisme à Liège », Les Cahiers de l'Urbanisme, Liège, no 73,‎ , p. 52-56

Liens externes[modifier | modifier le code]