Jean-Pierre Duvoisin

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Jean-Pierre Duvoisin
Description de l'image Jean-Pierre Duvoisin (1810-1891).jpg.
Nom de naissance Jean Duvoisin
Alias
Gazteluberri
Naissance
Ainhoa
Décès (à 80 ans)
Ciboure (enterré à Espelette)
Activité principale
Écrivain, capitaine des douanes
Distinctions
Légion d‘honneur
Auteur
Langue d’écriture Basque (dialectes), français
Genres
nouvelle, essai, traduction

Œuvres principales

  • traduction en basque de la Bible
  • Baigorriko Zazpi Liliak (1884-1885)

Jean Duvoisin dit Jean-Pierre Duvoisin, de pseudonyme Gazteluberri est né le à Ainhoa[1] et mort le à Ciboure[2]. Il est capitaine de douane et écrivain basque français de langues basque et française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Duvoisin est le fils de Jean-Baptiste Duvoisin, successivement capitaine, receveur-principal des douanes, maire et greffier de justice de paix à Espelette et, de Jeanne Gorostarsou de la maison Elizaldea à Espelette. Il étudie d'abord avec ses deux sœurs et son frère César sous la direction d'une sœur visitandine puis au séminaire de Larressore avec son frère[3]. À vingt ans, il entre dans l'administration des douanes et atteint le grade de capitaine des douanes en siègeant à Saint-Jean-de-Luz ; il participe également à des élections.

Antoine d’Abbadie d’Arrast l'employait dans ses Jeux floraux basques pour juger et couronner les plus belles poésies basques.

Linguiste et traducteur[modifier | modifier le code]

Amené à voyager dans toutes les parties du Pays basque cis-pyrénéen et doté d'une mémoire prodigieuse, il étudie les mœurs et usages des Basques mais surtout la langue (euskara) et ses nombreux dialectes.

Après sa retraite en , il se consacre entièrement à l'étude des sciences et de la langue basque. Grâce à Antoine d'Abbadie, il rencontre à Saint-Jean-de-Luz, Louis-Lucien Bonaparte, spécialiste des dialectes basques. Jean-Pierre Duvoisin et l'abbé Emmanuel Inchauspé accompagnent le prince dans ses recherches à travers le Pays basque, en quête des dialectes et sous-dialectes du basque. Ils restèrent en contact en se visitant mutuellement ou en correspondant afin de discuter de l'étude de la langue basque et son orthographe. Jean-Pierre Duvoisin est en concurrence avec le linguiste basque B. Chaho.

Lorsqu'il meurt en 1891, l'écrivain et traducteur labourdin laisse plusieurs œuvres de traduction inédites comme le Don Quichotte de Cervantes, un dictionnaire, une grammaire, des articles d'histoire, etc.

Traducteur de textes religieux[modifier | modifier le code]

Chronologiquement, il y a d'abord eu une traduction de la Bible par Joannes Leizarraga (La Rochelle, 1571) puis celle du capitaine Duvoisin sous l'impulsion de L.-L. Bonaparte suivie de celle de J.A. Uriarte (pas encore publiée dans son intégralité). Ce sont les premières Bibles complètes en basque. La littérature orale témoigne de certaines parties de la Bible traduites en euskara (Cf. Pastorales) avant ces versions imprimées. La plupart des tentatives de traduction de l'ensemble de la Bible ou de parties de celle-ci avaient été menées par les protestants après celle de J. Leizarraga[4].

En 1856, le prince L.-L. Bonaparte avec la publication de la traduction de saint Mathieu par E. Inchauspé en souletin et Salaberry Ibarrola en bas-navarrais inaugure une nouvelle période. En arrivant au Pays basque, le prince constitue une équipe de collaborateurs dont Jean-Pierre Duvoisin est alors le premier. Il avait déjà traduit les textes bibliques et il préparait un dictionnaire. Les autres collaborateurs ont été : Jose Antonio Uriarte (1812-1869) d'Arrigorriaga, Klaudio Otaegi (1836-1890) de Zegama, Emmanuel Inchauspé (1815-1902) de Zunharreta, M. Salaberry d'Ibarrola, Etxenike Bruno (1820-1893) d'Urdax, l'abbé Casenave, Jose Antonio Azpiazu de Segura, Juan Eloi Udabe de Tolosa, Mariano Mendigatxa de Bidango, Prudentzio Hualde (1823-1879) de Bidango, Pedro José Samper de Jaurrieta, l'abbé Ibarnegarai, J.-B. Archu (1811-1881) d'Altzürükü. De tous ces collaborateurs, les deux premiers réalisèrent les premières traductions intégrales de la Bible, la première publiée en labourdin mais celle du second ne fut pas publiée[5].

Pour sa traduction en basque de la Bible, sur intervention du prince Bonaparte, il reçoit la croix de la Légion d‘honneur et une pension d’homme de lettres, le . Cependant, il se voit retirer sa pension par Jules Ferry en raison même de cette traduction. Fidèle à l'Église, sa devise était : Sit sermo vester : est, est : non, non.

