Pierre Renouvin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 25 mars 2020 à 01:46 et modifiée en dernier par Bot de pluie (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Pierre Renouvin, né le et mort le , est un historien français, spécialiste de l'histoire des relations internationales.

Biographie

Des années de formation marquées par la Grande Guerre

Pierre Renouvin est né à Paris en 1893. Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand avant d'entreprendre une licence de droit. Déviant sur des études d'histoire, il réussit l'agrégation d'histoire et géographie en 1912. Alphonse Aulard, célèbre historien de la Révolution française, dirigea son diplôme d'études supérieures.

La Grande Guerre est une rupture pour lui. Il a perdu un bras au Chemin des Dames et des doigts de son autre main sont amputés[1]. À la suite de cette expérience, il prépare une thèse sur les assemblées provinciales, tout en enseignant au lycée d'Orléans. Mais ses projets sont changés, quand le ministre de l’Instruction publique André Honnorat, lui demande de mener une vaste enquête sur les origines de la guerre.

La demande du gouvernement n’était pas neutre. On est en pleine querelle des réparations et l’Allemagne cherche à démontrer qu'elle n'est pas la seule responsable de la guerre. Le gouvernement donne des fonds pour que Pierre Renouvin démontre la responsabilité allemande, mais ce dernier se montre très indépendant du pouvoir dans son travail.

Carrière universitaire

Renouvin se spécialise alors dans l'étude de la Première Guerre mondiale. Durant la guerre, deux industriels, Henri Leblanc et Louise Charlier, avaient accumulé un nombre important de brochures, d'images et de documents sur différents pays. C'est avec ce fond que naît la bibliothèque de documentation internationale contemporaine[2] à Vincennes, où Pierre Renouvin est nommé conservateur en 1920 pour réaliser son étude.

Professeur d'histoire des relations internationales à la Sorbonne, membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1946 et président de la Fondation nationale des sciences politiques de 1959 à 1971, sa personnalité et son travail ont eu une grande influence sur plusieurs générations d'historiens, notamment sur Jean-Baptiste Duroselle et Nicolas Offenstadt et non seulement sur les historiens français. Ainsi, l'un de ses plus célèbres étudiants et disciples fut l'historien grec Dimitri Kitsikis, en l'honneur de qui l'État grec créa la Fondation publique «Dimitri Kitsikis». Son épouse est décédée en 1982 à 88 ans.

Apport à l'histoire des relations internationales

C'est pendant cette période qu'il constate que les archives diplomatiques sont insuffisantes. Il constate « qu'au-delà des actions des diplomates, il faut chercher dans les forces sous-jacentes ».

Il consacre ensuite ses recherches à la compréhension des grands événements internationaux. Il est à ce titre un précurseur de l'histoire des relations internationales, par opposition à l'histoire diplomatique traditionnelle. Influencé par l'École des Annales, il privilégie l'analyse des « forces profondes » des événements.

Après la Seconde Guerre mondiale, la collection Hachette lui demande une histoire des relations internationales depuis le Moyen Âge. Il écrit les deux derniers tomes. L'introduction de cette collection est important et il dit que l'histoire diplomatique a un horizon trop restreint et qu'il faut chercher des « forces profondes ». Il fit la connaissance de son disciple qui lui succéda, Jean-Baptiste Duroselle, avec lequel il écrit des livres comme Introduction à l'histoire des relations internationales. Ce livre comporte deux parties, "Les forces profondes" de Pierre Renouvin et "L’homme d’État" de Jean Baptiste Duroselle.

Pierre Renouvin nomme plusieurs forces profondes comme les forces économiques, géographiques, démographiques ou encore les sentiments nationaux. Renouvin retient du marxisme l'importance de l'économie ; mais il montre que si l'économie peut diviser, elle peut aussi rassembler. Il n’y a donc pas de cause unique qui expliquerait le déclenchement de la Première Guerre mondiale, de même il existe différents types de nationalisme.

Œuvres

Notes et références

  1. René Girault, « Pierre Renouvin, la BDIC et l'historiographie française des relations internationales », Matériaux pour l'histoire de notre temps, vol. 49, no 1,‎ , p. 7–9 (DOI 10.3406/mat.1998.410677, lire en ligne, consulté le )
  2. http://ipr.univ-paris1.fr/spip.php?rubrique19

Liens externes