Catherine Henriette d'Angennes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Catherine Henriette d'Angennes de La Loupe
Madeleine (à gauche) et Catherine Henriette d'Angennes (à droite), château de Bussy-Rabutin
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Famille
Mère
Marie du Raynier
Conjoint
Louis de La Trémoille, comte d'Olonne
Blason

Catherine Henriette d'Angennes de La Loupe est une courtisane française née en 1634, baptisée à La Loupe le 18 juin 1634, comtesse d'Olonne par son mariage avec Louis de La Trémoille (1626-1686) le 1er mars 1652, morte à Paris le 13 juin 1714.

Sous son portrait jumelé à celui de sa sœur Madeleine, en la tour dorée du château de Bussy-Rabutin, à Bussy-le-Grand, on peut lire : « la plus belle femme de son temps, mais moins fameuse pour sa beauté que pour l'usage qu'elle en fit ». Madame de Sévigné range les deux sœurs « au nombre des femmes les plus galantes de ce temps ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Château de La Loupe

Catherine Henriette est la cadette des trois filles nées du mariage de Charles d'Angennes de La Loupe - « un gentilhomme normand assez lourdaud qui avait un beau domaine à La Loupe et des propriétés nombreuses autour de Caen »[1] - et de Marie du Raynier († 1679), « une mère assez folle de son corps et sujette à des visions »[1].

Ses deux aînées sont Madeleine (1629 - 16 mars 1714), qui épousera en 1655 Henri de La Ferté-Senneterre, et Françoise Marie d'Angennes (1633-?). Par un premier mariage de Marie du Raynier avec Étienne de Vallée, elle a une demi-sœur aînée, Louise de Vallée († 1694), mariée en 1636 à Thomas de Montmorency-Laval de La Faigne (Postérité).

Au printemps 1650, Madeleine et Charlotte Henriette quittent ensemble le manoir normand afin de s'installer rue Férou à Paris, en l'hôtel loué par leur mère à la marquise de Sévigné, Catherine Henriette fréquentant alors l'hôtel de Rambouillet de Catherine de Vivonne et lisant les épîtres de Pierre Patrix.

Mariée en 1652 à Louis de La Trémoille d'Olonne, elle n'en a pas moins des liaisons avec François III d'Harcourt, marquis de Beuvron ; Louis-Charles de Nogaret de Foix ; l'intendant des finances Jacques Paget ; le trésorier de l'Épargne Nicolas Jeannin de Castille (petit-fils maternel de Pierre) ; l'abbé Basile Fouquet ; Gaston-Jean-Baptiste de Roquelaure[1] ; Louis Roger Brûlart de Sillery ; Armand de Gramont[2] ; ou encore François VII de La Rochefoucauld juste avant le mariage de celui-ci avec Jeanne Charlotte du Plessis-Liancourt en 1659[3]. Son mari est ainsi objet de risée, « accablé de huitain et chansonné, plus encore accablé par les dettes de sa femme », ce qui amène en 1661 à la séparation des biens, puis à la séparation de corps qui restituent à Catherine Henriette les terres normandes comprises dans sa dot[1], notamment ses seigneuries de Canteloup et de Saint-Pierre-du-Jonquet qu'elle va gérer personnellement en se rendant chaque année dans le Calvados.

Évocations et témoignages[modifier | modifier le code]

« Madame d'Olonne avait l'esprit vif et plaisant quand elle était libre, elle était peu sincère, inégale, étourdie, point méchante. Elle aimait les plaisirs jusqu'à la débauche et il y avait de l'emportement jusque dans ses moindres divertissements. Sa beauté autant que son bien, quoiqu'il ne fut que médiocre, obligea Monsieur d'Olonne à la rechercher en mariage ; cette recherche ne dura pas longtemps. Monsieur d'Olonne, qui était homme de qualité et de grands biens, fut reçu agréablement de la mère de Madame d'Olonne et n'eut pas le loisir de soupirer pour des charmes qui avaient fait, deux ans durant, les souhaits de toute la cour. Ce mariage étant achevé, les amants qui avaient voulu être mariés se retirèrent et il en vint d'autres qui ne voulaient qu'aimer. »

— Roger de Bussy-Rabutin[4]

« Madame d'Olonne était veuve d'un cadet de la maison de La Trémoille qui tint toute sa vie chez lui tripot de jeu et de débauche. Les deux sœurs étaient d'Angennes, d'une branche cadette éteinte en elles. Leur beauté et le débordement de leur vie firent grand bruit. Aucune femme, même les plus décriées pour la galanterie, n'osait les voir ni paraître nulle part avec elles. On en était là alors ; la mode a bien changé depuis. Quand elles furent vieilles et que personne n'en voulut plus, elles tâchèrent de devenir dévotes. »

— Louis de Rouvroy de Saint-Simon[5]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Château de Bussy-Rabutin, salon de la tour dorée

Catherine Henriette d'Angennes[modifier | modifier le code]

Galerie de portraits[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Maurice Rat, Aventurières et intrigantes du Grand Siècle, Éditions d'histoire et d'art / Librairie Plon, 1957.
  2. Alphonse Chéruel, Mémoires sur la vie publique et privée de Fouquet, surintendant des finances, d'après ses lettres et des pièces inédites conservées à la Bibliothèque impériale, Charpentier, 1862.
  3. Mademoiselle de Montpeniser, Mémoires, Charpentier éditeur, 1864-1868.
  4. Roger de Bussy-Rabutin, Histoire amoureuse des Gaules, éditions à la Croix de Malte, 1665.
  5. Saint-Simon, Mémoires tome 11, chapitre 4, Adolphe Chéruel éditeur, 1856.
  6. Ville des Sables-d-Olonne, Les personnages qui ont marqué son histoire, communiqué de presse, 12 mars 2009
  7. Château de Versailles, "La comtesse d'Olonne à l'église" dans les collections
  8. Château de Versailles, Portrait de Catherine Henriette d'Angennes dans les collections
  9. « Portrait de la comtesse d'Olonne par Alexis Grimou », Gazette de l'Hôtel Drouot
  10. Philadelphia Museum of Art, Portrait de Catherine Henriette d'Angennes dans les collections
  11. « A celebrated miniature of the comtesse d'Olonne », Philadelphia Museum of Art Bulletin, vol.83, n°353, automne 1986

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]