Membre de sociétés savantes[modifier | modifier le code]

Il est membre correspondant de plusieurs sociétés savantes de part et d'autre des Pyrénées comme :

  • la Société des Sciences Lettres et Arts de Pau,
  • l’Institut religieux et littéraire d’Aix.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nouvelle
    • Baigorriko Zazpi Liliak (1884-1885). Une collection d'histoire courtes recueillies en 1832.
  • Traductions en basque (dialectes)
    • Aventures de Télémaque, 1835, en partie,
    • Bible Saindua, traduction intégrale de 1859 à 1864, imprimé à Londres aux frais du prince Louis-Lucien Bonaparte,
    • Liburu ederra (beau ou précieux livre) en dialecte labourdin, Bayonne (d'après le R.P. jésuite de Cardaverz, Affections sur exercices de Saint Ignace de Loyola), 1856,
    • Le Cantique des cantiques. Impr. à Londres, 1859,
    • Le livre de Ruth. Ed. Strangewais et Walden, Londres, 1860, in-32 18 pages,
    • Le livre de Jonas. Ed. Strangewais et Walden, Londres, 1863, in-16 16 pages,
  • Almanach
    • Escualdun almanac edo egunari berria 1884 urtheco. Baiona, 1884,
  • Études
    • Laborantzazko liburua, edo bi aita semeren solasak laborantzaren gainean, 1858, Baiona ;
    • Étude de la déclinaison basque. Impr. Veuve Lamaignère, Bayonne, 1866, in-4º, 54 pages. L'auteur a laissé plusieurs notes manuscrites complémentaires de cette excellente étude.
    • Quelques mots à propos de l'Essai de grammaire de la langue basque par W. J. Van Eys. Impr. Veuve Lamaignère, Bayonne, 1868, in-8.º, 15 pages.
    • Études sur la langue basque : examen critique du «Guide élémentaire de la conversation Français Basque-Labourdin, précédé d'un abrégé de grammaire». Bayonne, P. Casals 1873. In Actes de la Société philologique, t. IV. no 2, , in-8º, p. 73-93,
    • De la formation des noms dans la langue basque. Ed. Vignancour, Pau, 1874, in-8, 15 pages. Extrait du compte-rendu des travaux du Congrès scientifique de France, (XXXIVe session à Pau).

Collaborations aux revues

  • l'Adour (journal publié de 1845 à 1848),
  • Courrier de Bayonne, articles de littérature,
  • Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau :
    • L'origine des Basques, depuis les temps fabuleux jusqu'à l'arrivée des Romains en Espagne, en l'an 535 de Rome. 1er art. année 1841, t. 1er p. 223-245 ;
    • Depuis l'arrivée des Romains en Espagne jusqu'au temps de l'établissement des Basques en France, vers l'an 586 de J.-C.. 2º art. année 1842 p. 275-305 ;
  • dans l'Album Pyrénéen (revue littéraire publiée à Pau par M. Vignancour), figurent plusieurs articles sur les Basques et leur poésie, la poésie dramatique, les comédies des Basques, le jeu de Paume et les chansons basques, etc. avec notamment des contes groupés sous les titres (légendes en basque avec traduction française, , p. 462-466 ; , p. 546-558 ; , p. 575-585) :
      • Sept fleurs de Baïgorry et la reine des sept fleurs ;
      • Comment l'ours perdit la queue ;
      • Comment les animaux perdirent l'usage de la parole ;
      • le Cyclope (Tartaroa).
  • dans les revues Revista-Euskara, Euskal-Erria, publiées à Saint-Sébastien sous la direction d'Antonio Arzác, se trouve une collection de proverbes basques et leur traduction française :
    • Un matin plein de charmes au sein de l'hiver (traduction du basque) ;
    • Lana da bertute guzieri ama eta alferkeria zebarreria guziena ;
    • Eskualduna, en basque Guipuzcoan ;
    • Observations sur l'orthographe basque, sur le chant d'Altabizcar ;
    • Orreaga ou la bataille de Roncesvaux en basque labourdin, des poésies basques, la traduction en beaux vers basques du Psaume Super flumina Babylonis et de l'hymne Stabat, des chants bachiques, comme les bons apôtres, etc.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Menduguren X., Eizagirre K., 1998 - Euskal literaturaren antologia. Donostia, Ed. Elkar
  • Salaberri P., 2002 - Iraupena eta lekukotasuna. Donostia, Ed. Elkar.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives des Pyrénées Atlantiques, commune de Ainhoa, acte de naissance non numérotée, année 1810 (page 16/30)
  2. Archives des Pyrénées Atlantiques, commune de Ciboure, acte de décès no 3, année 1891 (page 138/170)
  3. Le futur directeur du séminaire de Larressore puis chanoine à Bayonne, mort en 1785. L'abbé César Duvoisin publie en 1861 : Vie de M. Daguerre : fondateur du Séminaire de Larressore. Avec l'histoire du diocèse de Bayonne depuis le commencement du dernier siècle jusqu'à la Révolution française. Impr. Veuve Lamaignère, Bayonne, 192 pages
  4. Jesus M. Zabaleta, 2002 - La traduction de la Bible au Pays basque. Aperçu historique [1]
  5. Jesus M. Zabaleta, 2002