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La Naissance de Vénus (Cabanel)[modifier | modifier le code]

Pour les articles homonymes, voir La Naissance de Vénus

Alexandre Cabanel, La naissance de Vénus, Musée d'Orsay
Artiste Alexandre Cabanel
Date 1863
Type Huile sur toile
Technique Peinture
Dimensions (H × L) 130 × 225 cm
Mouvement Art académique
Propriétaire État français
Collection Musée d'Orsay
N° d’inventaire RF 273
Localisation Musée d'Orsay, Paris ( France)

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La Naissance de Vénus est un tableau d'Alexandre Cabanel peint en 1863, il est exposé au musée d'Orsay. Le tableau connut le succès quand il fut exposé au Salon de 1863 et fut acheté par l'empereur Napoléon III.

Cette oeuvre représente à elle seule toutes les tensions artistiques et sociales du XIX siècle, en plein coeur du Second Empire. En opposition à l'Olympia de Manet peinte la même année qui fit beaucoup parler d'elle. La naissance de Vénus,fut le symbole de la persistance du rôle de l'Académie des Beaux-Arts sur la scène artistique mais également celui de son déclin progressif.

Sommaire[modifier | modifier le code]

Historique[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

Exposé au Salon de 1863, le tableau est acquis par l'empereur Napoléon III pour la somme de 20 000 francs, il fait partie de la liste civile. Accroché au palais de l'Élysée en 1865. Installé au palais de Luxembourg en 1870, après la chute de l'Empire le tableau est réservé à l'État et figure dans les collections du musée du Luxembourg. Le tableau entre au musée du Louvre en 1923, il fait partie des collections du musée d'Orsay depuis 1978 (inventaire RF 273).

Cabanel passe un contrat avec la maison Goupil pour la commercialisation de reproductions en gravure de la Naissance de Vénus. Une réduction (85 cm × 136 cm) de La Naissance de Vénus, maison Goupil, autre artiste Adolphe Jourdan, datée de 1864, se trouve au musée d'art Dahesh à New York (État de New York).

Une reproduction de la Vénus, datée de 1875 (106 cm × 182,6 cm) se trouve au Metropolitan Museum of Art à New York (État de New York).

Le mythe de la "naissance de Vénus"[modifier | modifier le code]

D'après Hésiode, VIIIème siècle avant Jésus-Christ, Cronos haïssait son père Ouranos qui les maintenaient, lui et ses frères, dans le sein de la Terre. Avec l'aide de sa mère, Gaïa, épouse d'Ouranos, il mutila son père et jeta ses organes génitaux dans la mer.

Le sperme libéré forma une écume d'où naquit Vénus, déesse de l'amour, de la séduction et de la beauté féminine ( Aphrodite dans la mythologie grecque, en grec ancien : Ἀφροδίτη / Aphrodítê, dont la racine Aphros signifie écume.)

Chevauchant une coquille et poussée par le vent Zéphyr, elle aborda sur l'île de Cythère puis Paphos dans l'île de Chypre. Sortant nue de l'onde, elle révéla la Beauté et la Grâce féminine, d'où son nom d'Anadyomène ( celle qui sort de la mer), elle fut habillée par les Heures, filles de Zeus et de Thémis et amenée dans l'Olympe où sa beauté fit l'unanimité et suscita l'admiration de tous les dieux.[1]

Description[modifier | modifier le code]


Langoureusement allongée au centre de la composition sur la crête d'une vague, la déesse. Sa longue chevelure flotte au gré des vagues et mêlant à l'écume. Ses yeux sont mi-clos, et son regard est tourné vers le spectateur qu'elle invite à la contempler. Pleinement consciente de ses charme elle arbore une position suggestive. Autour d'elle de nombreux puttis virevoltes.

Composition[modifier | modifier le code]

Délimité par une ligne d'horizon, le tableau se découpe en deux plans.


Au premier plan, Vénus allongée sur l'onde, le changement de couleur et, la profondeur apportée par la ligne d'horizon donnent l'impression au spectateur que la déesse vole au dessus de l'eau, au rythme des vagues.

Au second plan, le ciel occupe une grande partie de l'espace. Cinq petits amours forment une haie d'honneur au dessus de la déesse. La touche lissée et la douceur des couleurs utilisées donne de la légèreté à l'ensemble. Le corps se détache sur un ciel au dégradé de rose et de bleu.

La lumière diffusée produit des teintes qui évoquent les marbres, donnant ainsi une impression de clarté. Le mouvement des jambes, de la chevelure et l'ondulation des reins de la Vénus dynamise la composition. La couleurs de la carnation des puttis font écho à celle de la déesse. [2]

Thématique[modifier | modifier le code]

Le thème de la sortie des eaux de la déesse après sa naissance, issus de la mythologie gréco-romaine est une thème artistique récurrent dans la peinture occidentale.

