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Edmond de Palézieux
Edmond de Palézieux posant dans son atelier d'Équihen devant Souvenir de régates
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Équihen-Plage
Nom de naissance
Edmond Henri Théodore de Palézieux dit Falconnet
Nationalité
Activités
artiste peintre
Autres activités
navigateur
Maître
Mouvement
Distinction
Médailles au Salon des artistes français, Légion d'honneur

Edmond de Palézieux, de son nom complet Edmond Henri Théodore de Palézieux dit Falconnet, né à Vevey le 20 juillet 1805 et mort à Équihen-Plage le 11 juin 1924, est un artiste peintre suisse. Son oeuvre est particulièrement reconnue pour présenter des grandes marines, de violentes tempêtes et des pêcheurs combattant les éléments.

Biographie[modifier | modifier le code]

Edmond de Palézieux[1] et ses deux frères cadets Charles et Gérard passent leur enfance dans la maison familiale de Vevey. Il souhaite faire carrière dans la marine, mais l'interdiction familiale le pousse à embrasser une autre vocation qui le fera voyager: la peinture.
Il devient l'élève de Barthélemy Menn, dont on retrouve certains traits caractéristiques dans les oeuvres d'Edmond de Palézieux. C'est aussi au contact du maître genevois qu'il prendra goût à la pratique du plein-air. Plus tard, il part à Paris pour suivre l'enseignement de Jean-Paul Laurens et de Fernand Cormon. Apres un bref passage à Düsseldorf, il revient au bord du Lac Léman, où il épouse Lily Olmsted, avec qui il aura une fille, nommée Renée Celia. La famille fait de fréquents séjours en Bretagne, en Normandie et dans le Midi de la France.
Ce séjour au bord du Léman en fait son premier motif, puisqu'on retrouve de nombreux paysages lémaniques de cette époque. Particulièrement, il réalise en 1882 Tempête sur le lac Léman[2], où il peint un lac démonté. Sur ces eaux dangereuses, on distinguent des hommes sur une frêle embracation de sauvetage, à la rescousse d'un voilier en perdition. Le talent d'Edmond de Palézieux pour représenter la force des éléments et le combat des hommes face à eux se résume dans cette oeuvre saisissante. On retrouvera plus tard dans son oeuvre des mers du nord déchainées et des pêcheurs aux prises avec les eaux froides et menaçantes.
Dans les années 1880, Edmond de Palézieux effectue de nombreux voyages à Paris, où il fréquentera certains de ses compatriotes peintres comme Eugène Burnand, Charles Giron, Paul Robert, Henri de Rodt, Evert van Muyden et Théophile Bischoff. À cette même période, il expose régulièrement au Salon des artistes français des toiles pour lesquelles il recevra d'élogieuses critiques. Particulièrement, en 1887, il présente Retour de marché où l'on voit un paisible pêcheur sur son embarcation normande[3], appréciant le calme du voyage. Cette oeuvre présente bien l'affection du peintre pour les gens de la mer et la navigation, ainsi que sa grande expertise quant à la représentation des embarcations.
En 1903, après s'être séparé de son épouse, il s'installe définitivement à Équihen-Plage, près de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Quelques années plus tard, en 1907, le peintre épouse Suzanne Lair, sans que cette union ne leur donne d'enfants. En 1910, Edmond de Palézieux est fait Chevalier de la Légion d'honneur.
La Première Guerre mondiale pousse le couple a effectuer plusieurs séjours loin des conflits, à Vevey d'abord, puis près du Lac d'Annecy et dans le sud de la France. De Collioure en particulier, mais aussi d'Antibes et de Saint-Jean-de-Luz, il ramenera des oeuvres de marines dont la palette est étonnament vive et rayonnante pour le peintre. On voit là l'attention qu'il porte à une représentation réaliste des éléments (l'eau et le ciel), avec toujours le même soin apporté à la reproduction des embarcations. Il retourne à Équihen en 1919 et y restera jusqu'à sa mort à l'âge de 74 ans. Enterré au cimetière du village, il fait désormais partie de l'histoire d'Équihen[4], tant il s'était attaché aux pêcheurs qu'il représentait et tant les habitants du village d'étaient pris d'affection pour ce peintre qui travaillait sur le motif par tous les temps et s'interessait de si près à leur travail.

On peut voir une certaine nostalgie de sa patrie natale dans les dernières années du peintre, alors même que les éléments se font plus violents dans ses marines. Ainsi, il peint en 1923 son Souvenir de régates où il se représente à bord d'un voilier de course lors d'une régate lémanique. Il ne nous reste aujourd'hui qu'une reproduction de l'oeuvre finale[5], mais une étude à l'échelle 1/1 est toujours conservée à La Tour-de-Peilz. Pleine de vigueur, cette toile présente toute la passion du peintre pour la navigation, tout comme une certaine trace de nostalgie pour ses années de régatier sur le Léman.

Edmond de Palézieux, Etude pour "Souvenir de régates" (lac Léman), 1923, huile sur toile. Collection privée.

Le navigateur[modifier | modifier le code]

Edmond de Palézieux se passionne pour l'eau et la navigation dès son adolescence: il barre une barque à voile à l'age de 12 ans dèjà. Bien que sa famille ait contredit sa vocation de marin, de Palézieux garde cet enthousiasme de navigateur et continue à barrer sur le Léman. En 1888, il commande un bateau au baron Jules de Catus, important architecte naval lémanique. Le "Pétrel" est un joli voilier avec cabine, dont le peintre possède également une maquette naviguante de belle facture. En 1890, deux ans plus tard, il commande le "Flirt", bateau de course avec lequel il participera à de nombreuses régates sur le lac[6].

Ce vif intérêt pour la navigation se retrouve dans l'oeuvre du peintre, où l'on peut voir un souci méticuleux des détails des embarcations, ainsi qu'une grande justesse dans la représentation des manoeuvres de navigation. Particulièrement, Voilier au large de St-Jean-de-Luze est un exemple parlant de sa grande compétence à représenter les subtilités des techniques de navigation: le rapport à l'eau et la prise au vent, signalés par le gonflement des voiles et le penchement du voilier, les détails du cordages, la position des navigateurs dans la manoeuvre, sont exacts. L'ensemble de la composition dégage un grand réalisme, tout comme un ressenti de la puissance de ce bateau qui fend la houle.

Edmond de Palézieux,Voilier au large de Saint-Jean-de-Luz, 1913, huile sur toile. Collection privée.

Expositions[modifier | modifier le code]

Edmond de Palézieux n'a pas organisé d'exposition personnelle de son vivant. Il a par contre très régulièrement présenté des oeuvres au Salon des artistes français à Paris, en y recevant de nombreux prix et récompenses. En 1905 notamment, il présente Après un naufrage[7] qui lui vaut le prix de l'atelier Cormon et une deuxième médaille, ce qui le met hors concours. Selon la critique, cette oeuvre est le clou de l'exposition[8].

  • avril 1913: Stadtcasino, Bâle
  • mai 1913: Musée Jenisch, Vevey
  • 15 octobre-15 novembre 1925: Musée Jenish, Vevey
  • janvier 1926: Musée Rath, Genève
  • mai 1926: Salle de la Grenette, Lausanne
  • octobre 1932: exposition retrospective au Musée Jenisch, Vevey
  • juin 1951: exposition retrospective à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance d'Edmond de Palézieux, Musée Jenisch, Vevey
  • juillet 1999: "Peintres d'Equihen-Plage d'Hier et d'Aujourd'hui", à la mairie d'Equihen-Plage. L'affiche de cette exposition représente Ho Hiss (1913) d'Edmond de Palézieux.

Edmond de Palézieux (1850-1924), peintre navigateur[modifier | modifier le code]

La prochaine exposition sur Edmond de Palézieux est prévue en 2014 au Musée du Léman à Nyon[9]. Le musée lui consacre son exposition temporaire, intitulée Edmond de Palézieux (1850-1924), peintre navigateur, en réunissant de nombreuses toiles[10] aux seins de 3 salles d'exposition qui mettent l'accent sur l'oeuvre du peintre et son lien avec la navigation. L'exposition s'articule en 3 parties:

  1. Les oeuvres lémaniques du peintre, dont Etude pour "Souvenir de régates" (lac Léman) et Tempête sur le lac Léman, mais aussi des images plus intimistes du Léman, où l'on voit le rapport d'affection qu'entretien le peintre avec "son" lac.
  2. Le peintre en tant que navigateur, avec notamment la maquette du "Pétrel" et Voilier au large de Saint-Jean-de-Luz
  3. Les grandes marines, principalement des tempêtes saisissantes et des grandes mouvements de bateaux en dangers. En particulier Perdus, où l'on voit un paquebot chavirer dans les flots déchainés. Du pont tombent des vaches, irrémédiablement perdues.
    Edmond de Palézieux, Perdus, 1909, huile sur toile. Vevey, Musée Jenisch.

Le Musée du Léman y présente également quelques maquettes de ses collections à côté de celle du "Pétrel". L'exposition fait ainsi répondre les détailes des représentations des embarcations dans les oeuvres d'Edmond de Palézieux aux bateaux eux-mêmes.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les éléments biographiques se retrouvent dans l'ouvrage consacré au peintre Edmond de Palézieux. Peintre de marines. 1850-1924, édité par l'Association des Amis du peintre Edmond de Palézieux en 2012.
  2. Actuellement en possession du Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne[1], l'oeuvre lui a été léguée par la Société des Beaux-Arts du Canton de Vaud.
  3. Selon l'expertise du Musée du Léman à Nyon.
  4. À propos des liens entre de Palézieux et le Nord de la France, lire Jacqueline Duroc, "Peintres des Iles de Bretagne - de lointains visiteurs...", in Les Cahiers de l'Iroise, n°162, 1994.
  5. On sait que le tableau a été vendu à un musée américain après sa réalisation, mais sa trace a été ensuite perdue.
  6. À propos des bateaux d'Edmond de Palézieux, lire l'article de Philippe Mayerat, in "Chasse-marée", mars 1999.
  7. Oeuvre aujourd'hui perdue, également partie aux États-Unis. Il nous en reste une photographie d'époque.
  8. Lire notamment le critique d'art Jean-Bernard, qui écrit dans le journal "National suisse" du 8 juin 1905 que "c'est là une page poignante peinte par un artiste de talent, qui sait observer."
  9. Année anniversaire du Musée du Léman (60 ans), 2014 permet à l'institution de mettre en valeur ses 6 expertises lémaniques. La section Beaux-Arts donne ainsi lieu à une exposition temporaire sur Edmond de Palézieux, depuis le 21 juin 2014. Les 5 autres journées du 60ème se consacrent à Auguste Piccard et sa famille, aux vapeurs du Léman, à la pêche lémanique, à François-Alphonse Forel et aux bateaux de plaisance.
  10. Notamment des prêts du Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne et du Musée Jenish, ainsi que de l'important fond d'oeuvres du peintre de la Fondation de Palézieux.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Exposition Edmond de Palézieux (cat. d'exposition au Musée Jenisch, du 3 juin au 1 juillet 1951), Vevey: Musée Jenisch, 1951.
  • Edmond de Palézieux (dir.), Dominique Radrizzani, Christophe Flubacher, Edmond de Palézieux.Peintre de marines. 1850-1924., Vevey: Association des Amis du peintre Edmond de Palézieux, 2012. Une réédition par le Musée du Léman (avec un article supplémentaire de Léonore Porchet) est attendue en juin 2014.
  • Jacqueline Duroc, "Peintres des Iles de Bretagne - de lointains visiteurs...", in Les Cahiers de l'Iroise, n°162, 1994.
  • Robert Pugh, "Edmond de Palézieux, l'homme et l'artiste: in memoriam, in Pages d'Art, Genève, décembre 1924, pp. 267-294.

Liens externes[modifier | modifier le code]