Utilisateur:Leonard Fibonacci/Saint Pudens

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Saint Pudens, icône (Russie).

Saint Pudens est un saint et martyr des premiers temps du mouvement créé par Jésus, qui s’appellera christianisme à partir du IIe siècle, tout au moins dans les branches de culture latine ou grecque du mouvement[1]. C'est un Romain de niveau sénatorial qui pourrait être lié aux sénateurs Romains Quintus Cornelius Pudens (en) ou Aulus Pudens, voire être lui-même un de ces deux sénateurs. Il aurait hébergé l'apôtre Pierre lors d'un de ses séjours à Rome.

Mais il n'est pas impossible qu'il y ait eu deux saint Pudens, ayant des liens familiaux et ayant habité successivement la même demeure. L'un marié avec une Claudia, qui après une vie dissolue aurait été converti par l'apôtre Pierre au mouvement qui s'appellera christianisme et chez qui Pierre aurait résidé. Avec sa femme Claudia ils pourraient être les parents de Linus, le premier évêque de Rome selon les Constitutions apostoliques (ou le deuxième évêque selon les Pères de l'Église pour qui Pierre est le premier évêque de la ville).

Ce Pudens pourrait être le père ou un membre de la famille d'un autre saint Pudens, mort dans la première partie du IIe siècle, père de Novatus et Timothée, et de deux filles, Praxède et Pudentiana, tous déclarés saints par l'église de la ville de Rome, avec lequel il est souvent confondu. Ce Pudens aurait été marié à une femme appelée Priscilla qui semble-t-il a été enterré dans le cimetière qui donnera naissance par la suite à la catacombe qui porte son nom.

Saint Pudens l'Ancien[modifier | modifier le code]

Le saint Pudens du Ier siècle est mentionné comme un adepte de « la Voie du Seigneur » résident à Rome dans la deuxième épître à Timothée (4:21). Selon la tradition, il a hébergé l'apôtre Pierre et a été baptisé par lui. Il aurait été martyrisé sous Néron (54-68).

Un de ses fils ou de ses proches Parents appelé lui aussi Pudens aurait eu deux fils, Novatus et Timothée, et deux filles, Praxède et Pudentiana, tous déclarés saints par l'église de la ville de Rome. Mais si la vie de Pudens est documentée, celle de ses filles est essentiellement déduite de l'existence de deux anciennes églises, Sainte-Praxède et Sainte Pudenziana à Rome. Tous sont mentionnés dans les Actes des saintes Pudentiana et Praxedis. Ce Pudens serait mort au IIe siècle.

Les actes du synode du pape Symmaque (499) montrent l'existence d'un titulus Pudentis — un édifice privé transformé en lieu de culte avec le pouvoir d'administrer les sacrements — qui était aussi connu comme ecclesia Pudentiana[2]. Certains critiques estiment que la connexion faite entre les deux Pudens est purement légendaire, affirmation que Giovanni Battista De Rossi a combattu à partir de ses constatations faites dans la Catacombe de Priscille[3].

Il est commémoré le 14 avril dans le calendrier de l'Église orthodoxe orientale et le 19 mai selon le Martyrologe dominicain.

Saint Pudens le Jeune[modifier | modifier le code]

Les Actes des saintes Pudentiana et Praxedis[modifier | modifier le code]

Le document de base pour tenter de retrouver des éléments historiques au sujet du Pudens mort au IIe siècle sont les très anciens « Actes des saintes Pudentiana et Praxedis », ou comme ce livre est parfois appelé « Les Actes de Pastor et Timothée »[4]. Ces « Actes » se composent d'une lettre d'un prêtre nommé Pastor à un autre prêtre nommé Timothée et la réponse de ce dernier. Ce même Pastor apparaît dans le « Liber Pontificalis » comme frère de l'évêque de Rome Pie Ier (mort en 155), mais l'épisode aurait lieu avant que celui-ci soit nommé évêque (140–142). Les lettres sont suivies d'un court récit annexé. La date de ces « Actes » est incertaine, et les lettres dans leur forme actuelle sont sans doute pseudépigraphique, mais elles incarnent, comme cela peut être prouvé par des monuments existants, une véritable tradition traitée dans ses détails avec les habituelles libertés inventives.

