Iméréthie
Iméréthie (ka) იმერეთი | |
Carte de localisation de l'Iméréthie (zone rouge hachurée : zone contestée de la région) | |
Administration | |
---|---|
Pays | Géorgie |
Type | Région de Géorgie |
Capitale | Koutaïssi |
Gouverneur | Zviad Shalamberidze |
ISO 3166-2 | GE-IM |
Démographie | |
Population | 532 900 hab. (2016) |
Densité | 81 hab./km2 |
Géographie | |
Superficie | 6 552 km2 |
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L'Iméréthie[Note 1], ou parfois Imérétie (géorgien : იმერეთი, iméréti phonétiquement), est aujourd'hui une région administrative de la Géorgie moderne. Elle a été une province historique qui fut le siège d'un royaume indépendant. La région couvre le centre de l'ancien royaume homonyme. Sa capitale est Koutaïssi.
Géographie
Elle est entourée à l’ouest de la Gourie et de la Mingrélie-Haute Svanétie, au nord de la Ratcha-Letchkhoumie et Basse Svanétie, à l’est de la Kartlie intérieure, et au sud de la Samtskhé-Djavakhétie. La région est traversée par le fleuve Rioni qui se jette dans la mer Noire
Histoire
L'Iméréthie historique comprenait – dans sa plus grande extension – l'Ouest du pays, soit les régions administratives actuelles suivantes : Iméréthie, Abkhazie, Gourie, Adjarie, Mingrélie-Haute Svanétie et Ratcha-Letchkhoumie et Basse Svanétie (duché de Ratcha et Basse Svanétie). L'origine de l'Iméréthie est liée au royaume antique de Colchide. Elle fut ensuite incluse dans le royaume d'Abkhazie lorsqu'à la fin du VIIIe siècle, Levan ou Léon Ier fut nommé par l'Empire byzantin duc ou vice-roi héréditaire d'Egris. Son neveu et successeur Léon II d'Abkhazie se proclama indépendant et donna à son royaume le nom d'Abkhazie. En 985, le Bagratide Bagrat III de Géorgie devint, en sa qualité de plus proche héritier, roi d'Abkhazie, laquelle fut incluse dans le royaume unitaire de Géorgie. Le monastère de Guélati, construit par David le Reconstructeur en 1106 fut l'une des deux plus importantes académies de Géorgie au Moyen Âge.
L'Iméréthie, province occidentale de la Géorgie, était le centre du royaume avant la reconquête de Tbilissi en 1122 par David IV de Géorgie. Elle servit ensuite de refuge à la famille royale qui s'installa à Koutaïssi pendant l'invasion des Mongols. Elle constitua en 1258 au profit de David VI Narin un royaume indépendant qui fut transformé en « duché de Choparan » et rattaché à la Géorgie de 1330 à 1387. Lors de la partition définitive du royaume uni de Géorgie en 1490, une branche de la dynastie des Bagratides se déclara indépendante en Iméréthie, qui revint à Alexandre II d'Iméréthie, fils de Bagrat VI de Géorgie. Plusieurs principautés se détachèrent ensuite de l'Iméréthie : la Mingrélie et la Gourie vers 1491, l'Abkhazie vers 1665 et enfin la Svanétie vers 1750.
Le royaume d'Iméréthie, comme toute la Géorgie occidentale, se trouva dans la zone d'influence ottomane lors de la répartition du pays entre les deux puissances musulmanes voisines au traité d'Amasya en 1555. L'Iméréthie connut alors une grande instabilité liée aux interventions des Ottomans, aux ambitions de la noblesse locale et de ses voisins. Elle devint finalement un protectorat russe en 1804, avant d'être annexée à l'Empire russe en 1810/1811 sous le nom d'oblast d'Iméréthie.
Démographie
Évolution de la population (2011 à 2016)
Du au , la population a diminué de 170 000 personnes. Si les surestimations administratives en sont une cause, la sous-estimation du phénomène de migration en est une autre : les mouvements de population des campagnes vers les villes (essentiellement Koutaïssi et Tbilissi) et des villes vers l'étranger se poursuivent[Note 2].
Année | Urbaine | Rurale | Totale |
---|---|---|---|
2011 | 335 600 | 368 900 | 704 500 |
2012 | 338 300 | 369 200 | 707 500 |
2013 | 337 400 | 366 500 | 703 900 |
2014 | 336 400 | 366 900 | 703 300 |
2015 | 258 500 | 275 100 | 533 600 [Note 3] |
2016 | 258 500 | 274 400 | 532 900 |
Répartition des groupes ethniques (2002)
Les Géorgiens sont majoritaires, des minorités subsistent.
