« République d'Estonie (1918-1940) » : différence entre les versions
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#REDIRECTION [[Histoire_de_l%27Estonie#La_première_période_d'indépendance_(1920-1939)]] |
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| nom_français = République d'Estonie |
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| nom_local = Esimene Eesti Vabariik |
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| langue = et |
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| image_drapeau = Flag of Estonia.svg |
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| lien_drapeau = Drapeau de l'Estonie |
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| image_blason = Coat of arms of Estonia.svg |
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| lien_blason = Armoiries de l'Estonie |
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| image_carte = Estonia 1929-1938.svg |
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| descr_carte = L'Estonie sur une carte d'Europe, pendant l'entre-deux-guerres. |
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| langues_officielles = [[Estonien]] |
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| capitale = [[Tallinn]] |
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| type_gouvernement = [[République parlementaire]] (1918-1934)<br />[[Dictature]] à [[parti unique]] (1934-1940) |
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| type_formation = [[Déclaration d'indépendance de l'Estonie]] |
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| date_formation = 24 février 1918 |
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| hymne_national = [[Mu isamaa, mu õnn ja rõõm]] |
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| p1 = [[Fichier:Flag of Estonia.svg|20px|border]] [[Gouvernement provisoire de la république d'Estonie]] |
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La '''république d'Estonie''' (en [[estonien]] ''Esimene Eesti Vabariik'') est le [[régime politique]] de l'[[Estonie]] entre le 24 février 1918 jusqu'à l'été 1940<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Rainer Bauböck|auteur2=Bernhard Perchinig|auteur3=Wiebke Sievers|titre=Citizenship policies in the New Europe|lieu=Amsterdam|éditeur=Amsterdam University Press|année=2009|isbn=978-90-89-64108-3|lire en ligne=https://search.worldcat.org/es/title/475667220|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. L'indépendance de l'Estonie est obtenue à la suite d'un [[Guerre d'indépendance de l'Estonie|conflit]] qui a lieu entre 1918 et 1920 et qui prend fin lorsque, le 2 février 1920, la [[République socialiste fédérative soviétique de Russie|Russie soviétique]] et l'Estonie signent un [[Traité de Tartu (russo-estonien)|traité de paix]] de reconnaissance mutuelle. |
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Le 15 juin 1920, l'Assemblée constituante approuve le projet de première constitution de la république d'Estonie et, le 22 septembre 1921, l'Estonie devient membre de la [[Société des Nations]]<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Neil Taylor|titre=Estonia: A Modern History|éditeur=Hurst|année=2008|pages totales=256|isbn=9781849049573|lire en ligne=https://www.goodreads.com/book/show/40186083-estonia|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. |
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Après l'entrée en vigueur de la deuxième Constitution de 1924, précédée d'une tentative de [[coup d'État]], l'Estonie connaît une période d'instabilité politique qui dure une décennie. En 1934, il y a un nouveau coup d'État, cette fois réussi, qui conduit à la mise en place d'un [[Autoritarisme|régime autoritaire]] dirigé par [[Konstantin Päts]]. |
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Après la division des sphères d'influence entre l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] en 1939 par le [[pacte germano-soviétique]], Moscou propose à l'Estonie de signer un [[Traité d'assistance mutuelle soviéto-estonien|traité d'assistance mutuelle]] en septembre 1939 et, le 6 août 1940, après avoir été occupée militairement, l'Estonie rejoignit l'URSS. L'Estonie n'a recouvré son indépendance que le 20 août 1991<ref>{{Ouvrage|langue=it|auteur1=Pietro Grilli di Cortona|titre=Stati, nazioni e nazionalismi in Europa|lieu=Bologne|éditeur=Società editrice il Mulino|année=2010|isbn=978-88-15-09417-9|lire en ligne=https://search.worldcat.org/es/title/1277188689|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. |
