San-Gavino-di-Carbini
San-Gavino-di-Carbini | |
![]() Le dolmen. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Corse-du-Sud |
Arrondissement | Sartène |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Alta Rocca |
Maire Mandat |
Bernard Jean-Marie Balesi 2020-2026 |
Code postal | 20170 |
Code commune | 2A300 |
Démographie | |
Population municipale |
1 097 hab. (2018 ![]() |
Densité | 23 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 41° 43′ 21″ nord, 9° 08′ 54″ est |
Altitude | Min. 36 m Max. 1 227 m |
Superficie | 47,88 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Porto-Vecchio (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Bavella |
Localisation | |
modifier ![]() |
San-Gavino-di-Carbini est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. Le village appartient à la piève de Carbini, en Alta Rocca.
Géographie[modifier | modifier le code]
La commune de San Gavinu di Carbini a gardé la structure traditionnelle imposée par la transhumance. Un village de montagne et des zones de plaine (la "plage") permettant la transhumance. On traversera donc la commune dans la montagne en allant de Levie à Zonza, mais aussi en remontant de Porto-Vecchio à Solenzara en bord de mer. La commune de San Gavinu di Carbini offre donc une variété exceptionnelle de climat, de paysages, de faune et de flore corse, d'habitat et d'activités. Le village désigne le cœur historique situé en montagne non loin des aiguilles de Bavella. Il se trouve non loin de l'autre important village de la commune, Gualdariccio.
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Selon la terminologie définie par l'Insee et le zonage publié en 2020, San-Gavino-di-Carbini est une commune rurale, car elle n'appartient à aucune unité urbaine[Note 1],[1],[2].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Porto-Vecchio, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[3],[4].
Histoire[modifier | modifier le code]
San Gavinu est impliquée dans des affrontements au XIVe siècle lors du mouvement des Giovannali dont foyer était situé à Carbini[5]. Des luttes se déroulent aussi lors de la conquête de l'île à la fin du XVIIIe siècle par la France.
XIXe siècle[modifier | modifier le code]
Le village est le théâtre de rivalités politiques et claniques, qui conduiront à des meurtres et une longue vendetta auxquels il est mis fin par des traités de paix[6],[7]. L'exode rural massif de la dernière décennie du siècle envoie les San Gavinais dans le monde entier, et plus particulièrement dans les colonies d'Asie (Indochine) et d'Afrique (Maroc, Algérie, Tunisie...).
Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
Plus de 10 000 Corses sont morts durant la Première Guerre mondiale, dont 30 originaires de San-Gavino-di-Carbini[8].
Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
San-Gavino-di-Carbini fut situé dans un foyer de résistance[9].
Des unités allemandes de retour du front russe sont stationnées à San Gavino di Carbini, elles seront versées dans la formation de la 16e Panzergrenadier Division SS Reichsführer-SS en qui combattra les forces de libération franco - italiennes en Corse, puis fera plus de 2 000 victimes dans des massacres de civils en Italie en 1944.
Une zone de parachutage appelée "Jaguar" est constituée par l'hippodrome de Cinicia entre Levie et San Gavino di Carbini. Les largages (armes et munitions) sont effectués par les bombardiers Halifax du Special Duties 264 Squadron de la Royal Air Force basés à Blida (Algérie)[10]. Les vols sont annoncés par message personnel de la BBC : " Que Jean retourne au village, nous irons le voir ce soir. Grand Père dit, mieux vaut tard que jamais."[11].
Le eut lieu une intervention des soldats italiens à la recherche de Paulin Colonna d'Istria. Des exactions et des violences furent commises.
Les 10 et , les partisans attaquent un convoi allemand . Placide Gavion Pietri est abattu le à l'entrée nord du village[12],[13].
Le musée de la Résistance en Alta Rocca, situé à Zonza, retrace cette période.
Événements récents[modifier | modifier le code]
Le Jean-Toussaint Giorgi, entrepreneur de la région, est tué par balles à San Gavino di Carbini[14].
Le Charles Pieri dit "le vieux" ex-dirigeant nationaliste du FLNC, recherché pour non-respect du contrôle judiciaire en libération conditionnelle, est arrêté au domicile d'une amie à San Gavino di Carbini où il séjournait[15].
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
San-Gavino-di-Carbini fait partie du regroupement économique de la communauté de communes de l'Alta Rocca qui comprend quatorze communes : Altagène, Carbini, Cargiaca, Levie, Loreto di Tallano, Mela, Olmiccia, Quenza, Sainte Lucie de Tallano, San Gavino di Carbini, Serra di Scopamène, Sorbollano, Zonza, Zoza.
La commune est située au sein du parc naturel régional de Corse[16].
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].
En 2018, la commune comptait 1 097 habitants[Note 3], en augmentation de 1,67 % par rapport à 2013 (Corse-du-Sud : +5,78 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Fontaine et fours du haut du village
- Dolmen sur la route de Paccionitoli (qui n'est pas un monument mégalithique, mais un chaos naturel).
- Église romane avec un clocher séparé, plus récent. Au début du XXe siècle, le clocher était en fait un arbre, un ormeau, qui portait les cloches.
Le bâtiment a été restauré en 2013.
- sites préhistoriques : Castellu d'Araghju (Araggio), dans la plaine près de Porto-Vecchio. Castellu de Sadise, sur le plateau ouest au-dessus de San-Gavino.
- Cascade de Piscia di Gallo, sur la route Zonza à Porto-Vecchio, quelques kilomètres avant le barrage de l'Ospedale.
- Barrage du Rizzanese, au nord ouest en direction du village de Zoza.
Activités et services[modifier | modifier le code]
San-Gavino-di-Carbini dispose, au "village", d'un bureau de Poste, avec distributeur de billets, près de la mairie.
La supérette située à proximité est ouverte toute l'année.
Le camping municipal d'Orra est situé à moins d'un kilomètre du centre. Le village comprend deux restaurants ouverts à l'année, La Piazetta et Un Antru Versu qui propose aussi des chambres d'hôtes.
Le village comporte un garage de réparation automobile et plusieurs exploitations agricoles.
Les sentiers du pays de l'Alta Rocca mènent de San Gavino di Carbini vers Quenza, Carbini, Zonza, Carabona, Levie et la forêt de l'Ospedale.
En juillet et août, sont organisés le grand bal, une course cycliste, le cinéma de plein air.
Le Teatru d'Orra, théâtre en plein air au cœur d'une pinède, inauguré en , reçoit le festival "Arte e Musica" in Alta Rocca[21]
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Jean Nicoli, instituteur, est né le à San Gavino di Carbini. Dès l'armistice, il participe à la formation des premiers groupes de résistants à San-Gavino-di-Carbini et Casalabriva. Il adhère au Parti Communiste Français clandestin le . C'est un des dirigeants du Front National. Héros de la Résistance en Corse, il est sauvagement exécuté par les fascistes de l'OVRA (organisation de vigilance et de répression de l'antifascisme), police politique italienne, à Bastia le . Un monument lui est dédié à l'entrée sud de San-Gavino, à gauche, environ 250 mètres après le cimetière[22].
- Don Jacques Martinetti et Marcel Nicolaï, résistants, mitraillés par les Allemands à l'entrée sud de San-Gavino-di-Carbini : l'endroit de leur exécution est marqué d'une croix en bordure de route à droite à l'entrée sud du village, en face du cimetière communal.
- François-Marie Pietri, militaire de carrière. Né le à San-Gavino-di-Carbini, il est l'un des initiateurs de la résistance gaulliste en Corse. Il appelle à former une "légion corse" le . Un maquis est organisé dans le secteur de San-Gavino-di-Carbini. Le , date du soulèvement des patriotes corses, il participe à des engagements dans le sartenais, comme le à l'Ospedale. Lieutenant-colonel des FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) à la Libération, Croix de guerre, grand officier de la Légion d'honneur, il meurt le . Une stèle apposée sur sa demeure à la sortie nord du village rappelle l'action de cette personnalité[23].
- Jacques Pietri ( - ), chirurgien. Né en Algérie Française de parents originaires de Corse, il travaille toute sa vie sur le continent, mais sa réputation fait vite le tour de l'île. Profondément attaché à ses racines il contribue au développement de l'Alta-Rocca, notamment à la restauration de sites historiques.
- Jean-Camille Pietri (- ), Inspecteur de l'Éducation Nationale, Officier des Palmes Académiques. Il est le Fondateur de la maison de la Poésie d'Avignon et a côtoyé de grands poètes (Edmond Humeau, Serge Brindeau) avec lesquels il a partagé l'amour de son île et de son village. Poète, peintre, il a laissé plusieurs œuvres qui témoignent de ce profond attachement à ses racines.
- Michel Landi, affichiste de cinéma de renommée mondiale né en 1932, originaire de San Gavino di Carbini, a réalisé plus de 1000 affiches de films comme "il était une fois dans l'Ouest", "jamais plus jamais"[24]...
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Une commune rurale est une commune n'appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le 4 décembre 2020)
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le 4 décembre 2020)
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le 4 décembre 2020)
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le 4 décembre 2020)
- http://www.roman-historique.fr/2011/10/les-chemins-de-granit-i-ghjuvannali/
- La Liberté de Genève du 24 octobre 1879
- Le Journal de la Corse du 18 septembre 1883
- Memorialgenweb.org - San -Gavino-di-Carbini : Livre des Morts 1914-1918
- La Seconde Guerre mondiale en Corse ribellu
- http://odh.trevizo.org/raf624.html
- (en) « Home - 624 Squadron », sur 624 Squadron (consulté le 7 août 2020).
- http://www.curagiu.com/levie.htm Honneur aux patriotes de Levie en Corse
- « InMemoriam2 », sur Scribd (consulté le 7 août 2020).
- Corse-matin du 9 septembre 2010
- Corse-Matin du 20 juin 2011
- http://parc-corse.org/
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- http://www.teatrudorra.com/
- Jean Nicoli, je meurs pour la Corse
- Source "La Résistance en Corse" AERI 2005
- http://corsu61.over-blog.com/categorie-12088509.html
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- San-Gavino-di-Carbini sur le site de l'Insee