« Patate douce en Chine » : différence entre les versions

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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{chapitre|langue=en |titre=Sweetpotato in China|auteur= L. Zhang, Q. Wang, Q. Liu & Q. Wang | passage=325-358 |titre ouvrage=The Sweetpotato |auteur ouvrage = Gad Loebenstein, George Thottappilly |collection=Biomedical and Life Sciences |éditeur=Springer Science & Business Media| date=2009 |isbn=9781402094750 | pages totales=522}}.
* {{chapitre|langue=en |titre=''Sweetpotato in China''|auteur= L. Zhang, Q. Wang, Q. Liu & Q. Wang | passage=325-358 |titre ouvrage=The Sweetpotato |auteur ouvrage = Gad Loebenstein, George Thottappilly |collection=Biomedical and Life Sciences |éditeur=Springer Science & Business Media| date=2009 |isbn=9781402094750 | pages totales=522}}.
* {{ouvrage|langue=en |titre=Potato and Sweetpotato in China: Systems, Constraints, and Potential | auteur = Charles S. Gitomer | éditeur =Centre international de la pomme de terre / Académie chinoise des sciences agronomiques |date= 1996 |isbn= 9789290601838 |pages totale= 183}}.
* {{ouvrage|langue=en |titre=Potato and Sweetpotato in China: Systems, Constraints, and Potential | auteur = Charles S. Gitomer | éditeur =Centre international de la pomme de terre / Académie chinoise des sciences agronomiques |date= 1996 |isbn= 9789290601838 |pages totale= 183}}.
* {{chapitre|langue=en |auteur= M. Perez Garcia |date=2018 |titre= ''Challenging National Narratives: On the Origins of Sweet Potato in China as Global Commodity During the Early Modern Period'' |auteur ouvrage=M. Perez Garcia, L. De Sousa |titre ouvrage= Global History and New Polycentric Approaches |collection= Palgrave Studies in Comparative Global History |éditeur= Palgrave Macmillan |lieu= Singapour|isbn=978-981-10-4052-8|pages totales=352 |passage=53-80 |doi= 10.1007/978-981-10-4053-5_4 |url=https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-981-10-4053-5_4#citeas}}.


=== Liens externes ===
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Version du 11 janvier 2020 à 17:50

Le secteur de la patate douce en Chine est le plus important au monde. Il représente près des deux-tiers de la production mondiale de patates douces. Il se caractérise par une grande diversification, environ la moitié de la production étant consacrée à l'extraction de l'amidon, l'autre moitié se partageant entre la consommation de tubercules de table (consommation en frais), l'alimentation animale et la transformation industrielle en d'autres produits. La patate douce est la septième production agricole chinoise après le maïs, le riz paddy, le blé, la canne à sucre, la pomme de terre et la pastèque (FAOSTAT 2017).

Histoire

La patate douce aurait été introduite en Chine à la fin de la dynastie Ming vers 1594. On estime généralement que cette plante est arrivée dans le territoire de Fujian (福建) par le commerce maritime, en provenance soit de Luçon (Philippines), soit de Malaisie ou des mers du sud[1].

Cependant, l'année de l'introduction comme le point d'entrée ne sont pas connus avec certitude et sont l'objet de débat entre historiens. L'année 1594 fut une année de famine, lors de laquelle une grande partie des cultures du Fujian on été détruites. La patate douce était sans doute présente dans cette région depuis plusieurs décennies, grâce à un commerçant chinois nommé Chen Zhenlong qui commerçait avec Luçon, et c'est son fils, Chen Qinglun, qui présenta la patate douce au gouverneur en faisant valoir les « six bénéfices et huit avantages » de la plante. Le gouverneur, Jin Xuecen, publia alors des brochures sur la manière de cultiver la patate douce et ordonna aux paysans de la cultiver largement afin d'éviter la famine[2]. Cette histoire est connue par la « monographie de la patate dorée » écrite sous le règne de l'empereur Qianlong (dynastie Qing) par Chen Shiwu, lointain descendant de Chen Qinglun[3].

