Apparitions mariales d'Amsterdam

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Apparitions mariales d'Amsterdam
Description de cette image, également commentée ci-après
La Dame de tous les Peuples, représentation officielle.

Date du au
Lieu Amsterdam (Pays-Bas)
Résultat Apparitions non reconnues par l’Église catholique.

Les apparitions mariales d'Amsterdam, ou apparitions de la Dame de tous les Peuples, désignent les apparitions de la Vierge Marie à une hollandaise, Ida Peerdeman, de 1945 à 1959. Leur reconnaissance par les autorités de l'Église catholique a connu plusieurs rebondissements. En juillet 2020, la Congrégation pour la doctrine de la foi a rejeté ces apparitions. Cette décision contredit l'avis de l'ancien évêque d'Amsterdam Joseph Maria Punt qui s'était prononcé en 2002 en faveur de leur caractère surnaturel.

Historique[modifier | modifier le code]

Le contexte[modifier | modifier le code]

La voyante, Ida Peerdeman, est née le à Alkmaar, dans une famille modeste. Sa famille est catholique mais peu pratiquante. La première apparition survient quelques mois avant la fin de la Seconde Guerre mondiale et la libération complète du pays[1].

Le récit des événements n'est connu que par la voyante et les rares témoins qui étaient avec elle. Les visions, comme les « communications reçues », reposent sur le seul témoignage de la voyante[2].

Élément rare dans une apparition mariale reconnues ou non : la demande d'un nouveau dogme marial définissant le rôle de Marie comme « Mère Co-rédemptrice, Médiatrice et Avocate (du genre humain) ». Ce type de question est très débattu dans la hiérarchie catholique, en dehors de toute « supposée apparition »[3],[4],[5].

Les apparitions[modifier | modifier le code]

Toute première apparition[modifier | modifier le code]

Le , le jour même de la sixième apparition de la Vierge Marie à Fátima, Ida Peederman, alors âgée de 12 ans déclare avoir été favorisée d'une apparition mariale. Cette apparition se serait produite dans la rue, alors qu'elle revenait de l'église. Une seconde apparition aurait eu lieu dans le mois d'octobre. Ida se serait confiée à sa famille qui ne l'aurait pas crue[6]. Elle se serait aussi confiée à son curé, mais celui-ci lui aurait interdit d'en parler.

Les apparitions[modifier | modifier le code]

Le cycle des apparitions débute le [2], peu avant la fin de la Seconde Guerre mondiale[N 1], et se termine le , soit au total une soixantaine d'apparitions, essentiellement dans l'appartement familial, mais pas uniquement[1],[3].

Première apparition

Le , Ida discute dans le salon familial avec ses trois sœurs et le père Frehe quand elle « se sent attirée vers l'autre pièce ». La voyante raconte « je me suis levée, [..] le mur disparut à mes yeux, et tout ce qu'il avait là normalement n'y était plus. C'était un océan de lumière sans fond. De cette profondeur, je vis soudain se détacher une forme, une forme vivante, un profil de femme. Je la voyais debout, à ma gauche, au-dessus de moi ; elle était vêtue d'une longue robe blanche et portait une ceinture ; elle avait un air très féminin. Elle se tenait les bras tendus vers le bas, les paumes des mains tournées vers l'extérieur ». Ida rapporte qu'elle voit la fin de la guerre toute proche et le retour des soldats. L'apparition ne lui donne pas son nom, elle indique juste : « On m'appellera la Dame, Mère »[1].

Durant cette apparition, la « Dame » dicte une prière à la voyante, lui demandant de la diffuser et de la dire souvent[1].

Apparitions suivantes

Le , Ida indique avoir une vision de la Vierge avec l'Enfant Jésus, assise sur un trône[1]. Le , la voyante rapporte une vision et une annonce de guerre à Jérusalem[pas clair][N 2], et dans d'autres parties du monde. Le la Dame évoque de « lourdes menaces sur la basilique du Vatican », et appelle tous les chrétiens à prier pour vaincre le danger[7].

