Hanna Sheehy-Skeffington

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Hanna Sheehy-Skeffington
Fonctions
Associate editor (d)
An Phoblacht
années 1930
Éditrice
The Irish Citizen (en)
-
Militante pour les droits des femmes
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
DublinVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Johanna Mary SheehyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Formation
Activités
Père
David Sheehy (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Francis Sheehy-Skeffington (en) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Parentèle
Andrée Sheehy-Skeffington (d) (belle-fille)
Tom Kettle (beau-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Membre de
Dublin Women's Suffrage Association (en) ()
Irish Women's Franchise League (en) ()
Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté
Women Graduates' and Candidate Graduates' Association (d)
Women Prisoners' Defence League (d)
Women's Social and Progressive League (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Personnes liées
Lieux de détention
Archives conservées par
Œuvres principales
British Militarism As I Have Known It (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Johanna Mary « Hanna » Sheehy-Skeffington (née Sheehy ; - ) est une suffragette et nationaliste irlandaise. Avec son mari Francis Sheehy-Skeffington, Margaret Cousins et James Cousins, elle a fondé l'Irish Women's Franchise League en 1908 dans le but d'obtenir le droit de vote des femmes[2]. Elle est ensuite membre fondatrice du Irish Women Workers' Union.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hanna Sheehy est née à Kanturk, dans le comté de Cork, fille d'Elizabeth McCoy et de David Sheehy, un ex-fenien et député du Irish Parliamentary Party, représentant Galway. L'un de ses oncles, Eugene Sheehy, est prêtre de la Land League et ses activités l'ont conduit en prison. Il a également été l'un des professeurs d'Éamon de Valera à Limerick[3].

Lorsque le père de Hanna est élu député en 1887, la famille s'installe à Hollybank, Drumcondra, Dublin[3],[4].

Elle est diplômée de la Royal University of Ireland en 1899 et obtient son master en 1902[4]. Elle travaille comme enseignante. Son frère, Richard Sheehy, est un ami proche de James Joyce.

Hanna épouse Francis Skeffington le à la chapelle de l'université de St Stephen's Green, Dublin. Leur fils, Owen Sheehy-Skeffington est devenu politicien et sénateur irlandais[5],[6].

Hanna Sheehy Skeffington manifeste des opinions républicaines[7], et pendant le lock-out de 1913, elle travaille avec d'autres suffragistes au Liberty Hall (en), alors siège de l'Irish Citizen Army, pour soutenir les familles des grévistes[8].

Hanna Sheehy Skeffington fonde avec son mari l'Irish Women's Franchise League en 1908 et le magazine The Irish Citizen[7]. Elle soutient l'insurrection de Pâques 1916.

Elle s'oppose à la participation de l'Irlande à la Première Guerre mondiale et le gouvernement britannique l'empêche d'assister au Congrès international des femmes de La Haye en . En , son mari est emprisonné pour des activités anti-recrutement[9] et il est arrêté et tué lors de l'Insurrection de Pâques 1916[7]. Sheehy Skeffington refuse d'être indemnisée après l'exécution de son mari[10]. Lillian Metge, écrit en sympathie et en partageant son chagrin[11]

Elle soutient le Sinn Féin[7]. En , elle fait une tournée de conférences de 19 mois aux États-Unis pour parler de la lutte pour l'indépendance irlandaise et pour sensibiliser le public aux actions du Sinn Féin, participant à 250 réunions[12]. À son retour, en 1917, elle devient cadre du Sinn Féin. En , elle représente l'Irlande à la League for Small and Subject Nationalities où, avec plusieurs autres contributeurs, elle était accusée de sympathies pro-allemandes[13]. Elle publie British Militarism as I Have Known It, interdit au Royaume-Uni jusqu'après la Première Guerre mondiale. À son retour en Grande-Bretagne, elle est emprisonnée à la prison de Holloway. Après sa libération, Sheehy Skeffington assiste à la Irish Race Convention de 1918 à New York et défend les positions opposées au Traité anglo-irlandais de l'IRA pendant la guerre civile irlandaise.

En 1920, elle devient conseillère de la Dublin Corporation et est cadre du Fianna Fáil en 1926, pour une année[7]. Elle est rédactrice adjointe du journal de l'IRA, An Phoblacht. En , elle est arrêtée à Newry pour avoir enfreint une ordonnance d'exclusion lui interdisant d'aller en Irlande du Nord. Lors de son procès, elle indique qu'elle ne reconnaît pas la partition de l'île. Elle est condamnée à un mois de prison.

Sheehy Skeffington est candidate indépendante malheureuse au Dáil Éireann[7].

Engagements féministes[modifier | modifier le code]

Hanna Sheehy Skeffington est membre fondatrice du Irish Women Workers' Union, créée en avec Francis Sheehy-Skeffington, Margaret Cousins et James Cousins[14],[15]. Elle est amie de Cissie Cahalan[16].

Le principal objectif de l'IWFL était de s'assurer que les votes pour les femmes soient pris en compte dans le Home rule. Des réunions hebdomadaires ont eu lieu au Phoenix Park à Dublin, en même temps que des rassemblements organisés dans tout le pays. En 1912, l'association compte environ 1 000 membres[17].

Le , elle est arrêtée pour avoir brisé les vitres du château de Dublin, avec sept autres femmes. Elle est condamnée, avec Margaret Palmer et Jane et Margaret Murphy à une peine d'un mois à la prison de Mountjoy, ainsi qu'un autre mois après avoir refusé de payer une amende[18].

En , Sheehy Skeffington tenta de distribuer des tracts au chef du parti conservateur Andrew Bonar Law, et au leader unioniste Edward Carson. Elle est arrêtée après avoir agressé un policier et elle est emprisonnée à Mountjoy. Elle est libérée après une grève de la faim de cinq jours[7].

Sheehy Skeffington est licenciée de son poste d'enseignante à la Rathmines School of Commerce pour son implication continue dans le militantisme féministe[19].

En , elle est arrêtée sur Westmoreland Street et détenue à la prison de Bridewell, puis à la prison de Holloway, où elle entame une grève de la faim[20].

Aux côtés de Maud Gonne et Charlotte Despard, Sheehy Skeffington crée la Women's Prisoners' Defence League, pour faire campagne et collecter des fonds pour les républicains emprisonnés à la suite de la guerre civile irlandaise[21]

Elle est déléguée en au congrès de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté à Dublin et participe également à la conférence de 1929 à Prague[22].

En 1937, elle est membre fondatrice de la Women's Social and Progressive League[21].

The Irish Citizen 1912-1920[modifier | modifier le code]

The Irish Citizen est un journal féministe lancé par Hanna Sheehy Skeffington et Margaret Cousins. Il paraît à partir du , sous la forme d'un hebdomadaire de huit pages. En , il se vend à 3 000 exemplaires et atteint jusqu'à 10 000 lecteurs[23]. Francis Sheehy Skeffington (en) et James Cousins (en) en sont les premiers rédacteurs en chef.

Hanna indique en que le journal a été fondé « pour faire avancer la cause du suffrage des femmes et du féminisme en Irlande. En outre, il défendait les droits du travail, en particulier les droits des travailleuses » et « l'autodétermination de l'Irlande »[23]. Le journal a couvert des sujets tels que le Home Rule, le nationalisme irlandais et le féminisme. Lillian Metge, de Lisburn, a écrit des articles pour le journal tout au long de la campagne pour le suffrage et pendant la Première Guerre mondiale[11].

Hanna Sheehy Skeffington a repris le poste de rédactrice en chef depuis la mort de son mari en 1916 jusqu'à l'arrêt de la parution du journal, en 1920.

Elle meurt à l'âge de 68 ans à Dublin et est enterrée avec son mari au cimetière de Glasnevin.

Publications[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Une statue d'Hanna Sheehy-Skeffington se trouve à Kanturk, dans le comté de Cork, en Irlande.

Le bâtiment d'études féministes de University College de Dublin porte le nom de Hanna Sheehy-Skeffington Building.

Son nom figure sur le socle de la statue de Millicent Fawcett sur Parliament Square, à Londres, inauguré en 2018[24],[25],[26].

Une Blue plaque commémore le bris des fenêtres du château de Dublin lors d'une manifestation pour le droit de vote des femmes le [27].

