Homme du Soudan en costume algérien

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Nègre du Soudan

Homme du Soudan en costume algérien
Nègre du Soudan
Artiste
Charles Cordier
Date
1856-1857
Type
Technique
Bronze, onyx, porphyre
Dimensions (H × L)
96 × 66 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
No d’inventaire
RF 2997
Localisation
musée d'Orsay
Inscription
S.b.d. : C. CordierVoir et modifier les données sur Wikidata

L'Homme du Soudan en costume algérien, initialement intitulée Nègre du Soudan, est une sculpture de Charles Cordier (1827-1905) réalisée entre et . Conservée au Musée d'Orsay à Paris, elle représente un homme noir portant un habit de couleur pâle et coiffé d'un turban.

Historique[modifier | modifier le code]

Lorsqu'il revient d'Algérie en 1856, Charles Cordier rapporte de nombreux bustes. C'est sous le titre Nègre du Soudan que Cordier expose ce portrait au Salon de 1857. Le musée d'Orsay intitule désormais l'œuvre Homme du Soudan en costume algérien[1].

Description[modifier | modifier le code]

L'Homme du Soudan en costume algérien est l'une des premières réalisations polychromiques du sculpteur. Le visage est en bronze, le manteau et le turban sont en marbre-onyx d'Algérie, matériau utilisé pendant l'Antiquité dont les carrières venaient d'être redécouvertes dans ce pays. Ce matériau se caractérise par ses couleurs allant du rouge au blanc et par les veinures dont Cordier tire parti pour rendre le chatoiement des étoffes orientales.

Les possibilités de couleur qu'offre le bronze sont également exploitées par le sculpteur. Ainsi, la surface métallique du Nègre du Soudan a d'abord été argentée, puis oxydée ; ce qui lui donne sa couleur noire actuelle. Ces jeux colorés sont tout à fait nouveaux pour le goût de l'époque, habitué, comme sous la nef du musée d'Orsay, à voir des sculptures en marbre blanc ou en bronze[1].

Le piédouche est en porphyre qui provient du massif des Vosges.

Le modèle[modifier | modifier le code]

Le modèle est en réalité un joueur de tambour croisé dans les rues d'Alger[2]. On ne sait pas grand chose de lui si ce n'est qu'il intervenait dans des fêtes célébrées au sein de la communauté musulmane avant le Ramadan[1].

Avec le regard respectueux que le sculpteur a toujours montré pour ses modèles, loin des dérives des thèses colonialistes d'une époque qui était davantage préoccupée à recenser un répertoire de curiosités ethniques, il a su rendre au modèle sa noblesse naturelle, de sorte qu'on le compare parfois à un empereur romain[1].

« Le beau n'est pas propre à une race privilégiée, j'ai émis dans le monde artistique l'idée de l'ubiquité du beau. Toute race a sa beauté qui diffère de celle des autres races. Le plus beau Nègre n'est pas celui qui nous ressemble le plus. »

— Charles Cordier, [2]

Œuvres en rapport[modifier | modifier le code]

Il existe quatre autres exemplaires. L'un d'eux (RF 3599) a été attribué au musée d'Orsay en 1981 puis déposé au musée municipal du château de Compiègne en 1985. Un autre se trouve à l'Institute of arts de Minneapolis[3].

Historique[modifier | modifier le code]

En 1857, il est acquis par la maison de Napoléon III, et inscrit sur l'inventaire du domaine privé (no 58) jusqu'en 1872, dans la collection Napoléon III.

À partir de 1872, il est attribué au musée du Luxembourg, puis reversé au musée du Louvre en 1920. Depuis 1986, il est affecté au musée d'Orsay.

Expositions[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Homme du Soudan en costume algérien - Charles Henri Joseph Cordier », sur musee-orsay.fr (consulté le ).
  2. a et b Pierre Magnan, « Quel est donc ce buste qui attire l'œil dans l'exposition "Le modèle noir de Géricault à Matisse"? », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  3. (en) Minneapolis Institute of Art, « Man from Sudan in Algerian Dress, c. 1850-1857 », sur artsmia.org (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]