Le , la voyante rapporte une vision de la Vierge debout sur un globe terrestre, et elle indique son nom : la « Dame, Marie, Mère de tous les Peuples ». Le 11 février de l'année suivante, l'apparition indique « Je suis la Dame, Marie, Mère de tous les peuples » et elle donne une prière que la voyante est chargée de diffuser. La prière originale[N 3] transmise par la voyante est : « Seigneur Jésus-Christ, Fils du Père, envoie à présent ton Esprit sur la Terre. Fais habiter l'Esprit-Saint dans les cœurs de tous les peuples, afin qu'ils soient préservés de la corruption, des calamités et de la guerre. Que la Dame de tous les Peuples, qui fut un jour Marie, soit notre avocate. Amen ». L'image vue ce jour-là par la voyante a été reproduite[Quand ?] sur une peinture pour être diffusée aux fidèles[7].

Le , Ida rapporte que la Vierge, lors de l'apparition, demande que l'Église catholique promulgue un cinquième dogme marial définissant le rôle de Marie comme « Mère Co-rédemptrice, Médiatrice et Avocate (du genre humain) ». Selon la Vierge « ce dogme sera très contesté. [...] Avec ce dogme, les dogmes mariaux sont accomplis [...] La théologie doit s'effacer devant la cause de mon Fils ». Le 29 avril, la voyante rapporte que la Vierge aurait réitéré sa demande, et annonce que L’Église de Rome va y répondre et « mener le combat pour la proclamation du dogme ». La mission qu'aurait reçue Ida est de « pousser l’Église et les théologiens à s'engager dans cette lutte ». À nouveau, le et le , l'apparition réclame de la voyante qu'elle « insiste auprès du pape pour que soit proclamé rapidement ce dogme ». Un an plus tard, le 31 mai, Ida déclare avoir une vision de la proclamation du dogme dans la basilique Saint-Pierre de Rome[3],[N 4].

Dernières apparitions

Dans la nuit du , la Vierge aurait annoncé à Ida que le pape Pie XII mourrait dans les premiers jours du mois d'octobre. La jeune femme note les éléments sur une feuille qu'elle met dans une enveloppe scellée qu'elle confie à son confesseur. À l'annonce de la mort du pape[N 5], Ida alerte son directeur spirituel qui transmet cette lettre scellée au Saint-Siège[3].

Le , Ida dit avoir une apparition de la Vierge au Zuidelijke Wandelweg (nl). La Vierge lui indique le lieu où elle souhaiterait voir la construction d'une chapelle consacrée à la Dame de tous les Peuples. Le 31 mai suivant, la voyante dit bénéficier d'une dernière apparition de la Vierge « dans toute sa gloire ». Elle la décrit « ceinte d'une couronne, scintillant de toutes parts, plus belle que la plus belle couronne de diamants, puis [elle voit] le Christ dans une lumière éclatante »[3].

Lors de plusieurs apparitions, la Vierge aurait également insisté sur la récitation du rosaire et l'importance du sacrement de l'eucharistie[8].

Ida Peerdeman[modifier | modifier le code]

Ida Peerdeman est née le à Alkmaar dans une famille modeste. Ida est la cadette d'une famille de cinq enfants. Son père est marchand en textile. La famille est catholique, mais peu pratiquante. Sa mère décède alors qu'elle est âgée de huit ans. C'est à ce moment que son père installe la famille à Amsterdam[9],[6]. En 1917, la jeune fille affirme avoir bénéficié d'une première apparition de la Vierge Marie[6].

Avant la Seconde Guerre mondiale, la jeune femme affirme avoir eu des « visions de la guerre » à venir[1].

René Laurentin et Patrick Sbalchiero rapportent qu' avant 1945, « des faits inattendus se produisent en sa présence : les aiguilles des horloges tournent à une vitesse anormale, les portes des armoires claquent, ... Certains affirment qu'Ida jouit de pouvoirs parapsychologiques ; d'autres parlent d’infestation diabolique ». Les auteurs ajoutent que son confesseur, l'abbé Frehe, a recours à l'exorcisme[1],[N 6]. Gerd Schallenberg[N 7] rapporte qu'Ida aurait eu des visions du diable, sans en préciser la date. Pour cet auteur, ces visions sont des « hallucinations », et il émet l'hypothèse que ces phénomènes « sont peut-être des altérations psychotiques de la conscience »[2],[N 8]. De 1945 à 1959, Ida dit avoir une soixantaine d'apparitions mariales, essentiellement dans le domicile familial. Ces apparitions se font à des dates irrégulières, avec très peu de témoins[9].

La jeune Ida souhaite devenir maîtresse d'école, mais ses enseignants estiment que « son imagination est insuffisante pour ce poste »[4].

