Alpha Sagittarii

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Alpha Sagittarii
Rukbat
Données d'observation
(époque J2000)
Ascension droite 19h 23m 53,17483s[1]
Déclinaison −40° 36′ 57,3705″[1]
Constellation Sagittaire
Magnitude apparente +3,97[2]

Localisation dans la constellation : Sagittaire

(Voir situation dans la constellation : Sagittaire)
Caractéristiques
Type spectral B8 V[3]
Indice U-B −0,33[2]
Indice B-V −0,10[2]
Astrométrie
Vitesse radiale −0,7 km/s[4]
Mouvement propre μα = +30,49 mas/a[1]
μδ = −119,21 mas/a[1]
Parallaxe 17,94 ± 0,22 mas[1]
Distance 182 ± 2 al
(55,7 ± 0,7 pc)
Caractéristiques physiques
Température 12 370 ± 500 K[5]
Métallicité −0,02[6]

Désignations

Rukbat, Alrami, α Sgr, HD 181869, HIP 95347, HR 7348, CD-40 13245, CPD-40 8955, FK5 728, GC 26737, SAO 325060[7]

Alpha Sagittarii (α Sagittarii / α Sgr) est une étoile de la constellation du Sagittaire. Elle porte les noms traditionnels Alrami et Rukbat.

On ne sait pas pourquoi Bayer appela cette étoile alpha, plutôt que ε Sgr ou σ Sgr qui sont plus brillantes. Ceci a parfois conduit certaines vieilles cartes à décrire Alpha et Beta Sgr comme beaucoup plus brillantes qu'elles ne le sont en réalité, étant invisibles depuis l'Europe du Nord car beaucoup trop sud pour être visibles.

Nomenclature[modifier | modifier le code]

Rukbat est le nom propre aujourd’hui approuvé pour Alpha Sagittarii / α Sgr par l’Union astronomique internationale (UAI)[8]. C’est à l’origine l’arabe ركبة الرامي Rukbat al-Rāmī, « le Genou du Sagittaire », dans le ciel que les astronomes arabes ont hérité des Grecs. On le trouve très tôt sous la forme Racbat aram dans les Tables Tolédanes. Mais il est introduit dans les catalogues modernes sous la forme moderne Ruchbah er-Râmih par Johann Bode (1801) [9], qui est la transcription exacte donnée par le philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796)[10]. La forme Rukbat est due à Richard Allen (1899) [11], qui simplifie en la modernisant la transcription Rucba AlRâmi donnée par donnée à partir de la traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) par Thomas Hyde (1665) [12]. Mais on trouve pourtant dans les catalogue la forme entière, soit Rukbat al Rami, donnée par Richard Allen (1899) [13], et la forme Al-Rami, introduite par Giuseppe Piazzi (1814 )[14].

En astronomie traditionnelle arabe, Alpha Sagittarii formait, avec β1 Sgr et β2 Sgr, ألسردين al Ṣuradayn (accusatif du duel), « les deux Surad », qui sont deux oiseaux du désert, selon Zakarīyā ibn Muḥammad al-Qazwīnī (ca. 1200) rapporté par Christian Ludwig Ideler (1806) [15]. Mais de son côté, Marcel Devic affecte ce nom au couple ικ Sgr [16], en se fondant sur ᶜAbd al-Raḥmān al-Sūfī al-Ṣūfī (964) [17].


En chinois, 天淵 (Tiān Yuān), signifiant Fontaine céleste, fait référence à un astérisme constitué de α Sagittarii, β1 Sagittarii et β2 Sagittarii. Par conséquent, α Sagittarii elle-même est appelée 天淵三 (Tiān Yuān sān, la troisième étoile de la fontaine céleste)[18].

Propriétés[modifier | modifier le code]

Alpha Sagittarii est une étoile bleu-blanc de la séquence principale de type spectral B8 V[3]. Elle n'apparaît pas particulièrement brillante à l'œil nu, avec une magnitude apparente visuelle de +3,97[2]. Cependant, cela est dû à sa distance ; en réalité, l'étoile est deux fois plus chaude que le Soleil et beaucoup plus massive, avec une luminosité dans le domaine visible environ 40 fois supérieure à celle du Soleil. Sur la base d'un excès d'émission en infrarouge, elle pourrait posséder un disque de débris, comme Véga[6].

C'est une binaire spectroscopique à un spectre. Le ROSAT All Sky Survey découvrit qu'Alpha Sagittarii émettait un flux important de rayons X, ce qui n'est pas attendu pour une étoile ayant ce type spectral. L'explication la plus probable est que la compagne est une étoile active de la pré-séquence principale ou une étoile qui vient juste d'atteindre la séquence principale[19].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Floor van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy and Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752v1) Note: see VizieR catalogue I/311.
  2. a b c et d (en) H. L. Johnson, B. Iriarte, R. I. Mitchell et W. Z. Wisniewskj, « UBVRIJKL photometry of the bright stars », Communications of the Lunar and Planetary Laboratory, vol. 4, no 99,‎ (Bibcode 1966CoLPL...4...99J)
  3. a et b (en) W. Buscombe, « Spectral classification of Southern fundamental stars », Mount Stromlo Observatory Mimeogram, vol. 4,‎ (Bibcode 1962MtSOM...4....1B)
  4. (en) D. S. Evans « The Revision of the General Catalogue of Radial Velocities » (Bibcode 1967IAUS...30...57E)
    IAU Symposium no. 30 (Université de Toronto, June 20–24, 1966)
    « (ibid.) », dans Alan Henry Batten et John F. Heard, Determination of Radial Velocities and their Applications, Proceedings from [...], International Astronomical Union
  5. (en) N. A. Sokolov, « The determination of T_eff_ of B, A and F main sequence stars from the continuum between 3200 A and 3600 A », Astronomy and Astrophysics Supplement, vol. 110,‎ , p. 553–564 (Bibcode 1995A&AS..110..553S)
  6. a et b (en) C. Saffe, M. Gómez, O. Pintado et E. González, « Spectroscopic metallicities of Vega-like stars », Astronomy and Astrophysics, vol. 490, no 1,‎ , p. 297–305 (DOI 10.1051/0004-6361:200810260, Bibcode 2008A&A...490..297S, arXiv 0805.3936)
  7. (en) * alf Sgr -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  8. (en) IAU, « « Star Names », site IAU, List of January 1st, 2021. »
  9. Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissim astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XV
  10. (de) Friedrich Wilhelm Lach, « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, p. 580. »
  11. Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 357.
  12. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis », Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 42. »
  13. Richard Hinkley Allen, Star-names…, op. cit., p. 357.
  14. Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 134.
  15. Ludwig Ideler, Historische Untersuchungen über die astronomischen Beobachtungen der Alten, Berlin : C. Quien, 1806, p. 188.
  16. Marcel Devic, Dictionnaire étymologique des mots français d’origine orientale (arabe, turc, persan, hébreu, malais), Paris : Impr. Nationale, 1876, p. 44.
  17. Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 187.
  18. (zh) AEEA (Activities of Exhibition and Education in Astronomy) 天文教育資訊網 2006 年 7 月 2 日
  19. (en) S. Hubrig, D. Le Mignant, P. North et J. Krautter, « Search for low-mass PMS companions around X-ray selected late B stars », Astronomy and Astrophysics, vol. 372,‎ , p. 152–164 (DOI 10.1051/0004-6361:20010452, Bibcode 2001A&A...372..152H, arXiv astro-ph/0103201)

Liens externes[modifier | modifier le code]