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Subalternité[modifier | modifier le code]

La notion de subalternité renvoie à une dynamique des rapports de domination centrée principalement sur la condition et le statut des plus faibles, que ce soit d'un point de vue politique, économique, social, culturel, etc.

Ces rapports de pouvoir entre les personnes ont toujours existé au fil de l'histoire. Cependant, ce n'est qu'à partir du début du XXe siècle que la notion de subalternité sera étudiée de manière approfondie du point de vue des sciences humaines.

Définition[modifier | modifier le code]

La définition de la subalternité est encore aujourd'hui sujette à de nombreux débats entre chercheurs. D'autant que cette notion abstraite varie bien souvent en fonction du point de vue de chaque personne. Cependant, plusieurs intellectuels sont parvenus à fournir plusieurs éléments auxquels se référer pour désigner les subalternes et la subalternité en général.

Ainsi, l'historien indien Ranajit Guha proposait de désigner les subalternes comme tout ce qui n'était pas l'"élite"[1]. Cependant, cette manière de voir les relations de domination de façon aussi linéaire ont donné lieu à de nombreuses critiques. En 2008, la philosophe française Elsa Dorlin publie son ouvrage Sexe, Genre et sexualité dans lequel elle donne une vision plus large de la subalternité en proposant une formule qui situe les subalternes dans une multitude de rapports de pouvoir dynamiques et complexes.[2] Cette formule montre également que les questions subalternes évoluent au fil du temps pour se concentrer sur de nouveaux thèmes d'actualité tels que le genre ou la sexualité au-delà des questions subalternes plus "classiques" centrées sur des aspects purement politiques ou socio-économiques.

Les pionniers en matière d'études subalternes[modifier | modifier le code]

Plusieurs auteurs se sont démarqués pour leurs recherches et leurs réflexions avant-gardistes sur certains groupes subalternes.

Le poète et dramaturge allemand Bertolt Brecht fut l'un des premiers à se soucier de l'absence des subalternes dans l'historiographie via un poème intitulé Thèbes aux sept portes dont les trois premiers vers commencent ainsi :

Qui a construit Thèbes aux sept portes ?

Dans les livres, on donne les noms des Rois.

Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ?

[...][3]

Cette problématique de l'absence des subalternes dans l'historiographie évoquée par Brecht sera reprise peu de temps après par le philosophe allemand Walter Benjamin dans ses Thèses sur le concept d'histoire. Dans une époque où l'histoire est étudiée principalement sur le champ du politique à travers les grands personnages historiques, Benjamin cherche à mettre en valeur la condition des vaincus et critique cette historiographie centrée sur les vainqueurs.[4]

La Seconde Guerre mondiale jouera un rôle clé dans le développement de la considération des opprimés et des vaincus. L'écrivain italien Antonio Gramsci est considéré comme un pionnier majeur en matière d'études subalternes notamment via ses Cahiers de prisons[5] qu'il a rédigé durant son incarcération sous le régime fasciste de Mussolini. En tant que membre éminent du parti communiste italien, il cherche a mettre en valeur l'action des classes sociales subalternes notamment les classes ouvrières. Cependant, sa pensée va plus loin. En effet, Gramsci constate que même ces classes subalternes disposent de leurs propres rapports de domination au sein de leurs propres groupes. Par conséquent la parole des plus faibles, même au sein des groupes subalternes, ne peut s'observer que de manière épisodique et fragmentaire car l'hégémonie exercée par les groupes dominants parvient toujours à réduire la parole à donner aux subalternes.

Au-delà de ces aspects politiques et sociaux, la question de la subalternité s'est aussi beaucoup centrée sur la question de la race. Un exemple pertinent sur cette question concerne la rédaction de Race et histoire par l'anthropologue Claude Lévi Strauss[6]. Dans cet ouvrage paru en 1952, Strauss cherche à déconstruire la théorie de Gobineau divisant l'humanité selon différentes races. L'objectif de cette ouvrage cherche également à mettre en avant les différentes cultures du monde sur un pied d'égalité par rapport à la culture occidentale.

Frantz Fanon étudie et dénonce les situations subalternes à travers le prisme du système colonial français, notamment en Algérie.

Cette question de la race sera abordée sous l'aspect colonial et de façon beaucoup plus militante par le psychiatre algérien Frantz Fanon entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la Guerre d'Algérie. Fanon critique principalement le système colonial français et le racisme ambiant qui en découle. La pensée de Fanon va évoluer au fil du temps. Tout d'abord, il critique l'influence néfaste du système colonial sur la psychologie des colonisés dans son ouvrage Peau noire masque blancs paru en 1952[7]. Ainsi, il constate que beaucoup de colonisés, surtout des métis, tentent de se "blanchir" en agissant de la même manière que les colonisateurs blancs envers les autres populations noires.

En 1961, durant la Guerre d'Algérie, la pensée de Fanon va se radicaliser en rédigeant Les damnés de la Terre[8] en 1961. Dans cette ouvrage, il voit en la violence armée le seul moyen permettant aux groupes dominés de regagner leur liberté face à l'influence européenne qu'il juge totalement corrompue. Cet appel à la violence ne s'adresse pas seulement aux colonisés mais à tous ceux qui se sentent dominés face à cette hégémonie européenne.

L'historiographie de la subalternité via les Subaltern Studies[modifier | modifier le code]

La volonté de créer une historiographie centrée subalterne nait dans les années 1980 en Inde autour d'universitaires indiens influencés par le marxisme sous l'appellation de "Subaltern Studies Group".[9]Ce mouvement initié par l’auteur indien Ranajit Guha, propose de se détacher d’une vision qui rejetait l’historiographie des groupes dominants en Inde encore très influencés par le monde occidental. Au sein de ces derniers, le paysan qui est à prendre au sens large, n’avait guère de droit à la parole et ne tenait aucun rang politique dans le monde. Ainsi, Ranajit Guha s’oppose au fait que le capitalisme doit nécessairement placer les bourgeois dans une position dominante, d’autant plus qu’il n’existe pas de classe bourgeoise comparable à ce qui existe en Europe[10].

Au début des années 1970, on considérait comme « subalternes » des esclaves, des membres de la classe ouvrière, des prisonniers ou encore des femmes. Néanmoins, ce terme s’élargit durant les années 1970 et 1980 aux groupes ethniques, aux peuples indigènes, aux enfants et aux personnes âgées, de même pour les gays et les lesbiennes[11],… Grâce aux Subaltern Studies, ces subalternes sont devenus des acteurs majeurs comme le prouve la place qu’occupent désormais les féministes dans notre monde[12], contrairement à avant où l’histoire des subalternes et des marginaux était écrite par des groupes qui dominaient ces minorités[13].

Via son ouvrage "Can the Subaltern Speak ?", Gayatri Spivak a permis de mettre en lumière les traditions et coutumes indiennes et la façon dont celles-ci ont été longtemps dénigrées par le système colonial anglais.

Cet intérêt pour les minorités s'est particulièrement affirmé grâce au succès de l'ouvrage Can the Subaltern Speak ? (Les subalternes peuvent-elles parler ?) rédigé en 1985 par Gayatri Chakravorty Spivak[14]. Bien qu'elle ne se revendique pas comme faisant partie des Subaltern Studies, la question de la subalternité soulevée par Spivak reste centrale. En effet, dans cet ouvrage, il est question de comprendre la manière dont les coutumes et les traditions indiennes ont été instrumentalisées par le système colonial anglais dans un objectif de domination.

Débats et critiques entre les études subalternes, postcoloniales et décoloniales[modifier | modifier le code]

Pourtant, les Subaltern Studies ont parfois été frappées par des dissensions internes notamment en matière de méthodologie. Ainsi,dans son livre Provincialiser l’Europe. La pensée postcoloniale et la différence historique, Dipesh Chakrabarty explique que le groupe des Subaltern Studies souhaite se détacher de la vision politique marxiste.

