Alice Nory

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Alice Nory
Biographie
Naissance
Décès
(à 89 ans)
Monaco
Nom de naissance
Alice CarterVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Alice Nory, née Alice Carter le dans le 9e arrondissement de Paris[1] et morte le à Monaco, est une actrice de théâtre et de cinéma française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et famille[modifier | modifier le code]

La mère d'Alice Carter, Berthe Émilie Enoch, a fui la guerre de 1870 en s'installant en Angleterre où elle est devenue gouvernante[2]. En 1878, elle épouse George John Carter, un Anglais né à Manningtree[3], qui dirige l'Institution Springer, une école de langues privée fondée par l'oncle de Berthe Enoch[4]. Alice Carter naît dans le 9e arrondissement de Paris en 1880[5] et sa sœur Marie l'année suivante[6].

Son père meurt en 1891, à l'âge de soixante ans[7]. Au milieu des années 1890, sa mère donne, sous le nom de Berthe Carter, des cours de diction au sein de l'Institut Carter qu'elle dirige, rue Léo-Delibes à Paris[8]. Alice y suit elle-même des cours pendant son enfance[9].

Elle se marie à deux reprises[5],[10] : en septembre 1907, au consulat de France à Londres, avec Henri Brindejonc de Bermingham[11], dont elle divorce en mai suivant, un mois après la naissance de leur fils[12] ; le 17 novembre 1932 à Sceaux, avec le médecin Louis Moinson[13].

Carrière[modifier | modifier le code]

Prix du Conservatoire en 1899 sous le nom d'Alice Nory[14], la jeune actrice joue l'année suivante dans la première de La Blessure d'Henry Kistemaeckers à l'Athénée[15].

Le , Alice Nory paraît pour la première fois sur scène, aux Mathurins, dans Le Chemin de traverse de Hugues Delorme et Gustave Quillardet puis dans Le Bandeau de Psyché de Louis Marsolleau ; Le Mannequin de René Maizeroy ; La Gouvernante de Michel Provins et L’Éperon de Louis Schneider et André Delcamp[16].

Le , elle fait sa première grande création : Mlle Thureau-Merville dans La Bonne Intention de Francis de Croisset, aux Capucines. Le , elle retourne aux Mathurins pour créer Le Bon Exemple de Maxime Formont, puis reste quelque temps éloignée du théâtre. Elle fait sa rentrée le , au Gymnase, dans L’Éventail de Robert de Flers et de Caillavet[17]. Le , débuts aux Variétés, dans Faux-pas d'André Picard ; le , aux Capucines, Suzy d'André Barde. Mlle Nory a un tel succès que durant cent soirs, les Capucines refusent du monde. Abel Deval l'engage aussitôt pour l'Athénée, dont elle reste de longues années la vedette[16].

Elle crée, au théâtre Michel, le , Effets d'optique de Romain Coolus, et le , elle débute au théâtre de l'Athénée, rue Boudreau, dans Le Danseur inconnu de Tristan Bernard, qu'elle joue deux ou trois cents fois[16].

Puis, à l'Athénée, le , Le Petit Dieu de Louis Artus ; le , Les Bleus de l'amour de Romain Coolus[18] ; et le , reprise de Maman Colibri d'Henry Bataille ; le , au théâtre Michel, reprise de La Brebis d'Edmond Sée[16],[19].

Le , au théâtre Femina, le Coup d’État de Maurice Vaucaire et Fernand de Croidelys ; le , à la Comédie royale, avec Max Dearly, L'Inoubliable Nuit, vaudeville de Georges Grossmith, et Max Dearly[20] ; le , rentré, à l'Athénée dans Le Diable ermite de Lucien Besnard[21]. Le , pour l'ouverture du théâtre Marigny : Les Éclaireuses de Maurice Donnay, où elle joue avec un grand succès le rôle d'une Anglaise, Mrs Smith[16].

Le , André Antoine ayant demandé à son collègue, Abel Deval, de lui prêter Mlle Alice Nory, elle crée à l'Odéon, le rôle principal de La Rue du Sentier, comédie de Pierre Decourcelle. Le , elle rentre à Marigny, dans Les Anges gardiens[22], puis, le , à l'Athénée, dans le principal rôle féminin de Je ne trompe pas mon mari ! de Georges Feydeau et René Peter, qu'elle joue deux cents fois[23],[24]. Le , Alice Nory consent à rejouer, au Gymnase, dans Les Deux Vestales[16],[25].

Elle semble terminer sa carrière en 1919, notamment dans une reprise du Secret d'Henri Bernstein, au Gymnase[26].

Établie après-guerre à Monte-Carlo avec son second mari[27],[Note 1], Alice Nory meurt en 1970 à l'hôpital de Monaco[31].

Créations[modifier | modifier le code]

Filmographie partielle[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il est installé à Monte-Carlo comme médecin à partir de 1945[28]. En 1955, il dédicace son livre Un médecin raconte : regards sur le passé à sa « femme tant aimée, qui a été et qui est toute [sa] joie de vivre »[29]. Il meurt en 1966 à Nice[30].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance à Paris 9e, n° 767, vue 10/15, avec mentions marginales de deux mariages.
  2. (en) Marchisa Stella Vitelleschi, Out Of My Coffin. An Autobiography, Hurst & Blackett, (lire en ligne), p. 145 ; 153
  3. Acte de mariage no 721 du 1er août 1878, Paris 9e arrondissement, Archives de Paris
  4. « Nouvelles diverses », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Archives israélites de France, (consulté le ), p. 27/32
  5. a et b Acte de naissance no 767 du 17 avril 1880, avec mentions marginales de mariage, Paris 9e arrondissement, Archives de Paris
  6. Acte de naissance no 2062 du 31 octobre 1881, avec mention marginale de décès, Paris 9e arrondissement, Archives de Paris
  7. « Informations. Décès », sur Gallica, Le Figaro, (consulté le ), p. 3
  8. « Institut Carter [encart publicitaire] », sur Gallica, The New York Herald, (consulté le ), p. 5
  9. « Médaillon. Alice Nory », sur Gallica, Gil Blas / dir. A. Dumont, (consulté le ), non paginé (vue 3/4)
  10. Acte de mariage no 50 du 17 novembre 1932, Sceaux, Archives des Hauts-de-Seine (vue 26/31)
  11. « Principales alliances. 1907 », sur Gallica, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, (consulté le )
  12. « Généalogie de Henri BRINDEJONC de BERMINGHAM », sur Geneanet (consulté le )
  13. « Mondanités. Mariages », sur Gallica, Comœdia, (consulté le ), p. 2
  14. « Courrier des théâtres », sur Gallica, Le Journal, (consulté le ), p. 4
  15. a et b « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
  16. a b c d e et f Schmitt 1916.
  17. a et b « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )
  18. a et b « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
  19. « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
  20. « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
  21. a et b « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
  22. « Excelsior », sur Gallica, (consulté le )
  23. a et b Georges Feydeau, Je ne trompe pas mon mari (lire sur Wikisource)
  24. « Excelsior », sur Gallica, (consulté le )
  25. « La Rampe », sur Gallica, (consulté le )
  26. « Petites nouvelles. Paris », sur Gallica, La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes, (consulté le ), p. 21
  27. Base Léonore, « Moinson, Louis Émile François », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  28. « Principauté de Monaco », sur Gallica, Guide Rosenwald, (consulté le ), p. 728
  29. Louis Moinson (préf. Claude Farrère), Un médecin raconte : regards sur le passé, Paris, Vigot, (lire en ligne)
  30. Acte de naissance no 94, , Loches, Archives départementales d'Indre-et-Loire (avec mentions marginales de mariages et de décès)
  31. Acte de décès no 127, , Monaco, Archives de la mairie de Monaco
  32. Tristan Bernard, Le danseur inconnu, (lire en ligne)
  33. « Comœdia illustré », sur Gallica, (consulté le )
  34. « Comœdia illustré », sur Gallica, (consulté le )
  35. « Comœdia illustré », sur Gallica, (consulté le )
  36. « Comœdia illustré », sur Gallica, (consulté le )
  37. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  38. « Fondation Jérôme Seydoux-Pathé - Le Voyageur inconnu », sur filmographie.fondation-jeromeseydoux-pathe.com (consulté le )
  39. « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

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