Charles Trochu

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Charles Trochu
Charles Trochu en 1942.
Fonctions
Président du conseil municipal de Paris
-
Conseiller général de la Seine
à partir de
Secrétaire général
Front national
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
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Château la Madeleine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Pectus, Capitaine GoynecheVoir et modifier les données sur Wikidata
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Charles Trochu (né au Chili le , mort à Bonzac le ) est un architecte, industriel, résistant et homme politique français qui fut secrétaire général du Front national (années 1930) et président du Conseil municipal de Paris.

Il a eu comme pseudonyme « capitaine Goyneche ».

Famille et milieu social[modifier | modifier le code]

Né au Chili d'un père breton de Saint-Malo et d'une mère basque, il serait le petit-neveu du Général Trochu et du Général Kléber. Il dirige une entreprise d'armement maritime, pour la pêche.

Il a fait partie du comité de rédaction de la revue d'avant-garde d'urbanisme Plans (1930-1932), devenue Prélude (1932-1936), avec Albert Laprade, François de Pierrefeu (1891-1959), Hubert Lagardelle, Pierre Winter[1].

En 1942, il publie avec Le Corbusier un numéro spécial de la revue Architecture et urbanisme sur l'œuvre de ce dernier[2].

Vie politique[modifier | modifier le code]

Ancien combattant aux brillants états de service, bonapartiste à l'origine – il milita à l’Appel au peuple –, militant des Jeunesses patriotes, plusieurs fois blessé lors des bagarres auxquelles a été mêlée cette ligue, notamment lors du , il devient le secrétaire général du Front national fondé en 1934 et qu'il soutient financièrement, car il entretient des liens tant avec les Croix-de-feu ou l’Action française qu’avec certains dirigeants de l’Alliance démocratique. Il est élu conseiller municipal de Paris en , dans le quartier d'Auteuil. C'est alors un homme « brun, grand, large (il mesure 1,90 m de hauteur, avec un tour de taille en proportion) », qui souhaite « un chef, un dictateur » préparant un régime nouveau, corporatiste et antiparlementaire[3].

En 1938, il s'en prend aux pacifistes et aux antimilitaristes comme Jean Zay ou Léon Blum. Ainsi, au cours de la séance du Conseil municipal du , il se déchaîne contre les Juifs « ignobles », tels Bernard Lecache et ses amis de la LICA, qui, entre autres infamies, piétinent l'honneur militaire »[4].

C'est lui qui, le à la Salle Wagram, a remis à Charles Maurras son épée d'académicien, financée par une souscription nationale et conçue par Maxime Real del Sarte.

Volontaire en 1940, il est cité à l'ordre du Corps d'armée[5]. Fait prisonnier, libéré en 1941, il devient en mai le président du Conseil municipal, et fut remplacé en par Pierre Taittinger. Il a créé l’œuvre des Restaurants communautaires.

Pierre Taittinger dit de lui qu'il « joignait la fantaisie la plus étourdissante à la ponctualité la plus rigoureuse. Le Conseil Municipal de Paris lui doit beaucoup. »

Pétainiste jusqu'en 1942, il passe dans la clandestinité et gagne l'Afrique du Nord début 1944 et s'engage dans l'armée pour combattre en Italie. Il a fait partie du réseau Béarn, émanation du BCRA[6]. Présenté comme ancien combattant et ancien résistant, il a témoigné en faveur du Maréchal Pétain lors de son procès en 1945. À la fin de la IVe République, il collabore au Courrier de la colère de Michel Debré, signant ses articles sous le pseudonyme de « Pectus »[6]. Il meurt en 1961 dans son château à Bonzac (33).

Il a reçu la Francisque[7].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Architecture et urbanisme, avec Le Corbusier, Paul Boulard, Pierre Winter, Paris, Les Publications techniques & librairie Charpentier, 1942.
  • Hommage rendu à Charles Maurras, le , à Paris, Paris, Front national, 1937.
  • La Commune, rempart de la famille, 1942.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Thierry Morello, Charles Trochu et le Conseil municipal de Paris (1935-1943), mémoire de maîtrise, Paris IV, 1986.
  • Pierre Taittinger, ...et Paris ne fut pas détruit, NEL, Paris,
  • Frédéric Pottecher, Le procès Pétain, Paris, Jean-Claude Lattès, 1980, p. 281.
  • Simon Epstein, Un paradoxe français: antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la résistance, Albin Michel, Paris, 2008, p. 581-582

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Maurice Culot, Albert Laprade, Norma, 2007.
  2. Robert Fishmann, L'utopie urbaine au XXe siècle, Mardaga, Bruxelles, 1979.
  3. présentation de Trochu dans la "Revue hebdomadaire" de novembre 1935, in BNF/gallica
  4. Simon Epstein, Un paradoxe français : antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la résistance, Albin Michel, Paris, 2008
  5. Action française, no 49, 28 mai 1940.
  6. a et b Jérôme Pozzi, Les mouvements gaullistes, Presses universitaires d Rennes, 2011, p. 32
  7. Henry Coston, L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN 2-913044-47-6), p. 174.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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