Dodécylbenzènesulfonate de sodium

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Dodécylbenzènesulfonate de sodium
Image illustrative de l’article Dodécylbenzènesulfonate de sodium
Structure générale. La configuration est de type 1,4- (non représentée).
Identification
Nom UICPA dodécylbenzènesulfonate de sodium
Synonymes

laurylbenzènesulfonate de sodium[1], LAS (linear alkylbenzene sulfonate)

No CAS 25155-30-0
No ECHA 100.042.422
No CE 246-680-4
PubChem 23667983
SMILES
InChI
Apparence solide jaune sous diverses formes[2], poudre de couleur crème, d'odeur âcre[3]
Propriétés chimiques
Formule C18H29NaO3S
Masse molaire[4] 348,476 ± 0,022 g/mol
C 62,04 %, H 8,39 %, Na 6,6 %, O 13,77 %, S 9,2 %,
Propriétés physiques
fusion >300 °C[2],[3]
Solubilité 150 g·L-1[5], 250 g·L-1[3]
Point d’éclair 149 °C[3]
Précautions
SGH[3],[6]
SGH05 : Corrosif
H302, H315, H318, H335, P261, P280 et P305+P351+P338
SGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotique
Attention
H319
SIMDUT[6]
D2B : Matière toxique ayant d'autres effets toxiques
D2B,
NFPA 704[2]

Symbole NFPA 704.

 
Écotoxicologie
DL50 438 mg·kg-1 (rat, oral)[3]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le dodécylbenzènesulfonate de sodium représente une série de composés organiques de formule C12H25C6H4SO3Na. Il s'agit d'un sel doté de propriétés tensioactives. C'est un composant majeur de nombreux détergents.

Isomérie de position[modifier | modifier le code]

L'acide alkylbenzène sulfonique linéaire est le tensioactif synthétique le plus produit[2]. Les isomères branchés (ramifiés) sont minoritaires et moins utilisés parce qu'ils se biodégradent trop lentement.

Exemples d'isomères :

Produits commerciaux[modifier | modifier le code]

Les produits commerciaux sont des mélanges complexes d'alkylbenzènesulfonates dont la longueur de la chaîne alkyle varie en général de C10 à C14[2], avec une moyenne de C12.

Des millions de tonnes d'alkylbenzènesulfonates de sodium sont produites annuellement.

Biodégradabilité et cinétique environnementale[modifier | modifier le code]

Bien étudiée [7],[8],[9] elle dépend beaucoup de l’isomérisation (ramification) qui modifie aussi grandement sa toxicité. Le sel du matériau linéaire a une DL50 de 2,3 mg/L pour le poisson, ce qui en fait une molécule environ quatre fois plus toxique que le même composé ramifié ; Cependant, le composé linéaire se biodégrade beaucoup plus rapidement, ce qui en fait peut-être à long terme le choix le plus sûr.
Ce composé est biodégradé rapidement en condition aérobie (sa demi-vie est alors d'environ 1 à 3 semaines[10]); la dégradation par oxydation commence au niveau de la chaîne alkyle[11]. Inversement, en conditions anaérobies (dans le sédiment vaseux par exemple), il ne se dégrade que très lentement, voire pas du tout, ce qui peut conduire à une persistance à des taux élevées dans les boues d’épuration, ce qui n'est généralement pas considéré comme très préoccupant, car ces boues sont destinées à être fragmentées lors de leur retour au sol (la matière est alors en environnement aérobie, favorable à la biodégradation du Dodécylbenzènesulfonate de sodium.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'acide n-dodécanoïque est plus couramment appelé « acide laurique ».
  2. a b c d et e (en) « Sodium Laurylbenzenesulfonate », sur chemicalland21.com (consulté le 30 décembre 2015).
  3. a b c d e et f Entrée du numéro CAS « 25155-30-0 » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais) (JavaScript nécessaire)
  4. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  5. « Sel de sodium de l'acide dodécylbenzènesulfonique », fiche CSST, 8 janvier 1986 (consulté le 29 décembre 2015).
  6. a et b « Sel de sodium de l'acide dodécylbenzènesulfonique », fiche CSST (consulté le 29 décembre 2015).
  7. M. A. Hashim, J. Kulandai et R. S. Hassan, « Biodegradability of branched alkylbenzene sulphonates », Journal of Chemical Technology & Biotechnology, vol. 54, no 3,‎ , p. 207–214 (DOI 10.1002/jctb.280540302)
  8. John Jensen, « Fate and effects of linear alkylbenzene sulphonates (LAS) in the terrestrial environment », Science of the Total Environment, vol. 226, nos 2-3,‎ , p. 93–111 (PMID 10085562, DOI 10.1016/S0048-9697(98)00395-7, Bibcode 1999ScTEn.226...93J)
  9. Donald Mackay, Antonio Di Guardo, Sally Paterson, Gabriel Kicsi, Christina E. Cowan et David M. Kane, « Assessment of chemical fate in the environment using evaluative, regional and local-scale models: Illustrative application to chlorobenzene and linear alkylbenzene sulfonates », Environmental Toxicology and Chemistry, vol. 15, no 9,‎ , p. 1638–1648 (DOI 10.1002/etc.5620150930)
  10. Jensen, John (février 1999) "Fate and effects of linear alkylbenzene sulphonates (LAS) in the terrestrial environment". Science of the Total Environment. 226 (2–3): 93–111. Bibcode:1999ScTEn.226...93J. doi:10.1016/S0048-9697(98)00395-7. PMID 10085562.
  11. Kurt Kosswig (2005),"Surfactants" in Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, Wiley-VCH, Weinheim. doi:10.1002/14356007.a25_747