Akhal-Teké

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Akhal-Teke
L'étalon Akhal-Teke Dagat-Geli, en 2007
L'étalon Akhal-Teke Dagat-Geli, en 2007
Région d’origine
Région Drapeau du Turkménistan Turkménistan
Caractéristiques
Morphologie Cheval de selle longiligne
Taille de 1,50 m à 1,70 m

Robe Généralement baie, isabelle, noire, alezane, palomino, grise ou crème. Le reflet doré ne concerne que 1 % de la race
Tête Fine, profil droit avec très peu de crins
Pieds Aplomb fins
Caractère Vif, plein de feu et de tempérament, l'Akhal-Teke est néanmoins équilibré.
Autre
Utilisation Endurance, concours complet d'équitation, dressage.

L’Akhal-Teke (AKALT) ou cheval turkmène (également orthographié akhal-téké) est une race de cheval de selle très ancienne et très pure, originaire d'Asie centrale et traditionnellement élevée par la tribu des Tékés au Turkménistan et au nord de l'Iran actuels. Cette race est l'emblème du Turkménistan actuel. Elle est élevée également dans des haras comme celui d'Achgabat.

Ce cheval vit depuis l'Antiquité dans cette région, près des oasis du désert du Karakorum. Il doit son nom à l'oasis d'Akhal-Téké. Très rapide, il est aussi extrêmement endurant, robuste et sobre. On le connaît également sous le nom de « cheval d'or » bien que la fameuse robe aux reflets dorés qui l'a popularisé ne concernerait qu'environ 1 % de la race. Ce cheval est un élément décisif de l'indépendance des Turkmènes face à leurs voisins. Les chevaux turkmènes sont aussi détenteurs de records d'endurance et d'un record olympique. La race a failli disparaître dans les années 1950 sous l'ère soviétique avec la quasi-disparition du nomadisme, mais elle est sauvée par un haras privé près de Moscou à partir des années 1990. L'Akhal-Teke a depuis dépassé les frontières de son pays natal, puisqu'il est élevé à Gubden au Daguestan, au haras Lugovsky au Kazakhstan, au haras de Stavropol en Russie, et des élevages se sont développés ces dernières années en Allemagne, aux États-Unis et en France, où l'Akhal-Teke est reconnu comme race étrangère de cheval de selle depuis 2004.

Étymologie

Le nom d'Akhal-Teke vient de la vallée Akhal et de l'oasis Akhal-Téké, ainsi que de la tribu nomade et guerrière turkmène - aujourd'hui presque disparue - qui l'élevait traditionnellement, les Tekkés.

Histoire

Etalon Akhal-Teke présenté en costume traditionnel.

Ce cheval est l'un des plus étonnants, des plus impressionnants et des plus anciens qui soient[1].

Origine

Les premières traces de l'Akhal-Teke remonteraient aux IVe et IIIe siècles av. J.-C.[2], Elwyn Hartley Edwards évoquant 500 ans avant notre ère[1]. Les auteurs russes soutiennent que la race s'est formée au fil de croisements successifs entre des chevaux robustes et résistants de diverses races, dont certains issus des caravanes qui partaient vers l'Asie et que les Tekkés attaquaient au passage. Les rudes conditions climatiques auraient provoqué une sélection sévère des chevaux et peu à peu formé la race Akhal-Teke. Selon d'autres auteurs, il descend directement du cheval turcoman dont les vestiges archéologiques datés de l’époque des Scythes ont été découverts dans les tombeaux des montagnes de l’Altaï. Le Turkoman aurait donné naissance à plusieurs lignées et celle des steppes d’Asie Centrale serait l’Akhal-Teke[3]. Les steppes turkmènes entourant Achgabat forment son berceau d'origine[1].

Élevage traditionnel

Un Akhal-Teke au galop dans son berceau originel, le Turkménistan.

Il est élevé aussi dans l'oasis d'Achgabat dans le désert du Turkménistan, une région au nord de l'Iran, par la tribu des Tekkés. Il a été sélectionné sur ses aptitudes à la course. Bien que les Turkmènes l'aient sûrement un jour croisé avec des chevaux arabes et persans, l'Akhal-Teke a été préservé des influences étrangères grâce à l'isolement de sa terre natale. Dans le désert, les journées atrocement chaudes sont suivies de nuits très froides. La race Akhal-Teke est devenue mince et solide, adaptée à ces conditions très rudes. Cette conformation est compensée par des allures rapides, une très grande endurance et une robustesse illimitée due en grande partie au style de vie rigoureux qui lui été imposé pendant plusieurs siècles. Il a gardé au cours du temps des réflexes très sauvages. 80 % des juments poulinent debout et absorbent leurs eaux au fur et à mesure.

