Bruno Ben Moubamba

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Bruno Ben Moubamba
Illustration.
Bruno Ben Moubamba à Tchibanga, province de la Nyanga (Gabon), en juillet 2012.
Fonctions
Secrétaire politique à la communication de l'Union du peuple gabonais
Biographie
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Libreville
Parti politique Union du peuple gabonais (2011- )
Union nationale (Gabon) (2010-2011)
Diplômé de École des hautes études en sciences sociales, Université de Reims Champagne-Ardenne
Profession Journaliste

Bruno Ben Moubamba est un homme politique gabonais né le à Libreville.

Jeunesse et formation

Bruno Ben Moubamba a été élevé au Gabon et scolarisé dans des institutions catholiques : petit séminaire Saint-Jean, collège Sainte-Marie et collège Bessieux. Né dans le quartier populaire de la Sorbonne-Gare routière, il a débuté son parcours scolaire à l'école primaire de la Sorbonne.

Après son baccalauréat à Libreville en 1987, il entreprend des études de philosophie et de communication à Bordeaux dans le sud-ouest de la France, avant de compléter son parcours académique par un doctorat en philosophie à Reims et un autre doctorat en sciences sociales et politiques à Paris. Il a de ce fait, achevé des études de troisième cycle en philosophie (université de Reims) et en sciences sociales - sciences politiques à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris.

Il a passé cinq années dans le sud de la France comme formateur et animateur social de jeunes à l’abbaye Saint-Étienne-d'Aubazine[1]. En 1992, il effectua une mission humanitaire en Bosnie-Herzégovine alors plongée dans les horreurs de la guerre.

Il a également suivi une formation en management des ressources humaines au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Reims.

Dans sa première thèse de philosophie obtenue avec la mention « très honorable à l’unanimité du jury » à l’université de Reims, traitant du Concept de paix dans l’augustinisme, il se positionne clairement comme un ardent défenseur de la paix. Par cette recherche philosophique, il a été reconnu comme l’un des plus éminents disciples de saint Augustin[Par qui ?], le grand évêque et philosophe d’origine africaine, avec tout ce que cela comporte pour la résolution pacifique des problèmes du Gabon et de l’Afrique, dans le cadre d’un « nouveau partenariat entre l’Afrique et l’Europe », horizon entre autres de ses investigations politiques actuelles.

Dans le prolongement de ses travaux de philosophie, sa thèse de science politique, soutenue le 21 septembre 2012 à l’EHESS de Paris et également obtenue avec la mention « très honorable à l’unanimité du jury », traite de L'idée de permanence de l’être dans le problème théologico-politique. Cette recherche vise notamment à définir les fondements de la foi au moyen de la raison et à mettre en lumière les éléments rationnels communs aux grandes religions monothéistes permettant, par la tolérance, de pacifier les relations entre des communautés et les hommes souvent perturbés par le fondamentalisme.

Carrière professionnelle

Journaliste, il débute sa carrière au Gabon à Africa no 1 puis à Radio Soleil en 1997/1998. Il a ensuite participé à la création d'une radio catholique gabonaise en 1999 à Libreville, Radio Sainte-Marie, tout en travaillant en France à Radio Notre-Dame, KTO la télévision catholique ou des médias en ligne tels que OMEGA TV.

Spécialisé dans les grandes interviews concernant l'Afrique et les droits de l'homme, sa carrière lui a permis de rencontrer de nombreuses personnalités connues et moins connues, telles que par exemple : Elie Wiesel (prix Nobel de la paix), monseigneur Carlos Belo (prix Nobel de la Paix), L'abbé Pierre, le président Blaise Compaoré, ainsi que de nombreux acteurs politiques, associatifs et humanitaires (Croix-Rouge, Secours catholique, Croissant Rouge, UNESCO, Caire, etc.) ou des militants peu connus qu'il mettait en avant.

En 1998, il a créé et dirigé l’Institut français Édith-Stein avec lequel il s'est beaucoup investi dans l'action humanitaire au profit des populations et en particulier de l'éducation des enfants. Il a notamment travaillé dès 1999 en compagnie de son épouse Virginie (née Hubert) et de dizaines de volontaires français pour la sauvegarde de la mission historique de Sindara (province de la Ngounié) au centre du Gabon où il a fait vivre sur ses fonds propres essentiellement et grâce à de nombreux volontaires français : une école, un internat, un dispensaire, une sauvegarde du site, etc., avant d'être contraint d'arrêter ce projet en octobre 2009, suite aux difficultés liées à son engagement le 30 août 2009 en tant que candidat à la présidentielle gabonaise du 30 août 2009.

Avec l'appui de volontaires du Burkina Faso, il a également tenté de reprendre pendant deux ans (de 2006 à 2008), l'école, l'internat et le dispensaire de la mission Sainte Anne dans la lagune du Fernan Vaz, construite avec des restes de la tour Eiffel, non loin de Port-Gentil et a également tenté plusieurs expériences humanitaires à Ndjolé au centre du Gabon mais elles n'ont pas été couronnées de succès.

En 2007 et 2008, il a eu l'idée avec d'autres Gabonais de proposer aux évêques du Gabon, l'organisation d'un jubilé-anniversaire dédié aux 25 ans de la visite du pape Jean-Paul II dans le pays.

