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Une '''orbite héliosynchrone''' désigne une [[Orbite terrestre|orbite géocentrique]] légèrement [[Rétrograde (astronomie)|rétrograde]] dont on choisit l'[[altitude]] et l'[[inclinaison orbitale|inclinaison]] de sorte que l'angle entre le plan d'orbite et la direction du Soleil demeure quasiment constant. Un satellite placé sur une telle orbite passe au-dessus d'un point de la [[surface terrestre]] donné à la même [[heure solaire]] locale. Cette orbite est utilisée par une grande partie des satellites qui effectuent des observations photographiques en [[Spectre visible|lumière visible]], car l'éclairement solaire du lieu observé est peu variable d'un cliché à l'autre : [[Satellite météorologique|satellites météorologiques]], [[Satellite de reconnaissance|satellites de reconnaissance]], satellite de [[télédétection]], etc. Il s'agit d'une [[orbite polaire]] [[orbite basse|basse]] (entre 200 et {{unité|1680|km}}) et de [[Période de révolution|périodicité courte]] (décrite toutes les 88 à {{Unité|120|minutes}})<ref name="trs-new.jpl.nasa.gov">{{en}} {{pdf}} {{lien web
Une '''orbite héliosynchrone''' désigne une [[orbite terrestre]] quasi [[orbite polaire|polaire]] légèrement [[Rétrograde (astronomie)|rétrograde]] dont on choisit l'[[altitude]] et l'[[inclinaison orbitale|inclinaison]] de sorte que l'angle entre le [[plan orbital]] et la direction du Soleil demeure quasiment constant. La rotation du plan orbital nécessaire est obtenue sans manoeuvre en exploitant la précession produite par le [[bourrelet équatorial]] de la Terre. Un satellite placé sur une telle orbite passe au-dessus d'un point de la [[surface terrestre]] donné à la même [[heure solaire]] locale. Ce type d'orbite est choisi pour les satellites effectuant des observations photographiques car l'éclairement solaire des lieux observés est pratiquement constant d'un cliché à l'autre (hors incidence des saisons) ce qui permet de détecter les changements intervenus entre deux survols.

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== Caractéristiques ==
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|auteur=Ronald J. Boain
L'orbite héliosynchrone est une [[orbite polaire]] [[orbite basse|basse]] (entre 200 et {{unité|1680|km}}) et de [[Période de révolution|périodicité courte]] (décrite toutes les 88 à {{Unité|120|minutes}})<ref name="trs-new.jpl.nasa.gov">{{en}} {{pdf}} {{lien web |url=http://trs-new.jpl.nasa.gov/dspace/bitstream/2014/37901/1/04-0327.pdf
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=== Heure de passage au noeud descendant ===

La principale caractéristique d'une orbite héliosynchrone est son [[heure solaire]] de passage au [[nœud descendant]] qui induit l'[[Hauteur (angle)|élévation]] (la hauteur) du [[Soleil]] au-dessus des terres survolées. La plupart des satellites optent pour une heure solaire de passage en début/milieu de matinée pour obtenir un éclairage relativement rasant : les satellites [[National Oceanic and Atmospheric Administration|NOAA]] survolent ainsi l'équateur à 8h30, les [[programme Landsat|satellites Landsat]] à 9h30 et les satellites [[SPOT (satellite)|Spot]] à 10h30. Quelques satellites circulent sur une orbite dite "crépusculaire" avec un survol au lever et au coucher du Soleil (6h/18h). Ce type d'orbite permet au satellite de rester en permanence éclairé (sauf quelques éclipses durant l'été dues à l'inclinaison orbitale) ce qui maximise l'énergie produite par les panneaux solaires car ceux-ci sont éclairés en permanence alors que sur une orbite héliosynchrone classique le Soleil est masqué par la Terre la moitié du temps. C'est le cas des satellites radar Radarsat car cela leur permet d'obtenir l'énergie nécessaire au fonctionnement dudit radar<ref>{{Harvsp|texte=L'espace nouveau territoire : Atlas des satellites et des politiques spatiales |2002|p=21-24|id=Verger2002}}</ref>. Ce type d'orbite permet également de simplifier grandement des difficultés d'échange thermiques et d'observer des zones de très faible luminosité sans être gêné par la lumière provenant directement du Soleil. L' "orbite midi/minuit" est un cas particulier de l'orbite héliosynchrone où l'heure solaire fixe de passage est de midi pour la partie de la Terre éclairée par le Soleil et de minuit pour l'autre moitié.

