Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Mimizan

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Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Mimizan
Image illustrative de l’article Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Mimizan
Présentation
Nom local Notre-Dame du Bourg
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Paroisse Saint-Joseph-du-Born
Diocèse d'Aire et Dax
Début de la construction 1887
Fin des travaux 1891
Style dominant Style néogothique
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Landes
Ville Mimizan
Coordonnées 44° 12′ 08″ nord, 1° 13′ 44″ ouest

Carte

L’église Notre-Dame-de-l’Assomption est un lieu de culte catholique se situant à Mimizan-Bourg, dans le département français des Landes. Elle est l'une des deux églises ouvertes au culte de la commune, l'autre étant l'église Notre-Dame des Dunes, à Mimizan-Plage.

Origines[modifier | modifier le code]

La construction de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Mimizan et ses modalités de financement sont décidées en 1879. L'édification de cette nouvelle église est jugée nécessaire afin de remplacer l'ancienne église Sainte-Marie, trop vétuste pour faire l'objet de réparations.

Le don de deux parcelles de terrain dédiées au projet en mars 1887 ainsi que de divers bâtiments et d'une place publique par Madame Marrast, née Texoères, de la famille d'un ancien maire de la commune[1], accélère le processus et les travaux commencent la même année. L'édifice est achevé et consacré par l’évêque d’Aire et de Dax le [2].

La destruction des parties endommagées de la vieille église Sainte-Marie, conseillée en 1887 par l'architecte départemental Érasme Maumen, est finalement réalisée entre 1898 et par l'architecte Cloüet[3]. Il n'est reste plus de nos jours que le clocher-porche.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le maître-autel, acheté par la commune, est construit en 1893 par le marbrier toulousain J. Guiraud. Fait de marbre blanc et rouge, de laiton doré et de bois, il est de style néoclassique et représente la Cène. Le tabernacle est doté d’une porte en laiton doré à ferrures décoratives, flanqué de colonnettes de marbre rouge de différentes tailles. Au-dessus de lui se présente un Agneau mystique en bas-relief. Le dais d'exposition est orné d'arcatures brisées. Il est couronné d'une flèche, ornée de crochets feuilletés et d'une croix[4].

La chaire est de style néogothique et date des années 1890-1895. Sur le panneau frontal figurent saint Pierre avec les clefs, saint Marc, symbolisé par le lion et saint Jean, par un aigle. Sur le dorsal figure en bas relief rapporté le Sacré-Cœur de Jésus. Les deux confessionnaux sont également de style néogothique et datent de la fin du XIXe siècle[4].

Le tableau commémoratif des morts de la première guerre mondiale date de 1920. Fait de marbre blanc, il montre des drapeaux croisés, des rameaux d'olivier, un casque, une croix de la Légion d'honneur, un aumônier militaire exhortant un soldat mourant, un marin et un fantassin et deux anges en prière devant la croix[4].

Parmi les différentes statues intérieures se trouve une statue grandeur nature de 1,75 mètre de la Vierge à l’enfant du XVIIIe siècle en bois taillé peint polychrome, provenant de la vieille église. Présentant un visage aux traits larges et frustes, la Vierge porte un manteau au drapé savant, orné de motifs gravés de fleurs et palmes en parure. Parmi les autres statues en plâtre polychrome datant de la fin du XIXe siècle, se trouvent celles de saint Joseph et l'Enfant-Jésus, un Sacré-Cœur (Christ debout sur le globe, les pieds posés sur la carte de France), sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus[n 1], saint Antoine de Padoue. La statue de la bienheureuse Jeanne d'Arc[n 2] date des années 1910-1920[4].

Les peintures murales du chœur sont datées de 1902 et signées du peintre décorateur bordelais Millet[n 3].

Le chœur déploie la voûte étoilée, dans un registre de tentures rouges et or avec des motifs de paons affrontés et de rinceaux. Il décline les litanies de la sainte Vierge[n 4] en médaillons symboliques ornés de trois roses, d'un bateau à voile (au nord), d'une étoile, d'une ancre (au sud) et de fleurs de lys[4].

