Rodrigo Díaz de Vivar

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Rodrigo Díaz de Vivar
Rodrigo Díaz de Vivar
Tombe de Rodrigo Díaz de Vivar,
cathédrale Sainte-Marie de Burgos.

Surnom El Cid Campeador
Naissance vers 1043
Vivar del Cid, province de Burgos
Décès
Valence
Allégeance Royaume de Castille
Conflits Reconquista
Autres fonctions Seigneur de Valence (1094-1099)
Signature de Rodrigo Díaz de Vivar

Rodrigo, ou Ruy[1], Díaz de Vivar (parfois écrit ‹ Bivar ›[2]), né vers à Vivar[1] (‹ Bivar ›[2]), près de Burgos, et mort le à Valence — dit El Cid Campeador ou simplement El Cid (Le Cid en français) — est un chevalier mercenaire chrétien, héros de la Reconquista.

Capitaine de Sanche II le Fort, le premier roi de Castille, Rodrigo (Rodrigue) s'illustre au combat et acquiert le nom de Campeador (« vainqueur de batailles » en espagnol). À la mort de Sanche II, en , il passe au service d'Alphonse VI le Brave, roi de León. En , celui-ci lui donne pour épouse une parente, doña Jimena (Chimène). En , banni de Castille par le roi qui craint son ambition, il est contraint à l'exil. Il se met alors au service de Yusuf al-Mutaman, l'émir houdide de Saragosse. Les musulmans, auprès desquels il combat désormais, lui donnent le titre de Sid (« seigneur » en arabe dialectal). En , il s'empare de Valence où il règne jusqu'à sa mort[3].

Biographie

Juan Cristóbal González, Monument au Cid Campeador (1955), Burgos, Plaza Mio Cid.

Naissance et généalogie

Selon la tradition, Rodrigo Díaz de Vivar est né à Vivar (aujourd'hui Vivar del Cid), petit village à 7 km de Burgos. Il est le fils de Diego Láinez — connu pour avoir conquis les châteaux d'Ubierna, d'Urbel et de La Piedra en Navarre —, et de Teresa Rodriguez, fille de Rodrigo Álvarez et de Teresa Nuñez[4].[source insuffisante]

Jeunesse : au service de Sanche II de Castille, puis d'Alphonse VI

Il a 15 ans lorsque son père meurt. Il est alors élevé à la cour du roi Ferdinand Ier, auprès de son fils héritier, le futur Sanche II de Castille. Il devient son ami[5][source insuffisante] et le sert lorsqu'il accède au trône (1065). Après l'assassinat de Sanche II (1072) à l'instigation de son frère et ennemi Alphonse VI, Rodrigo passe au service du nouveau roi. Celui-ci le charge de recouvrer pour lui les parias, tributs dus par le roi maure de Séville. En récompense, Alphonse VI lui donne en mariage sa nièce, Jimena Díaz (Chimène), fille du comte d'Oviedo[réf. nécessaire].

Le premier exil : au service de la Taïfa de Sarragosse

Pour avoir enfreint la paix du roi, en l'accusant plus ou moins directement d'avoir participé à l'assassinat de son propre frère, il est exilé en 1081, et parcourt l'est de la péninsule, offrant ses services aux princes, tant chrétiens que musulmans[réf. nécessaire]. De cette époque date son surnom de Cid (de l'arabe سيد (Sayyid), seigneur)[6] ; son autre surnom, Campeador (le « Champion »), vient du latin campidoctor, instructeur « maître d'armes ») et lui est donné dès 1066 après sa victoire en combat singulier contre Jimeno Garcés[réf. nécessaire], lieutenant du roi de Navarre Sanche IV, réputé invincible. Certains[Qui ?] pensent que « Cid » est une hispanisation de l'arabe qâ'id (caïd), grade équivalent à celui de général dans les armées mauresques.

