Jean-Pierre Norblin de La Gourdaine

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Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine
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Autoportrait de Jean-Pierre Norblin.
Nom de naissance Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine
Naissance
Misy-sur-Yonne, France
Décès (à 84 ans)
Paris, France
Nationalité Drapeau de la France France Drapeau de la Pologne Pologne
Profession
Descendants

Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine, né le à Misy-sur-Yonne et mort le (à 84 ans) à Paris, est un artiste peintre, dessinateur, graveur et caricaturiste français naturalisé polonais.

Biographie

Accrochage des portraits des traîtres à la place du marché de la vieille ville de Varsovie de Norblin[1]
Marché de Prague. Huile sur toile, 1791. Musée national de Poznan.

Norblin commence sa carrière en France, dans les années 1760 (ses premières œuvres sont datées de 1763). Influencé par Rembrandt et Watteau, il fait son apprentissage dans le studio de Francesco Casanova vers 1769, puis à l’Académie royale de peinture et de sculpture l’année suivante, et enfin, en 1770-71, à l’École Royale des Élèves Protégés sous la direction de Louis-Michel van Loo et Joseph-Marie Vien. Vers 1771-72, il travaille à Paris, Londres, Dresde et Spa, et a probablement étudié pendant un certain temps chez Christian Wilhelm Ernst Dietrich. En 1772 il rencontre le prince polonais Adam Kazimierz Czartoryski, avec qui il voyage pendant deux ans et qui l’invite en Pologne.

À partir de 1774, il réside dans la République des Deux Nations[2], d'abord au service de la famille de magnats des Czartoryski, comme artiste protégé et précepteur de leurs enfants. Il épouse une Polonaise, Maria Tokarska, dont il a deux fils (nés en 1777 et 1781) ; un autre fils naît en 1796 d'une seconde épouse.

Durant cette période, il devient citoyen polonais. Il connaît un grand succès dans son pays d’adoption et y est considéré comme l’un des peintres les plus importants du Siècle des Lumières. Il ne reviendra en France qu’au début du siècle suivant, après trente ans passés en Pologne.

Parmi ses premiers travaux comme peintre et décorateur pour les Czartoryski, les plus célèbres sont ses illustrations de Myszeida, un poème d'Ignacy Krasicki. Il travaille aussi à Puławy (résidence principale des Czartoryski), à Varsovie, à Powązki où il réalise des fresques dans les huttes du « jardin idyllique » créé pour la princesse Izabella Czartoryska.

Ensuite, il travaille pour les Radziwiłł, autre famille de magnats, et pour le roi Stanislas II de Pologne. En 1790, il s’installe à Varsovie où il fonde son école d’art. Il compte Aleksander Orłowski et Michał Płoński parmi ses élèves. Ce déménagement lui permet d’être le témoin de nombreux événements historiques importants des dernières années de la République, notamment l’adoption de la Constitution polonaise du 3 mai 1791. En 1794, il devient célèbre en tant que peintre-chroniqueur du soulèvement de Kościuszko.

Son style montre l’influence de Watteau et s’oriente sur deux axes : la tradition du rococo et des fêtes champêtres d’une part, une représentation précise et quasi-journalistique de la vie quotidienne et d’événements politiques contemporains d’autre part. Il a ainsi créé une galerie de portraits de représentants de toutes les classes sociales des dernières années de la République. Ses peintures immortalisent les événements les plus importants de l’époque : du soulèvement de Varsovie en avril 1794 à l’accrochage des portraits des traîtres de la Confédération de Targowica sur la place du marché de la vieille ville de Varsovie, en passant par la bataille de Racławice ou encore le massacre de Praga.

À son retour en France en 1804, il continue à peindre, se basant sur certaines de ses ébauches polonaises, ou bien illustrant encore et toujours des événements contemporains, comme les guerres napoléoniennes.

Trois de ses fils furent également des artistes reconnus : Alexandre (1777-1828), sculpteur, deuxième Prix de Rome en 1800 ; Louis (1781-1854), violoncelliste ; Sébastien (1796-1884), peintre comme lui.

Notes et références

  1. Responsables de la deuxième partition de la Pologne, les membres de la Confédération de Targowica, sont devenus ennemis d’état : s’ils ne peuvent être pendus, leurs portraits le sont à leur place.
  2. L'union du Royaume de Pologne et du Grand-duché de Lituanie (Union de Lublin, 1569) porte le nom de République des Deux Nations, qui disparaît en 1795 lors du Troisième partage de la Pologne ; à Varsovie, Jean-Pierre Norblin se trouve alors dans la partie dévolue à la Prusse.

Annexes

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Bibliographie

Liens externes