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Stéphanie Moraly est une violoniste française née à Paris en 1980.

Artiste complète, elle est à la fois concertiste, musicologue et pédagogue.

Carrière instrumentale[modifier | modifier le code]

Stéphanie Moraly débute le violon à 6 ans et remporte ses premiers concours à 10 ans. A 11 ans, elle remporte le premier prix du Concours Jeunes Prodiges Mozart à Paris et se produit en soliste au Théâtre du Châtelet et au Théâtre des Champs-Elysées à Paris.

Elle fait ses études de violon au CRR de Paris dans la classe de Suzanne Gessner, obtenant un premier prix à 15 ans. Elle intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris à 16 ans, dans la classe de Sylvie Gazeau. A 18 ans, elle part étudier avec Raimundas Katilius à l'Académie de Vilnius et, à 19 ans, elle remporte le Premier Prix du Conservatoire.

Elle part ensuite étudier au New England Conservatory de Boston dans la classe de Michèle Auclair, où elle reste de 1999 à 2002, complétant un Graduate Diploma et un Master's Degree.

Dès ses 20 ans, Michèle Auclair la prend comme assistante au NEC, détectant ses prédispositions pour la pédagogie.

Durant ses études, elle est lauréate de divers prix et bourses (Concours Jeunes Prodiges Mozart, Premier Prix du Concours Atžalina de Vilnius, Premier Prix du Concours du Festival de Rome, Troisième Prix du California International Competition, Bourse d'Excellence Lavoisier[1] du Ministère des Affaires Etrangères, Fulbright Scholarship, Milka Violin Scholarship[2]).

Elle donne des concerts en France, Royaume-Uni, Italie, Autriche, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Croatie, Lituanie, Koweït, USA, Canada, Brésil, et participe à de nombreux festivals (Banff Festival, Mozarteum Salzburg, Festival d'Art Sacré de Paris, Festival International de Dinard, Festival Jeunes Talents Paris, Classique au vert, Festival des Arcs, Festival Musicalp, Festival Tempo...).

En tant que soliste, elle joue avec l'Orchestre de Chambre de Paris (à l'époque Ensemble Orchestral de Paris), l'Orchestre Symphonique d'Orléans, l'Orchestre des Pays de Savoie ou l'Orchestre National Symphonique de Lituanie, sous la direction de chefs comme George Pehlivanian, Jean-Jacques Kantorow, Philippe Ferro ou Graziella Contratto, du répertoire allant de Mozart à Kurt Weill[3], en passant par Saint-Saëns ou Chostakovitch.

En tant que chambriste, elle forme un duo avec le pianiste Romain David depuis son retour en France, avec lequel elle donne de nombreux récitals et enregistre des disques. Les deux musiciens sont considérés comme des références dans l'interprétation de la musique française. Elle est également premier violon du Quintette Syntonia, unique quintette avec piano constitué en France. En musique de chambre, elle enregistre Debussy[4], Dvorak[5], Suk[6], Greif[7], Koechlin[8] et Aubert[9]. Elle participe également à de nombreuses émissions sur France Musique, Radio Classique et France Culture.

Elle est la dédicataire de Un Poème, suite rhapsodique pour violon et orchestre de Benoît Menut (Xavier Delette, 2015), de la Suite pour violon et piano de Philippe Malhaire (avec Romain David, 2014) et de Les Sons Dessinés, duos pour deux violons de Benoît Menut (avec Suzanne Gessner, 2015).

Stéphanie Moraly joue un violon de Léopold Renaudin de 1783.

Média & Critiques[modifier | modifier le code]

Stéphanie Moraly a été invitée sur France Musique[10] et France Culture[11] et ses enregistrements sont régulièrement diffusés sur France Musique, Radio Classique et France Culture. Elle a également enregistré pour Arte Concert[12].

Après son interprétation du concerto de Beethoven avec l'Orchestre Symphonique d'Orléans sous la direction de Jean-Jacques Kantorow, Jean-Dominique Burtin écrit : "Stéphanie Moraly [...] subjugue le public par son jeu délié et pénétrant."[13]

"Stéphanie Moraly est d'un engagement remarquable. Le son respire, touche à des cimes inouïes. [...] Minimalisme et puissance, flamme et vibration."[14]

"L’archet de la jeune femme élance les mouvements extrêmes avec flamme, et les deux partenaires donnent de superbes couleurs (modales) aux horizons lointains du finale. […]. Superbe."[15]

"Stéphanie Moraly, qui s'offre le luxe de quelques beaux portamentos à l'ancienne finement gérés, fait merveille dans la Sonate pour violon [de Debussy] avec Romain David."[16]

"Le timbre chaleureux et expressif de Stéphanie Moraly et le piano ample, rond et moelleux de Romain David sont idéalement adaptés à ce poème de la forêt [la Sonate pour violon de Koechlin] dont ils soulignent les effusions d’un rubato discret. Leur rigueur et leur précision font merveille dans le riche entrelacs des polyphonies du finale. Ils surclassent les versions antérieures, plus "petites" et moins ciselées dans le détail […]."[17]

"Ici, outre une irrésistible plénitude sonore, Romain David et Stéphanie Moraly apportent ce dont l’écriture de Greif, peut-être plus qu’aucune autre, ne saurait se passer : la conviction et l’ivresse."[18]

"Le concert Ravel/Koechlin/Hahn/Emmanuel/Fauré, donné à la Cité des Arts par Stéphanie Moraly (violon) et Romain David (piano) était capital, fulgurant : non seulement le programme, très rare (et de très haute volée, à commencer par la Sonate de Koechlin, le sommet de sa production […], mais aussi l’exécution. […] une interprétation d’une précision extraordinaire […]."[19]

Pédagogie[modifier | modifier le code]

Stéphanie Moraly commence à enseigner à 20 ans, en devenant l'assistante de Michèle Auclair à Boston. Très vite, elle est invitée à donner des masterclasses en France, au Canada et au Brésil. Titulaire du CA (Certificat d'Aptitude), elle enseigne au Conservatoire d'Orléans de 2004 à 2013. Elle est actuellement professeur titulaire au CRR de Paris et au Pôle Supérieur de Paris Boulogne-Billancourt.

Musicologie[modifier | modifier le code]

Stéphanie Moraly est titulaire d'un Doctorat de musicologie de Paris Sorbonne (2014). Sa thèse est intitulée "La sonate française pour violon et piano. Identité d'un genre musical"[20].

Elle est depuis considérée comme spécialiste du répertoire franco-belge pour violon et piano et participe à de nombreuses publications sur le sujet.

En 2015, elle est à l'initiative du colloque pluridisciplinaire "Le violon en France du XIXe siècle à nos jours"[21], qu’elle co-organise avec la chercheuse du CNRS Claudia Fritz (Paris). En 2018, elle organise la journée d'étude parisienne sur Louis Aubert à l'occasion du cinquantenaire de sa mort[22].

Discographie[modifier | modifier le code]

  • CD Louis Aubert, Intégrale de l’œuvre pour violon et piano, Azur Classical, Collection 2018 (5 Diapasons). Stéphanie Moraly, violon. Romain David, piano[23].
  • Double-CD Claude Debussy & Tôn-Thât Tiêt, Musique de chambre, mélodies et piano, Klarthe, 2018 (4 Diapasons, 4 Etoiles Classica). Quintette Syntonia. Maya Villanueva, soprano[24].
  • CD Koechlin, Sonate pour violon et Quintette, Timpani, 2017 (Choc Classica, 5 Diapasons). Stéphanie Moraly, violon. Romain David, piano. Quintette Syntonia[25].
  • CD Dvořák/Súk, Piano Quintets, Syntonia, 2014 (5 Diapasons). Quintette Syntonia[26].
  • CD Les Salons de Musique, Outhere, 2013. Quintette Syntonia. Sarah Nemtanu, violon[27].
  • DVD Hommage à Olivier Greif, ABB Reportages, 2013 (Diapason d'Or). DVD n° 5 entièrement consacré au violon-piano, par Stéphanie Moraly et Romain David[28].
  • CD Olivier Greif "The Meeting of the Waters", Intégrale de l'oeuvre pour violon et piano, Triton, 2010 (5 Diapasons, 4 Etoiles Classica)[29].

Publications[modifier | modifier le code]

  • "La musique de chambre avec violon", Chapitre VII de Du salon au front : Fernand Halphen (1872-1917). Compositeur, mécène et chef de musique militaire, dir. Laure Schnapper, Paris, Hermann, 2017, p. 209-262[30].
  • La sonate française pour violon et piano. Identité d’un genre musical (1868-1943), Thèse de doctorat (Paris Sorbonne), dir. Danièle Pistone, Paris, 2014, 2 vol. 1015 p.[31]
  • "Du goût au style : création d’une identité musicale française ; la sonate pour violon et piano au tournant du XXe siècle", dans Musique française. Esthétique et identité en mutation, 1892-1992, dir. Pascal Terrien, Sampzon, Delatour France, coll. Pensée musicale, 2012, p. 241-254[32].
  • "Vers une typologie des typologies : à propos de la musique française pour violon et piano", dans Corpus & Typologies, Actes de la rencontre musicologique du 24 janvier 2009, dir. Juliana Pimentel et Danièle Pistone, n° 43, Paris, Université Paris-Sorbonne, Observatoire musical français, 2010, p. 47-57[33].
  • "A la recherche d’une voix idéale. La vocalité et le violon du XIXe siècle. L’exemple de la sonate française pour violon et piano", dans 5es Rencontres de l’Observatoire musical français, Musicologies d’aujourdhui, dir. Danièle Pistone, n° 41, Paris, Université Paris-Sorbonne, Observatoire musical français, 2009, p. 33-48[34].
  • "Aux sources d’un Âge d’Or. La Sonate pour violon et piano en France au XIXe siècle", dans Ad Parnassum, A Journal of Eighteenth- and Nineteenth-Century Instrumental Music, vol. 7, n° 13, Bologna, Ut Orpheus Edizioni, 2009, p. 59-93[35].

