Marguerite de Savoie (1851-1926)

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Marguerite de Savoie, reine d'Italie
Marguerite de Savoie dans les années 1870.
Fonctions
Reine d’Italie
Titres de noblesse
Reine
à partir du
Reine consort d'Italie
-
Reine mère
à partir du
Princesse (Piémont)
Princesse de Savoie (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
BordigheraVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
italienne ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Humbert Ier de Savoie (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Blason
Monogramme
signature de Marguerite de Savoie, reine d'Italie
Signature
Vue de la sépulture.

Marguerite Thérèse Jeanne de Savoie-Gênes, princesse de Savoie (en italien, Margherita Teresa Giovanna di Savoia-Genova, principessa di Savoia), (Turin, Bordighera, ), est reine d'Italie de 1878 à 1900. Epouse du roi Humbert Ier, elle est la mère du roi Victor-Emmanuel III.

La mondialement célèbre pizza Margherita a été créé en son honneur en 1889.

Famille[modifier | modifier le code]

Nièce du roi Victor-Emmanuel II, la princesse Margherita est la fille de Ferdinand de Savoie, duc de Gênes, et d'Élisabeth de Saxe.

Elle appartenait à la maison de Savoie, comme son époux le roi Humbert Ier, qui est son cousin germain ; en effet, tous deux sont les petits-enfants de Charles-Albert de Savoie, roi de Sardaigne, et de Marie-Thérèse de Habsbourg-Toscane.

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle n'a pas encore dix ans quand, après deux années de guerre, son oncle est proclamé roi d'Italie après avoir conquis la péninsule en 1861. En 1866, allié de la Prusse contre l'Autriche, il est vaincu mais la défaite de l'Autriche face à la Prusse lui permet d'annexer la Vénétie. En 1870, la défaite de la France, protectrice des Etats pontificaux, face à la Prusse lui permet d'annexer le Latium et de fixer la capitale de l'Italie à Rome. Le pape Pie IX se considère comme prisonnier de fait à l'intérieur du palais du Vatican. Bien que victorieux, le souverain du nouveau royaume d'Italie est méprisé par ses pairs qui lui reprochent d'avoir dépouillé de leurs possessions le pape mais aussi le roi des Deux-Siciles, le grand-duc de Toscane, les ducs de Parme et de Modène, tous membres des maisons de Bourbon et de Habsbourg-Lorraine, dynasties catholiques.

En 1866, le roi demande la main d'une infante d'Espagne pour son second fils, le duc d'Aoste. La reine d'Espagne lui oppose une fin de non-recevoir et pour bien marquer son soutien à la cause catholique donne sa fille à une prince de la maison des Deux-Siciles. Aussi le mariage du prince héritier devient-il un problème épineux, le roi redoutant un affront diplomatique de la part de ses pairs. Un rapprochement avec l'Autriche fut envisagé mais la mort prématurée et tragique de la jeune archiduchesse Mathilde de Teschen mit un terme aux suppositions. Victor-Emmanuel se tourna alors vers sa propre famille et en tant que chef de famille choisit pour son fils sa nièce, Marguerite de Savoie-Gênes, orpheline de père dont la mère vivait en disgrâce pour avoir contracté après son veuvage une union morganatique.

Le , elle épousa son cousin germain Humbert Ier d'Italie (1844-1900), couronné roi le . Ils n'eurent qu'un enfant : Victor-Emmanuel, prince de Naples (1869-1947), le futur Victor-Emmanuel III.

La reine Margherita était connue pour être une protectrice des arts et des lettres. Blonde et avec une allure très majestueuse, la jeune Marguerite développa un esprit très religieux et conservateur. Elle fut l'élève de Francesco Paolo Tosti. Elle fonda diverses sociétés culturelles, dont la Società del Quartetto et la Casa di Dante, et fut la bienfaitrice de plusieurs œuvres comme la Croix-Rouge. Carducci écrivit en son honneur l’Ode alla regina d'Italia. Elle fut donc très populaire auprès de la plus grande majorité des Italiens, bien qu'elle approuvât sans réserve la violente répression des révoltes de Milan de 1898, dues à la misère de la classe populaire, sur ordre du général Bava-Beccaris.

En 1896, le prince héritier épousa la princesse Hélène de Monténégro. Le roi Humbert Ier fut assassiné en 1900.

La reine mourut le dans sa villa à Bordighera et, le , sa dépouille mortelle fut transférée à Rome pour être inhumée, comme son époux, à la basilique Santa Maria ad Martyres, le Panthéon.

Curiosités[modifier | modifier le code]

Le nom de « Margherita » est passé à la postérité lorsque, en 1889, un artisan créa la pizza Margherita en son honneur. Cette nouvelle pizza avait pour particularité de présenter les trois couleurs du récent drapeau de l'Italie unifiée : vert, blanc, rouge.

Passionnée d'alpinisme, Marguerite de Savoie s'est rendue régulièrement à Gressoney-Saint-Jean dans la vallée du Lys pour ses vacances, où elle fit bâtir sa résidence, le château Savoie. Elle fut la première femme à escalader le mont Rose, quatrième sommet des Alpes. Pour cette ascension elle fit bâtir la cabane Reine Marguerite, inaugurée le , qui est encore aujourd'hui le plus haut refuge d'Europe.

En 1879, les Siennois avaient baptisé de son nom une variété de panforte.

Le , la ville de Bordighera a inauguré une statue de la reine en marbre blanc réalisée par le sculpteur Italo Griselli (1880-1950)[1]. Elle est située aux pieds de la pineta del capo, tout près de l'église Saint Ampelio.

Ascendance[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8. Jean Ier (roi de Saxe)
 
 
 
 
 
 
 
4. Charles-Albert (roi de Sardaigne)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
9. Amélie de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
2. Ferdinand de Savoie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10. Ferdinand III de Toscane
 
 
 
 
 
 
 
5. Marie-Thérèse de Habsbourg-Toscane (1801-1855)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
11. Louise de Bourbon-Siciles (1773-1802)
 
 
 
 
 
 
 
1. Marguerite de Savoie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
12. Maximilien de Saxe (1759-1838)
 
 
 
 
 
 
 
6. Adalbert de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
13. Caroline de Bourbon-Parme
 
 
 
 
 
 
 
3. Élisabeth de Saxe (1830-1912)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
14. Maximilien Ier (roi de Bavière)
 
 
 
 
 
 
 
7. Amélie d'Espagne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
15. Caroline de Bade
 
 
 
 
 
 

Notes et références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Carlo Casalegno, La Regina Margherita, Einaudi editore, Torino, 1956.
  • Manlio Lupinacci, La Regina Margherita, Le lettere editore, Firenze, 2008.
  • Félix Fénéon, Nouvelles en trois lignes, 1906, éditeur Libella, collection Libretto, 162 p. , Paris, 2019 (ISBN 978-2-36914-446-5), p. 95 et 106.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]