Pierre Ichac

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Pierre Ichac
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
ClichyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Pierre Antonin François IchacVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Pierre Ichac, né le à Paris et mort le à Clichy[1], est un photographe, cinéaste, grand reporter, explorateur et ethnologue français.

Il était un grand connaisseur de l'Afrique, Sahara puis Afrique noire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Ichac est le fils du journaliste financier Eugène Ichac et de Jeanne Manteau, et le frère du cinéaste de montagne Marcel Ichac.

L’Afrique du Nord et le Sahara (année 1920-1930)[modifier | modifier le code]

Pierre Ichac commence sa carrière en 1922 en tant qu’ingénieur agronome, dans les sucreries de haute-Égypte. Il découvre alors l’Afrique et l’archéologie. Il sera plus tard membre de la Société française d’égyptologie.

Pierre Ichac réalise alors plusieurs films scientifiques sur l’Égypte, le Moyen-Orient, le Hoggar, où il passe deux séjours de six mois chez les Touaregs. Un reportage sur les Touaregs du Hoggar paru en 1930 dans le magazine Vu — où travaille également son frère Marcel Ichac — le révèle au grand public.

En 1932, Pierre Ichac est l'assistant du réalisateur autrichien Georg Wilhelm Pabst pour la réalisation de L'Atlantide, film germano-français tiré du roman de Pierre Benoit et situé dans le désert du Hoggar.

En 1934-1935, il participe à plusieurs expéditions en Afrique-Équatoriale française et au Hoggar. Il est notamment le cinéaste et photographe de l’expédition alpine française avec le capitaine Raymond Coche, François de Chasseloup-Laubat, Roger Frison-Roche et Pierre Lewden. Il participe à la découverte des fresques rupestres de Mertoutek. La mission Coche découvre officiellement les sites rupestres du Hoggar, dont la mission de Henri Lhote réalisera les relevés.

Grand reporter et correspondant de guerre (1935-1945)[modifier | modifier le code]

De 1935 à 1939, Pierre Ichac est grand reporter à L'Illustration et à Paris Match. Il effectue des reportages sur la guerre d’Éthiopie (1935-1936), au Levant (Palestine, Syrie, Irak), sur la guerre civile espagnole (1936), en Afrique centrale (1937), en Extrême-Orient (1938, où il participe aussi au film Le Drame de Shanghaï de Georg Wilhelm Pabst), en Europe centrale et dans les Balkans après l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne nazie (1939). Il réalise également un reportage sur les premières lignes aériennes françaises transafricaines.

En 1939-1940, il est correspondant de guerre en France.

En 1940, Pierre Ichac participe avec l’abbé Breuil aux premières visites de la grotte de Lascaux, nouvellement découverte, et en réalise le premier reportage photographique.

En 1942-1945, Pierre Ichac est correspondant de guerre de la 1re armée française du général de Lattre de Tassigny. Il couvre les campagnes de Tunisie, de Corse, d’Italie (Monte Cassino), le débarquement de Provence, les combats du Jura, des Vosges, d’Alsace-Lorraine. Il réunira ses souvenirs dans le livre Nous marchions vers la France (1954).

L’Afrique centrale (après 1945)[modifier | modifier le code]

Pierre Ichac avait découvert l’Afrique centrale durant l’hiver 1933-1934, lors d’un reportage effectué au Tchad, en Oubangui (actuel République centrafricaine) et au Cameroun. Il y retournera en particulier en 1937. Mais c’est véritablement après la Seconde Guerre mondiale qu’il se consacrera à cette partie de l’Afrique.

En 1946, grand reporter à la RTF, Pierre Ichac créé à une émission de radio consacrée à l’Afrique intitulée Magazine de la France d’outre-mer, puis L’Afrique et le monde, diffusé jusqu’en 1964. Pierre Ichac réalise, entre autres, un reportage en direct de Lambaréné au Gabon, pour les 80 ans du docteur Albert Schweitzer.

