Diogène Maillart

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Diogène Maillart, extrait d'une photographie de l'artiste avec les Amis des Arts à Beauvais, vers 1910.

Diogène Maillart[1], né le à La Chaussée-du-Bois-d'Écu (Oise), et mort le à Paris, est un peintre français.

Biographie

Grand prix de Rome en peinture, fidèle exposant au Salon pendant plus d’un demi-siècle, peintre d’histoire et portraitiste, paysagiste, illustrateur pour des grandes maisons d’édition parisiennes, auteur de cartons pour des tapisseries et des vitraux, mais aussi enseignant, professeur à la Manufacture de Tapisseries des Gobelins et maître en atelier, historien de l’art et critique d’art, Diogène Maillart voit le jour au sein d’une famille de modestes paysans dans une petite commune de l’Oise, perdue dans les champs du plateau picard, La-Chaussée-du-Bois-d'Écu. Il est élève à l’École impériale de dessin (5 rue de l’École de Médecine), puis à l’École nationale des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Léon Cogniet. Il remporte le premier grand prix de Rome en peinture de 1864, à l'âge de 23 ans.

Peu après son retour à Paris,en 1869, après quatre années passées à la Villa Médicis à Rome, il est nommé professeur de dessin à la Manufacture nationale des Gobelins, activité qu’il exerce pendant cinquante ans. Pendant quatre ans, de 1873 à 1877, il remplit les fonctions d'Inspecteur des travaux d'art et fait alors tisser deux tapisseries, La Madone, dite de Saint Jérôme, copie d'une œuvre du Corrège, et La figuration symbolique de la Manufacture, Pénélope à son métier. Parallèlement il expose chaque année plusieurs œuvres au Salon des artistes français, jusqu’à sa mort, à l'âge de 86 ans.

Il participe à la décoration d’édifices publics pour la capitale au moment où la Troisième République achève l’œuvre entreprise par le Second Empire : peintures pour l’église Saint-Augustin, Le baptême de Saint Augustin et La mort de Sainte Monique, placées dans la nef, décors de plafonds pour la mairie du 3e arrondissement de Paris, La Ville de Paris instruisant ses enfants pour le grand escalier, composition monumentale honorant l’œuvre scolaire de la Troisième République, et La Parure de la femme pour le plafond du palier du premier étage, ainsi qu’un décor pour le Bon Marché, disparu aujourd'hui.

Il réalise des esquisses pour les concours organisés par la Ville de Paris, pour la décoration de l’école du Château Landon et de la salle des mariages de la Mairie du 3e arrondissement de Paris, et de grandes compositions historiques, Étienne Marcel et la lecture de la grande ordonnance de 1357, ainsi que À cause de la grande pitié au royaume de France, sur le thème de Jeanne d’Arc.

Peintre décorateur, il est l’auteur d’un plafond pour le château de Neudeck en Silésie, à la demande du prince Von Donnesmark, cousin germain de l’empereur Guillaume II, et de son épouse La Païva. Ce château sera détruit en 1945.

Dans l’Oise, sa région natale, où il a une maison de campagne à Rieux aux bords de l’Oise, il reçoit la commande de peintures historiques décoratives pour le grand salon de l’hôtel de ville de Beauvais : La Mort de Corréus, chef des Bellovaques, Louis le Gros accordant la Charte des libertés communales à la Ville de Beauvais, L’Investiture du maire, Jeanne Hachette au siège de Beauvais, L’Entrée de Louis XI à Beauvais. Malheureusement ces décors ne restent en place que pendant cinquante ans car ils sont détruits par les bombardements allemands de 1940 sur la ville. Au Château de Chantilly, à la demande du Duc d'Aumale, il décore le plafond au-dessus du grand escalier d'une immense Espérance ailée qui tend la main vers une étoile.

Très proche du milieu religieux, il compose des cartons de vitraux pour des églises de l’Oise, notamment pour le transept méridional de la cathédrale de Senlis, représentant Les Prophètes, ainsi que pour les églises de Pontpoint et de Plailly, et réalise des Chemins de Croix selon le procédé de la chromolithographie, à la demande de la maison d'orfèvrerie parisienne Poussielgue-Rusand.