Les méthodes traditionnelles de gestion des Turkmènes n'incluent pas la mise à l’écurie. Les animaux sont enveloppés dans du feutre, avec la tête qui dépasse et gardés attachés à des piquets. Leur régime se compose de maigres rations de luzerne séchée, d'orge et d'un peu de graisse de mouton. Les poulains sont sevrés très tôt et on organise des courses de yearlings. De nos jours, les Akhal-Teke sont gardés selon des méthodes plus modernes, au pré la journée et à l'écurie la nuit. On ne les fait pas courir avant l'âge de 2 ou 3 ans, comme les Pur Sangs.

Du XIXe à nos jours

Le fameux étalon Mele Koush, né en 1902.

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la race faillit disparaitre face à des races plus populaires comme le pur-sang anglais. Cependant quelques éleveurs disséminés dans le Proche-Orient permirent à la race de perdurer. En 1930 est créé le stud book de la race dont les sujets impurs (croisés avec le Pur Sang ou d'origine douteuse) sont retirés à partir de 1972.

Description

Tête d'un Akhal-Teke de robe crème.

L'Akhal-teke ne ressemble à aucune autre race équine. Le climat très contrasté et aride de sa région d’origine a façonné un cheval mince, de taille moyenne, les mâles toisant en moyenne 1,60 m au garrot et les femelles 1,55 m.

Standard morphologique

Le Pur Sang Akhal-Teke a une silhouette longiligne, un port de tête altier sur une encolure longue, ronde, souple ou en forme de S. La tête est légère, sèche. Les yeux sont grands, en forme d’amande. Les oreilles sont fines et longues, implantées très haut. La peau est très fine, les crins sont soyeux et peu développés. Toupets et fanons sont souvent absents. Le dos et le rein sont relativement larges, parfois un peu trop longs. Le garrot est saillant et très prononcé. L’omoplate est longue et oblique. Les membres sont secs, longs avec des tendons solides. Le poitrail est profond, de forme ovale, avec de fausses côtes longues. La musculature est plate et dense.

Robe

Il possède une très grande variété de robes, la présence de reflets métalliques (cuivrés, dorés ou argentés) est recherchée. Les robes les plus répandues sont le bai, l’isabelle, le noir et l’alezan. Plus rarement on trouve aussi des chevaux à la robe grise, palomino ou crème[3].

Tempérament et entretien

L'Akhal-Teke est un cheval proche du sang. C'est une monture fiable et volontaire qui fait preuve de beaucoup d'intelligence au travail[3]. Il est sensible, exigeant et attend beaucoup de l'homme. Ce trait de caractère lui a souvent valu mauvaise presse[4]. Mais lorsque le couple cavalier-cheval est formé, cette union est d'une durabilité et d'une solidité à toute épreuve[3].

Cheval de raids dans le désert, il a des allures amples et souples ce qui le rend extrêmement confortable. L'Akhal-Teke est rustique et préfère vivre dehors à l'année à condition de lui rendre visite quotidiennement et qu'il ait un abri pour se protéger des excès de la météo. Il est extrêmement sobre,

Utilisation

Darkinka, jument Akhal-Teke pratiquant le saut en liberté.

L'akhal-Teke est apte à exceller dans toutes les disciplines équestres, bien que ses disciplines de prédilection soient l'endurance et le concours complet. Par le passé, ils furent utilisés avec succès pour le dressage. Abzent et son cavalier Serge Filatov ont remporté la médaille d'or de dressage aux Jeux Olympiques de Rome en 1960[2] et sont triple médaillé olympique (1960/64/68), conservant le record olympique à ce jour. Les aptitudes de l'Akhal-Teke sont peu connues du grand public au fait qu'il s'agit d'une race assez rare et que peu pratiquent le sport à haut niveau. Il s'agit d'un cheval qui a du fond, étant donné qu'il est un cheval de course à la base, il a des allures, du caractère et un grand cœur assorti de courage et d'une joie pour le saut d'obstacles. Ils servent aussi aux haras pour améliorer d’autres races de chevaux de course. Leur vigueur extraordinaire les rend parfaitement aptes à l’endurance ; ils sont en effet capables de parcourir de grandes distances sous des températures extrêmes avec de toutes petites rations. L’un des plus grands parcours d’endurance eut lieu en 1935 : des Akhal-Teke ont été utilisés pour un voyage de Achgabat à Moscou (à travers le désert du Karakoum), parcourant une distance de 4 152 km en 84 jours. En Europe, beaucoup d'éleveurs tentent d'orienter la race pour les courses d'endurance.

Diffusion de l'élevage

La race est présente dans toute l'Europe, bien qu'elle reste relativement rare (cheptel d'environ 600 têtes sur toute l'Europe).

Impact culturel

Blason du Turkménistan

Ce cheval est l'emblème de son pays natal, le Turkménistan.

Annexes

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Notes et références

  1. a b et c Edwards 2006, p. 128
  2. a et b Ravazzi 2002, p. 132
  3. a b c et d Clémence Fugain, « L'akhal-téké, un cheval mythique », Cheval magazine, no 474,‎
  4. « Historique - Morphologie », sur Association française du cheval AKHAL-TEKE

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie