Jacques Renouvin

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Jacques Renouvin, né à Paris le et mort en déportation le à Mauthausen, est un militant royaliste et héros de la Résistance.

Biographie[modifier | modifier le code]

Étudiant en droit, puis avocat, Jacques Renouvin milite à l’Action française, qu'il quitte après la crise du 6 février 1934.

En novembre 1938, après les accords de Munich, il gifle publiquement Pierre-Étienne Flandin, qui avait cru bon d’adresser un télégramme de félicitations à Hitler, Mussolini, Daladier et Chamberlain pour les accords de Munich[1]. Jacques Renouvin s'exprime dans la presse sur la signification de son geste : « […] précisément parce que je suis un patriote cent pour cent, j'ai estimé qu'en portant des fleurs sur le tombeau de l'Inconnu après avoir eu le front d'envoyer ses félicitations scandaleuses à Hitler, M. Flandin méritait une correction. Je l'ai donc giflé, espérant que cette leçon servirait aux Français égarés qui seraient tentés de se livrer aux mêmes bassesses »[2].

Mobilisé en , il est volontaire pour les corps francs. Il fait une brillante campagne, est blessé puis fait prisonnier. Il s’évadera de l’hôpital où il a été conduit.

Démobilisé, Renouvin passe en zone sud et fin rejoint le mouvement clandestin Liberté créé par un petit groupe de professeurs démocrates-chrétiens. Plus spécialement chargé de la propagande, il organise pour cela des équipes de jeunes. Après la fusion entre Liberté et Les Petites Ailes qui crée le mouvement Combat, il propose à Henri Frenay d’organiser des Groupes francs dans toute la zone libre. Devenu chef national des Groupes francs de Combat en 1942, il est l’un des Français les plus activement recherchés par toutes les polices. Il est en effet l'organisateur de nombreuses opérations ambitieuses et spectaculaires, quelquefois accomplies dans plusieurs villes à la fois[3]. Son adjoint est d’abord Roger Nathan dit Murat puis Jean Chanton dit Bastos.

Renouvin est arrêté le par la Gestapo en gare de Brive-la-Gaillarde en même temps que Mireille Tronchon, qu’il avait épousée dans la clandestinité. Transféré à la prison de Fresnes, il sera torturé pendant des mois avant d’être déporté en Allemagne le . Interné à Mauthausen, il y meurt d’épuisement le [3].

De son union avec Mireille Tronchon (1908-1987) est né, le , un fils, Bertrand Renouvin, pendant que sa mère était encore détenue à la prison de la Santé.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Un timbre postal, d'une valeur de 20 centimes, a été émis en 1961 à la mémoire de Jacques Renouvin, héros de la Résistance[6].
  • Une place au nom de Mireille et Jacques Renouvin a été inaugurée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, le .
  • Trois rues portent son nom, à Marseille (13000), à Béziers (34500) et à La Richardais (35780).

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'Epoque, 15 novembre 1938 (page 1 et page 5)
  2. François-Marin Fleutot, Des royalistes dans la Résistance, p. 30-34, citant le journal L'Époque.
  3. a et b Doré-Rivé et Vivier 2012, p. 82.
  4. « Jacques RENOUVIN », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  5. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  6. Le timbre

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François-Marin Fleutot - Des Royalistes dans la Résistance - Flammarion, 2000.
  • François Marcot (dir.) - Dictionnaire historique de la Résistance - Coll. Bouquins, Robert Laffont, 2006.
  • François-Marin Fleutot - Jacques Renouvin, esquisse biographique - Compagnie d'Artagnan, 2016.
  • François-Marin Fleutot, À l'aube de la Résistance : automne 1940, ils ont dit « non » les premiers, éditions du Cerf, 2020.
  • Isabelle Doré-Rivé (Dir.) et Marion Vivier (Coord. éditoriale), Une ville dans la guerre : Lyon 1939-1945, Lyon, Fage, , 192 p. (ISBN 978-2-84975-279-1)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]