WR 102

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WR 102
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Image infrarouge de la nébuleuse autour de WR 102.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 17h 45m 47,5403s[1]
Déclinaison −26° 10′ 26,778″[1]
Constellation Sagittaire
Magnitude apparente 14,1

Localisation dans la constellation : Sagittaire

(Voir situation dans la constellation : Sagittaire)
Astrométrie
Mouvement propre μα = +0,923 mas/a[1]
μδ = 0,157 mas/a[1]
Parallaxe 0,346 7 ± 0,028 3 mas[1]
Distance 2 884 ± 235 pc (∼9 410 al)[1]
Magnitude absolue −1,71
Caractéristiques physiques
Masse 7 +1,8
−1,4
 M
Rayon 0,23 +0,05
−0,04
 R
Luminosité 89,1 +42 700
−28 900
 L
Température 210 000 K

Désignations

V3893 Sagittarii, LS 4368, ALS 4368, Sand 4[2]

WR 102 est une étoile Wolf-Rayet de la constellation du sagittaire, à proximité du centre de notre galaxie à environ 8 500 années-lumière (2 600 parsec)[3]. Ce type d'étoile est extrêmement rare. Cette étoile est de type spectral WO (les raies de son spectre proviennent majoritairement d'oxygène).

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

WR 102, de la classification spectrale WO2, est l’une des rares étoiles Wolf-Rayet à séquence d'oxygène connues, à peine quatre dans la galaxie de la Voie lactée et cinq dans les galaxies environnantes. C'est aussi l'étoile la plus chaude connue avec une température de surface de 210 000 K[4]. La modélisation de l'atmosphère donne une luminosité d'environ 282 000 L[5], tandis que les calculs basés sur la luminosité et la distance donnent une luminosité de près de 100 000 L sur une distance de 2 600 parsec[3]. C'est une très petite étoile, mais dense, avec un rayon d'environ 0,23 R et une masse de 7,0 M[3].

WR 102 a des vents stellaires très rapides avec une vitesse de 5 000 kilomètres par seconde, qui lui font perdre 10−5 M/an[6]. À titre de comparaison, le Soleil perd 2 × 10−14 masses solaires par an à cause de son vent solaire, plusieurs centaines de millions de fois inférieur à WR 102. Ces vents et le puissant rayonnement ultraviolet de l'étoile, ont comprimé et ionisé le matériel interstellaire environnant pour former une nébuleuse de Wolf-Rayet[7]. WR 102 aurait une magnitude apparente de 14,1 et une magnitude absolue de -1,71[8].

Évolution[modifier | modifier le code]

Les étoiles WO sont le dernier stade évolutif des étoiles les plus massives avant d’exploser en tant que supernova[9]. Il est très probable que WR 102 en est à ses derniers stades de fusion nucléaire, près de la fin de la fusion de l'hélium en carbone et en oxygène.

Il a été calculé que WR 102 exploserait comme une supernova dans les 1 500 ans. Les étoiles WO représentent le stade d'évolution final des étoiles avec des masses initiales estimées à 40−60 M. Elles devraient exploser sous forme de supernova de type Ic[5]. Une masse élevée et une rotation rapide permettraient un sursaut gamma[9], mais on ignore si WR 102 tourne rapidement. On pensait auparavant que la vitesse du vent stellaire pouvait atteindre 1 000 km/s[6]mais les observations semblent indiquer que si WR 102 est en rotation, les vents tournent à une vitesse beaucoup plus faible[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) A. G. A. Brown et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 2 : Summary of the contents and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 616,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/201833051, Bibcode 2018A&A...616A...1G, arXiv 1804.09365). Notice Gaia DR2 pour cette source sur VizieR.
  2. (en) V* V3893 Sgr -- Wolf-Rayet Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  3. a b c et d (en) G. Rate, B. Davies, J. R. Maund et P. A. Crowther, « Probing the rotational velocity of Galactic WO stars with spectropolarimetry », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 479, no 4,‎ , p. 4535–4543 (ISSN 0035-8711, DOI 10.1093/mnras/sty1827, lire en ligne, consulté le )
  4. F. Tramper, S. M. Straal, D. Sanyal, H. Sana, A. de Koter, G. Gräfener, N. Langer, J. S. Vink, S. E. de Mink et L. Kaper, « Massive stars on the verge of exploding: The properties of oxygen sequence Wolf-Rayet stars », Astronomy & Astrophysics, vol. 581, no 110,‎ , A110 (DOI 10.1051/0004-6361/201425390, Bibcode 2015A&A...581A.110T, arXiv 1507.00839v1, lire en ligne)
  5. a et b (en) N. C. Hambly, S. J. Smartt et P. L. Dufton, « A UKST survey of blue objects towards the Galactic centre - seven additional fields », Astronomy & Astrophysics, vol. 373, no 2,‎ , p. 608–624 (ISSN 1432-0746 et 0004-6361, DOI 10.1051/0004-6361:20010613, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b (en) H. Todt, W.-R. Hamann et A. Sander, « The Galactic WC stars - Stellar parameters from spectral analyses indicate a new evolutionary sequence », Astronomy & Astrophysics, vol. 540,‎ , A144 (ISSN 1432-0746 et 0004-6361, DOI 10.1051/0004-6361/201117830, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) V. Guzmán, G. Ramos-Larios, M. A. Guerrero et J. A. Toalá, « WISE morphological study of Wolf-Rayet nebulae », Astronomy & Astrophysics, vol. 578,‎ , A66 (ISSN 1432-0746 et 0004-6361, DOI 10.1051/0004-6361/201525706, lire en ligne, consulté le )
  8. A. Sander, W. -R. Hamann et H. Todt, « The Galactic WC stars », Astronomy & Astrophysics, vol. 540,‎ , A144 (DOI 10.1051/0004-6361/201117830, Bibcode 2012A&A...540A.144S, arXiv 1201.6354, lire en ligne)
  9. a et b (en) Sylvia Ekström, Cyril Georgy, Georges Meynet et Jose H. Groh, « Fundamental properties of core-collapse supernova and GRB progenitors: predicting the look of massive stars before death », Astronomy & Astrophysics, vol. 558,‎ , A131 (ISSN 1432-0746 et 0004-6361, DOI 10.1051/0004-6361/201321906, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]