=== Cycle orbital ===

Une autre caractéristique importante de l'orbite héliosynchrone est le cycle orbital c'est à dire le nombre de révolutions qu'un satellite doit accomplir pour se retrouver dans la même direction au-dessus d'un même point. Cette caractéristique est importante pour les satellites de télédétection car elle facilite le traitement des images et leur indexation. Par exemple les satellites Landsat 1, 2 et 3 ont un cycle orbital de 251 révolutions. Lorsque le cycle orbital est un nombre entier (ce n'est exigé que pour certains satellites) le satellite est dit phasé<ref>{{Harvsp|texte=L'espace nouveau territoire : Atlas des satellites et des politiques spatiales |2002|p=43|id=Verger2002}}</ref>.


== Principe ==
== Principe ==
Pour une orbite d'altitude donnée et d'inclinaison différente de 0, 90 et {{unité|180|degrés}}, la non-homogénéité du champ gravitationnel terrestre (voir [[bourrelet équatorial]]), induit une [[précession]] de l'orbite. Un choix judicieux de l'inclinaison permet donc à l'orbite d'effectuer une rotation de {{Unité|360|°}} en une année, gardant ainsi un angle constant entre son plan orbital et l'axe Soleil-Terre. Une telle orbite est appelée orbite héliosynchrone.


Pour une orbite d'altitude donnée et d'inclinaison différente de 0, 90 et {{unité|180|degrés}}, la non-homogénéité du champ gravitationnel terrestre découlant du [[bourrelet équatorial]] induit une [[précession]] (rotation) du [[plan orbital]]. Un choix judicieux de l'[[inclinaison orbitale]] permet à l'orbite d'effectuer une rotation de {{Unité|360|°}} en une année, permettant de ainsi de maintenir un angle constant entre le plan orbital et l'axe Soleil-Terre.
<nowiki>L'</nowiki>'''orbite midi/minuit''' est un cas particulier de l'orbite héliosynchrone où l'heure solaire fixe de passage est de midi pour la partie de la Terre éclairée par le Soleil et de minuit pour l'autre moitié. L<nowiki>'</nowiki>'''orbite crépusculaire''', d'une manière similaire, est une orbite héliosynchrone dont l'heure solaire de passage coïncide avec le lever et le coucher du Soleil. Une telle orbite permet une exposition constante du satellite au Soleil et ainsi de simplifier grandement des difficultés d'échange thermiques et d'alimentation électrique par panneaux solaires. De plus, une telle orbite permet d'observer des zones de très faible luminosité sans être gêné par la lumière provenant directement du Soleil.


Au fur et à mesure que l'altitude du satellite augmente, l'inclinaison requise augmente ce qui, pour une orbite rétrograde, implique que le satellite ne survole plus les hautes [[latitude]]s. Les orbites héliosynchrones typiques sont inclinées à {{unité|98|°}}, ce qui assure une bonne couverture du globe terrestre.
Plus l'altitude du satellite retenue est élevée (elle choisie en fonction des performances des caméras et de la résolution spatiale recherchée), plus l'inclinaison orbitale requise dépasse les 90° ce qui, pour une orbite rétrograde, a pour conséquence que les hautes [[latitude]]s ne sont plus survolées. Les orbites héliosynchrones typiques sont inclinées à {{unité|98|°}}, ce qui assure une bonne couverture du globe terrestre.


