Ligue vaudoise

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Ligue vaudoise
Armoiries de la Ligue vaudoise.
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Financement
privé
Organisation
Fondateur
Président
Félicien Monnier (depuis 2021)
Publication
Site web

La Ligue vaudoise est un mouvement politique fédéraliste suisse qui se décrit comme un mouvement nationaliste vaudois.

Ce mouvement est indépendant des partis et ne présente pas de liste sous son nom aux élections ; il revêt une forme s'apparentant à un laboratoire d'idées et au cercle de réflexion et d'influence. Il déclare vouer ses efforts à la recherche du bien commun du pays de Vaud. Son action porte tout particulièrement sur le fédéralisme et la défense de l’autonomie cantonale. Son emblème est un rappel du passé du pays de Vaud intégrant une référence aux couleurs cantonales, à la Maison de Savoie en général et à Pierre II de Savoie en particulier, et au royaume de Bourgogne[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondée par Marcel Regamey et connue dès 1926 sous le nom d'Ordre et Tradition, la Ligue vaudoise, se manifeste pour la première fois en 1933 en combattant avec succès un impôt fédéral sur les vins[2].

En 1931 est lancé son journal, La Nation, d'abord mensuel, puis bimensuel, qui est toujours publié. Le no 2000, édition spéciale, est sorti de presse le .

Elle lutte depuis pour un fédéralisme intégral et contre toute centralisation, perçue comme une atteinte à l'essence du Pays de Vaud. Le journal La Nation devient l'organe officiel du mouvement, qui rassemble vers 1940 environ 1 000 adhérents dans les classes moyennes et supérieures, dont dix députés au Grand Conseil vaudois, un conseiller d'État et deux conseillers nationaux appartenant aux Parti libéral suisse et au Parti radical-démocratique (Paul Chaudet)[2].

Si, durant la Seconde Guerre mondiale, elle marque son soutien aux régimes autoritaires espagnol et italien[3], elle critique tout de suite, et sur le fond, le Troisième Reich[4] dont elle dénonce rapidement l'inutilité de la politique raciste. Elle soutient cependant ouvertement une politique antisémite[5].

Elle s'illustre par son action pour la construction d'un canal transhelvétique sur le modèle du canal du Rhône au Rhin[6].

En 1949, en votation populaire, elle parvient à obtenir le retour à la démocratie directe après la période des pleins pouvoirs du Conseil fédéral[7]. Elle est donc à l'origine de l'article 89bis de la Constitution fédérale de 1874, concernant les arrêtés fédéraux urgents et restreignant les possibilités d'abus de ceux-ci (art. 165 de la Constitution de 1999)[7]. Dans les années 1970, elle s'oppose avec succès à plusieurs lois centralisatrices (politique conjoncturelle, aménagement du territoire, police fédérale de sécurité, constitution Furgler). Elle défend l’indépendance de la Suisse, en particulier en combattant l'adhésion à l’Organisation des Nations unies lors des votations de 1986 et 2002 ainsi que celle sur l'Espace économique européen en 1992[2].

La Ligue vaudoise s'engage également en faveur de la défense nationale, qu'elle considère comme la tâche historique et principale de la Confédération[réf. nécessaire]. En 2013, elle assure en Suisse romande le secrétariat de la campagne contre l'initiative du Groupe pour une Suisse sans armée tendant à abolir l'obligation de servir[réf. nécessaire]. En 2020, elle s'engage en faveur de l'acquisition du nouvel avion de combat des forces aériennes suisses[réf. nécessaire].

Sur le plan cantonal, la Ligue vaudoise est attentive à l'indépendance des communes et à l'évolution de l'école. Elle promeut la connaissance de l'histoire vaudoise et les concerts de musique de qualité, notamment par le biais de la Fondation Marcel Regamey.

Olivier Delacrétaz en est le président de 1977 au [8],[9]. Son successeur est Félicien Monnier, né le à Lucerne, avocat et docteur en droit romain[10].