L'histoire racontée dans ces « Actes » est la suivante: un certain Pudens, dont la mère est nommée Priscilla, qui avant d'être chrétien avait montré beaucoup de zèle dans les plaisirs et les divertissements des étrangers de passage à Rome, a consacré sa maison comme une « église du Christ », après la mort de sa femme. Cette église dans la maison de Pudens dans le Vicus Patricius (it) a été érigée en paroisse romaine sous le nom de titulus Pastoris. Ce titulus faisant référence au dénommé Pastor qui a écrit la lettre étant le prêtre chargé de cette église.

Dans ce lieu, Pudens a passé le reste de ses jours avec ses deux filles Praxède et Pudentiana, qui comme des vierges chastes passaient leur vie dans la prière, le jeûne, et les actes de bienfaisance. Après sa mort, ses filles ont non seulement obtenu le consentement de Pie (évêque de 140-142 à 155) à la construction d'un baptistère attenant à l'église, mais l'évêque a dessiné le plan de sa main propre, et a souvent visité l'église et y a offert le sacrifice à Dieu. La lettre de Pastor indique qu'après la mort de Pudentiana, son corps a été placé par lui-même et Praxede — la sœur survivante — à côté de celui de son père dans le cimetière de Priscilla, sur la Via Salaria. Certains critiques estiment que cette affirmation est intentionnelle pour indiquer que la Priscilla qui a donné son nom au cimetière était la mère de Pudens.

Identification de saint "Pudens l'ancien" avec l'époux de Claudia Ruffina[modifier | modifier le code]

On ne sait s'il s'agit de l'héritage d'une tradition ancienne, mais l'hypothèse que Pudens et sa femme Claudia puisse être identifiés avec les Claudia et Pudens mentionnés par l'apôtre Paul de Tarse dans sa Deuxième épître à Timothée[5] (Nouveau Testament) a été faite depuis longtemps. Dans un article de la Britannia de 1586, William Camden proposait déjà cette identification, citant les travaux antérieurs de Jean Bale et Matthew Parker[6]. Un contemporain de Camden, l'historien du Vatican Caesar Baronius, est parvenu à la même conclusion dans ses Annales Ecclesiastici (en)[7], et il a été suivi par les historiens de l'époque tels que James Ussher[8] au XVIIe siècle et John Williams (en)[9] au XIXe siècle. Les Constitutions apostoliques rapportent que l'évêque Clément de Rome a été nommé par l'apôtre Pierre après que l'évêque « Linus, fils de Claudia » qui avait été ordonné par Paul soit mort[10],[11]. Cette partie des Constitutions apostoliques est datée du IIe siècle. D'autres textes chrétiens plus tardif disent que Linus était le fils de Claudia et qu'elle était la femme du sénateur Pudens chez qui a logé l'apôtre Pierre lorsqu'il se trouvait à Rome. L'hypothèse que les Pudens et Claudia de la tradition chrétienne puissent être les mêmes que Aulus Pudens et sa femme Claudia Rufina peut donc être soutenue. Ce serait ce saint Pudens qui aurait été un sénateur Romain qui aurait hébergé l'apôtre Pierre lors d'un de ses séjours à Rome. Sa demeure à Rome serait devenue une des premières églises domestiques de la ville et ce serait elle qui aurait donné naissance au titulus Pudentis qui était aussi connu comme ecclesia Pudentiana[12]. Un titulus atteste d'une église des premiers temps du christianisme à Rome. Il s'agissait d'un édifice privé transformé en lieu de culte avec le pouvoir d'administrer les sacrements. Les actes du synode du pape Symmaque (499) mentionne son existence comme très ancienne église.