Edward Saïd est considéré comme une figure de proue des études postcoloniales notamment via son ouvrage L'Orientalisme dans lequel il cherche à déconstruire l'image de l'Orient du point de vue par l'Occident.

Des études subalternes ont également émergé les études postcoloniales[15]. Ces dernières rentrent plus ou moins en conflit avec les études subalternes, que ce soit du point de vue du contexte historique ou du point de vue de l’idéologie elle-même[16]. L’œuvre d’Edward Saïd intitulée L’Orientalisme, publiée en 1977, est souvent considérée comme l’œuvre fondatrice des Postcolonial Studies[17]. Ces dernières s’opposent à l’idée d’une dépendance des colonisés aux colons européens. Le postcolonialisme n’est en aucun cas considéré comme une fin, mais bien comme une continuation de l’histoire coloniale de la soumission du Sud envers le Nord[18]. De plus, certains auteurs tels que Frantz Fanon, Aimé Césaire ou encore Albert Memmi prennent particulièrement en compte les aspects psychologiques, épistémologiques et ontologiques, en plus des aspects politiques, économiques et juridiques[19].

La pensée décoloniale menée principalement par Anibal Quijano aspire à la déconstruction de l'héritage colonial occidental encore perceptible sur les régions du monde considérées comme "périphériques".

Quant aux études décoloniales, elles apparaissent au début des années 1990 en Amérique latine et découlent du groupe Modernité/Colonialité. Bien qu’elles ne se répandent que lentement, elles ont connu une véritable accélération une vingtaine d’années plus tard dans les milieux francophones. On retrouve comme acteurs du décolonialisme certains peuples anciens, des afro-américains, des métisses, mais aussi des descendants de colons[20]. La décolonialité serait en quelque sorte une seconde version de décolonisation. Elle ajoute à cette première version (qui reprend les volets politique et juridique) d’autres volets[21]. Ainsi, le groupe Modernité/Colonialité rassemble des intellectuels issus de disciplines différentes. Parmi les grands penseurs de ce mouvement, on peut citer Aníbal Quijano, Ramón Grosfoguel ou encore Walter Mignolo[22]. Sur ce groupe repose donc la pensée décoloniale. Cette dernière reconnait la continuité qu’il existe entre l’époque coloniale et l’époque postcoloniale mais implique la notion de « colonialité » qui se baserait sur des domaines autres que politique et juridique[23].

Les liens entre la subalternité et les sujets d'actualité[modifier | modifier le code]

Un des sujets actuels qui touche la subalternité est la critique du système démocratique. Ce sujet est notamment développé par l’historien et politologue camerounais Achille Mbembe dans l'ouvrage Politiques de l’inimitié[24]. Selon lui, il est impossible d’uniformiser le monde dans sa globalité. En effet, les discours et concepts sont propres à une région, à une province du monde[25]. De plus en plus, l’aire démographique et culturelle bascule du Nord vers le Sud. On le voit en partie grâce à deux facteurs directement en lien avec le capitalisme : la colonisation (apparue avec la découverte de l’Amérique en 1492) et la traite esclavagiste. Ainsi, des esclaves africains se retrouvent déportés en Amérique latine[26]. Ceci a provoqué le début d’une ère raciale. La population noire mais aussi les pauvres, vagabonds et délinquants se sont retrouvés marginaux et mis de côté[27]. La colonisation et la traite négrière sont donc devenus de véritables enjeux économiques et politiques. À partir de là s’est donc formé une séparation entre deux mondes : les puissances de l’Occident d’un côté et les zones périphériques de l’autre[28].

Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, un autre type de migration s’est développé lié à la religion[29]. Ainsi jusqu’au début du XXe siècle, diverses diasporas liées au facteur économique, au facteur écologique ou encore au facteur culturel ont émergé un peu partout dans le monde[30]. Actuellement, la distance géographique ne pose plus problème et toutes les destinations du monde possèdent leurs propres intérêts même si l’Europe et les États-Unis restent un point incontournable de la migration[31]. Avec tous ces facteurs, Achille Mbembe se demande si les modes d’exploitation des humains conduiront inévitablement à la destruction de la Terre. Cette dernière est d’autant plus ravagée par les technologies de plus en plus puissantes amenées par les guerres qui sévissent depuis la nuit des temps. L’auteur conclut ses propos en déclarant que tout cela fragilise le régime démocratique[32].

Toujours selon Achille Mbembe, la démocratie est en théorie un espace pacifique sans violence, dans lequel tous les citoyens ont des droits et ceux-ci sont sur un même pied d’égalité[33]. Néanmoins dans la réalité, la théorie est difficilement applicable. Malgré cela, la violence subsiste toujours et il s’avère que parfois, la démocratie tolère ce genre de comportements. Achille Mbembe cite d’ailleurs les États-Unis qui sont restés pendant longtemps une société à esclaves[34]. L’esclave, en raison de sa peau noire, est considérée comme une marchandise n’ayant aucun droit, ce qui rend fondamentalement la démocratie raciste[35]. L’auteur camerounais explique que la paix en Occident dépend des brutalités et des exactions commises dans les colonies et de l’approvisionnement en produits locaux[36].

Politologue et universitaire sénégalais éminent, Achille Mbembe est un spécialiste dans l'analyse des relations entre l'Occident et l'Afrique.

Un article du Monde, paru en janvier 2020, évoque un autre sujet d’actualité en lien avec la subalternité : l’écologie[37]. En effet, l’esclavage et l’histoire coloniale auraient des répercussions sur le climat. Pourtant, cette question apparait dès les années 1970 lorsque certains chercheurs afro-américains voyaient la décolonisation de l’Afrique comme la solution afin d’éviter la crise écologique. Une vingtaine d’années plus tard, certains pionniers des Decolonial Studies tels que Walter Mignolo, Ramon Grosfoguel, ou Arturo Escobar, voient à travers la dissolution de l’apartheid une issue au problème du réchauffement climatique[38].

La cause de ce dérèglement climatique ne serait pas due à l’homme en lui-même, mais bien par l’activité humaine et la création du capitalisme en Occident. Les pays du Sud en seraient les premières victimes de cette ère industrielle[39]. La solution selon les chercheurs des études décoloniales serait d’habiter le monde d’une autre manière, quitte à revenir à des pratiques plus anciennes[40]. Cela amène donc à confronter des pratiques locales et les différents progrès scientifiques et technologiques[41].


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Walter Hauser, « Subaltern Studies VI, Writings on South Asian History and Society. Edited by Ranajit Guha. Delhi: Oxford University Press, 1989. Rs. 200.00. », The Journal of Asian Studies, vol. 50, no 04,‎ , p. 968–969 (ISSN 0021-9118 et 1752-0401, DOI 10.1017/s002191180004417x, lire en ligne, consulté le )
  2. Elsa Dorlin, Sexe, genre et sexualités, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-055889-7, lire en ligne)
  3. Bertolt Brecht, Questions que pose un ouvrier qui lit, Traduction de Maurice Régnault, Gedichte, 1918-1956, Suhrkamp Verlag, Frankfurt-am-Main, 1960-1965, L’Arche, Paris, 1965-1968 ; rééd. des poèmes chez L’Arche en 1997
  4. Walter Benjamin, Thèses sur le concept d'histoire, Los Angeles, 1942.
  5. Antonio Gramsci, I quaderni dal carcere, tome 1-5, Turin, 1948-1951.
  6. Claude Lévi Strauss, "Race et Histoire", Paris, 1952.
  7. Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, J.-M. Tremblay, (ISBN 978-1-4123-7695-2, lire en ligne)
  8. Frantz Fanon, Les Damnés de la Terre, Paris, édition La Découverte, 2002.
  9. Hélène Frouard, Subalten studies, donner la parole aux invisibles, dans Références, n°335, 2021, p. 56-61.
  10. Isabelle Merle, Les Subaltern Studies. Retour sur les principes fondateurs d'un projet historiographique de l'Inde coloniale, dans Belin, n° 56, 2004, p. 131-147.
  11. Dipesh Chakrabarty, Provincialiser l'Europe. La pensée postcoloniale et la différence historique, Paris, 2000.
  12. Dipesh Chakrabarty, p. 163.
  13. Dipesh Chakrabarty, p. 167.
  14. Gayatri Chakravorty Spivak, Les subalternes peuvent-elles parler ?, trad. Vidal, J., nouv. éd., Paris, 2009.
  15. Benjamin Pillet, « Le Décolonialisme et ses déclinaisons », Possibles, vol. vol. 43, no n° 2,‎ , p. 14-28. (lire en ligne)
  16. Benjamin Pillet, p. 16.
  17. Benjamin Pillet, p. 17.
  18. Benjamin Pillet, p. 18.
  19. Benjamin Pillet, p. 17.
  20. Benjamin Pillet, p. 14.
  21. Benjamin Pillet, p. 14-15.
  22. Benjamin Pillet, p. 18.
  23. Benjamin Pillet, p. 19.
  24. Achille Mbembe, Politiques de l'inimitié, La Découverte, (ISBN 978-2-348-04082-5, lire en ligne)
  25. Achille Mbembe, p. 17.
  26. Achille Mbembe, p. 18.
  27. Achille Mbembe, p. 19.
  28. Achille Mbembe, p. 20.
  29. Achille Mbembe, p. 21.
  30. Achille Mbembe, p. 21-22.
  31. Achille Mbembe, p. 22.
  32. Achille Mbembe, p. 25.
  33. Achille Mbembe, p. 26-27.
  34. Achille Mbembe, p. 27.
  35. Achille Mbembe, p. 29.
  36. Achille Mbembe, p. 31.
  37. Séverine Kodjo-Grandvaux, « Aux origines coloniales de la crise écologique », Le Monde,‎ , p. 22-23. (lire en ligne Accès limité)
  38. Séverine Kodjo-Grandvaux, p. 22.
  39. Séverine Kodjo-Grandvaux, p. 22.
  40. Séverine Kodjo-Grandvaux, p. 23.
  41. Séverine Kodjo-Grandvaux, p. 23.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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- Bourguignon, C., entretien avec ramon grosfoguel, dans revue d’études décoloniales, n° 1, s. d.

- Bouvier, P., Aimé Césaire, Frantz Fanon : portraits de décolonisés, Paris, 2010.

- Chakrabarty, D., Provincialiser l’Europe. La pensée postcoloniale et la différence historique, Paris, 2000.

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- Fanon, F., Les damnés de la terre, Paris, 1961.

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- Mbembe, A., Politiques de l’inimitié, Paris, 2016.

- Memmi, A., Portrait du colonisé précédé du portrait du colonisateur, Corrêa, 1957.

- Merle, I., Les Subaltern Studies. Retour sur les principes fondateurs d’un projet historiographique de l’Inde coloniale, dans Genèses, vol. 3, n° 56, 2004, p. 131-147.

- Pillet, B., Le Décolonialisme et ses déclinaisons, dans Possibles, vol. 43, n° 2, 2019.

- Renault, M., Frantz Fanon : de l’anticolonialisme à la critique postcoloniale, Paris, 2011.

- Scott, J. C., La domination et les arts de la résistance : fragments du discours subalterne, Paris, 2008.

- Senghor, L. S., Négritude et humanisme, Paris, 1964.

- Spivak, G. C., Les subalternes peuvent-elles parler ?, trad. Vidal, J., nouv. éd., Paris, 2009.