Fresque (62-79), Villa de la Vénus à la coquille, Pompéi
Nicolas Poussin, (1635) La naissance de Vénus, Musée d'art de Philadelphie
Sandro Boticelli (1485), La naissance de Vénus, Florence, Musée des Offices

Les controverses autour de La Naissance de Vénus[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

Un nu académique[modifier | modifier le code]

Le sujet est un nu académique. L'artiste a reçu une formation académique, le format renvoie à celui d'une peinture d'histoire. Alexandre Cabanel s'inspire des maîtres du passé: Ingres pour les lignes sinueuses et Boucher pour la clarté des coloris. Alexandre Cabanel a choisi de représenter un corps idéalisé pour sa Vénus. Le thème mythologique n'est qu'un prétexte pour aborder le nu selon les canons de la peinture académique, et pour représenter une femme conforme aux goûts du second empire. [3]

Éloges et critiques[modifier | modifier le code]

Théophile Gautier et Louis Auvray font l'éloge de La Naissance de Vénus de Cabanel.

« Son corps divin semble pétri avec l'écume neigeuse des vagues. Les pointes des seins, la bouche et les joues sont teintées d'une imperceptible nuance rose (...) »

— Théophile Gautier,

« (...) la Naissance de Vénus, de M. Cabanel, qui charme et séduit sans exciter de désirs. Ce qu'on admire ici, c'est l'élégance des formes, la correction du dessin, la finesse et la fraîcheur du coloris. C'est moins nature que la Perle de M. Baudry ; mais c'est plus purement, plus poétiquement beau »

— Louis Auvray, Alors qu'Émile Zola, qui combat la peinture académique « et les œuvres sans vie d'un Cabanel » et défend les œuvres de Manet « Il paraît que je suis le premier à louer sans restriction M. Manet. C'est que je me soucie peu de toutes ces peintures de boudoir, de ces images coloriées, de ces misérables toiles où je ne trouve rien de vivant. J'ai déjà déclaré que le tempérament seul m'intéressait. », critique la Naissance de Vénus de Cabanel, et émet un jugement sur Cabanel et l’ensemble de son œuvre.

« La déesse noyée dans un fleuve de lait, a l'air d'une délicieuse lorette, non pas en chair et en os - ce serait indécent - mais en une sorte de pâte d'amande blanche et rose,, »

Émile Zola,

« Prenez une Vénus antique, un corps de femme quelconque dessiné d'après les règles sacrées, et, légèrement, avec une houppe, maquillez ce corps de fard et de poudre de riz ; vous aurez l'idéal de monsieur Cabanel, »

Émile Zola,

« La principale malice de Cabanel, c'est d'avoir rénové le style académique. À la vieille poupée classique, édentée et chauve, il a fait cadeau de cheveux postiches et de fausses dents. La mégère s'est métamorphosée en une femme séduisante, pommadée et parfumée, la bouche en cœur et les boucles blondes. Le peintre a même poussé un peu loin le rajeunissement. Les corps féminins sur ses toiles sont devenus de crème. (...) C'est un génie classique qui se permet une pincée de poudre de riz, quelque chose comme Vénus dans le peignoir d'une courtisane.,, »

— Émile Zola,

Le critique d'art Joris-Karl Huysmans ne voyait lui dans la Naissance de Vénus de Cabanel qu’une « Vénus à la crème ».

Annexes[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

  • Ressources relatives aux beaux-arts :
    • Google Arts & Culture
    • Joconde
    • Musée d'Orsay
    • Panorama de l'art
    • Salons 1673-1914

Notes et références[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

  1. (fr) «  » [archive], sur books.google.fr
  2. Revenir plus haut en :a et b (fr) «  » [archive], sur www.persee.fr
  3. (en) «  » [archive], sur www.daheshmuseum.org
  4. (en) «  » [archive], sur www.metmuseum.org
  5. Revenir plus haut en :a et b (fr)[doc]«  » [archive], sur www.creteil.iufm.fr
  6. (fr)Baudry, La Perle et la Vague, Salon de 1863
  7. (fr) «  » [archive], sur gallica.bnf.fr
  8. (fr) «  » [archive], sur books.google.fr
  9. (fr) «  » [archive], sur www.cahiers-naturalistes.com
  10. Revenir plus haut en :a et b (fr) «  » [archive], sur www.cahiers-naturalistes.com
  11. (fr) «  » [archive], sur www.persee.fr
  12. Leo H. Hoek, , Amsterdam, Rodopi, 2001, 389 p., poche (ISBN 978-90-420-1386-5, lire en ligne [archive]), p. 75
  13. (fr)[PDF]«  » [archive], sur www.archipel.uqam.ca
  14. Le Recentrage pornographique Aurélien Marion - II. L’ancrage pictural de Nana - 3e année (p. 3)
  15. (fr)[PDF]«  » [archive], sur academie.biu-montpellier.fr

Catégories :

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  1. « Histoire de la naissance de Vénus », sur www.1oeuvre-1histoire.com (consulté le )
  2. « La Naissance de Vénus -Alexandre Cababel | Lumières des étoiles » (consulté le )
  3. « La Naissance de Vénus, Alexandre Cabanel », sur Florilèges, (consulté le )