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== Histoire == |
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Après la [[révolution de Février]] 1917 et alors que le processus de dissolution de l'[[Empire russe]] est en cours, l'Estonie est envahie par l'[[Deutsches Heer|armée impériale allemande]]. Lorsque l'occupation prend fin, la naissance d'un [[Gouvernement provisoire de la république d'Estonie|gouvernement provisoire]] est proclamée à [[Tallinn]] le 24 février 1918<ref name=":0" />. |
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Les 21 et 22 janvier (les 3 et 4 février dans le [[calendrier grégorien]]) 1918 ont lieu des élections pour désigner l'Assemblée constituante de l'Estonie. |
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Après le retrait des forces allemandes, l'indépendance n'est obtenue qu'après la [[Guerre d'indépendance de l'Estonie|guerre d'indépendance]] : l'armée estonienne nouvellement formée, dirigée par le colonel [[Johan Laidoner]] et soutenue par les [[Russes blancs]] et la [[Royal Navy|flotte britannique]], ainsi que par des volontaires [[Suède|suédois]] et [[Finlande|finlandais]], repousse l'[[Armée rouge]] de tout le territoire estonien, sapant ainsi les intentions des [[bolcheviks]] de rétablir leur autorité sur les régions appartenant au tsar<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Gunter Faure|auteur2=Teresa Mensing|titre=The Estonians; The long road to independence|éditeur=Lulu.com|année=2012|pages totales=409|isbn=1105530035|lire en ligne=https://books.google.fr/books/about/The_Estonians_The_long_road_to_independe.html?id=hnq7AwAAQBAJ&redir_esc=y|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. |
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Le 2 février 1920, un [[Traité de Tartu (russo-estonien)|traité de paix]] est conclu à [[Tartu]] entre la [[République socialiste fédérative soviétique de Russie|RSFS de Russie]] et l'Estonie, par lequel les deux parties se reconnaissent officiellement : il s'agit du premier traité international signé par les deux États<ref>{{Ouvrage|langue=it|titre=Viaggio nell'hansa baltica. L'Unione Europea e l'allargamento ad est|éditeur=Greco e Greco|isbn=978-88-79-80355-7|lire en ligne=https://www.goodreads.com/book/show/89197844-viaggio-nell-hansa-baltica-l-unione-europea-e-l-allargamento-ad-est|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. |
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=== Période de 1920 à 1934 === |
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Le 15 juin 1920, l'Assemblée constituante approuve le projet de première constitution de la république d'Estonie. Un principe formel de [[séparation des pouvoirs]] est introduit, mais en réalité le gouvernement est subordonné au Parlement. Ce dernier est également chargé de nommer les juges constitutionnels. Dans un contexte similaire, malgré la mise en place d'instruments de [[démocratie directe]] tels que les [[Référendum|référendums]] populaires, il y a un déséquilibre des pouvoirs et une instabilité extrême du gouvernement<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Toivo Miljan|titre=Historical Dictionary of Estonia|éditeur=Rowman & Littlefield|année=2015|pages totales=646|isbn=0810875136|lire en ligne=https://books.google.fr/books/about/Historical_Dictionary_of_Estonia.html?id=pUawCQAAQBAJ&redir_esc=y|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. De 1920 à 1934, 23 dirigeants se succèdent : la situation se révèle instable, comme dans d'autres pays européens comme la [[France]], la [[république de Weimar]] et la [[République de Lettonie (1918-1940)|Lettonie]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Toivo U. Raun|titre=Estonia and the Estonians|éditeur=Hoover Institution Press|année=1987|pages totales=366|isbn=978-08-17-92853-7|lire en ligne=https://www.goodreads.com/book/show/28766648-estonia-and-the-estonians?from_search=true&from_srp=true&qid=WSQDBaBits&rank=1|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. |
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En 1921, le nouvel État est reconnu internationalement, et devient membre de la [[Société des Nations]] le 22 septembre de la même année<ref name=":0" />. |
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En décembre 1924, les [[Communisme|communistes]] estoniens, avec le soutien et l'aide de l'URSS, tentent de provoquer un soulèvement armé, qui échoue en raison de l'absence de participation des travailleurs et du soutien gouvernemental de l'armée<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=it|titre=LInternazionale operaia e socialista tra le due guerre|éditeur=Feltrinelli|année=1985|pages totales=1240|isbn=978-88-07-99043-4|lire en ligne=https://www.goodreads.com/book/show/102347760-linternazionale-operaia-e-socialista-tra-le-due-guerre?from_search=true&from_srp=true&qid=wVsdZikRgV&rank=1|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. Après un tel événement, le [[Parti communiste d'Estonie|Parti communiste]] est interdit et ses participants perdent une partie significative de leur influence politique dans la société nationale<ref name=":1" />. |
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Avec l'indépendance du pays, il a fallu décider de la manière exacte d'investir les ressources nationales pour s'ouvrir à de nouveaux marchés. Au début des années 1920, la situation financière du pays paraît précaire : l'équipement des entreprises industrielles est obsolète, la qualité des produits est médiocre, le pays est fortement tributaire des matières premières importées et de nombreuses entreprises doivent fermer pendant la guerre. La politique économique du gouvernement est axée sur l'[[industrialisation]] de l'Estonie et la création d'entreprises orientées vers l'exportation. La [[banque d'Estonie]] accorde d'innombrables prêts pour lancer de nouvelles entreprises. L'économie estonienne dépend largement des échanges commerciaux avec l'URSS et le [[papier]] est le principal produit arrivant à l'Est<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=League of Nations. Economic, Financial, and Transit Department|titre=The League of Nations Reconstruction Schemes in the Inter-war Period|éditeur=League of Nations|année=1945|pages totales=171|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=6YaxAAAAIAAJ&q=eesti+pank+interwar+period+loan+long+term&dq=eesti+pank+interwar+period+loan+long+term&hl=it&sa=X&ved=2ahUKEwiiprq-kJ7sAhWozIUKHae-BeYQ6AEwAHoECAEQAg%7C|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. |
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La croissance économique est stimulée par la réforme agraire : les vastes propriétés confisquées aux [[Germano-Baltes|Allemands baltes]] passent aux mains de propriétaires terriens et d'anciens combattants de la guerre d'indépendance<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Baltic states |url=https://www.britannica.com/place/Baltic-states |accès url=libre |site=https://www.britannica.com/ |consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. Après la récession de 1923-1924, le ministre des Finances, [[Otto Strandman]], lance une nouvelle politique économique visant à promouvoir les exportations, qui se heurte à un obstacle pendant la [[Grande Dépression|crise économique mondiale]] (1929-1933). En 1928, une réforme monétaire est mise en œuvre et la [[Couronne estonienne|couronne]] remplace le [[Mark estonien|mark]], dont le taux était lié à la [[livre sterling]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Olive Pierce Hartley|titre=The Trade in lodine|éditeur=U.S. Government Printing Office|année=1928|pages totales=35|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=b1ICBp3Vwx0C&hl=fr&source=gbs_navlinks_s|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. Un accord commercial est signé en 1929, suivi d'un pacte de non-agression entre la république d'Estonie et l'Union soviétique le le 4 août 1932<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The Baltic States and the Soviet Union|éditeur=American Journal of International Law|année=1935|lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/journals/american-journal-of-international-law/article/abs/baltic-states-and-the-soviet-union/481B4C774CABBA0CB687371B32E71A55|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. |
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Avec la Grande Dépression toujours en cours, la [[Confédération estonienne des combattants de la liberté]] (''Vabadussõjalaste Liit'', acronyme EVL, communément appelée VAPS) entre sur la scène politique et, en 1933, un référendum constitutionnel proposé par la même entité politique permet de limiter le pouvoir législatif du Parlement, de réduire le nombre de députés de 100 à 50 et de renforcer le pouvoir du président, jusqu'à la possibilité pour celui-ci de mettre son veto sur les décisions parlementaires. Enfin, des élections présidentielles directes sont introduites<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Ago Pajur |titre=Years of the Great Depression |url=http://web.archive.org/web/20100826005316/http://www.estonica.org/en/History/1920-1939_The_Republic_of_Estonia_between_the_two_World_Wars/Years_of_the_Great_Depression/ |accès url=libre |site=http://web.archive.org/ |date=18 décembre 2009 |consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. |
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== Coup d'État de 1934 et régime de Päts == |
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La deuxième constitution entre en vigueur en janvier 1934, lorsque [[Konstantin Päts]] devient Premier ministre. Craignant l'inévitable victoire du parti Vaps aux prochaines élections et exploitant les pouvoirs quasi dictatoriaux conférés par la nouvelle constitution, il fait un coup d'État le 12 mars 1934, avec [[Johan Laidoner]], toujours à la tête de l'armée estonienne<ref name=":0" />. La première mesure prise dès l'achèvement du coup d'État est l'instauration de la [[loi martiale]]. Alors que Päts s'autoproclame « protecteur de l'Etat » (''Riigihoidja''), la Confédération des combattants est interdite et environ 400 membres sont arrêtés<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Andres Kasekamp|titre=The Radical Right in Interwar Estonia|éditeur=Not Avail|année=2000|pages totales=229|isbn=978-14-03-91955-7|lire en ligne=https://www.goodreads.com/book/show/23066071-the-radical-right-in-interwar-estonia?from_search=true&from_srp=true&qid=rlNfR247oL&rank=1|consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. Les dates des nouvelles élections prévues sont annulées et les pouvoirs du cinquième [[Riigikogu]], la législature de l'assemblée qui a approuvé l'augmentation des pouvoirs de Päts et de Laidoner, sont étendus. Toutefois, il s'agit d'une disposition temporaire, comme en témoigne le fait qu'en octobre 1934, le Parlement se dirige vers sa dissolution<ref>{{Lien web |langue=et |titre=Histrodamus - Interaktiivne ajalugu |url=https://histrodamus.ee/?event=Show_main_layers&layer_id=166&lang=eng |accès url=libre |site=https://histrodamus.ee/ |consulté le=27 novembre 2023}}</ref>. |
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== Références == |
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{{Traduction/Référence|lang1=es|art1=República de Estonia (1918-1940)|id1=154414607}} |
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{{Portail|Estonie|République|Entre-deux-guerres}} |
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[[Catégorie:Entité politique durant la guerre civile russe]] |
[[Catégorie:Entité politique durant la guerre civile russe]] |
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[[Catégorie:Histoire de l'Estonie]] |
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[[Catégorie:État fondé au XXe siècle]] |
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[[Catégorie:État disparu au XXe siècle]] |
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[[Catégorie:Fondation en 1918]] |
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[[Catégorie:Disparition en 1940]] |
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Version du 27 novembre 2023 à 23:37
République d'Estonie
(et) Esimene Eesti Vabariik
 Drapeau de l'Estonie |
 Armoiries de l'Estonie |
| Hymne | Mu isamaa, mu õnn ja rõõm |
|---|
| Forme de l'État |
République parlementaire (1918-1934) Dictature à parti unique (1934-1940) |
|---|---|
| Langues officielles | Estonien |
| Capitale | Tallinn |
| Entité précédente | |
|---|---|
| Déclaration d'indépendance de l'Estonie | 24 février 1918 |
La république d'Estonie (en estonien Esimene Eesti Vabariik) est le régime politique de l'Estonie entre le 24 février 1918 jusqu'à l'été 1940[1]. L'indépendance de l'Estonie est obtenue à la suite d'un conflit qui a lieu entre 1918 et 1920 et qui prend fin lorsque, le 2 février 1920, la Russie soviétique et l'Estonie signent un traité de paix de reconnaissance mutuelle.
Le 15 juin 1920, l'Assemblée constituante approuve le projet de première constitution de la république d'Estonie et, le 22 septembre 1921, l'Estonie devient membre de la Société des Nations[2].
Après l'entrée en vigueur de la deuxième Constitution de 1924, précédée d'une tentative de coup d'État, l'Estonie connaît une période d'instabilité politique qui dure une décennie. En 1934, il y a un nouveau coup d'État, cette fois réussi, qui conduit à la mise en place d'un régime autoritaire dirigé par Konstantin Päts.
Après la division des sphères d'influence entre l'URSS et l'Allemagne nazie en 1939 par le pacte germano-soviétique, Moscou propose à l'Estonie de signer un traité d'assistance mutuelle en septembre 1939 et, le 6 août 1940, après avoir été occupée militairement, l'Estonie rejoignit l'URSS. L'Estonie n'a recouvré son indépendance que le 20 août 1991[3].
Histoire
Après la révolution de Février 1917 et alors que le processus de dissolution de l'Empire russe est en cours, l'Estonie est envahie par l'armée impériale allemande. Lorsque l'occupation prend fin, la naissance d'un gouvernement provisoire est proclamée à Tallinn le 24 février 1918[2].
Les 21 et 22 janvier (les 3 et 4 février dans le calendrier grégorien) 1918 ont lieu des élections pour désigner l'Assemblée constituante de l'Estonie.
Après le retrait des forces allemandes, l'indépendance n'est obtenue qu'après la guerre d'indépendance : l'armée estonienne nouvellement formée, dirigée par le colonel Johan Laidoner et soutenue par les Russes blancs et la flotte britannique, ainsi que par des volontaires suédois et finlandais, repousse l'Armée rouge de tout le territoire estonien, sapant ainsi les intentions des bolcheviks de rétablir leur autorité sur les régions appartenant au tsar[4].
Le 2 février 1920, un traité de paix est conclu à Tartu entre la RSFS de Russie et l'Estonie, par lequel les deux parties se reconnaissent officiellement : il s'agit du premier traité international signé par les deux États[5].
Période de 1920 à 1934
Le 15 juin 1920, l'Assemblée constituante approuve le projet de première constitution de la république d'Estonie. Un principe formel de séparation des pouvoirs est introduit, mais en réalité le gouvernement est subordonné au Parlement. Ce dernier est également chargé de nommer les juges constitutionnels. Dans un contexte similaire, malgré la mise en place d'instruments de démocratie directe tels que les référendums populaires, il y a un déséquilibre des pouvoirs et une instabilité extrême du gouvernement[6]. De 1920 à 1934, 23 dirigeants se succèdent : la situation se révèle instable, comme dans d'autres pays européens comme la France, la république de Weimar et la Lettonie[7].
En 1921, le nouvel État est reconnu internationalement, et devient membre de la Société des Nations le 22 septembre de la même année[2].
En décembre 1924, les communistes estoniens, avec le soutien et l'aide de l'URSS, tentent de provoquer un soulèvement armé, qui échoue en raison de l'absence de participation des travailleurs et du soutien gouvernemental de l'armée[8]. Après un tel événement, le Parti communiste est interdit et ses participants perdent une partie significative de leur influence politique dans la société nationale[8].
Avec l'indépendance du pays, il a fallu décider de la manière exacte d'investir les ressources nationales pour s'ouvrir à de nouveaux marchés. Au début des années 1920, la situation financière du pays paraît précaire : l'équipement des entreprises industrielles est obsolète, la qualité des produits est médiocre, le pays est fortement tributaire des matières premières importées et de nombreuses entreprises doivent fermer pendant la guerre. La politique économique du gouvernement est axée sur l'industrialisation de l'Estonie et la création d'entreprises orientées vers l'exportation. La banque d'Estonie accorde d'innombrables prêts pour lancer de nouvelles entreprises. L'économie estonienne dépend largement des échanges commerciaux avec l'URSS et le papier est le principal produit arrivant à l'Est[9].
La croissance économique est stimulée par la réforme agraire : les vastes propriétés confisquées aux Allemands baltes passent aux mains de propriétaires terriens et d'anciens combattants de la guerre d'indépendance[10]. Après la récession de 1923-1924, le ministre des Finances, Otto Strandman, lance une nouvelle politique économique visant à promouvoir les exportations, qui se heurte à un obstacle pendant la crise économique mondiale (1929-1933). En 1928, une réforme monétaire est mise en œuvre et la couronne remplace le mark, dont le taux était lié à la livre sterling[11]. Un accord commercial est signé en 1929, suivi d'un pacte de non-agression entre la république d'Estonie et l'Union soviétique le le 4 août 1932[12].
Avec la Grande Dépression toujours en cours, la Confédération estonienne des combattants de la liberté (Vabadussõjalaste Liit, acronyme EVL, communément appelée VAPS) entre sur la scène politique et, en 1933, un référendum constitutionnel proposé par la même entité politique permet de limiter le pouvoir législatif du Parlement, de réduire le nombre de députés de 100 à 50 et de renforcer le pouvoir du président, jusqu'à la possibilité pour celui-ci de mettre son veto sur les décisions parlementaires. Enfin, des élections présidentielles directes sont introduites[13].
Coup d'État de 1934 et régime de Päts
La deuxième constitution entre en vigueur en janvier 1934, lorsque Konstantin Päts devient Premier ministre. Craignant l'inévitable victoire du parti Vaps aux prochaines élections et exploitant les pouvoirs quasi dictatoriaux conférés par la nouvelle constitution, il fait un coup d'État le 12 mars 1934, avec Johan Laidoner, toujours à la tête de l'armée estonienne[2]. La première mesure prise dès l'achèvement du coup d'État est l'instauration de la loi martiale. Alors que Päts s'autoproclame « protecteur de l'Etat » (Riigihoidja), la Confédération des combattants est interdite et environ 400 membres sont arrêtés[14]. Les dates des nouvelles élections prévues sont annulées et les pouvoirs du cinquième Riigikogu, la législature de l'assemblée qui a approuvé l'augmentation des pouvoirs de Päts et de Laidoner, sont étendus. Toutefois, il s'agit d'une disposition temporaire, comme en témoigne le fait qu'en octobre 1934, le Parlement se dirige vers sa dissolution[15].
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « República de Estonia (1918-1940) » (voir la liste des auteurs).
- (en) Rainer Bauböck, Bernhard Perchinig et Wiebke Sievers, Citizenship policies in the New Europe, Amsterdam, Amsterdam University Press, (ISBN 978-90-89-64108-3, lire en ligne)
- (en) Neil Taylor, Estonia: A Modern History, Hurst, , 256 p. (ISBN 9781849049573, lire en ligne)
- (it) Pietro Grilli di Cortona, Stati, nazioni e nazionalismi in Europa, Bologne, Società editrice il Mulino, (ISBN 978-88-15-09417-9, lire en ligne)
- (en) Gunter Faure et Teresa Mensing, The Estonians; The long road to independence, Lulu.com, , 409 p. (ISBN 1105530035, lire en ligne)
- (it) Viaggio nell'hansa baltica. L'Unione Europea e l'allargamento ad est, Greco e Greco (ISBN 978-88-79-80355-7, lire en ligne)
- (en) Toivo Miljan, Historical Dictionary of Estonia, Rowman & Littlefield, , 646 p. (ISBN 0810875136, lire en ligne)
- (en) Toivo U. Raun, Estonia and the Estonians, Hoover Institution Press, , 366 p. (ISBN 978-08-17-92853-7, lire en ligne)
- (it) LInternazionale operaia e socialista tra le due guerre, Feltrinelli, , 1240 p. (ISBN 978-88-07-99043-4, lire en ligne)
- (en) League of Nations. Economic, Financial, and Transit Department, The League of Nations Reconstruction Schemes in the Inter-war Period, League of Nations, , 171 p. (lire en ligne)
- (en) « Baltic states »
, sur https://www.britannica.com/ (consulté le )
- (en) Olive Pierce Hartley, The Trade in lodine, U.S. Government Printing Office, , 35 p. (lire en ligne)
- (en) The Baltic States and the Soviet Union, American Journal of International Law, (lire en ligne)
- (en) Ago Pajur, « Years of the Great Depression » , sur http://web.archive.org/, (consulté le )
- (en) Andres Kasekamp, The Radical Right in Interwar Estonia, Not Avail, , 229 p. (ISBN 978-14-03-91955-7, lire en ligne)
- (et) « Histrodamus - Interaktiivne ajalugu » , sur https://histrodamus.ee/ (consulté le )