L'orbite héliosynchrone est également possible autour de certaines autres planètes, comme [[Mars (planète)|Mars]], dont l'[[aplatissement]] est le double de celui de la Terre. La sonde [[Mars Global Surveyor]] survole ainsi Mars à {{Unité|14|heures}} sur une [[Orbite phasée|orbite quasi-phasée]] de {{Unité|88|orbites}} en {{Unité|7|[[Mesure du temps sur Mars|sols]]}} (elle se décale de {{unité|59|kilomètres}} à l'est à chaque cycle).
L'orbite héliosynchrone est également possible autour de certaines autres planètes, comme [[Mars (planète)|Mars]], dont l'[[aplatissement]] est le double de celui de la Terre. La sonde [[Mars Global Surveyor]] survole ainsi Mars à {{Unité|14|heures}} sur une [[Orbite phasée|orbite quasi-phasée]] de {{Unité|88|orbites}} en {{Unité|7|[[Mesure du temps sur Mars|sols]]}} (elle se décale de {{unité|59|kilomètres}} à l'est à chaque cycle).
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[[File:Sso inclinaisons 2.png|thumb|right|upright=2.0|L'inclinaison d'une orbite héliosynchrone circulaire pour différentes altitudes.]]
[[File:Sso inclinaisons 2.png|thumb|right|upright=2.0|L'[[inclinaison orbitale]] d'une orbite héliosynchrone circulaire pour différentes altitudes.]]
* <math>J_2</math> est le second facteur de forme dynamique terrestre (1,08 {{x10|−3}}) ;
* <math>J_2</math> est le second facteur de forme dynamique terrestre (1,08 {{x10|−3}}) ;
* <math>R_e</math> est le rayon équatorial terrestre ({{unité|6378.14|km}}) ;
* <math>R_e</math> est le rayon équatorial terrestre ({{unité|6378.14|km}}) ;
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Le graphique ci-contre montre l'inclinaison requise pour une orbite héliosynchrone circulaire en fonction de son altitude.
Le graphique ci-contre montre l'inclinaison requise pour une orbite héliosynchrone circulaire en fonction de son altitude.

== Domaine d'application ==

Ce type d'orbite est utilisé par une grande partie des satellites des satellites d'observation de la Terre, principalement les [[Satellite météorologique|satellites météorologiques]], les [[Satellite de reconnaissance|satellites de reconnaissance]] (militaires) et les satellites de télédétection à usage civil.

== Maintenance de l'orbite ==

L'orbite héliosynchrone comme toute orbite dérive sous l'influence des forces perturbatrices. Celles-ci sont principalement l'attraction de la Lune et du Soleil qui modifie légèrement l'inclinaison orbitale et le frottement atmosphérique qui génère un freinage et donc une diminution de l'altitude. Ces perturbations nécessitent que le satellite corrige périodiquement son orbite à l'aide de sa propulsion. Ces corrections sont particulièrement importantes si le satellite est phasé (cycle orbital est un nombre entier). Par exemple les satellites Spot qui ont une orbite phasée (avec une trace au sol qui repasse à 3 kilomètres de la trace du cycle précédent au niveau de l'équateur), voient leur orbite corrigée toutes les deux à huit semaines<ref>{{Harvsp|texte=Satellites de Kepler au GPS |2012|p=284|id=Capderou2012}}</ref>.


== Historique ==
== Historique ==

Le satellite de reconnaissance [[Samos (satellite)|Samos]]-2 est le premier [[satellite artificiel]] à atteindre une orbite héliosynchrone en [[1961]].
Le [[satellite de reconnaissance]] américain [[Samos (satellite)|Samos]]-2 est le premier [[satellite artificiel]] à se placer sur une orbite héliosynchrone en janvier 1961 placé sur une orbite 474 x 557 avec une inclinaison orbitale de 97,4°. Le premier satellite du domaine civil est le satellite météorologique américain [[Programme Nimbus|Nimbus-1]] lancé en aout 1964. L'héliosynchronisme est particulièrement avantageux pour les satellites de télédétection. Le premier satellite de ce type est Landsat-1 (1972) développé par la NASA<ref>{{Harvsp|texte=Satellites de Kepler au GPS |2012|p=283|id=Capderou2012}}</ref>.