Liens & vidéos[modifier | modifier le code]

Wikipedia

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  1. ↑ Bourse d'excellence Lavoisier, « Ministère des Affaires Etrangères » (consulté le )
  2. ↑ Stéphanie Moraly, « Milka Violin Scholarship » (consulté le )
  3. ↑ Stéphanie Moraly, violon. Philippe Ferro, conductor, « Kurt Weill Violin Concerto » (consulté le )
  4. ↑ CD Debussy / Tôn-Thât Tiêt : Mélodies, musique de chambre, piano. Klarthe KLA062, 2018. Stéphanie Moraly y interprète notamment la Sonate de Debussy et Minstrels pour violon et piano.
  5. ↑ Dvorak/Suk Piano Quintets. Label Syntonia , 2014
  6. ↑ Dvorak/Suk Piano Quintets. Label Syntonia , 2014
  7. ↑ Greif : "The Meeting of the Waters", Intégrale de l'oeuvre pour violon et piano. Label Triton TRI331165, 2010.
  8. ↑ Koechlin : Sonate pour violon et Quintette. Timpani Records 1C1241, 2017.
  9. ↑ Louis Aubert, « L'oeuvre pour violon et piano » (consulté le )
  10. ↑ Jean-Michel Dhuez, « Matinale de France Musique » (consulté le )
  11. ↑ Jeanne-Martine Vacher, « Les vendredis de la musique » (consulté le )
  12. ↑ Arte Live Web, « Les Salons de Musique » (consulté le )
  13. ↑ Jean-Dominique Burtin, « Un Beethoven flamboyant », La République du Centre,‎
  14. ↑ Jean-Dominique Burtin, « Stéphanie Moraly et Romain David : de Franck à Greif en éblouissante osmose », La République du Centre,‎
  15. ↑ François Laurent, « CD Louis Aubert : Intégrale de l'oeuvre pour violon et piano », Diapason,‎
  16. ↑ Jacques Bonnaure, « CD Debussy : Mélodies. Musique de chambre. Pièces pour piano », Classica,‎
  17. ↑ Pierre Massé, « CD Koechlin : Sonate pour violon et Quintette », Classica,‎
  18. ↑ Nicolas Baron, « CD Greif : The Meeting of the Waters », Diapason,‎
  19. ↑ David Le Marrec, « Carnets sur Sol » (consulté le )
  20. ↑ Stéphanie Moraly, « Thèse de Doctorat » (consulté le )
  21. ↑ Stéphanie Moraly & Claudia Fritz, « Colloque : Le violon en France du XIXe siècle à nos jours » (consulté le )
  22. ↑ Louis Aubert, « Un musicien entre trois époques » (consulté le )
  23. ↑ CD Louis Aubert, « Oeuvre pour violon et piano » (consulté le )
  24. ↑ CD Debussy / Tôn-Thât Tiêt, « Mélodies, musique de chambre, piano » (consulté le )
  25. ↑ Koechlin : Sonate pour violon et Quintette. Timpani Records 1C1241, 2017.
  26. ↑ Syntonia, « Dvorak/Suk Piano Quintets » (consulté le )
  27. ↑ Outhere, « Les Salons de Musique » (consulté le )
  28. ↑ ABB Reportages, « Hommage à Olivier Greif » (consulté le )
  29. ↑ Label Triton, « The Meeting of the Waters » (consulté le )
  30. ↑ Schnapper, « Fernand Halphen » (consulté le )
  31. ↑ Stéphanie Moraly, « Thèse de Doctorat » (consulté le )
  32. ↑ Pascal Terrien, « Musique française » (consulté le )
  33. ↑ Pimentel & Pistone, « Corpus et typologies » (consulté le )
  34. ↑ Danièle Pistone, « 5es Rencontres de l'Observatoire musical français » (consulté le )
  35. ↑ Ad Parnassum, « A Journal of Eighteenth- and Nineteenth-Century Instrumental Music » (consulté le )
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