Trèfle des prés

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Trifolium pratense

Trifolium pratense, le trèfle violet[2] ou trèfle des prés, est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Fabaceae, sous-famille des Faboideae, originaire d'Eurasie et d'Afrique du Nord.

Ce sont des plantes herbacées vivaces pouvant atteindre 80 cm de haut, largement cultivées comme plante fourragère dans les régions tempérées des différents continents.

Cette espèce botanique est à l'origine des nombreuses variétés fourragères de trèfle violet cultivé.

Noms vernaculaires[modifier | modifier le code]

  • Trèfle, trèfle commun, trèfle rouge, herbe à vache, trèfle pourpre, trèfle d'Espagne, trèfle rose, trèfle violet, trèfle des prés[3],[4].

Description[modifier | modifier le code]

Le trèfle des prés est une plante herbacée de 5 à 50 cm de haut, velue, dressée ou ascendante. Sa durée de vie est de 2 à 3 ans.

Feuilles[modifier | modifier le code]

Feuille
Diagramme floral

Les feuilles sont formées de trois folioles elliptiques à ovales, à marge entière, vertes avec en général un croissant blanchâtre caractéristique. Les feuilles supérieures sont opposées et subsessiles. Les stipules sont largement triangulaires, terminées en pointe.

Fleurs[modifier | modifier le code]

Les fleurs, rosées au sommet, blanchâtres à la base, sont disposées en grosses têtes globuleuses. Le calice est formé d'un tube velu à 10 nervures prolongé par 5 dents ciliées, dont une est plus longue que les autres. La floraison s'étend de mai à septembre et sur une période encore plus longue dans le sud de la France.

Fruits[modifier | modifier le code]

Le fruit est une petite gousse de 3 à 10 mm.

Distribution et habitat[modifier | modifier le code]

Connu et apprécié depuis l'antiquité, le trèfle violet cultivé est probablement originaire d'Espagne[2]. Il est commun dans différents pays d'Europe et dans toute la France métropolitaine en particulier. C'est une des principales espèces fourragères en Scandinavie, au Canada, mais il est également présent sur le pourtour du Bassin méditerranéen[5]. Il a été développé plus récemment de manière importante en Amérique et en Australie dans les zones tempérées humides. L'espèce se rencontre dans les bois clairs, les lisières, les cultures, les prés et les forêts. Elle résiste bien au froid et peut être cultivée en altitude.

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Synonymes[modifier | modifier le code]

Selon Catalogue of Life (12 août 2018)[6] :

  • Trifolium borysthenicum Gruner
  • Trifolium bracteatum Schousb.
  • Trifolium lenkoranicum (Grossh.)Roskov
  • Trifolium pratense var. lenkoranicum Grossh.
  • Trifolium ukrainicum Opperman

Liste des variétés[modifier | modifier le code]

Selon The Plant List (12 août 2018)[1] :

  • Trifolium pratense var. americanum Harz
  • Trifolium pratense var. maritimum Zabel
  • Trifolium pratense var. sativum Schreb.

Culture[modifier | modifier le code]

Il est généralement cultivé en association avec une graminée comme le ray-grass d'Italie ou le ray-grass hybride dans les prairies temporaires sur sols acides[7]. En Europe du Nord et au Canada on rencontre plutôt l'association avec la fléole des prés.

Il est possible de réaliser trois ou quatre coupes par an pour ensilage, enrubannage ou foin, bien qu'il soit difficile à sécher[8].

Variétés cultivées[modifier | modifier le code]

Les principaux caractères améliorés ont été la pérennité, notamment par la résistance à des maladies telles que la sclérotiniose (Sclerotinia trifoliorum), le rhizoctone violet (Rhizoctonia violacea), l'oïdium (Erysiphe trifolii), et le nématode des tiges (Ditylenchus dipsaci), le rendement, l'aptitude à l'association avec des graminées fourragères. La tétraploïdisation a joué un rôle important pour ces objectifs[2].

Près de 30 variétés sont inscrites au Catalogue officiel des espèces et variétés[9] créées par 12 entreprises de sélection et plus de 200 sont inscrites au Catalogue européen [10].