Pierre Ichac a reçu en 1958 le prix Maurice Bourdet du reportage radiophonique et en 1961 le prix Pierre Mille décerné par le Syndicat de la presse française pour l’ensemble de ses reportages écrits ou parlés sur l’Afrique.

Responsabilités associatives[modifier | modifier le code]

Pierre Ichac était membre de l’Académie des sciences d'outre-mer (1969), membre de la Société des africanistes, de la Société française d'égyptologie, du Club des explorateurs, du Comité français des grandes chasses, de l’Association des chasseurs et pêcheurs gabonais. Il était cofondateur du Comité du film ethnographique en 1952[2].

En 1952, il adhère au Groupe des XV[3].

Pierre Ichac est le fondateur en 1969 et vice-président de l’Association des Journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie (JNE), l'une des premières associations françaises de défense de l’environnement, à l’origine de la candidature de l’écologiste René Dumont (ingénieur agronome comme Pierre Ichac) à l’élection présidentielle française de 1974.

Le groupe familial de Pierre Ichac, soudé par les sœurs et cousines Lartigue-Picamilh, se consacrera largement à l'exploration et à la montagne au cours du XXe siècle, avec les personnalités de Marcel Ichac (cinéaste de montagne), Pierre Chevalier (spéléologue français) et Régis Artru (alpiniste grenoblois).

Hommages[modifier | modifier le code]

Le nom de Pierre Ichac a été donné :

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Nous marchions vers la France, Amiot Dumont, 1954. Les campagnes de libération de la Première Armée française, de la Tunisie aux Vosges, de 1942 à 1945.
  • L’Afrique et mes amis, Julliard, 1957, 222 pages. Récits africains authentiques.
  • Le Grand Barrage sur le Nil : le sauvetage du temple d’Abou Simbel, Ed. Gérard, Marabout Scope, 1964, 144 p.
  • Le Théâtre en Afrique noire, de Pierre Ichac, article dans l’Encyclopædia Universalis.

Participations[modifier | modifier le code]

  • Des photos de Pierre Ichac dans L’Appel du Hoggar de Roger Frison-Roche, Paris, Flammarion, 1936 et 1951.
  • De photos de Pierre Ichac dans La Montagne aux écritures, de Roger Frison-Roche, Paris, Arthaud, 1952.
  • Des photos de Pierre Ichac dans Afrique équatoriale française de Robert Delavignette, Paris, Hachette, 1957.
  • La Grotte à peintures de Montignac, en Dordogne, fascicule par Pierre Ichac (publié avec Les premiers hommes, FM Bergounioux et André Glory, Didier, 1943 ?).

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisation[modifier | modifier le code]

Plusieurs documentaires en Afrique du Nord dont :

  • Pastorale égyptienne (1929), de Pierre Ichac, 20 min, 35 mm.
  • Voyage au désert (1929), de Pierre Ichac, 7 min, muet. Images tournées dans le désert du Hoggar au milieu d'une caravane de Touaregs.
  • Le chant du Hoggar (1931), de Pierre Ichac, 30 min, sonore. L'histoire amoureuse du « Lion du Hoggar» et de la belle Fatimada. À partir d'images tournées dans le désert du Hoggar.

Assistanat et prise de vue[modifier | modifier le code]

Participation[modifier | modifier le code]

  • Les Grandes batailles, La bataille d'Italie (1970), série télévisée de Daniel Costelle avec le témoignage de Pierre Ichac ([6]).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. comite-film-ethno.net.
  3. Emmanuel Sougez, Marie-Loup Sogez, Sophie Rochard, Emmanuel Sougez, l'éminence grise, éditions Créaphis, 1993, p. 21, note n° 57.
  4. Patrice Roederer, 20000 lieues sur les mers, la Marine Orstom, ed. Orstom, 1996, p. 9 ([PDF] horizon.documentation.ird.fr en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]