Les grands vitraux du chœur datent de 1889 et sont l'œuvre de Gustave-Pierre Dagrand, de Bordeaux. Ils représentent, au centre, l'Assomption de Marie[n 5], à gauche, la naissance de la Vierge[n 6], à droite, l'Annonciation[n 7].

Dans le collatéral nord, verrières historiées du même Dagrand, se présentent, en partant de la chapelle de la Vierge, l'apparition du Sacré-Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie Alacoque[n 8], saint Michel[n 9] terrassant le dragon, saint Pierre[n 10], un oculus quadrilobé aux armoiries de Léon XIII, pape de 1878 à 1903, avec clés et tiare, saint Galactoire[n 11], évêque martyr de Lescar dont la tradition dit qu'il est mort à Mimizan, saint Dominique de Guzmán[n 12], sainte Thérèse d'Avila[n 13]. Dans la chapelle nord ouest des fonts baptismaux, le baptême du Christ[n 14]. De l'autre côté, dans la chapelle sud-ouest, est représenté « saint Benoît Labre traversant les Alpes », daté de 1890 et signé GP Dagrand de Bordeaux[4].

Suivent dans le collatéral sud sainte Quitterie[n 15], saint François d'Assise[n 16], saint Vincent de Paul et deux enfants[n 17], un oculus quadrilobé aux armoiries de Victor Delannoy, évêque d'Aire de 1876 à 1905, puis saint Paul de Tarse[n 18], l'ange gardien[n 19] avec un enfant et dans la chapelle du Saint Sacrement, le vitrail de la mort de saint Joseph, avec la phrase : « Beati qui in Domino moriuntur »[n 20],[4].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Face à la progression des troupes allemandes au cours de la bataille de France, le général russe Anton Dénikine et sa femme Xenia Dénikine fuient Bourg-la-Reine et gagnent Mimizan au milieu du mois de , dans le mouvement général d'exode. Ils font partie des 863 réfugiés que compte la commune à cette époque. Ils logent jusqu'au dans une baraque près du pont Rouge enjambant le courant de Mimizan, puis dans une maison en dur près de l'église du bourg et du bureau de poste du au . Dans le carnet de notes où elle consigne au jour le jour sa vie de réfugiée de guerre, Xenia évoque à plusieurs reprises l'église du bourg à travers les événements suivants[5].

Les autorités interdisent toute manifestation ou tout rassemblement visant à célébrer la fête nationale le jour du . A cela, Radio Londres diffuse une annonce demandant aux Français de sortir de chez eux à 19h45 et se promener en silence dans l'artère principale ou sur la place de leur commune. Ce jour-là, Xenia note qu'à Mimizan-Bourg, seuls deux « patriotes français » se sont promenés endimanchés sur la place de l'église, elle et son mari. Le , soit trois jours après le début du débarquement allié en Normandie, elle note que les Allemands interdisent de faire sonner les cloches, pour éviter d'envoyer par ce biais tout signal. Les cordes de l'église du bourg sont ainsi détachées et quatre soldats allemands occupent le clocher[5]. Au moment du départ des derniers soldats allemands, deux cars réquisitionnés chargent sur la place de l'église tous ceux qui parviennent à trouver une place. Les tout derniers soldats, désœuvrés et découragés, quittent Mimizan le [n 21]. Dès le lendemain, , l'heure de l'horloge de l'église est retardée d'une heure, repassant de l'heure allemande à laquelle elle avait été réglée le à l'heure française[5].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

La tempête Amélie du entraîne une dégradation d'une partie de la toiture de l'église sans provoquer de blessés.

Galerie[modifier | modifier le code]

Orgue de Mimizan[modifier | modifier le code]

L'orgue de Mimizan

L'orgue symphonique de l'église est la propriété de l'association des Amis de l'orgue de Mimizan, fondée en , qui en fait l'acquisition en [6].

