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Thilo Sarrazin

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Thilo Sarrazin
Thilo Sarrazin le 3 juillet 2009.
Fonction
Ministre des Finances de Berlin
-
Christiane Krajewski (en)
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (79 ans)
Gera (Gau Thüringen (en), Troisième Reich)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Gymnasium Petrinum Recklinghausen (d) (Abitur) (jusqu'en )
Université rhénane Frédéric-Guillaume de Bonn (doctorat en science politique (d)) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Hans Christian Sarrazin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Mechthild Sarrazin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Ursula Sarrazin (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Banque fédérale d'Allemagne (jusqu'à )
Deutsche Bahn (-)
Ministère fédéral des Finances (depuis )
Ministère fédéral du Travail (jusqu'en )
Hans Apel (-)
Ministère fédéral des Finances (-)
Fondation Friedrich-Ebert ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Site web
Distinction
Prix Sappho (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
L'Allemagne disparaît, Der neue Tugendterror (d), Europa braucht den Euro nicht: Wie uns politisches Wunschdenken in die Krise geführt hat (d), Feindliche Übernahme: Wie der Islam den Fortschritt behindert und die Gesellschaft bedroht (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Thilo Sarrazin (né le à Gera, Allemagne) est un homme politique (membre du SPD), économiste et banquier allemand. Il a été membre du directoire de la Deutsche Bundesbank depuis le , poste qu'il a quitté le à la suite de la polémique déclenchée par la parution d'un ouvrage critique sur l'immigration musulmane.

Son livre L'Allemagne disparaît[1] (Deutschland schafft sich ab, titre que l'on pourrait traduire littéralement par « L'Allemagne se supprime elle-même ») est le livre politique le plus vendu de la décennie en Allemagne[2].

Thilo Sarrazin est l'aîné des quatre enfants du médecin et écrivain Hans-Christian Sarrazin (1914-2013) et de la fille d'un grand propriétaire de Prusse-Occidentale. Il est né dans les derniers moments de la Seconde Guerre mondiale à Gera, alors que sa mère en tant que réfugiée des anciens territoires allemands de l'Est est venue temporairement chez des parents. Il grandit à Recklinghausen et passe son Abitur en 1965 à l'école Petrinum, une école de langues anciennes de la ville. Après son service militaire, il étudie de 1967 à 1971 l'économie à l'Université de Bonn, où il travaille ensuite comme assistant à l'Institut de politique industrielle et des transports, et en 1973 il obtient son doctorat auprès de Fritz Voigt à la Faculté de droit et de sciences politiques. Dans sa thèse, il aborde les problèmes théoriques de l'histoire économique du point de vue du rationalisme critique.

De à , Sarrazin est employé scientifique à la Fondation Friedrich-Ebert. A cette même époque, il rejoint le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD).

À partir de 1975, Sarrazin travaille dans la fonction publique fédérale jusqu'en 1978 en tant que consultant au sein du ministère des Finances (délégation 1977 au FMI à Washington, DC), puis à partir de 1981 en tant que chef d'unité au sein du ministère des Affaires sociales et du Travail, de … 1981 … à nouveau au ministère fédéral des Finances. Durant la période 1978-1982, il rédige des discours pour Hans Apel. A partir d', il est chef de bureau et proche collaborateur du ministre des Finances Hans Matthöfer et de son successeur Manfred Lahnstein.

Après le départ de la coalition sociale-libérale en Sarrazin reste au ministère fédéral des Finances, où il est temporairement responsable du transport ferroviaire et gère plusieurs rapports successifs, y compris, en 1989-1990, celui concernant l'unité intérieure des relations intra-allemandes, des rapports monétaires, économiques et sociaux avec le ministre allemand des Finances Theo Waigel et avec le futur président allemand Horst Köhler.

De 1990 à 1991, Sarrazin travaille pour la Treuhandanstalt. Jusqu'en 1997, il est secrétaire d'État au ministère des Finances de Rhénanie-Palatinat, puis président de la direction de la société fiduciaire TLG Immobilien. De 2000 à , il est membre de la Deutsche Bahn, de à , sénateur chargé des finances à Berlin et de à membre du directoire de la Deutsche Bundesbank.

À la suite de l'opération d'une tumeur bénigne sur les nerfs de l'oreille interne en , la moitié droite de son visage reste partiellement paralysée.

Sarrazin est marié avec l'enseignante d'école primaire à la retraite et auteur, Ursula Sarrazin, fille de l'ancien président de la Confédération Allemande des Syndicats (DGB), Ernst Breit, et a deux fils.

En , le magazine Cicero le place en cinquième position sur sa liste des intellectuels allemands les plus importants[3].

En 2015, bien que toujours membre du SPD, il participe à des meetings de l'AFD[4].

Son livre Deutschland schafft sich ab (L'Allemagne disparaît) est le scandale de la rentrée 2010 en Allemagne[5],[6]. La première édition du livre (25 000 exemplaires) est entièrement vendue le jour même de sa sortie.

Sarrazin décrit dans son livre les conséquences qui résulteraient pour l'Allemagne de la baisse de son taux de natalité, de l'augmentation de la part du revenu global perçue par des classes défavorisées et de l'immigration en provenance de pays à prédominance musulmane[7].

Selon Sarrazin, l'une des questions clés pour l'avenir de l'Allemagne tiendrait aux changements démographiques, à l'hétérogénéité croissante de la société, à la diminution de l'efficacité et à l'augmentation de la proportion d'enfants issus de milieux dits « éloignés de la culture » dans le système éducatif.

Le livre présente une analyse de l'immigration en Allemagne, en particulier de l'immigration provenant de pays de culture musulmane[7]. Il développe des questions d'intégrations économique et culturelle et examine la question de sociétés dites parallèles[7]. Il soutient que « le manque d'intégration est dû aux attitudes des immigrés musulmans »[7]. Significatif d'après lui de la volonté de s'intégrer à la société allemande serait le comportement marital. Selon Sarrazin, 60 % des mariages de ressortissants turcs en Allemagne ont été contractés avec un partenaire turc. Ce « partenaire à l'importation » proviendrait « toujours » de l'environnement régional du conjoint et, souvent, serait en relation étroite avec la famille dans laquelle il se marie. Cela conduirait à une éducation très faible de la nouvelle structure familiale, à un éloignement de la culture de la société d'accueil et à une reconduction des difficultés et des obstacles à l'intégration. Les migrants musulmans — en particulier ceux venant de Turquie et des pays arabes — seraient difficiles à intégrer, contrairement aux étrangers de l'UE, aux Vietnamiens ou aux rapatriés. Ils auraient un rendement scolaire inférieur, seraient souvent au chômage et recevraient davantage de prestations sociales que les autres[7].

Il conclut que la société allemande vieillit, devient plus hétérogène et moins efficace. Le nombre moyen d'enfants serait plus important dans les classes moins éduquées que dans les classes instruites. De cette manière augmenterait progressivement le nombre de personnes qui, en raison de leurs lacunes scolaires, présenteraient des difficultés à s'intégrer dans la vie active : « La baisse continue du potentiel quantitatif en intelligences scientifiques et techniques se poursuivra »[8].

Le , à la suite des propos jugés racistes par la majorité des médias et de la classe politique[9], le directoire de la Bundesbank demande au président fédéral d'Allemagne Christian Wulff de révoquer Sarrazin[10]. Ses propos ont été critiqués par la chancelière allemande Angela Merkel et par le président fédéral du parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) Sigmar Gabriel qui a aussi suggéré la démission de Sarrazin du parti[11].

Pour autant, des sondages montrent que près de la moitié des Allemands (y compris des membres du SPD) étaient d'accord avec les visions politiques de Sarrazin[12]. Ces mêmes sondages lui accordaient 18 % d'intentions de vote dans le cas où il aurait créé un parti[13]. Selon Matthias Matussek du magazine allemand Der Spiegel, « Le politiquement correct passe sous silence un débat important »[14]. Pour le journal The Economist, Sarrazin avec son ouvrage a ainsi donné « une voix aux peurs et aux ressentiments qui n'ont pas de débouchés politiques »[12].

En 2018, il prépare un nouveau livre intitulé Feindliche Übernahme - Wie der Islam den Fortschritt behindert und die Gesellschaft bedroht (Prise de contrôle hostile. Comment l'islam entrave le progrès et menace la société). Mais son éditeur Random House décide finalement début mai de ne pas le publier. La raison en serait les craintes de la direction de la maison d'édition que le nouveau livre renforce l'humeur critique vis-à-vis de l'islam en Allemagne. Le livre devrait être publié par l'éditeur Münchner Verlagsgruppe (de) (MVG)[15].

Publications

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Son livre : L'Allemagne disparaît.

(Liste non exhaustive des publications).