Ses archives sont conservées à la Bibliothèque nationale d'Irlande dans la collection « Sheehy-Skeffington Papers »[28].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://catalogue.nli.ie/Collection/vtls000652329 » (consulté le )
  2. Henry Boylan, A Dictionary of Irish Biography, 3rd Edition, Dublin, Gill and MacMillan, (ISBN 0-7171-2945-4), p. 397
  3. a et b Richard Ellmann, James Joyce, 1st Revised Edition, Oxford, Oxford University Press, , 51–53 et passim (ISBN 0-19-503381-7)
  4. a et b Margaret Ward, Hanna Sheehy-Skeffington: A Life, Cork University Press,
  5. Claire Murphy, « Grand-daughter to recreate Sheehy Skeffington US tour », Independent ie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Carl O'Brien, « ‘There’s nothing wrong with women… We are more than capable’ », The Irish Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a b c d e f et g Watkins, S. (2014). Ireland's suffragettes: The women who fought for the vote. Dublin: The History Press Ireland.
  8. Maria Luddy, Hanna Sheehy-Skeffington, Dublin, Historical Association of Ireland, (ISBN 0-85221-126-0), p. 22
  9. Maria Luddy, Hanna Sheehy-Skeffington, Dublin, Historical Association of Ireland, (ISBN 0-85221-126-0), p. 27
  10. Remembering Hanna Sheehy Skeffington, a truly independent Irish woman Irish Central, May 27, 2016
  11. a et b « ‘The brutes’: Mrs Metge and the Lisburn Cathedral bomb, 1914 », History Ireland, (consulté le )
  12. Eichacker, J. M. (2003). Irish Republican Women in America 1916-1925. Dublin 4: Irish Academic Press.
  13. « Quit Convention for small nations », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Maria Luddy, Hanna Sheehy-Skeffington, Dublin, Historical Association of Ireland, , 14–16 p. (ISBN 0-85221-126-0)
  15. Walker, L. (2004, March 27). Irish women and the First World War, part 2: The suffrage movement in Ireland. Retrieved from Unity: http://www.communistpartyofireland.ie/unity/002suffrage.html
  16. Therese Moriarty, « Cissie Cahalan (1876-1948) », Irishtimes.com, (consulté le )
  17. Ward, Margaret. (1982). 'Suffrage First, Above All Else!' An Account of the Irish Suffrage Movement. Feminist Review, (10), 21-36.
  18. Ryan, L., & Ward, M. (2007). Irish women and the vote: Becoming citizens. County Dublin: Irish Academic Press Ltd. (p 116)
  19. Maria Luddy, Hanna Sheehy Skeffington, Dundalk, Dundalgan Press Ltd., , 24 p.
  20. « Hanna Sheehy Skeffington weak but recovering from hunger strike in London », Century Ireland,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. a et b Nicola Depuis, Mná na hEireann, Cork, The Mercier Press,
  22. Maria Luddy, Hanna Sheehy Skeffington, Dundalk, Dundalgan Press Ltd., , 37 p.
  23. a et b Louise Ryan, « The "Irish Citizen", 1912-1920 », Saothar, vol. 17,‎ , p. 105–111 (JSTOR 23197367)
  24. « Historic statue of suffragist leader Millicent Fawcett unveiled in Parliament Square », Gov.uk, (consulté le )
  25. Alexandra Topping, « First statue of a woman in Parliament Square unveiled », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  26. « Millicent Fawcett statue unveiling: the women and men whose names will be on the plinth », iNews (consulté le )
  27. « President Higgins unveils plaque at Dublin Castle where an Irish suffragette smashed a window », thejournal.ie, (consulté le )
  28. « Family Values: The Sheehy Skeffington Papers in the National Library of Ireland », History Ireland, vol. 10, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sharon Crozier-De Rosa, Hanna Sheehy Skeffington. Suffragette and Sinn Féiner. Her Memoirs and Political Writings, Dublin, University College Dublin Press, (ISBN 9781910820148) compte rendu.
  • Louise Ryan, « Nationalism and Feminism: The Complex Relationship between the Suffragist and Independence Movements in Ireland », dans Linda Connolly, Women and the Irish revolution : feminism, activism, violence, Kildare, Irish Academic Press, (ISBN 978-1-78855-153-3), p. 17-32.
  • Margaret Ward, Fearless Woman. Hanna Sheehy Skeffington, Feminism and the Irish Revolution, Dublin, University College Dublin Press, (ISBN 978-1-910820-40-7)

Liens externes[modifier | modifier le code]