Après la construction de la chapelle Notre-Dame de tous les Peuples, Ida rapporte y avoir vécu « des expériences eucharistiques »[pas clair] [4]. À la fin des apparitions, elle mène « une vie discrète et effacée »[2].

Ida décède le à 90 ans. Ses funérailles sont célébrées par l'évêque d'Haarlem Henricus Joseph Aloysius Bomers (nl) dans la chapelle Notre-Dame de tous les Peuples. Elle est inhumée dans le cimetière de Sainte-Barbara à Amsterdam[6].

Suites et conséquences[modifier | modifier le code]

Diffusion de la dévotion[modifier | modifier le code]

Alors que l'enquête diocésaine (menée en 1956) a émis un avis négatif sur les apparitions, Raoul Auclair[N 9] fait une conférence à Paris le pour présenter les apparitions d'Amsterdam. Sa conférence est traduite en plusieurs langues, et il diffuse la « prière donnée par la Vierge ». Le texte de sa conférence, ainsi que la prière, sont publiés en différents lieux et éditions, avec l'accord des autorités ecclésiales[N 10],[3].

Le , après une nouvelle enquête canonique, Henricus Joseph Aloysius Bomers (nl), signe le décret autorisant le culte public de la prière de « la Dame de tous les Peuples ». Un an plus tard se déroule à Amsterdam, la première « Journée internationale de prières à la Dame de tous les Peuples »[4].

En juillet 2005, la Congrégation pour la doctrine de la foi demande une légère modification de la prière associée au culte de la supposée apparition. Cette demande, à laquelle l'évêque d'Amsterdam souscrit, « donne l'impression d'un accord implicite du Vatican au culte »[10].

Premières enquêtes officielles[modifier | modifier le code]

Une première enquête officielle est ouverte par l'évêque diocésain en 1956, alors que les apparitions ne sont pas terminées. La commission rend un avis négatif. Des critiques « s'élèvent contre cette décision », et certains affirment que « les messages [donnés par la voyante] sont loin d'être étudiés correctement »[3].

Le , le nouvelle évêque de Haarlem, Johannes Petrus Huibers, déclare qu'il n'y a « aucune preuve du caractère surnaturel des apparitions » et il interdit la dévotion publique. Le Saint-Office confirme sa position le .

À la demande de nombreux fidèles et après consultation avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Theodorus Zwartkruis (nl), évêque de Haarlem-Amsterdam, décide de rouvrir le dossier des apparitions[Quand ?]. Une nouvelle commission diocésaine est nommée, mais elle ne parvient pas à tirer des conclusions claires : elle tend à nier l' origine surnaturelle des apparitions, mais conseille néanmoins d'autoriser la dévotion publique. En 1974, la Congrégation pour la doctrine de la foi appuie la décision de l'évêque en rappelant les décisions précédentes et le « non-constat de supernaturalitate » toujours en vigueur sur ces « présumées apparitions »[11].

Premières reconnaissances[modifier | modifier le code]

Tableau de la Dame de tous les Peuples, installé sur un autel.

La reconnaissance officielle des « apparitions » a connu de nombreuses étapes et rebondissements.

En 1995, le cardinal Joseph Ratzinger préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, demande que « la dévotion publique à la Dame de tous les Peuples », soit détachée de la reconnaissance des apparitions[12]. Le , l’évêque de Haarlem-Amsterdam, Henricus Joseph Aloysius Bomers, autorise ainsi la prière qui aurait été donnée par la Vierge dans le cadre de la dévotion privée. Cette dévotion à la Vierge « de tous les Peuples » se répand rapidement[2],[13]. Ce même jour, l'évêque fait procéder au couronnement de la statue de « la Dame de tous les peuples », « sans que cela implique une reconnaissance du caractère surnaturel des apparitions »[2],[14].

Le , Joseph Maria Punt, évêque de Haarlem-Amsterdam, reconnaît comme authentiques et dignes de foi les messages et les apparitions de la « Dame de tous les Peuples »[15],[16]. Cette reconnaissance des apparitions ne concerne pas l'authenticité de tous les « messages reçus par la voyante », le contenu ce certains messages devant être approfondi et éclairé théologiquement, en particulier la demande d'un nouveau dogme marial[4]. Pour les historiens Joachim Bouflet et Philippe Boutry, « le témoignage donné par la voyante Ida Peerdeman, au fil d'une vie d'effacement a pesé d'un grand poids dans la reconnaissance du culte de La Dame de tous les Peuples »[2].