Selon d'autres hypothèses, la patate douce serait arrivée plus tôt par des voies terrestres en provenance d'Inde et de Birmanie. Elle aurait été importée pour la première fois en 1582 à Dongguan (province du Guangdong) en provenance du Viêt Nam, mais il existe peu d'informations détaillées sur ce sujet. Elle pourrait également avoir été importée en Chine à travers le Yunnan dès l'année 1563, en particulier à Tali, préfecture occidentale du Yunnan près de la Birmanie[2].

La diffusion de la patate douce vers l'intérieur de la Chine à partir du sud s'est apparemment réalisée vers l'est le long de la côte et vers le nord par les vallées du Yangzi Jiang et du fleuve Jaune[2].

La patate douce a probablement été introduite au début du XVIIe siècle, directement depuis Manille, par les Espagnols dans leurs colonies à Taïwan[4].

Production

En 2016, la Chine a produit 70,79 millions de tonnes de patates douce soit 67,3 % de la production mondiale, loin devant les deux pays suivant, Nigeria et Tanzanie, qui produisent, respectivement 3,92 Mt (3,72 %) et 3,82 Mt (3,63 %), et 90,07 % de la production asiatique, loin devant l'Indonésie, 2,27 Mt (2,16 %)[5].

Nouilles chinoises à base d'amidon de patate douce.
Plat de porc sauté aux nouilles de patate douce.

Cette situation pourrait s'expliquer par plusieurs facteurs :

  • dans l'histoire de la Chine, le gouvernement central a joué un rôle important pour propager et encourager la culture de la patate douce dans l'ensemble d'un territoire très vaste, ce qui a conduit très rapidement ce pays à devenir le premier producteur mondial ;
  • c'est dans les régions tropicales où la patate douce est consommée comme aliment de base que la demande pour cette production est la plus élevée, ce qui se vérifie actuellement dans certains pays africains, même si en Chine la patate douce n'est plus véritablement un aliment de base ;
  • la culture de la patate douce est étroitement liée à ses utilisations finales, or c'est en Chine que ces utilisations sont le plus diversifiées. En particulier, la Chine a inventé les nouilles ou vermicelles à base d'amidon de patate douce (fentiao), largement utilisés dans plusieurs types de spécialités chinoises. Les caractéristiques uniques de la patate douce (goût, flaveur, propriétés physicochimiques) font qu'elle ne peut être remplacée par d'autres sources d'amidon (maïs, pomme de terre, manioc)[5].

Culture

La patate douce est cultivée dans presque toutes les régions de Chine sur une surface totale évaluée à 3,35 millions d'hectares en 2013. Cette surface est en nette décroissance puis qu'elle s'élevait à 6,92 millions d'hectares en 1982. Les principales provinces sont le Sichuan (+ Chongqing), 25,2 % de la surface totale, Guangdong + Hainan, 10,8 % et Henan, 9 %[5].
Compte tenu des variations climatiques existant en Chine, on distingue cinq grandes zones agroécologiques de culture de la patate douce, qui se caractérisent par des systèmes de cultures différents. Ce sont les suivantes[6] :

  • zone I Nord, patate douce de printemps,
  • zone II bassin du Huang-Huai, patate douce de printemps et d'été,
  • zone III bassin du Yangzi Jiang, patate douce d'été,
  • zone IV Sud, patate douce d'été et d'automne,
  • zone V Sud, patate douce d'automne et d'hiver.

Noms de la patate douce en chinois

Les noms les plus courants en Chine pour désigner la patate douce sont « ganshu » (甘薯, patate douce) et « hongshu » (红薯, patate rouge), mais selon les régions plusieurs autres noms sont utilisés, qui peuvent parfois désigner aussi d'autres tubercules alimentaires (pomme de terre, manioc, taro), entraînant certaines confusions. Ainsi le terme « ganshu », attesté depuis le premier siècle de notre ère s'appliquait autrefois à une variété d'igname (Dioscorea esculenta), très anciennement cultivée dans ce pays. Cette plante est désormais appelée « tianshu » au Guangdong[7],[8].