== Notes et références ==
{{Références|colonnes=1}}

=== Bibliographie ===
*{{ouvrage|lang=fr|id=Verger2002|éditeur=Belin|auteur=F. Verger, R Ghirardi, I Sourbès-Verger, X. Pasco|titre=L'espace nouveau territoire : Atlas des satellites et des politiques spatiales|année=2002|isbn=2-7011-3194-4}}
* {{ouvrage|lang=fr|id=Capderou2012|éditeur=Springer|auteur=Michel Capderou|titre=Satellites de Kepler au GPS|année=2012|isbn=978-2-287-99049-6}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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}}
* [[Orbite]]


== Notes et références ==
=== Articles connexes ===


* [[Orbite]]
{{Références|colonnes=1}}
* [[Orbite polaire]]
* [[Nœud descendant]]
* [[Précession des équinoxes|Précession]]
* [[Trace au sol]]


{{Palette|Orbites}}
{{Palette|Orbites}}

Version du 9 août 2022 à 12:12

Le plan orbital d'un satellite artificiel héliosynchrone se présente toute l'année sous le même angle par rapport au Soleil.
Un satellite héliosynchrone passe quotidiennement au-dessus d'une latitude donnée à une heure solaire identique.

Une orbite héliosynchrone désigne une orbite terrestre quasi polaire légèrement rétrograde dont on choisit l'altitude et l'inclinaison de sorte que l'angle entre le plan orbital et la direction du Soleil demeure quasiment constant. La rotation du plan orbital nécessaire est obtenue sans manoeuvre en exploitant la précession produite par le bourrelet équatorial de la Terre. Un satellite placé sur une telle orbite passe au-dessus d'un point de la surface terrestre donné à la même heure solaire locale. Ce type d'orbite est choisi pour les satellites effectuant des observations photographiques car l'éclairement solaire des lieux observés est pratiquement constant d'un cliché à l'autre (hors incidence des saisons) ce qui permet de détecter les changements intervenus entre deux survols.

Caractéristiques

L'orbite héliosynchrone est une orbite polaire basse (entre 200 et 1 680 km) et de périodicité courte (décrite toutes les 88 à 120 minutes)[1].

Heure de passage au noeud descendant

La principale caractéristique d'une orbite héliosynchrone est son heure solaire de passage au nœud descendant qui induit l'élévation (la hauteur) du Soleil au-dessus des terres survolées. La plupart des satellites optent pour une heure solaire de passage en début/milieu de matinée pour obtenir un éclairage relativement rasant : les satellites NOAA survolent ainsi l'équateur à 8h30, les satellites Landsat à 9h30 et les satellites Spot à 10h30. Quelques satellites circulent sur une orbite dite "crépusculaire" avec un survol au lever et au coucher du Soleil (6h/18h). Ce type d'orbite permet au satellite de rester en permanence éclairé (sauf quelques éclipses durant l'été dues à l'inclinaison orbitale) ce qui maximise l'énergie produite par les panneaux solaires car ceux-ci sont éclairés en permanence alors que sur une orbite héliosynchrone classique le Soleil est masqué par la Terre la moitié du temps. C'est le cas des satellites radar Radarsat car cela leur permet d'obtenir l'énergie nécessaire au fonctionnement dudit radar[2]. Ce type d'orbite permet également de simplifier grandement des difficultés d'échange thermiques et d'observer des zones de très faible luminosité sans être gêné par la lumière provenant directement du Soleil. L' "orbite midi/minuit" est un cas particulier de l'orbite héliosynchrone où l'heure solaire fixe de passage est de midi pour la partie de la Terre éclairée par le Soleil et de minuit pour l'autre moitié.

Cycle orbital

Une autre caractéristique importante de l'orbite héliosynchrone est le cycle orbital c'est à dire le nombre de révolutions qu'un satellite doit accomplir pour se retrouver dans la même direction au-dessus d'un même point. Cette caractéristique est importante pour les satellites de télédétection car elle facilite le traitement des images et leur indexation. Par exemple les satellites Landsat 1, 2 et 3 ont un cycle orbital de 251 révolutions. Lorsque le cycle orbital est un nombre entier (ce n'est exigé que pour certains satellites) le satellite est dit phasé[3].