En juillet 2005, la Congrégation pour la doctrine de la foi demande la modification de la prière associée à la supposée apparition, l’expression théologiquement erronée « qui fut un jour Marie » est remplacée par « la Sainte Vierge Marie »[10],[N 11].

Controverse en 2020[modifier | modifier le code]

Le , l'agence Imedia, dans un article rédigé par Hendro Munsterman[N 12], rapporte dans une brève non sourcée, qu'à la suite d'une question posée par le cardinal Bechara Boutros Rahi, un membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi aurait publié le une lettre dans laquelle elle confirmerait que son avis de 1974 indiquant qu’« il n’est pas opportun de contribuer à la diffusion de la vénération de Marie en tant que Dame de tous les Peuples » est définitif. Le journaliste écrit que ce membre de la congrégation vaticane indiquerait aux catholiques qu'ils doivent « cesser toute propagande sur les apparitions et révélations revendiquées de la Dame de tous les Peuples et qu'ils sont exhortés à exprimer leur dévotion à la Très Sainte Vierge, Reine de l’Univers sous des formes reconnues et recommandées par l’Église. »[14].

Cette information n'est diffusée que sur quelques rares sites et blogs francophones qui ne mettent pas à disposition la dite lettre officielle. Cette information n'est pas non plus confirmée par le site officiel du Vatican[N 13], ni publiée sur des médias officiels du Vatican (Bureau de presse du Saint-Siège ou Vatican news). L'évêque émérite d'Amsterdam, contacté par de nombreux fidèles, publie une lettre en date du , rappelant la reconnaissance de la dévotion appuyée et encadrée par la Congrégation pour la doctrine de la Foi au cours des années, et le soutien explicite du pape François donné sous la forme d'une bénédiction apostolique aux fidèles participant à une journée de prières internationale en Allemagne en 2019. La publication de l'évêque émérite d'Amsterdam confirme donc officiellement l'autorisation de cette dévotion et la bénédiction apostolique donnée par le pape François aux fidèles invoquant la Vierge, Mère de tous les peuples[17].

Sur son site internet, l'évêque d'Amsterdam indique que la réponse transmise par le nonce apostolique au Liban au cardinal Bechara Boutros Rahi était « une simple lettre privée », et que celle-ci s'appuyait sur une communication faite par la Congrégation pour la doctrine de la foi en 1974[18] et ne prenait pas en compte les évolutions du dossier depuis cette date (dont l'approbation par la congrégation d'une version modifiée de prière à la Dame de tous les Peuples en 2005[N 14])[19]. Malgré la réponse de l'évêché, Hendro Munsterman[N 12], l'auteur du premier article maintient sa position (que la lettre du nonce apostolique est une « réponse officielle du Vatican » et non « une lettre privée ») affirmant que l'apparition est bien non reconnue par le Vatican, et que l'évêque se trompe[20].

Rebondissement et position actuelle de l’Église[modifier | modifier le code]

Le , dans une communication officielle, la Congrégation pour la doctrine de la foi casse la décision de « reconnaissance des apparitions » faite par l'évêque en 2002, et exhorte les catholiques « à ne pas promouvoir les apparitions et révélations présumées associées au titre marial de la Dame de toutes les nations ». L'appel de la Congrégation pour la Doctrine de la foi a été annoncé dans une communication publiée le 30 décembre par Mgr Johannes Hendriks (nl), évêque de Haarlem-Amsterdam. Johannes Hendriks, qui, en tant qu'évêque du lieu, est le principal responsable de l'évaluation des apparitions, a déclaré qu'il avait décidé de publier la déclaration après avoir consulté la congrégation doctrinale du Vatican, qui guide les évêques dans le processus de discernement[21],[22].

Si le Vatican insiste sur le fait que les « apparitions d'Amsterdam » n'ont pas de fondement surnaturel (prouvé), l'utilisation du terme « Dame de tous les Peuples », ainsi que la représentation de la Vierge restent autorisées aux fidèles. De même, la « prière à la Dame de tous les peuples », tel que validé par la congrégation de la doctrine de la foi en 2005 reste autorisé, en dévotion privée, par les fidèles. Mais le Vatican précise : « l'utilisation des images et de la prière ne peut en aucun cas être considérée comme une reconnaissance - même implicite - de la nature surnaturelle des événements en question »[22].