Quelques variétés anciennes et récentes cultivées en France :

  • diploïdes : Lucrum, Alpilles, Violetta RVP, etc. Diadem, Dimanche, Diper, Divin, Formica, Jonas, Karim, Mercury ...
  • tétraploïdes : Tetri, Temara, Tédi ... Amos, Atlantis, etc.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Plante fourragère[modifier | modifier le code]

Il peut être utilisé en pâture, en ensilage[2] et en foin, bien qu'il soit difficile à sécher[8]. Météorisant, il doit être pâturé avec précaution.

C'est un fourrage d'excellente qualité très apprécié et très digestible, très riche en protéines.

Sa valeur alimentaire comme fourrage vert 1er cycle, début floraison, en g/kg MS[11] : MAT : 166 ; UFL : 0,81 ; UFV : 0,74 ; PDIN : 106 ; PDIE : 86.

Engrais vert[modifier | modifier le code]

Le trèfle des près est aussi cultivé comme engrais vert pour enrichir les sols en azote[12].

Plante mellifère[modifier | modifier le code]

Comme la plupart des légumineuses prairiales, il est très mellifère et sa floraison dure.

Plante comestible[modifier | modifier le code]

Le trèfle est une plante comestible. Les feuilles, sans le pétiole un peu coriace, sont bonnes crues en salades ou cuites comme légume. Leur saveur est douce et agréable. Les inflorescences s'ajoutent aux salades ou aux desserts. Les enfants jouent parfois à sucer les fleurs afin de profiter du nectar que les fleurs libèrent au soleil. Séchées et pulvérisées, on mélangeait parfois ces fleurs à la farine pour faire du pain[13].

On peut en moudre les graines pour en faire de la farine ou les faire germer pour un apport supplémentaire en vitamines[14].

Plante médicinale[modifier | modifier le code]

Le trèfle des prés est aussi une plante médicinale[15] riche en phytoestrogènes (isoflavones), utilisée contre les symptômes liés à la ménopause (mais des études cliniques sont encore nécessaires).

Traditionnellement utilisée contre les diarrhées, la toux et les éruptions cutanées chroniques, l'infusion de trèfle des prés est dépurative et rafraîchissante pour les yeux fatigués[14]. Les inflorescences sont dépuratives, diurétiques et cholagogues. Les têtes florales peuvent être appliquées par voie externe pour apaiser des affections cutanées (brûlures, eczéma)[16]. Elles sont aussi parfois utilisées dans les médicaments contre les affections de la gorge car elles ont un effet apaisant.

Plante-emblème[modifier | modifier le code]

Le trèfle des près est la fleur officielle de l'État du Vermont, aux États-Unis[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 12 août 2018
  2. a b c et d Claire Doré et F. Varoquaux, Histoire et amélioration de 50 plantes cultivées, Paris, INRA, coll. « Savoir faire », , 812 p. (ISBN 2-7380-1215-9), « Le trèfle violet », p 729 - 736.
  3. J. Caputa, Les plantes fourragères, Lausanne, Payot, , 2e éd., 208 p., p. 33-36,.
  4. (en) « Trifolium pratense (TRFPR) », sur EPPO Global Database, Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP), (consulté le ).
  5. Jean Picard, « Le trèfle violet et ses variétés », Fourrages, vol. 64,‎ (lire en ligne)
  6. Catalogue of Life Checklist, consulté le 12 août 2018
  7. Préconisations agronomiques pour les mélanges de semences pour prairies en France AFPF 2014
  8. a et b « Comment exploiter le trèfle violet », sur GNIS (consulté le )
  9. Catalogue français des espèces et variétés
  10. [1] Plant variety database European commission
  11. « Zoom sur le trèfle violet », sur Herb'actif.org (consulté le )
  12. FAO
  13. François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 107.
  14. a et b S. G. Fleischhauer, J. Guthmann & R. Spiegelberger (trad. de l'allemand), Plantes sauvages comestibles : les 200 espèces courantes les plus importantes, les reconnaître, les récolter, les utiliser, Paris, Les Éditions Ulmer, , 248 p. (ISBN 978-2-84138-524-9)
  15. CREAPHARMA
  16. François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 108.
  17. (en) « Red Clover », sur Vermont History Explorer, Vermont Historical Society (consulté le ).


Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]