Robert Maxwell

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Robert Maxwell
Robert Maxwell en 1989.
Fonctions
Suppléant de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
Royaume-Uni
-
Membre du 44e Parlement du Royaume-Uni
44e Parlement du Royaume-Uni (d)
Buckingham
-
Membre du 43e Parlement du Royaume-Uni
43e Parlement du Royaume-Uni (d)
Buckingham
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
TénérifeVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Jan Ludvik Hyman Binyamin HochVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Allégeance
Activités
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Elisabeth Maxwell (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Michael Maxwell (d)
Philip Maxwell (d)
Anne Maxwell (d)
Isabel Maxwell (en)
Christine Maxwell (en)
Karine Maxwell (d)
Ian Maxwell (en)
Kevin Maxwell (en)
Ghislaine MaxwellVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Arme
Grade militaire
Conflit
Distinctions

Ian Robert Maxwell, né le 10 juin 1923 et mort le , est un magnat de presse et homme politique britannique.

Biographie

Origines et carrière militaire

À sa naissance dans le petit village de Slatinské Doly (alors en Tchécoslovaquie, aujourd'hui en Ukraine), Robert Maxwell a pour nom Benjamin Hoch. Il est élevé au sein d'une famille juive pauvre. Lors de l'occupation de la région par le Troisième Reich, il parvient à s'échapper. Sa famille est, en revanche, exterminée dans le cadre de la Shoah. Réfugié au Royaume-Uni en 1940, il s'engage dans la British Army. Intelligent et doué pour les langues, il réussit à monter rapidement les échelons. En obtenant la citoyenneté britannique, il change de nom pour s'appeler Robert Maxwell.

Carrière professionnelle et politique

Officier dans les forces d'occupation de Berlin à la fin de la guerre, il met à profit ses relations pour créer diverses entreprises de négoce. Il propose de publier dans le monde les revues scientifiques de l'éditeur spécialisé allemand Springer Verlag, à une époque où il est interdit à cet éditeur de le faire en son nom propre. Profitant du succès de cette opération, il rachète en 1951 le petit éditeur Pergamon. Opérant au niveau international dans la vente d'encyclopédies et de revues scientifiques, Maxwell parvient rapidement à faire fortune et à faire de la Pergamon Press un éditeur de poids.

Il se tourne vers la politique dans les années 1960, et devient un bruyant député travailliste à la Chambre des communes britannique, de 1964 à 1970. Il n'est pas réélu, impopulaire dans son propre groupe parlementaire, du fait de ses manières brusques et arrogantes.

En tant qu'éditeur, il perd son premier affrontement contre l'Australien Rupert Murdoch en ne parvenant pas à racheter l'hebdomadaire d'actualité News of the World. Son tempérament vif et son style de management très particulier cachent une gestion opaque de ses sociétés. En 1969, le rapport d'un organisme de contrôle le déclare inapte à la gestion saine d'une entreprise cotée en bourse, comme la Pergamon. En froid avec ses actionnaires, il en perd le contrôle peu après.

S'appuyant sur la Fondation Maxwell, navire amiral de ses nombreuses entreprises basé au Liechtenstein, il retrouve le contrôle de la Pergamon, en 1974. Il rachète, en 1981, la British Printing Company pour en faire le groupe Maxwell Communications Corporation. Par ce biais, il rachète le groupe qui publie le journal britannique de gauche The Daily Mirror, puis l'éditeur Reed International. Alors à son apogée, il possède également de nombreuses participations dans diverses activités, essentiellement dans le domaine des médias. Il profite aussi de ses bonnes relations avec le bloc de l'est pour conclure des accords commerciaux avec ces pays. Il intervient énormément dans les opérations de chacun de ses groupes et dans les rédactions de ses journaux. Voyant en eux la possibilité de diffuser sa pensée, il signe par exemple un éditorial dans The Daily Mirror, journal qui n'a pas eu le succès qu'il espérait.

Partenaire de Francis Bouygues dans le projet de privatisation de la chaîne de télévision française TF1 en 1987, il met en avant son passé de gauche et son expérience des médias pour séduire François Mitterrand dans le cadre du rachat de la chaîne. Il se révèle par la suite un actionnaire minoritaire exigeant, au grand dam du groupe Bouygues, qui entend disposer d'une autonomie dans la gestion.

Le 31 août 1989, il reçoit un doctorat honoris causa de l'université du Québec à Trois-Rivières[1].

Tout au long de son parcours, il s'est montré un dirigeant aux pratiques malsaines[réf. nécessaire], associant des sociétés à la santé financière douteuse. De son vivant, Robert Maxwell a réussi à faire taire les critiques et à gagner en importance dans le paysage médiatique, où il a voulu être vraiment influent. Il apparaît par la suite que son groupe, construit sur l'usage de la dette, manque véritablement de stabilité financière. L'échec du quotidien transnational The European, lancé en 1990, le force à céder la Pergamon au groupe Elsevier, mais profite de l'afflux de fonds pour racheter le New York Daily News. Fin 1990, des journalistes enquêtent sur un possible détournement des fonds des pensions de retraite des employés de ses sociétés.

Mort et révélations

À 68 ans, Maxwell chute de son yacht alors qu'il est au large des îles Canaries. Son corps, retrouvé flottant dans l'océan Atlantique, est enterré au cimetière juif du mont des Oliviers à Jérusalem.

La cause officielle de sa mort est la noyade accidentelle, mais cette version des faits a été mise en cause, on a parlé de meurtre ou de suicide[2]. Gordon Thomas, dans l'Histoire secrète du Mossad : de 1951 à nos jours[2], affirme qu'il était un membre éminent du Mossad auquel il avait accordé des financements en détournant notamment les fonds de pension de son groupe. Il aurait été tué alors qu'il voulait récupérer l'argent prêté au Mossad. Les services secrets israéliens auraient refusé et l'auraient éliminé de peur qu'il ne dévoile sur la place publique les nombreuses informations qu'il connaissait[réf. nécessaire].

À cause de leur gestion hasardeuse, ses entreprises ne lui ont pas survécu et ont fait faillite. Maxwell s'étant également livré à plusieurs malversations financières, l'écroulement de son groupe a été rapide et total. Le rapport Cadbury sur le gouvernement de ces entreprises, établi par le comité du même nom en mai 1992, a été finalisé en décembre de la même année.

Famille et vie privée

Il a été marié à Elisabeth Maxwell, née Meynard le 11 mars 1921, à La Grive, près de Saint-Alban-de-Roche en Isère, d'une mère catholique et d'un père protestant, et morte le 7 août 2013, en Dordogne. Rencontrée à la Libération de Paris, à La Madeleine, à l'occasion d'un comité d'accueil de soldats alliés, elle a de lui neuf enfants (dont deux morts en bas âge). Titulaire d'un doctorat, spécialiste de la Shoah, elle a créé, en 1987, la revue Holocaust and Genocide Studies et organisé de nombreuses conférences sur le sujet.

Elle a été la première femme vice-présidente du Conseil international des chrétiens et des juifs[3].

Notes et références

  1. oraprdnt.uqtr.uquebec.ca
  2. a et b Gordon Thomas, Histoire secrète du Mossad : de 1951 à nos jours, Nouveau Monde Éditions, (réimpr. [Éd. mise à jour]) (ISBN 2847361588, OCLC 469911771), p. 525
  3. Florentin Collomp, « Elisabeth Maxwell, une vie contre l'oubli de l'Holocauste », Le Figaro, 10-11 août 2013.

Annexes

Article connexe

Liens externes