Vénération et culte marial[modifier | modifier le code]

Chapelle de la Dame de tous les peuples[modifier | modifier le code]

Chapelle de la Dame de toutes les Nations à Amsterdam (Pays-Bas).

En 1959, la « Fondation de la Dame de tous les Peuples » achète le terrain au Diepenbrockstraat et y fait ériger une petite chapelle. Dans la chapelle est peinte une représentation de la Vierge, telle qu'elle serait apparue à Ida Peerdeman[4].

Le , l’évêque de Haarlem-Amsterdam Mgr Henricus Joseph Aloysius Bomers (nl) fait procéder au couronnement de la statue de « la Dame de tous les Peuples » (dans la chapelle d'Amsterdam)[2].

Dans le reste du monde[modifier | modifier le code]

En 1973, une statue de bois à l'image de la Dame de tous les Peuples est envoyée dans un couvent du Japon à Akita[23]. En juillet de cette année, sœur Agnès Sasagawa religieuse dans ce couvent entend une voix venant de la statue de la Dame de tous les peuples, lui donner des messages. La guérison « miraculeuse » de la voyante, ainsi que de nombreuses lacrimations de la statue amènent l'évêque du lieu à ouvrir une enquête canonique sur ces événements. Après une longue enquête scientifique menée par l'Université d'Akita, l'évêque local, Mgr John Shojiro Ito, reconnaît « le caractère surnaturel des événements » le [24],[25].

Prière officielle[modifier | modifier le code]

Le texte de la prière, traduit en 80 langues aujourd'hui, et ayant obtenu l'accord de la Congrégation pour la doctrine de la foi est le suivant[10] :
« Seigneur Jésus-Christ, Fils du Père, envoie aujourd'hui ton Esprit sur la terre. Fais habiter ton Esprit-Saint dans les cœurs de tous les peuples, afin qu'ils soient préservés de la corruption, des calamités et de la guerre. Que la Dame de tous les Peuples, la Bienheureuse Vierge Marie, soit notre avocate. Amen. »[8].

Implications dans l’Église[modifier | modifier le code]

Demande de dogme

Il est extrêmement rare qu'à la suite d'une apparition mariale, le ou la voyante demande, « au nom de la Vierge Marie », la formulation par l’Église catholique d'un nouveau dogme[N 15]. Concernant la demande formulée par la voyante en 1951, que le pape formule un nouveau dogme marial proclamant la Vierge Marie « Dame Co-rédemptrice, Médiatrice et Avocate », René Laurentin et Patrick Sbalchiero soulignent que « cette demande est très discutée » au sein des autorités du clergé, tant concernant « l'opportunité des trois termes, que de leur contenu, de leur sens et d'une définition de chacun de ces termes »[4].

Liens avec d'autres apparitions mariales

Les apparitions d'Amsterdam auraient des liens « supposés » des apparitions mariales[2] :

  • Notre-Dame d'Akita : apparitions en 1973 à une religieuse japonaise et lacrimations d'une statue représentant la Dame de tous les Peuples.
  • Betania : apparitions de 1976 à 1990 à une femme vénézuélienne. La Vierge se serait présentée à elle comme la Vierge réconciliatrice de « Tous les Peuples ».
L'Armée de Marie