Principe

Pour une orbite d'altitude donnée et d'inclinaison différente de 0, 90 et 180 degrés, la non-homogénéité du champ gravitationnel terrestre découlant du bourrelet équatorial induit une précession (rotation) du plan orbital. Un choix judicieux de l'inclinaison orbitale permet à l'orbite d'effectuer une rotation de 360° en une année, permettant de ainsi de maintenir un angle constant entre le plan orbital et l'axe Soleil-Terre.

Plus l'altitude du satellite retenue est élevée (elle choisie en fonction des performances des caméras et de la résolution spatiale recherchée), plus l'inclinaison orbitale requise dépasse les 90° ce qui, pour une orbite rétrograde, a pour conséquence que les hautes latitudes ne sont plus survolées. Les orbites héliosynchrones typiques sont inclinées à 98°, ce qui assure une bonne couverture du globe terrestre.

L'orbite héliosynchrone est également possible autour de certaines autres planètes, comme Mars, dont l'aplatissement est le double de celui de la Terre. La sonde Mars Global Surveyor survole ainsi Mars à 14 heures sur une orbite quasi-phasée de 88 orbites en 7 sols (elle se décale de 59 kilomètres à l'est à chaque cycle).

Éléments techniques

L'équation décrivant la vitesse de déplacement de la ligne des nœuds due au bourrelet équatorial est donné par[1] :

L'inclinaison orbitale d'une orbite héliosynchrone circulaire pour différentes altitudes.
  • est le second facteur de forme dynamique terrestre (1,08  × 10−3) ;
  • est le rayon équatorial terrestre (6 378,14 km) ;
  • est le paramètre gravitationnel standard de la Terre (398 600,440 km3/s2) ;
  • est le demi latus rectum de l'orbite ;
  • est le demi grand axe de l'orbite ;
  • est l'inclinaison de l'orbite (en radians).

Pour une orbite héliosynchrone, un tour complet doit être effectué en une année sidérale, et le taux de précession doit donc être égal à  rad/s. Ainsi, en supposant une orbite circulaire (i.e., ), l'inclinaison de l'orbite est donnée par :

Le graphique ci-contre montre l'inclinaison requise pour une orbite héliosynchrone circulaire en fonction de son altitude.

Domaine d'application

Ce type d'orbite est utilisé par une grande partie des satellites des satellites d'observation de la Terre, principalement les satellites météorologiques, les satellites de reconnaissance (militaires) et les satellites de télédétection à usage civil.

Maintenance de l'orbite

L'orbite héliosynchrone comme toute orbite dérive sous l'influence des forces perturbatrices. Celles-ci sont principalement l'attraction de la Lune et du Soleil qui modifie légèrement l'inclinaison orbitale et le frottement atmosphérique qui génère un freinage et donc une diminution de l'altitude. Ces perturbations nécessitent que le satellite corrige périodiquement son orbite à l'aide de sa propulsion. Ces corrections sont particulièrement importantes si le satellite est phasé (cycle orbital est un nombre entier). Par exemple les satellites Spot qui ont une orbite phasée (avec une trace au sol qui repasse à 3 kilomètres de la trace du cycle précédent au niveau de l'équateur), voient leur orbite corrigée toutes les deux à huit semaines[4].

Historique

Le satellite de reconnaissance américain Samos-2 est le premier satellite artificiel à se placer sur une orbite héliosynchrone en janvier 1961 placé sur une orbite 474 x 557 avec une inclinaison orbitale de 97,4°. Le premier satellite du domaine civil est le satellite météorologique américain Nimbus-1 lancé en aout 1964. L'héliosynchronisme est particulièrement avantageux pour les satellites de télédétection. Le premier satellite de ce type est Landsat-1 (1972) développé par la NASA[5].

Notes et références

Bibliographie

  • F. Verger, R Ghirardi, I Sourbès-Verger, X. Pasco, L'espace nouveau territoire : Atlas des satellites et des politiques spatiales, Belin, (ISBN 2-7011-3194-4)
  • Michel Capderou, Satellites de Kepler au GPS, Springer, (ISBN 978-2-287-99049-6)

Voir aussi

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Articles connexes