Le mouvement est historiquement lié, par des relations personnelles, au Centre patronal vaudois[11],[12],[13],[14].

Idéologie[modifier | modifier le code]

Inspirée par l'Action française de Charles Maurras[6], la Ligue vaudoise est tenante d'une idéologie corporatiste[2]. Elle milite également pour un pouvoir personnel, responsable au sommet, afin de favoriser une politique ancrée sur la durée ; ainsi elle a milité pour la création du poste de président[2] permanent du Conseil d'État vaudois. Elle soutient et encourage toutes les entreprises qui valorisent le canton de Vaud, notamment dans le domaine de la musique et des publications historiques.

Publications[modifier | modifier le code]

La Nation
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Langue français
Périodicité bimensuel
Genre Politique
Ville d’édition Lausanne

Rédacteur en chef Jean-Blaise Rochat

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Roland Butikofer, Le Refus de la modernité : La Ligue vaudoise : une extrême droite et la Suisse (1919-1945), Lausanne/Paris, Payot, , 505 p. (ISBN 2-601-03193-X et 978-2601031935)[15]
  • William Hentsch, Le Chemin de Marcel Regamey : Sa vie, ses écrits, son action, Cahiers de la Renaissance vaudoise, , 256 p.
  • Jean-Philippe Chenaux, Robert Moulin et son temps (1891-1942), Infolio, 2016, 912 p. (ISBN 978-2-88474-380-8)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ligue vaudoise », sur ligue-vaudoise.ch (consulté le ).
  2. a b c d et e « Ligue vaudoise » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne..
  3. Roland Butikofer : Le refus de la modernité, La Ligue vaudoise : une extrême droite et la Suisse (1919-1945), Payot, Lausanne, 1996 (thèse) (ISBN 260103193X).
  4. Marcel Regamey, Essai sur le Gouvernement personnel, Cahiers d'Ordre et Tradition, No 12, 1931, p. 56-60, et La Nation, No 175, du 7 septembre 1944
  5. « La Ligue vaudoise constate que le peuple juif a pour destin de vivre chez les autres peuples, auxquels ses membres ne s’assimilent qu’exceptionnellement. De cette constatation résulte le statut juridique applicable à cette nation sans territoire. Les mesures de précaution que l’État doit prendre à son égard comme à l’égard de tous les étrangers non assimilables ne sauraient être qualifiés de persécution. » (Marcel Regamey, président de la Ligue vaudoise, dans le numéro de La Nation de décembre 1942.)
  6. a et b La Distinction, no 56, 12 octobre 1996, Un fascisme vaudois?
  7. a et b Marcel Regamey, La plume de Marcel Regamey, Choix d'articles, Cahiers de la Renaissance vaudoise, 1989
  8. 31.07.2008, Ligue vaudoise. Toujours fidèle, par David Spring, L'Hebdo
  9. « La Ligue vaudoise - À propos de nous », sur www.ligue-vaudoise.ch (consulté le )
  10. Jérôme Cachin, « Portrait de Félicien Monnier – Son amour du pays en fait le nouveau champion de la Ligue vaudoise » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )
  11. David Spring, « Ligue vaudoise. Toujours fidèle », L'Hebdo,‎ , p. 64 (lire en ligne)
  12. Yelmarc Roulet, « Les radicaux vaudois attaquent le Centre patronal en dénonçant ses «relents blochériens» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  13. Agence télégraphique suisse, « Plainte contre deux auteurs pour déni du génocide de Srebrenica », sur swissinfo.ch, (consulté le )
  14. Michel Zendali, « Voyage dans la citadelle des patrons vaudois, pouvoir contesté et déclinant », Le Nouveau Quotidien,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  15. Philippe Barraud, « Vue plongeante sur la Ligue vaudoise », L'Hebdo,‎ , p. 39 (lire en ligne)

Liens et externes[modifier | modifier le code]