Ida Peerdeman aurait été en lien avec la « voyante » Marie-Paule Giguère, fondatrice au Canada de l'Armée de Marie en 1971. Ce mouvement religieux est dans un premier temps reconnu par l’Église catholique qui lui accorde une reconnaissance canonique. Mais après une dizaine d'années (de reconnaissance), la fondatrice est excommuniée par la Congrégation pour la doctrine de la foi en 2007. Ce groupe religieux utilise également le titre de « communauté de la Dame de tous les peuples », cette « dame de tous les peuples » étant incarnée par la fondatrice[26]. Marie-Paule Giguère s'est attribuée le titre de est la « Co-Rédemptrice » et de « Dame de tous les peuples ». Ce mouvement, qualifié de « secte » par l’Église catholique, reprend à son compte une partie des messages et images des apparitions mariales d'Amsterdam[26] (et sans l'accord de l’Église)[27].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La guerre se termine officiellement le 8 mai, mais aux Pays-Bas les combats cessent le .
  2. L'État d'Israël est créé le , et la guerre avec ses voisins débute immédiatement.
  3. Quelques décennies plus tard, la Congrégation pour la doctrine de la foi demandera une petite modification du texte de la prière, pour autoriser sa diffusion.
  4. A ce jour (en 2021), ce dogme n'a toujours pas été proclamé.
  5. Pie XII est décédé le .
  6. La source ne précise pas la date de ces phénomènes, si ce n'est que cela se produit avant les apparitions de 1945.
  7. Gerd Schallenberg (1947- ) est un médecin allemand ayant écrit des ouvrages sur les voyants et les apparitions, comme (de) Gerd Schallenberg, Visionäre Erlebnisse. Visionen und Auditionen in der Gegenwart, Augesburg, Pattloch, , 520 p. (ISBN 978-3-629-00583-0).
  8. La vision du diable ou de l'enfer n'est pas rare chez les saints chrétiens, plusieurs personnes canonisées par l’Église catholique ont déclaré avoir vu le diable ou l'enfer. Nous pouvons citer Thérèse d'Avila, Lucie dos Santos entre autres. Pour la religieuse Marie de Jésus Crucifié, canonisée en 2015, ses hagiographes rapportent même un cas de« possession diabolique » durant une courte période.
  9. Raoul Auclair (1906-1997) est un auteur dramatique et réalisateur pour l'ORTF à partir de 1941. Il est l'auteur d'ouvrages sur des prophéties touchant à la fin des temps.
  10. L'auteur indique que Raoul Auclair obtient 200 imprimatur en quelques années, dont celle de l'évêque d'Augsbourg.
  11. Cette intervention de la Congrégation a été interprétée par un certain nombre de fidèles comme une « approbation implicite » de la décision de l'évêque en mai 2002, et une « reconnaissance de facto » des apparitions.
  12. a et b Hendro Munsterman est « un opposant déclaré de l'appellation Marie co-rédemptrice » (nouveau dogme demandé par la voyante et les partisans de l'apparition). Il a publié un livre sur ce thème en 2006 : Hendro Munsterman, Marie corédemptrice ? : Débat sur un titre marial controversé, Cerf, , 104 p. (ISBN 978-2-204-08028-6), qui est la publication de son mémoire de master en Théologie Catholique à Strasbourg. Voir E. Parmentier, « Hendro Munsterman, Marie corédemptrice », Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, no 87,‎ , p. 105 (lire en ligne, consulté le ).
  13. Une recherche sur le site du Vatican ne donne aucune trace d'une communication officielle et récente de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ce qui serait normalement son usage, en cas de condamnation d'apparition.
  14. Soit trois ans après la reconnaissance des apparitions par l'évêque. À noter que dans le cas des apparitions mariales de Lipa, reconnues par l'évêque du lieu, la Congrégation pour la doctrine de la foi répond à l'évêque dans les mois suivants pour casser sa décision et déclarer que « le phénomène de Lipa n’était pas d’origine surnaturelle ». Cette lettre officielle du Vatican est publiée six mois plus tard. Voir « Les apparitions présumées de Lipa déclarées « inauthentiques » », Église d'Asie,‎ (lire en ligne).
  15. Comme autre exemple connu, nous pouvons citer le cas des apparitions mariales de Lipa en 1948. Elles aussi ont eu une « reconnaissance officielle faite par l'évêque du lieu », puis une décision de la Congrégation pour la doctrine de la foi cassant cette décision.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Dictionnaire des apparitions, p. 80.