Il est construit à l'origine en 1888 par le facteur d'orgue nantais Louis Debierre, sur commande de son premier propriétaire, monsieur Lasserre, demeurant à Châtellerault, dans le département de la Vienne. Cet orgue dit « de salon » est établi pour douze jeux. En 1899, la même société reprend l'instrument en faveur de monsieur Pennel, demeurant à Roubaix, dans le département du Nord. Le basson 8 du récit est transformé en basson musette 8. En 1920, l'instrument est acquis par Alexandre Cellier, organiste et compositeur français. En 1936, la fille d'Alexandre Cellier vend l'orgue à l'association diocésaine d'Aire-sur-l'Adour pour la chapelle du petit séminaire. En 2003, l'association des amis de l'orgue de Mimizan fait l'acquisition de l'instrument, qui est restauré par Robert Chauvin. Il est inauguré le par Mgr Philippe Breton, évêque d'Aire et Dax[6].

Le buffet est de style Second Empire, les façades sont en noyer massif. L'entablement du soubassement est orné de quatre médaillons représentant Jean-Philippe Rameau, Jean-Sébastien Bach, Georg Friedrich Haendel et Camille Saint-Saëns. Le grand orgue[n 22] et le récit[n 23] sont sur le même plan. Tous les jeux sont en boîte expressive, sauf les tuyaux en façade et le salicional. L'instrument possède 840 tuyaux en étain dont quatre sont polyphones. Il comprend douze jeux, deux claviers de 56 notes, un pédalier de trente, deux tirasses, un accouplement et une pédale d'expression[n 24],[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Avec sa marque de fabrique : « H. Giscard, Toulouse, 25 rue de la colonne »
  2. Signée « Dispons sculpteur »
  3. On peut lire derrière l'autel « Anno Dei 1902, Darrieutort rectore, Millet Pinxit » : peint par Millet en l'an du Seigneur 1902, Darrieutort étant curé
  4. On peut lire les litanies en Latin : Speculum justitiae (miroir de la justice), Sedes sapientiae (siège de sagesse), Vas honorabile (vase honorable), Vas insigne devotionis (vase de grande dévotion), Turris Davidica (tour de David), Turris eburnea (tour d'ivoire), Domus aurea (maison d'or), Janua coeli (porte du Ciel)
  5. Assumpta est Maria in coelum : Marie est montée au Ciel
  6. Nativas gloriosa virginis Maria : Nativité glorieuse de la Vierge Marie
  7. Ave Maria gratia plena : Je vous salue Marie, pleine de grâce
  8. Voilà ce cœur qui a tant aimé les Hommes
  9. S. Michael
  10. Sts Petrus
  11. Sts Galactorius
  12. Sts Dominicus
  13. Sta Theresa
  14. Ego a te debeo baptizari et tu venis ad me : c'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi et tu viens à moi
  15. Sta Quiteria
  16. Sts Franciscus
  17. Sts Vincentius
  18. Sts Paulus
  19. Angelus custos
  20. Bienheureux ceux qui meurent dans le Seigneur
  21. « 1944, les derniers jours de l'Occupation », extraits du mémoire de Jean Guignet Mimizan au XXe siècle
  22. Six jeux, Doublette 2, Prestant 4, Flûte harmonique 8, Solicional 8, Plein jeu, Bourdon 16
  23. Six jeux, Quarte 2, Sesquialtera, Cor de nuit 8, Flûte octave 4, Gambe 8, Trompette 8
  24. Soubasse 16

Références[modifier | modifier le code]

  1. Mémoire en Images, Mimizan, perle de la Côte d'Argent, Hervé Foglia, Alan Sutton, p 32
  2. Journal des Landes, « La nouvelle église de Mimizan », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
  3. « Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Mimizan », notice no IA40001304, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 18 juillet 2010
  4. a b c d e f et g Église Notre-Dame de l'Assomption de Mimizan, feuillet de présentation de l'édifice sur site
  5. a b et c Marina Grey, Mimizan-sur-Guerre : Le Journal de ma mère sous l'Occupation, Paris, Éditions Stock, , 468 p. (ISBN 2-234-00498-5)
  6. a b et c Brochure de l'Association des amis de l'orgue de Mimizan

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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