Élections législatives allemandes de 1912

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Élections législatives allemandes de 1912
397 sièges du Reichstag
(Majorité absolue : 199 sièges)
Type d’élection élection parlementaire
Participation
84,9 % en augmentation 0,2
Parti social-démocrate
Voix 4 250 000
34,8 %
en augmentation 5,9
Sièges obtenus 110 en augmentation 67
Zentrum
Voix 1 997 000
16,4 %
en diminution 3
Sièges obtenus 91 en diminution 14
Parti national-libéral
Voix 1 663 000
13,6 %
en diminution 0,9
Sièges obtenus 45 en diminution 10
Parti populaire progressiste
Voix 1 497 000
12,3 %
en augmentation 1,4
Sièges obtenus 42 en diminution 7
Parti conservateur
Voix 1 042 000
8,5 %
en diminution 0,9
Sièges obtenus 43 en diminution 17
Parti polonais
Voix 442 000
3,6 %
en diminution 0,4
Sièges obtenus 18 en diminution 2
Parti conservateur libre
Voix 367 000
3,0 %
en diminution 1,2
Sièges obtenus 14 en diminution 10
Résultats par circonscription
Carte
Composition de l'assemblée
Diagramme

Les élections législatives allemandes de 1912 permettent d'élire pour la 13e fois les députés du Reichstag. Elles ont lieu le . Ce sont les dernières élections du parlement avant la Première Guerre mondiale, ce sont également les dernières élections de l'Empire allemand.

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des élections législatives allemandes de 1912[1]
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Parti social-démocrate d'Allemagne 4 250 399 34,82 en augmentation 5,88 110 en augmentation 67
Zentrum 1 988 504 16,29 en diminution 2,50 90 en diminution 11
Parti national-libéral 1 651 115 13,53 en diminution 1,27 45 en diminution 11
Parti populaire progressiste[a] 1 448 097 11,86 en augmentation 1,20 41 en diminution 9
Parti conservateur allemand 1 006 570 8,25 en diminution 1,16 41 en diminution 18
Parti du Reich allemand 396 948 3,25 en diminution 0,94 14 en diminution 10
Polonais indépendants 246 275 2,02 en diminution 0,11 10 en stagnation
Fédération des agriculteurs 165 034 1,35 en augmentation 0,18 5 en diminution 2
Partis d'Alsace-Lorraine 148 202 1,21 en diminution 0,11 9 en diminution 2
Parti chrétien-social 104 219 0,85 en diminution 0,33 3 en stagnation
Parti catholique polonais 93 629 0,77 en augmentation 0,33 4 en augmentation 1
Parti allemand hanovrien 90 168 0,74 en diminution 0,08 5 en augmentation 3
Parti paysan polonais 81 140 0,66 en diminution 0,13 3 en diminution 1
Conservateurs indépendants 74 323 0,61 en augmentation 0,18 4 en augmentation 4
Parti social allemand 73 169 0,60 en diminution 0,18 3 en diminution 5
ELD 60 886 0,50 Nv 1 en augmentation 1
Parti allemand de la réforme 60 758 0,50 en diminution 0,52 3 en diminution 3
Libéraux indépendants 53 939 0,44 en diminution 0,32 0 en diminution 3
Fédération paysanne bavaroise 48 219 0,39 en augmentation 0,02 2 en augmentation 2
Fédération des agriculteurs 41 352 0,34 Nv 2 en augmentation 2
Union démocratique 29 444 0,34 Nv 0 en stagnation
Partis de la classe moyenne 27 095 0,22 en diminution 0,44 0 en diminution 2
Parti de la Cour polonaise 20 700 0,17 en diminution 0,18 1 en diminution 1
Parti danois 17 289 0,14 en augmentation 0,14 1 en stagnation
Parti terrien lorrain 7 039 0,06 en diminution 0,14 0 en stagnation
Parti lituanien 6 227 0,05 en diminution 0,01 0 en stagnation
Indépendants antisémites 1 604 0,01 en diminution 0,13 0 en stagnation
Autres partis conservateurs 1 081 0,01 en diminution 0,03 0 en stagnation
Autres partis agraires 4 027 0,03 en diminution 0,24 0 en diminution 1
Autres partis 9 492 0,08 en augmentation 0,01 0 en stagnation
Inconnus 688 0,01 en stagnation 0 en stagnation
Votes valides 12 207 632 99,57
Votes blancs et nuls 53 099 0,43
Total 12 260 731 100 397 en stagnation
Abstentions 2 181 656 15,11
Inscrits / participation 14 442 387 84,89

Analyse[modifier | modifier le code]

La participation est d'environ 85 % ce qui est comparable à celle des élections précédentes.

Le vainqueur de l'élection est clairement le SPD. Il obtient 4 250 000 voix, soit un pourcentage de 34,8 %, un score jamais atteint par un parti politique auparavant lors des élections législatives allemandes. Le suffrage majoritaire et la carte des circonscriptions qui date toujours de 1871 biaise les résultats, le parti n'obtient donc que 110 députés sur 397 soit 27,7 %. Il est cependant pour la première fois, la première force politique du pays. Seul le parti national-libéral avait réussi lors des élections de 1871 à obtenir plus de sièges.

La seconde force politique est le Zentrum qui récolte 91 mandats, alors que le parti a obtenu moins de la moitié des suffrages du SPD.