Acteur de la société civile

Porte-parole des Acteurs libres de la société civile gabonaise, il a été l’auteur d'une lettre ouverte au président gabonais Omar Bongo dans laquelle il a demandé au deuxième président du Gabon (1967 - 2009) en décembre 2008, des comptes sur la gestion financière du Gabon pendant ses 42 années de présidence[2]

Cette lettre lui valut une traque et une tentative d'assassinat à laquelle il a échappé en quittant précipitamment le pays avec l'aide de la société civile et de la communauté internationale. Toutefois, des militants associatifs et un responsable gabonais de l'Institut Édith-Stein ont été mis en prison et une responsable de la mission de Sindara a été recherchée. Elle a dû, elle aussi quitter le Gabon. Suite à cette affaire et à la vive réaction internationale, y compris du Congrès des États-Unis face à l'abus des autorités gabonaises, le ministre de l'Intérieur de l'époque, a organisé une conférence de presse durant laquelle il a accusé Bruno Ben Moubamba de vouloir déstabiliser l'État. Du jour au lendemain, l'acteur humanitaire et associatif était propulsé sur le devant de la scène politique.

Il a organisé le 4 avril 2009, le Forum de Reims appelant à un nouveau partenariat entre l'Europe et l'Afrique pour l'enrichissement des populations africaines qu'il a théorisé à cette date. Le congrès a rassemblé près de cinq cent gabonais et a été retransmis en direct sur internet et en différé par la chaîne Africa 24. Cet évènement démocratique accueillant aussi bien des membres du régime gabonais que des opposants a été un tournant décisif : Ben Moubamba a appelé le président Omar Bongo, qui devait quitter le Gabon sur une civière un mois plus-tard (le 6 mai 2009), à se « reprendre avant qu'il ne soit trop tard »[3].

Bruno Ben Moubamba a été très médiatisé, dans les médias gabonais, français et internationaux dans le cadre de son engagement contre les biens mal acquis, la répression et la corruption au Gabon ainsi que lors du décès du président Omar Bongo, dont il a commenté les obsèques en direct sur France 24 et Africa 24. Cependant, à partir du dernier trimestre 2009 ses relations se sont dégradées avec l'Agence France-Presse (AFP) qui a porté plainte à Paris contre son blog qui contestait la couverture de la présidentielle gabonaise par l'AFP. L'affaire s'est conclue devant les tribunaux français au début de l'été 2012 quand l'Agence France-Presse et son directeur à Libreville qui demandaient 20 000 euros d'amende n'ont obtenu devant la justice française qu'1 euro symbolique de dédommagement plus 1 500 euros de remboursement de frais de dossiers.

Famille

Père de trois enfants, il est marié civilement, religieusement et traditionnellement à Virginie Hubert, de nationalité française.

Récompenses

En mai et juin 2009, il est décoré de la médaille d’or de l’Étoile européenne du dévouement civil et militaire et de la médaille d’or de la Ligue universelle du bien public[4]. pour son engagement humanitaire et politique au Gabon.

Carrière politique

Candidat indépendant à la présidentielle gabonaise du 30 août 2009, Ben Moubamba est arrivé officiellement derrière les candidats Ali Bongo, Pierre Mamboundou Mamboundou, André Mba Obame, Zacharie Myboto et Pierre-Claver Maganda Moussavou avec un score de 0,30 % sur 18 autres candidats. Pendant la campagne électorale de 2009, il a dénoncé un « coup de force électoral », demandant la suspension du processus électoral. Il a fait une grève de la faim du 15 au 30 août 2009 devant l'Assemblée nationale gabonaise..

En 2010, il cofonde le parti Union nationale avec les anciens responsables du PDG passés dans l'opposition. Le secrétaire exécutif de ce mouvement politique revendiquant la victoire à la présidentielle de 2009 s'est auto-proclamé président du Gabon en janvier 2011 pour « poser un acte politique » et solder la crise née de la présidentielle gabonaise. Ben Moubamba a été nommé ministre des Affaires étrangères d'un gouvernement parallèle. Il a pourtant démissionné de son parti en août 2011 avant que l'Union nationale ne soit dissout par le gouvernement gabonais.

Il a adhéré en janvier 2012 à l'Union du peuple gabonais (UPG), parti fondé par l'opposant Pierre Mamboundou Mamboundou (décédé le 15 octobre 2011) tout en « revendiquant pour l'histoire son rôle de cofondateur du parti Union nationale ».

Lors de son discours d'investiture, il a appelé à une « révolution éthique et morale » et a accusé les dirigeants du Parti démocratique gabonais, au pouvoir, d'être des « génocidaires économiques » du fait d'une management des populations par la misère et des « spécialistes de la répression[5] ».

Le 7 août, il a lancé avec d'autres citoyens gabonais un appel à manifester à Libreville pour exiger la démission du candidat Ali Bongo de son ministère de la Défense. Non autorisée, la manifestation a été réprimée par des gaz lacrymogènes et a donné lieu à de violents affrontements avec les forces de l'ordre. Après qu'un manifestant a été blessé, il s'est adressé aux policiers, chemise ouverte, hurlant : « Tirez, tirez ! Les forces de sécurité doivent protéger les Gabonais ! Vous n'avez pas le droit de massacrer votre propre peuple »[6].

À la suite de sa première grève de la faim à caractère politique au Gabon, il est arrivé sixième à la présidentielle gabonaise du 30 août 2009 derrière Ali Bongo, Pierre Mamboundou, André Mba Obame, Zacharie Myboto et Pierre-Claver Maganga-Moussavou.

Remarqué par les néo-opposants issus du Parti démocratique gabonais (PDG), il a cofondé avec ceux-ci le parti Union nationale en février 2010. Il en a démissionné le 15 août 2011 avant de rejoindre l'Union du peuple gabonais (UPG) en janvier 2012.

En février 2013, il a été nommé par le secrétaire exécutif de l'Union du peuple gabonais (UPG) au poste de chargé de la communication, de l’économie, de l’économie numérique et des relations avec les institutions constitutionnelles[7].

Références

Liens externes

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