Maître en atelier, il est toujours entouré de nombreux élèves, notamment une jeune fille roumaine, Julie Hasdeu qui relate, dans une abondante correspondance[2], sa vie parisienne et l’enseignement de la peinture dont elle profita dans l'ancien atelier du peintre Eugène Delacroix, rue de Fürstenberg, qui était alors occupé par l'artiste .

Conscient du message intellectuel qu’il voulait transmettre à ses élèves, il écrit à la fin de sa vie de volumineux livres d’art, Athéna, Histoire Générale des Beaux-Arts, en deux volumes, et L’Art Byzantin.

En 1920 il décore une chapelle de l’église Saint-Laurent dans la Mairie du 19e arrondissement de Paris arrondissement de Paris en réalisant une peinture représentant Sainte Louise et ses sœurs distribuant des aumônes.

Ses ateliers étaient situés dans le 6e arrondissement, au 14 rue de Vaugirard en 1870, au 32 rue d’Hautefeuille[3] en 1872, au 68 rue d’Assas de 1877 à 1878, au 6 rue de Fürstenberg[4] de 1879 à 1890, et au 137 rue de Sèvres de 1890 à 1926.

Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1885 par Pierre Victor Galland, directeur d'art de la Manufacture des Gobelins.

Diogène Maillart repose au cimetière du Montparnasse à Paris, auprès de son épouse Alzire Demontreuille et de deux de ses enfants, Eva, décédée à l'âge de dix-neuf ans, et Roger. Sa tombe est ornée de son buste par le sculpteur Henri-Léon Gréber.

Collections publiques

  • Homère dans l’île de Scyros, huile sur toile, grand prix de Rome en peinture de 1864, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
  • Le Baptême de Saint Augustin et La Mort de Sainte Monique, huiles sur toile, 1874 et 1877, Paris, église Saint-Augustin
  • La Ville de Paris instruisant ses enfants et La parure de la femme, huiles sur toile, 1889, plafonds de la Mairie du 3e arrondissement de Paris
  • L’Espérance, 1892, plafond de l’escalier d’honneur du château de Chantilly
  • Esquisse pour l’école de la rue du Château Landon, principaux faits de l’Histoire de France, huile sur toile, 1879, et Esquisse pour la salle des mariages de la Mairie du 3e arrondissement de Paris, huile sur toile, 1879, Paris, Petit Palais
  • Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel, dessins, cartons de vitraux pour la cathédrale de Senlis, 1897, Musée des Beaux-Arts d'Angers
  • Mes filles, portrait d’Eva et Jeanne Maillart, huile sur toile, 1876, collections de la Ville de Beauvais
  • Portrait posthume de Julie Hasdeu dans la bibliothèque, huile sur toile, 1889, Château Hasdeu, Campina (Roumanie)

 

Élèves

Jeanne Alix, Robert Boulet, Paul Cathoire, Charles Auguste Edelmann, Charles Cottet, Julie Hasdeu, Maximilien Luce, Roger Maillart et Jeanne Maillart (ses enfants), Antoine Louis Manceaux,  Ker Xavier Roussel, Édouard Vuillard, Louis Villeroy

Bibliographie

  • Catherine Thieblin, Diogène Maillart. Sa vie (1840-1926), son œuvre, à Paris, en Ile-de-France et dans le Beauvaisis, Préface rédigée par Emmanuel Schwartz, Conservateur du Patrimoine de l’École des beaux-arts de Paris, Association pour la Promotion du Patrimoine local de l’Oise et du Beauvaisis, 2012, 144 pages.
  • Diximus "Diogène Maillart" Blurb 2014, Format 20*25cm - Illustrations - 228 pages

Notes et références

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Né « Diogène Ulysse Napoléon Maillart ».
  2. Archives du Château Hasdeu, Campina, Roumanie
  3. Ancien atelier de Gustave Courbet.
  4. Ancien atelier d’Eugène Delacroix.