Groupe ethnique[2] | Population | |
---|---|---|
Géorgiens | 689 490 | 98,55 % |
Russes | 4 924 | 0,70 % |
Arméniens | 1 890 | 0,27 % |
Ossètes | 639 | 0,09 % |
Ukrainiens | 636 | 0,09 % |
Autres | 2 087 | 0,30 % |
Total | 699 666 | 100 % |
Subdivisions administratives
La région est composée d'une ville autonome, Koutaïssi, et de 11 districts
- Baghdati
- Kharagaouli
- Khoni
- Satchkhere, en partie annexée par l'Ossétie du Sud[3],[Note 4]
- Samtredia
- Tchiatoura
- Terdjola
- Tkibouli
- Tskhaltubo
- Vani
- Zestaponi.
Transport
- L'aéroport international de Koutaïssi assure des vols -low-cost- vers l'Europe de l'Est (Pays baltes, Ukraine, Hongrie) et la Russie.
Tourisme
La région offre de multiples centres d'intérêt comme
- Haute-Iréméthie, vallée de la Dziroula,
- Oubissa, monastère Saint-Georges,
- Zestaphoni, désindustrialisée,
- Tchiatoura, ville minière (manganèse) désindustrialisée,
- Koutaïssi, avec petit aéroport, église Saint-Georges, église anciennement catholique Sainte-Marie, ancien quartier juif, musée d'histoire et d'ethnologie, Pavillon d'Or, Panthéon,
- cathédrale de la Dormition de la Vierge, à Bagrati du XIe siècle, retirée de la liste Unesco,
- monastère de Motsaméta,
- monastère de Guélati du XIIe siècle,
- monastère de Martvili,
- ruines du palais royal de Guégouti
- ancienne station thermale de Tskaltoubo
- site archéologique de Vani, métropole antique, musée archéologique,
- ancienne station thermale de Soulori, vallée du Rioni, maison-musée de Galaktion Tabidzé,
- le piton de Katskhi, abritant un monastère du IXe siècle à plus de 40 mètres de hauteur[4].
Politique
Le Parlement de la République de Géorgie a été transféré de Tbilissi à Koutaïssi dans un nouveau bâtiment à architecture moderne : sa séance inaugurale s'est tenue le [5].
Notes
- L’orthographe des lieux géographiques utilisée est celle définie dans l’Atlas géopolitique du Caucase de Jean Radvanyi, géographe, professeur des universités à l’INALCO, éditions Autrement, collection Atlas/monde, 2009, (ISBN 978-2-7467-1296-6), orthographe alignée sur celle des voyageurs francophones des XIXe et XXe siècles dans le Caucase.
- Le nombre d’habitants au 1er janvier de chaque année est une estimation, à l’exception du 1er janvier 2015 qui correspond au recensement de la fin d’année précédente.
- Le recensement de fin 2014 donne une population de 533 906 habitants pour l'Iméréthie
- Pour la République autoproclamée d'Ossétie du Sud -non reconnue internationalement (à l'exception de la Russie, du Vénézuela, du Nicaragua et des îles Nauru)- la partie annexée du district de Satchkhere constitue avec le district de Djava (initialement en Kartlie intérieure) et une partie du district d'Oni (initialement en Ratcha-Letchkhoumie), le district de Dzau
Références
- (en) (ka) National Statistics Office of Georgia : « Number of population by municipalities » (consulté le 10 janvier 2017)
- (en) Ethnic groups by major administrative-territorial units
- District de Dzau (en)
- « Le pilier de Katskhi, en Géorgie », 8 janvier 2015
- (en) Civil Georgia : « Newly Elected Parliament Convened », 21 octobre 2013
Sources
L'Office national des statistiques de Géorgie publie régulièrement des documents concernant la population et la démographie ; ils contiennent parfois des chiffres légèrement différents pour les mêmes rubriques :
- (en) GeoStats : « Number of Population as of January 1 », 30 avril 2015,
- (en) Geostats : « 2014 General Population Census», 24 avril 2016,
- (en) (ka) GeoStats : « Demographic situation in Georgia », 2016, rapport proposant l'évolution de différents paramètres démographique,
- (en) GeoStats : « Population », 17 janvier 2017, réactualisé en ligne.