Les conservateurs et les nationaux-libéraux, qui ont soutenu la politique du chancelier Theobald von Bethmann Hollweg perdent à la fois des voix et des sièges. Le Parti populaire progressiste issu de la fusion des partis libéraux de gauche perd également quelques sièges en comparaison de la somme des mandats détenus par les entités précédentes. Ce dernier parti a conclu des accords électoraux avec le SPD et mené campagne en commun.

Groupes parlementaires[modifier | modifier le code]

Tous les députés ne rejoignent pas le groupe parlementaire de leur parti, certains restent également sans groupe parlementaire. Le député du DRP Schröder (Elbing), celui du Zentrum Oppersdorf (Fraustadt) et les nationaux-libéraux Becker (Bingen) et von Heyl (Worms) restent ainsi sans groupe parlementaire. Les députés allemands-sociaux, chrétiens-sociaux, les députés de la fédération agricole Gebhardt (Homburg), Werner (Gießen) et Vietmayer (Waldeck) rejoignent l'union économique. Les députés de la fédération agricole Vogt (Hall) et Vogt (Crailsheim) rallient les conservateurs. Le député DBB Kerschbaum (Rothenburg/Tauber) s'associe aux nationaux-libéraux. Les effectifs des différents groupes parlementaires sont les suivants [2]:

Sociaux-démocrates (SPD) 110
Zentrum 90
Conservateur 45
National-libéral 44
Populaire progressiste 42
Polonais 18
Conservateur libre 13
Alsace-Lorraine 9
Union économique 8
Welf 5
Parti allemand de la réforme 3
Indépendants 10

Déroulement de la législature[modifier | modifier le code]

La gauche ne parvient pas à renforcer le pouvoir du parlement, qui a toujours été faible. Après l'éclatement de la Première Guerre mondiale, les partis font la paix des forteresses, l'union sacrée allemande, même le SPD pourtant anti-militariste vote en faveur des crédits de guerre. Au cours de la guerre des dissensions apparaissent dans le parti, cela donne naissance au USPD.

En 1916, le Zentrum et les nationaux-libéraux menés par Gustav Stresemann s'associent au SPD et au FVP pour réclamer plus de contrôle parlementaire. Cette coalition est éphémère : le le Zentrum, le FVP et le SPD soutiennent les résolutions de paix, alors que les nationaux-libéraux et les conservateurs les rejettent. Les élections ne sont pas organisées à cause de la guerre. Le parlement est devenu de plus complètement impuissant face au commandement de l'OHL. Ce n'est que le , quelques jours seulement avant la défaite et la révolution allemande de novembre, que le parlement vote la réforme d'octobre proposé par le chancelier Max de Bade qui marque un pas vers le parlementarisme.

Antisémitisme[modifier | modifier le code]

Les élections de 1912 sont marquées par le succès du SPD. Les antisémites parlent d'« élections juives[3] ». Certains conservateurs radicaux comme Konstantin Freiherr von Gebsattel sont de l'avis que la majorité sociale-démocrate est commandée par l'« or juif[4] »[5].

Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le Parti populaire progressiste a été fondé en 1910 de la fusion du Parti populaire radical, de l'Union radicale et du Parti populaire allemand. La comparaison est faite avec la somme des résultats des trois partis en 1907.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Wahlen in Deutschland », sur wahlen-in-deutschland.de (consulté le ).
  2. « Reichstagshandbuch 1912 », sur reichstagsprotokolle.de (consulté en )
  3. « Judenwahl »
  4. « jüdischen Golde »
  5. (de) « Kultur, Politik und Öffentlichkeit. », sur Dagmar Bussiek, Simona Göbel (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Kaiserliches Statistisches Amt, Die Reichstagswahlen von 1912, t. 1-3, Berlin, von Puttkammer und Mühlbrecht,
  • (de) Reichstags-Handbuch 13. Legislaturperiode, Berlin, Bureau des Reichstags,
  • (de) Bernd Haunfelder, Reichstagsabgeordnete der Deutschen Zentrumspartei 1871–1933. Biographisches Handbuch und historische Photographien, Dusseldorf, Droste, , 425 p. (ISBN 3-7700-5223-4)
  • (de) Bernd Haunfelder, Die liberalen Abgeordneten des deutschen Reichstags 1871–1918. Ein biographisches Handbuch, Münster, Aschendorff, , 512 p. (ISBN 3-402-06614-9)
  • (de) Bernd Haunfelder, Die konservativen Abgeordneten des deutschen Reichstags von 1871 bis 1918. Ein biographisches Handbuch, Münster, Aschendorff, , 336 p. (ISBN 978-3-402-12829-9)
  • (de) Carl-Wilhelm Reibel, Handbuch der Reichstagswahlen 1890–1918, Dusseldorf, Droste Verlag, , 1715 p. (ISBN 978-3-7700-5284-4)
  • (de) Gerhard A. Ritter et Merith Niehuss, Wahlgeschichtliches Arbeitsbuch. Materialien zur Statistik des Kaiserreichs 1871–1918, Munich, C.H. Beck, , 204 p. (ISBN 3-406-07610-6)
  • (de) Wilhelm Heinz Schröder, Sozialdemokratische Reichstagsabgeordnete und Reichstagskandidaten 1898–1918. Biographisch-statistisches Handbuch, Dusseldorf, Droste, , 355 p. (ISBN 3-7700-5135-1)
  • (de) Jürgen Bertram, Die Wahlen zum Deutschen Reichstag vom Jahre 1912. Parteien und Verbände in der Innenpolitik des Wilhelminischen Reiches, Dusseldorf, Droste Verlag,

Liens externes[modifier | modifier le code]