Auteur
Éditeur scientifique
  • [1974] (de) Th. Sarrazin, M. Tietzel (de) et F. Spreer, « Krise und Planung in marxistischer Sicht: Das Beispiel Habermas : [« Crise et planification dans une perspective marxiste : l'exemple d'Habermas »] », dans Hamburger Jahrbuch für Wirtschafts- und Gesellschaftspolitik, vol. 19, Tübingen, J.C.B. Mohr (P. Siebeck), , 342 p., in-8o (ISBN 3-1633-6111-0, présentation en ligne), p. 293–318.
  • [1975] (de) Georg Lührs (éditeur), Th. Sarrazin, Frithjof Spreer et al., Kritischer Rationalismus und Sozialdemokratie [« Rationalisme critique et social-démocratie »], vol. 2, Berlin, Bonn / Bad Godesberg, Verlag J.H.W. Dietz Nachf (de), 1975-1976, XVI-482, 389, 20 cm (ISBN 3-8012-1079-0 et 3-8012-1090-1, DNB 550197419, présentation en ligne).
  • [1976] (de) Th. Sarrazin (Éditeur), Investitionslenkung: „Spielwiese“ oder „vorausschauende Industriepolitik?“ [« Gestion des investissements : Cour de récréation ou politique industrielle prospective ? »], Bonn / Bad Godesberg, Verlag Neue Gesellschaft, , 261 p., 22 cm (ISBN 3-87831-216-4, DNB 760165181).
  • [1978] (de) Georg Lührs, Th. Sarrazin (Co-éditeur), Frithjof Spreer et al., Theorie und Politik aus kritisch-rationaler Sicht [« Théorie et politique dans une perspective critique-rationnelle »], Bonn, Verlag J.H.W. Dietz Nachf, , XXIV-225 p., 20 cm (ISBN 978-3-8012-1111-0, OCLC 473570045, DNB 780381769).
  • [1978] (de) Herbert Ehrenberg, von Alexander E. Lang (Éd. scientifique) et Th. Sarrazin (Éd. scientifique), Beiträge zur Sozialpolitik [« Contributions à la politique sociale »], Bonn, Verl. AZ Studio, , 305 p., 20 cm (BNF 34789105, DNB 790348888).
  • [2007] (de) Th. Sarrazin (Coll.), Guido Spars (de) (Coll.), Reiner Braun (de) (Coll.) et al., Instituts für Städtebau, Wohnungswirtschaft und Bausparwesen e.V [« Institut pour le développement urbain, l'épargne logement et la construction »] (préf. Stefan Jokl), Regionale bzw. kommunale Entwicklungen im Bereich der Wohnungs- und Städtebaupolitik [« Développements régionaux ou communaux dans le domaine de la politique du logement et du développement urbain »], vol. 69 (Kongress), Berlin, Domus Verl., , 110 p., 23 cm (ISBN 978-3-87169-543-8, OCLC 182777056, DNB 984276947, présentation en ligne).

Notes et références

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  1. Thilo Sarrazin, L'Allemagne disparaît, 2012.
  2. (de) « Sarrazin bricht Verkaufsrekord » [« Sarrazin bat un record de ventes »], sur Der Spiegel, . [(fr) version traduite] (consulté le ).
  3. (de) « Martin Walser ist der wichtigste Intellektuelle » [« Martin Walser est l'intellectuel le plus important »], sur Cicero (en), . [(fr) version traduite] (consulté le ).
  4. Dominique Vidal, « Droite allemande, du nouveau », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  5. Caroline Bruneau, « Un dirigeant de la Bundesbank crée le scandale en Allemagne », sur Le Figaro, (consulté le ).
  6. « Un responsable de la Bundesbank fait scandale », sur Le Monde, (consulté le ).
  7. a b c d et e (de) Markus Wehner (de), « Was schreibt Sarrazin? Eine Handreichung in Thesen » [« Qu'écrit Sarrazin ? Un document dans les thèses »], sur Frankfurter Allgemeine Zeitung, . [(fr) version traduite] (consulté le ).
  8. (de) Thilo Sarrazin, Deutschland schafft sich ab, 2010, p. 53.
  9. Pascal Thibaut, « Les thèses racistes de Thilo Sarrazin divisent l'Allemagne », sur Radio France internationale, (consulté le ).
  10. Frédéric Lemaître (de), « La Bundesbank exige que l'un de ses dirigeants, accusé de racisme, parte », sur Le Monde, (consulté le ).
  11. (de) « Merkel wirft Sarrazin Verdummung vor » [« Merkel accuse Sarrazin d'abrutissement »], sur Süddeutsche Zeitung, . [(fr) version traduite] (consulté le ).
  12. a et b (en) « Sarrazin vs the Saracens » [« Sarrazin contre les Sarrasins »], sur The Economist, . [(fr) version traduite] (consulté le ).
  13. (de) « Umfrage: 18 Prozent der Deutschen würden Sarrazin wählen » [« Sondage d'opinion : 18 pour cent des Allemands voteraient pour Sarrazin »], sur Berliner Morgenpost, . [(fr) version traduite] (consulté le ).
  14. (de) Matthias Matussek, « Sarrazin's Truths: Political Correctness Is Silencing an Important Debate » [« Les vérités de Sarrazin : Le politiquement correct fait taire un débat important »], sur Der Spiegel, . [(fr) version traduite] (consulté le ).
  15. (de) « Abgelehnt von Random House: Neuer Verlag hat sich Sarrazin-Buch „geschnappt“ » [« Rejeté par Random House : Un nouvel éditeur a arraché le livre de Sarrazin »], sur faz.net, . [(fr) version traduite] (consulté le ).

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Liens externes

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