  2. a b c d e f g h et i Joachim Bouflet et Philippe Boutry, Un signe dans le ciel : Les apparitions de la Vierge, Grasset, , 475 p. (ISBN 978-2-246-52051-1), p. 354-355.
  3. a b c d e f et g Dictionnaire des Apparitions, p. 82.
  4. a b c d e f et g Dictionnaire des apparitions, p. 83.
  5. Howard Kainz, Yves Avril (trad.), « Dans les coulisses de Vatican II », sur France catholique.fr, (consulté le ).
  6. a b c et d (en) « Ida Peerdeman », sur Find a Gave, (consulté le ).
  7. a et b Dictionnaire des Apparitions, p. 81.
  8. a et b (en) « Who is the Lady of All Nations ? », sur The Lady of All Nations, amsterdamapparitions.com, (consulté le ).
  9. a et b René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des "apparitions" de la Vierge Marie, Fayard, , 1426 p. (ISBN 978-2-213-67132-1), p. 79.
  10. a b et c (en) A.W. Leeman, « Change by the Congregation for the Faith », sur devrouwevanallevolkeren.nl, (consulté le ).
  11. (en) « Sacred Congregation for the Doctrine of the Faith, Notification », L’Osservatore Romano,‎ , p. 12 (lire en ligne, consulté le ).
  12. (en-US) « The Church's stance », sur Stichting Vrouwe van alle Volkeren, Amsterdam (consulté le )
  13. (en) Bomers, Hendrik, « Notification for the catholic faithful of the diocese of Haarlem » [JPG], sur Global Catholic Network, ewtn.com, (consulté le ).
  14. a et b « Le Saint-Siège rejette les apparitions de la Vierge à Ida Peerdeman », sur Aleteia, (consulté le ).
  15. « Reconnaissance des apparitions d'Amsterdam », sur Marie de Nazareth, mariedenazareth.com (consulté le ).
  16. (en) Bishop Josef Marianus Punt, « In Response to Inquiries Concerning the Lady of All Nations Apparitions », sur Global Catholic Network, ewtn.com, (consulté le ).
  17. (en) Jozef MarianusPunt, « The Lady of all Nations and the Church » [PDF], sur devrouwevanallevolkeren.nl, (consulté le ).
  18. S. Congrégation pour la doctrine de la foi, « Notifiction à propos des soi-disant apparitions d'Amsterdam », sur Vatican.va, (consulté le ).
  19. (nl) « De Vrouwe van alle Volkeren, Reactie op een artikel in het Nederlands Dagblad », sur Evêché d'Amsterdam, bisdomhaarlem-amsterdam.nl, (consulté le ).
  20. (nl) « Amsterdamse 'verschijningen': het Vaticaan vindt ze inderdaad 'vals' Een reactie op het bisdom Haarlem-Amsterdam », Katholiek Inside,‎ (lire en ligne, consulté le ). (réponse officielle cité et publiée par le De Roerom (web-journal néerlandais)
  21. (en) « Vatican’s doctrinal office: Don’t promote alleged apparitions connected to ‘Lady of All Nations’ », Catholique News Agency,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. a et b (nl) van de Bisdom van Haarlem-Amsterdam, « Verduidelijking ten aanzien van de Vrouwe van alle Volkeren », sur Bisschop van Haarlem-Amsterdam, (consulté le ).
  23. Dictionnaire des apparitions, p. 1023.
  24. Dictionnaire des apparitions, p. 1024-1025.
  25. Joachim Bouflet et Philippe Boutry 1997, p. 420.
  26. a et b Stéphanie Audet, « Communauté de la Dame de tous les peuples (Armée de Marie) », sur Université de Laval, (consulté le ).
  27. (en) Bisdom van Haarlem, « Notice » [PDF], sur devrouwevanallevolkeren.nl, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages en français
Ouvrages en d'autres langues
  • (it) P. Paul M. Sigl, Ida Peerdeman : La veggente di Amsterdam, .
  • (it) I messaggi della "Signora di tutti i popoli", Vocepiù, .
  • (it) Vincenzo Mercante, Sono la Signora di tutti i popoli. Corredentrice, mediatrice e avvocata, Ancilla, coll. « Mariologia », , 256 p. (ISBN 978-88-88609-52-2).
  • (de) Manfred Hauke (de), « Die Manifestationen der „Frau aller Völker“. Klärende Hinweise. », Sedes Sapientiae. Mariologisches Jahrbuch, Kisslegg, no 16 (2012) Band 2,‎ , p. 60-87 (lire en ligne, consulté le ).
  • (de) Gebhard Paul Maria Sigl, Die Frau aller Völker "Sie wird unter diesem Titel die Welt retten!" : Amsterdamer Botschaft vom 20. März 1953 ; Miterlöserin, Mittlerin, Fürsprecherin, Lütisburg-Station Familie Mariens der Miterlöserin, , 344 p. (ISBN 978-3-9521553-0-1).
  • (de) Die Botschaften der Frau aller Völker, Jestetten Miriam-Verl., , 255 p. (ISBN 978-3-87449-006-1).
  • (de) Gerd Schallenberg, Visionäre Erlebnisse : Visionen und Auditionen in der Gegenwart, Augesburg, Pattloch, , 520 p. (ISBN 978-3-629-00583-0), p. 382-383.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]