Cependant, la coïncidence des noms est insuffisante pour faire une telle identification. En effet, le nom Claudia a été porté par chaque membre féminin de la gens Claudia, qui était une importante famille de l'aristocratie romaine[13], et le nom Pudens n'était pas un cognomen rare[14]. Pour certains critiques, en dehors de cette coïncidence et du rang sénatorial des deux Pudens, il n'y a aucune preuve d'un lien entre les Claudia et Pudens mentionnés par Martial et les Claudia et Pudens de la deuxième épître à Timothée. Ils soulignent l'existence d'un Titus Claudius Pudens, mari de Claudia Quintilla. Ce couple a perdu un fils en bas âge qui a été immortalisé sur une inscription trouvée sur la route entre Rome et Ostie (CIL VI.15,066). Mais il n'est pas tout à fait exact qu'il n'y ait que cette correspondance avec les noms Claudia et Pudens. Pour les tenants de cette identification, la coïncidence des noms ne concerne pas seulement Pudens et Claudia, mais aussi Linus. De plus, aussi bien Martial, que le Liber pontificalis, que les chroniques de l'Historia Brittonum, ainsi que les auteurs antiques qui ont écrit à ce sujet font un lien entre ces personnages et une branche royale précise des rois de Britannia, ce qui donne une force supplémentaire à l'inscription de Chichester. Il est généralement admis que Claudia Rufina des Épigrammes de Martial était la fille du roi Cogidubnus (CIL VII, 17), mentionné dans l'inscription sous son tria-nomina, Tiberius Claudius Cogidubnus et vraisemblablement lié avec un Pudens fils de Pudentini.

Dans son De Excidio et Conquestu Britanniae, l'une des sources majeures pour l'histoire antique de la Grande-Bretagne, Gildas le Sage (mort en 570) mentionne le Roi Lucius, qui serait le premier roi de Britannia à avoir été baptisé. Il en est de même de Nennius dans sa version de l'Historia Brittonum[15]. Bède le Vénérable reprend ces informations dans son Histoire ecclésiastique du peuple anglais (I, 22[16]) et cite abondamment le sermon de Gildas. Une source chrétienne aussi officielle que le Liber Pontificalis compilé à Rome donne aussi cette information. Au milieu du IIe siècle, Lucius aurait envoyé une délégation à Rome pour demander que des missionnaires chrétiens viennent en Britannia pour évangéliser son royaume. En Gallois, ce roi Lucius est plus connu sous le nom de Lleirwg, Llewer Mawr. Or Llewer Mawr est un descendant de Caractacus dont l'histoire est brièvement racontée par Dion Cassius[17]. Au moment de la conquête de la Britania par les Romains en 43, Caractacus a été envoyé en otage à Rome. Selon les sources en Gallois, il aurait été accompagné de son fils Cyllinus, et à Rome, tous deux se seraient convertis au "christianisme" de l'époque. Selon ces sources, qualifiées d'hagiographiques par leurs détracteurs, Cyllinus aurait été le premier évêque de Rome sous le nom de Linus, directement nommé par l'apôtre Simon-Pierre ou par Paul de Tarse, ce qui est compatible avec ce que disent les Constitutions apostoliques. S'il est un descendant de l'évêque de Rome appelé Linus, il est donc logique qu'il ait été chrétien et qu'il ait demandé que son pays soit évangélisé. Il aurait été élégamment tatoué avec du woard bleu. Ce qui était aussi le cas de Claudia Perugina, donnée comme « issue des Bretons bleus » par le poète Martial. Si Pudens et Claudia sont des grands amis de Martial, ses épigrammes parlent aussi d'un Linus avec lequel il a très peu d'affinité. Bien qu'il ne donne pas le nom de ses parents, rien ne s'oppose à ce que le Linus mentionné par Martial soit le fils de Claudia. Des sources totalement indépendantes en trois langues différentes, appartenant à des genres littéraires complètement différents (chroniques chrétiennes, constitutions apostoliques, vies de martyr, poésies de Martial, chroniques galloises, lettre de Paul, inscription épigraphique de Chichester) donnent donc des indications extraordinairement convergentes.

Arbre généalogique hypothétique[modifier | modifier le code]

  • En fait cet arbre est FAUX puisque Caradawg n'est pas Caratacos. De plus Eurgen qui est parfois identifiée à Claudia est certes une parente de Caradawg, mais n'est pas son épouse
 
 
 
 
 
 
Tiberius Claudius Cogidubnus
 
 
 
Bran *
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Saint Pudens *
(Aulus Pudens ?)
 
 
 
Claudia Rufina *
 
 
 
Cataratacus *
Caratacos
 
 
Arvirargus
 
 
 
Genvissa
fille de Claude
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cyllinus ou Linus*
évêque de Rome
 
 
 
Femme inconnue*
 
 
Méric
(Marius)
 
 
 
Femme inconnue
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Femme inconnue*
 
 
 
 
 
 
 
 
Coel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Llewer Mawr
(Lucius de Britannia)*
  • Les personnages marqués d'une étoile sont des adeptes de la "Voie du Seigneur" reconnaissant Jésus comme Messie ;
  • Cogidubnus, Bran Ap Llyr, Cataratacus, Méric et Coel sont des rois de Britannia ayant régné au Ier siècle. Llewer Mawr (Lucius) a régné au IIe siècle.
  • Selon le Liber pontificalis, Llewer Mawr aurait envoyé une lettre à Rome à l'époque de Éleuthère (évêque de Rome vers 175 - 189) pour demander d'envoyer une délégation en Bretagne pour demander qu'in le fit chrétien.
  • (Sans source identifiée) Bran Ap Llyr se serait marié avec une Anna d'Arimathaea qui serait la mère de Caratacos (??) Ce qui pourrait indiquer que Bran Ap Llyr était juif.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 139.
  2. (en) « Praxedes and Pudentia », Catholic Encyclopedia (consulté le ).
  3. Giovanni Battista De Rossi, Roma sott., 1, 176-7.
  4. Bollandistes, Acta SS. Maii, iv. 297–301.
  5. Nouveau Testament, Deuxième épître à Timothée, 4:21 ; Paul de Tarse salue « Eubulus, Pudens, Linus, Claudia, et tous les frères » (traduction Bible de Jérusalem).
  6. William Camden, Britannia, Chapter "Romans in Britaine" § 54.
  7. Caesar Baronius, Annales Ecclesiastici, Block VII, Sec 56, p 64; Blocks IV and V, pp 111-112; Blocks I & II, pp. 148,150; Block VI. p 228 {pagination based upon 1614 Edition of Annales Ecclesiastici.
  8. James Ussher, Britannicarum Ecclesiarum Antiquitates. Dublin, 1639; p. 10-12
  9. John Williams, Claudia and Pudens, 1848.
  10. Constitutions apostoliques, (en) livre VII, 46, 6.
  11. (en) William Smith, Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology Vol 1, p. 761-762.
  12. (en) « Praxedes and Pudentia », Catholic Encyclopedia (consulté le ).
  13. William Smith, Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology Vol 1, p. 761-762.
  14. William Smith, Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology Vol 3 p. 602.
  15. Voir The Irish Version of the Historia Britonum of Nennius, p. 63 ou The "Historia Brittonum" de Nennius, Mark the Anchorite, Bill Gunn, p. 13.
  16. « scelerum facta, quæ historicus eorum Gildus [sic] flebili sermone describit »), et il est également cité par lui dans cet ouvrage (cf. sur la bataille du Mont Badon : « nunc cives nunc hostes vincebant usque ad annum obsessionis Badonici montis... » [texte de Gildas, § 26] devenant chez Bède, Hist. Angl., I, 16 « ex eo tempore nunc cives nunc hostes vincebant usque ad annum obsessionis Badonici montis... »).
  17. Selon Dion Cassius (livre LX), « (Aulus) Plautius [...] vainquit d'abord Cataratacus, et puis Togodumnus, tous deux fils de Cynobellinus, car Cynobellinus lui-même était mort. Leur fuite lui procura la soumission d'une partie des Boduni qui obéissaient aux Catuellani (cf.) Dion Cassius, HISTOIRE ROMAINE, livre LX ».

Luzius von Chur et Timothée[modifier | modifier le code]

Luzius von Chur pourrait être Lucius de Britannia qui aurait terminé sa vie à Chur (Rhétie). La Vita Lucii indique qu'il aurait été baptisé en Grande-Bretagne par Timothée le frère de Novatus. Ce qui impliquerait qu'Éleuthère aurait envoyé un descendant (un petit-fils) de Claudia Rufina pour évangéliser la Bretagne. Ce qui serait parfaitement logique. Sur la fin de sa vie il aurait abandonné sa couronne pour devenir missionnaire ce qui expliquerait que sa tombe se sot trouvé par là.