Caio Duilio (cuirassé)

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Caio Duilio
illustration de Caio Duilio (cuirassé)
Le Caio Duilio et l'Andrea Doria durant l'entre-deux-guerres.

Type Cuirassé
Classe Andrea Doria
Histoire
A servi dans  Regia Marina
 Marina Militare
Chantier naval Castellammare di Stabia, Naples
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Désarmé le
Équipage
Équipage 1 233 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 176 m
Maître-bau 28 m
Tirant d'eau 9,4 m
Déplacement 22 994 tonnes
À pleine charge 24 715 tonnes
Propulsion 4 groupes de turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par 20 chaudières (8 mazout et 12 mixtes) Yarrow entraînant 4 hélices
Puissance 31 009 ch
Vitesse 21,3 nœuds (39,4 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture blindée 254 mm
pont blindé 98 mm
tourelles 280 mm
casemates 130 mm
tour de commandement 280 mm
Armement 13 canons de 305 mm (12 pouces) modèle 1909
16 canons de 152 mm
13 canons de 76 mm
6 canons de 76 mm antiaériens
3 tubes lance-torpilles de 450 mm
Rayon d'action 4 800 miles à 10 nœuds
Pavillon Royaume d'Italie

Le Caio Duilio était un cuirassé de classe Andrea Doria lancé par la marine italienne durant la Première Guerre mondiale. Il rend hommage à Caius Duilius, un amiral et homme politique romain d'origine plébéienne.

Il est mis sur cale aux chantiers navals de Castellammare di Stabia, près de Naples, le , il est lancé le et admis au service actif le .

Historique[modifier | modifier le code]

Le Caio Duilio entre 1913 et 1915.

Comme le reste de la Regia Marina, l'activité du Caio Duilio fut des plus réduites, le nouveau fleuron de la marine italienne passant le plus clair de son temps à Tarente à quai. Il participa cependant à un entrainement opérationnel du au au large de Corfou.

La guerre achevée, il effectue des exercices au large de Corfou en compagnie de son sister-ship Andrea Doria et du cuirassé Giulio Cesare, puis regagne Tarente le . Le 25 avril, les deux navires gagnent la région de Smyrne pour faire valoir les droits et les ambitions de Rome dans le dépeçage de l'empire Ottoman. Le Caio Duilio regagne l'Italie le 12 septembre après que lui et son sister-ship eurent été relevés par le Giulio Cesare. À son retour en Italie, le Caio Duilio participe aux opérations au large de l'État libre de Fiume en 1920 suivies de l'occupation des îles du Dodécanèse en 1921 avant l'accrochage avec la Grèce à propos de l'île de Corfou après l'assassinat du général italien Enrico Tellini. Le Caio Duilo rentre ensuite à Tarente en septembre 1923[1].

En 1924, à l'occasion de la visite en Espagne du roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, le Caio Duilio effectua une visite dans les ports espagnols en compagnie du Dante Alighieri et du Conte di Cavour.

Le , alors que le cuirassé effectuait un exercice de tir au large de La Spezia, une explosion dans l'élévateur de munitions de la tourelle centrale secoua le cuirassé. Les dégâts étaient sérieux et il ne retrouva le service actif qu'en 1928. Il subit également une refonte à Tarente du 18 mars au . Après une croisière au Levant à la fin de l'année 1932 où il visita des ports grecs et turcs, il passa quelques mois en réserve avant d'être réarmé comme navire amiral des forces de réserve à Tarente, rôle qu'il assura jusqu'à la fin de 1936[1].

Le , le cuirassé arriva aux chantiers Ansaldo de Gênes pour sa reconstruction qui débuta officiellement le 1er avril. Il reçut un nouveau tronçon de coque de 10 mètres, les superstructures furent refondues, la tourelle centrale débarquée pour permettre l'installation de turbines et de chaudières plus puissantes. La protection fut également renforcée avec notamment l'installation du système Pugliese tandis que l'armement était totalement refondu avec l’alésage des tubes de 305 mm passant à 320 mm, le débarquement des canons de 152 mm en casemates et des canons de 76 mm au profit de 12 canons de 135 mm en quatre tourelles triples, de 10 canons antiaériens de 90 mm en affûts simples, de 15 canons de 37 mm (six affûts doubles et trois simples) et de 16 canons de 20 mm (huit affûts doubles). À la différence des Cavour, le Caio Duilio et son sister-ship reçurent deux catapultes pour des hydravions. Leur conduite de tir était également plus moderne que celle de leurs prédécesseurs[1].

