Henry de Bruchard

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Henry de Bruchard
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Henry de Bruchard, né le à Uzerche et mort le à Paris, est un journaliste et écrivain français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Uzerche le 8 décembre 1876[1], Henry-Louis-Charles-Jean-Marie de Bruchard est le fils de Marie-Corinne Lejeune (1839-1915) et de Charles-Martial de Bruchard (1816-1891), colonel en retraite et commandeur de la Légion d'honneur. Ce dernier et ses frères, généraux, se sont notamment illustrés au combat lors de la conquête de l'Algérie sous la monarchie de Juillet[2].

Étudiant au Quartier latin dans la seconde moitié des années 1890, Henry de Bruchard collabore au Mercure de France et se mêle aux milieux intellectuels. Il s'engage dans le camp dreyfusard[2], non seulement en signant des pétitions en faveur de Zola, du colonel Picquart puis de la révision du procès d'Alfred Dreyfus, mais également en prenant part aux manifestations et en se battant en duel. En février 1898, en marge du procès Zola, il vient ainsi en aide à Yves Guyot quand celui-ci est agressé par une bande d'antisémites menée par Jules Guérin[3]. Le 20 juillet suivant, De Bruchard affronte Guérin en duel[4]. Le jeune journaliste adhère à la Ligue des droits de l'homme dès sa fondation.

Collaborateur de plusieurs journaux et revues, dont le Mercure de France, La Presse, L'Aurore et le Gil Blas, Henry de Bruchard publie en octobre 1900 son premier roman, La Fausse gloire (Paris, Stock), une étude de mœurs politiques qui est plutôt bien accueillie par la critique[5]. Il écrit ensuite pour L'Événement.

Le 1er juillet 1907, Henry de Bruchard épouse sa cousine Rose-Thérèse Chaverebière de Sal, fille du sénateur Léonce de Sal, mort deux mois plus tôt. L'un des témoins est Maurice Barrès, ami d'Henry[6].

Henry de Bruchard fait partie des dreyfusards opposés à la reprise de l'affaire, voulue notamment par Joseph Reinach. En 1901, désabusé, il écrit qu'il n'a pas varié sur le cas de Dreyfus et que son « écœurement n'est dû qu'aux intrigues et aux caractères des politiqueurs de l'Affaire »[7]. Toutefois, la publication en 1910 par Daniel Halévy de Apologie pour notre passé amène un revirement de sa position[8]. Il se rapproche alors des antidreyfusards[9], en collaborant notamment à L'Intransigeant d'Henri Rochefort et à la Revue critique des idées et des livres de Jean Rivain. Il adhère avant 1909 à l'Action française et collabore activement au journal et aux conférences du mouvement royaliste maurrassien. Il préside notamment des sections parisiennes de la Ligue d'Action française[2].

Entre 1911 et 1913, il dirige à Toulouse le Midi royaliste, un hebdomadaire maurrassien. Reniant définitivement son ancien engagement dreyfusard, il rédige en 1912[10] les Petits mémoires du temps de la Ligue (1896-1901), salués par Barrès dans L'Écho de Paris[11].

Engagé volontaire au début de la Première Guerre mondiale, au 126e régiment d'infanterie à Brive, il est bientôt réformé en raison d'une maladie cardiaque[2],[12]. Le 6 février 1915, alors qu'il passe par la rue Linois, à Paris[13], il s'affaisse et meurt. Son corps est transporté dans sa ville natale, où il est inhumé, au cimetière de Sainte-Eulalie, le 11 février[14]. Son épitaphe fut écrite par le poëte Paul-Jean Toulet[15],[16],[17].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • La Fausse gloire, roman contemporain, Paris, Stock, 1900.
  • La France au soleil, notes sur l'Algérie, Paris, Sansot, 1908 (consultable en ligne sur l'Internet Archive).
  • Les Chroniques du Moghreb, études algériennes, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1909.
  • Petits mémoires du temps de la Ligue (1896-1901), Paris, Nouvelle librairie nationale, 1912.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales de la Corrèze, état civil d'Uzerche, registre des naissances de 1876, acte no 108 (vue 56 sur 336).
  2. a b c et d L'Action française, 7 février 1915, p. 1.
  3. Le Siècle, 11 février 1898, p. 2.
  4. Gil Blas, 21 juillet 1898, p. 2.
  5. Critiques de Robert Dieudonné dans La Presse (10 novembre, p. 3) et de Camille de Sainte-Croix dans La Petite République (20 novembre 1900, p. 2.
  6. Archives de Paris, état civil du 6e arrondissement, registre des mariages de 1907, acte no 552 (vue 15 sur 31).
  7. La Libre Parole, 12 décembre 1901, p. 1.
  8. Michel Leymarie, La Postérité de l'affaire Dreyfus, Presses Univ. Septentrion, (ISBN 978-2-85939-541-4, lire en ligne)
  9. « A propos de ce dictionnaire - Dictionnaire de l'affaire Dreyfus », (consulté le )
  10. (en) « Bad Anarchism », sur The Anarchist Library (consulté le )
  11. L'Écho de Paris, 23 octobre 1912, p. 1.
  12. « BAnQ numérique », sur numerique.banq.qc.ca (consulté le )
  13. Archives de Paris, état civil du 15e arrondissement, registre des décès de 1915, acte no 595 (vue 16 sur 31).
  14. La Petite Gironde, 16 février 1915, p. 4.
  15. Jean-Paul Goujon, « Autour de Louis de la Salle (Lettres inédites - Louys humoriste - Toulet : Notes inédites) », Littératures, vol. 5, no 1,‎ , p. 75–88 (DOI 10.3406/litts.1982.1202, lire en ligne, consulté le )
  16. Daniel Aranjo et Léopold Sédar Senghor, Paul-Jean Toulet (1867-1920): L'esthétique, FeniXX, (ISBN 979-10-410-0377-8, lire en ligne)
  17. « Paradis des Albatros / In memoriam Henry de Bruchard. », sur www.paradis-des-albatros.fr (consulté le )

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