  • ganshu, patate douce, général, Chine entière
  • hongshu, patate rouge, général, en particulier Sud et centre de la Chine
  • hongshao, plante grimpante rouge, centre-ouest de la Chine, par exemple Henan, Sichuan
  • baishu, patate blanche, Chine centrale, par exemple Henan, Anhui, également Pékin
  • shanyu, taro de montagne, Chine centrale, par exemple Henan, Anhui
  • hongyu, taro rouge, centre-ouest de la Chine, par exemple Henan
  • digua, melon de terre, Nord et centre de la Chine, par exemple Henan, Hebei, Shandong
  • fanshu, patate étrangère, Henan, Fujian, Guangdong.

Notes et références

  1. (en) Manuel Perez Garcia, « Challenging National Narratives: On the Origins of Sweet Potato in China as Global Commodity During the Early Modern Period », sur SpringerLink (DOI 10.1007/978-981-10-4053-5_4, consulté le ).
  2. a b et c (en) L. Zhang, Q. Wang, Q. Liu & Q. Wang, « Sweetpotato in China », dans Gad Loebenstein, George Thottappilly, The Sweetpotato, Springer Science & Business Media, coll. « Biomedical and Life Sciences », , 522 p. (ISBN 9781402094750), p. 325-358.
  3. (en) Li Shi, History of Science and Technology in the Ming Dynasty - Deep Into China Histories, DeepLogic (lire en ligne).
  4. (en) Sucheta Mazumdar, Sugar and Society in China: Peasants, Technology, and the World Market - Volume 45 de Harvard Yenching Institute Cambridge, Mass: Harvard-Yenching Institute monograph series, Harvard University. Asia Center, Harvard-Yenching Institute, , 657 p. (ISBN 9780674854086), p. 257.
  5. a b et c (en) Taihua Mu, Jaspreet Singh, Sweet Potato: Chemistry, Processing and Nutrition, Academic Press, , 414 p. (ISBN 9780128136386), p. 8-25.
  6. (en) Charles S. Gitomer, Potato and Sweetpotato in China: Systems, Constraints, and Potential, Centre international de la pomme de terre / Académie chinoise des sciences agronomiques, (ISBN 9789290601838), p. 35-36.
  7. (en) Charles S. Gitomer, Potato and Sweetpotato in China: Systems, Constraints, and Potential, Centre international de la pomme de terre / Académie chinoise des sciences agronomiques, (ISBN 9789290601838).
  8. Jiamian Liang & Jingwen Qi, « Recherches sur l'introduction de la patate douce », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 28, nos 3-4,‎ , p. 271-280 (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) L. Zhang, Q. Wang, Q. Liu & Q. Wang, « Sweetpotato in China », dans Gad Loebenstein, George Thottappilly, The Sweetpotato, Springer Science & Business Media, coll. « Biomedical and Life Sciences », , 522 p. (ISBN 9781402094750), p. 325-358.
  • (en) Charles S. Gitomer, Potato and Sweetpotato in China: Systems, Constraints, and Potential, Centre international de la pomme de terre / Académie chinoise des sciences agronomiques, (ISBN 9789290601838).
  • (en) M. Perez Garcia, « Challenging National Narratives: On the Origins of Sweet Potato in China as Global Commodity During the Early Modern Period », dans M. Perez Garcia, L. De Sousa, Global History and New Polycentric Approaches, Singapour, Palgrave Macmillan, coll. « Palgrave Studies in Comparative Global History », , 352 p. (ISBN 978-981-10-4052-8, DOI 10.1007/978-981-10-4053-5_4, lire en ligne), p. 53-80.

Liens externes