Réadmis au service actif le , le Caio Duilio fut intégré à la 5e division de cuirassés et participa à la riposte contre l'opération britannique Hats, un convoi de ravitaillement entre Alexandrie et Malte. S'ensuivit une série complexe d'opérations entre le 30 août et le qui se terminèrent sans pertes côté italien, mais la Regia Marina fut incapable d'intercepter le cuirassé britannique HMS Valiant et d'empêcher l'arrivée du ravitaillement britannique à Malte.

Carte montrant la disposition de la flotte italienne et les attaques britanniques contre Tarente.

Dans la nuit du 11 au , vingt et un Fairey Swordfish du porte-avions Illustrious de la Mediterranean Fleet attaquèrent la flotte italienne basée à Tarente en deux vagues. Si l'Andrea Doria sortit indemne, le Caio Duilio eut moins de chance. Une torpille lancé à 400 mètres toucha le navire à proximité de la soute à munitions avant, créant une brèche de 11 mètres sur 7[1]. Le navire coula par petit fond et le , le cuirassé quitta Tarente pour des réparations à Gênes, entrant au bassin le . Il y restera jusqu'à la fin du mois d'avril 1941, retournant de la baie de Tarente en mai 1941.

Après sa remise en service, le cuirassé servit principalement d'escorteur pour les convois à destination de la Libye. En décembre 1941, avec à bord l'amiral Carlo Bergamini, il participa à la première bataille du golfe de Syrte suivie de l'escorte du convoi M 43 du 3 au . Après une ultime mission d'escorte du 21 au 24 février, le Caio Duilio n'effectua plus que quelques sorties d'entraînement faute de carburant et à partir de 1943, le cuirassé resta immobilisé à Tarente, servant de simple batterie antiaérienne flottante[1].

Le Caio Duilio en direction de Malte le .

Lors de l'armistice de Cassibile, le Caio Duilio était à quai à Tarente et il appareilla pour Malte où il fut interné avec le reste de la marine italienne. En juin 1944, les Alliés autorisent le Caio Duilio à revenir dans les ports italiens ; il passe le reste de la guerre à Tarente, Syracuse, et Augusta.

Le traité de paix de 1947 ne laissa que deux cuirassés à la marine italienne et à défaut des deux navires de classe Littorio, la Marina Militare put conserver les deux sister-ships. Du au (puis en 1950 et 1951), le Caio Duilio fut le navire amiral de la marine italienne, effectuant plusieurs exercices aux côtés d'autres marines occidentales. En 1953, le cuirassé fut mis en réserve à La Spezia, désarmé le et démoli entre 1957 et 1961.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Aldo Fraccaroli, Italian Warships of World War I, Londres, Ian Allan, (ISBN 978-0-7110-0105-3)
  • Conway's All the World's Fighting Ships, 1922–1946, Annapolis, MD, Naval Institute Press, , 456 p. (ISBN 0-87021-913-8)
  • Conway's All the World's Fighting Ships : 1906–1922, Annapolis, Naval Institute Press, , 439 p. (ISBN 0-87021-907-3)
  • Paul G. Halpern, A Naval History of World War I, Annapolis, MD, Naval Institute Press, , 591 p. (ISBN 1-55750-352-4)
  • Bernard Ireland, War in the Mediterranean 1940–1943, Annapolis, Naval Institute Press, (ISBN 1-84415-047-X)
  • Jürgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945 : The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Third Revised, , 532 p. (ISBN 1-59114-119-2)
  • M. J. Whitley, Battleships of World War II, Annapolis, Naval Institute Press, , 320 p. (ISBN 1-55750-184-X)
  • Richard Woodman, Malta Convoys 1940-1943, Londres, John Murray, , 560 p. (ISBN 0-7195-6408-5)