Rodrigo Díaz de Vivar sert alors le roi taïfa de Saragosse.[réf. nécessaire]

Réconciliation avec le roi

En 1087, Rodrigo Díaz de Vivar reprend du service auprès du roi Alphonse VI et conquiert Valence, mal contrôlée par le roi chrétien depuis 1086. Il garde alors cette cité pour lui et lève le tribut sur les villes voisines.[réf. nécessaire]

Second exil : intervention a Levante

En 1092, excédé, Alphonse VI s'allie avec le roi d'Aragon et le comte Raimond-Bérenger II de Barcelone contre lui, mais l'attaque navale échoue contre Tortosa. Le Cid retourne pourtant à Saragosse.[réf. nécessaire]

La conquête de Valence

Cette même année de 1092, les Almoravides, menés par Youssef Ibn Tachfin, lancent une offensive contre Valence et sa région. Le Cid revient en 1093 et reprend la ville. Les Almoravides attendent mais reviennent aussitôt leurs forces reconstituées. Le Cid fait inonder l'Horta pour éloigner les troupes en campagne, et reprend le siège de Valence, qui tombe en juin 1094. Il se proclame alors roi de Valence et continue de mener une politique opportuniste, se souciant peu des accords passés avec Alphonse VI ou le comte Bérenger de Barcelone[réf. nécessaire].

La mort du Cid

Le Cid gouverne la ville de Valence jusqu'à sa mort le . Sa veuve Chimène tiendra Valence contre Youssef ben Tachfine, de retour, jusqu'en 1102 avec ses maigres forces, sans véritablement être aidée par le roi de Castille ou par le comte de Barcelone. En évacuant la ville avec sa petite armée, elle emporte les restes du Cid. Pour ne pas décourager les soldats, dit-on, Chimène le fit tenir sur son cheval, Babieca, en lui plaçant son épée Tizona dans la main, de façon que les soldats le croient encore en vie. Il s'agit bien sûr d'une légende : le Cid était alors mort depuis trois ans et on imagine difficilement le réalisme de la mise en scène compte tenu du climat de la province de Valence.[réf. nécessaire]

La légende du Cid

Réputé invaincu, le Cid devint rapidement une figure légendaire. Son tombeau, ainsi que celui de son épouse Chimène, est visible dans la cathédrale Santa María de Burgos. Une partie de leurs restes (une côte et une omoplate), prélevés à la suite du pillage de leur sépulture par les troupes de Napoléon Bonaparte en 1809, sont conservés dans le reliquaire de Vivant Denon, conservé au musée Bertrand de Châteauroux[7].

Son épée Tizona est conservée au musée de l'Armée (Museo del Ejército) de Madrid.

Par sa fille Cristina, le Cid est le grand-père du roi García V de Navarre dit le Restaurateur (règne 1134-1150) et l'ancêtre des rois de Navarre qui ont succédé à celui-ci.

De fait, le Cid et Chimène sont les ascendants par les femmes de tous les rois de France et de Navarre qui n'ont pas régné de jure uxoris[Note 1], les plus notables étant Henri IV et ses descendants.

Le Cid dans les arts

Le Cid est le personnage central de plusieurs œuvres littéraires, musicales ou cinématographiques.

Littérature

Bande dessinée

Musique

Cinéma et télévision

Jeu vidéo

Notes et références

Notes

  1. Ce qui exclut les rois de Navarre Philippe Ier et Antoine.
  2. « La Tête du Comte », sur Wikisource (consulté le ).
  3. « L'Accident de Don Iñigo », sur Wikisource (consulté le ).
  4. « La Ximena », sur Wikisource (consulté le ).

Références

  1. a et b Russell.
  2. a et b Aubrun.
  3. Encyclopédie Larousse en ligne.
  4. Site Medieval Land.
  5. Voir sur web.jet.es/vliz.
  6. Pierre Guichard, L'Espagne et la Sicile musulmanes aux XIe et XIIe siècles, Presses Universitaires Lyon, , p. 133.
  7. Site de la bibliothèque municipale de Lyon.
  8. Les lions d'Al-Rassan, J'ai Lu, (ISBN 2290325198).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes