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Konrad Mägi

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Konrad Mägi
Biographie
Naissance
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Hellenurme (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 46 ans)
Tartu (Estonie)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
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Mouvement
Genre artistique

Konrad Vilhelm Mägi (1er novembre 1878 – 15 août 1925) a été l’un des premiers artistes peintres modernistes d’Estonie et d’Europe du Nord ; l’essentiel de son œuvre se compose de paysages visionnaires. Bien qu’il n’ait été actif que pendant seize années, on estime que sa création se monte à 400 tableaux[1].

Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses expositions en Estonie ; récemment, il a été découvert plus largement en Europe. Ainsi, la Galleria Nazionale d’Arte Moderna, à Rome, lui a consacré une exposition en 2017 ; en 2018, certains de ses tableaux ont figuré dans l’exposition « Âmes sauvages. Le symbolisme dans les pays baltes » organisée par le Musée d’Orsay, à Paris ; plus d’une centaine de ses tableaux ont été montrés en 2021 au musée EMMA d’Espoo, et en 2022 au Musée des Beaux-Arts de Lillehammer[2].

Parmi les aspects les plus frappants des toiles de Konrad Mägi, on compte son traitement vigoureux et impulsif de la couleur et son approche panthéiste de la nature, qui lui valent une place à part dans le modernisme européen de la première moitié du xxe siècle. Mägi a travaillé dans différentes régions d’Europe, et ces divers séjours permettent de diviser son œuvre en autant de chapitres bien distincts : Danemark, Norvège, France, Saaremaa, Estonie du Sud, Italie, etc.

La réception du travail de Mägi a connu plusieurs périodes : dans les années 1920 et 1930, son œuvre a influencé une grande partie de l’art pictural en Estonie. À l’époque de la deuxième guerre mondiale, elle a au contraire été rejetée (ordre a été donné de décrocher ses toiles des expositions, de détruire sa correspondance, etc.). Son œuvre est restée interdite jusque dans la deuxième moitié des années 1950. Ensuite, à la fin de cette décennie et à la faveur d’un relâchement de la pression politique, l’artiste a été « redécouvert », et de nombreuses rétrospectives lui ont été consacrées[3].

Bien que Konrad Mägi ait passé la majeure partie de son existence en ville, le cœur de son œuvre est constitué de paysages. Il s’agit d’espaces inhabités, dans lesquels la nature offre des expériences irrationnelles, mystiques, métaphysiques et religieuses. À la source de la création de Mägi se trouvent les tensions existentielles qui l’ont conduit à aspirer à des mondes différents. Dans sa jeunesse il a activement pris part à des mouvements révolutionnaires, avant de s’éloigner complètement de la politique et de se consacrer exclusivement à l’art. « Le bonheur n’est pas notre lot, à nous autres qui sommes issus des pays pauvres, écrivit un jour Mägi. Pour nous, l’art est la seule issue, car lorsque notre âme est accablée des souffrances continuelles de la vie, c’est l’art qui nous permet d’accéder à ce que la vie ne peut pas nous donner. C’est là, dans l’art, dans la création de nous-mêmes, que nous pouvons trouver la paix[4]. »

En dehors des paysages, Mägi a peint des portraits (notamment ceux de nombreuses protagonistes de mouvements féministes) et des natures mortes. À côté de la création artistique, Mägi a également été le premier directeur de la première école supérieure des beaux-arts en Estonie, « Pallas ».

Konrad Mägi a connu de sérieux soucis de santé pendant toute son existence de créateur. Ses différentes maladies ont atteint un stade aigu dans les années 1920, et sa santé s’est alors rapidement dégradée. À sa mort, Konrad Mägi n’avait que 46 ans. Plus de la moitié de son œuvre a disparu[5].

Konrad Mägi est né le 1er novembre 1878 en Estonie du Sud. Son père, Andres Mägi, un régisseur de domaine d’une aisance moyenne, avait pris une part active dans les mouvements de réveil national de la seconde moitié du xixe siècle. De sa mère, Leena Mägi, on ne sait presque rien. Konrad Mägi était le dernier enfant de la famille : il avait quatre frères et sœurs plus âgés, plus un autre frère aîné mort dans l’enfance. L’attribution du prénom Konrad tient sans doute simplement à la popularité que les prénoms allemands connaissaient à l’époque parmi la population rurale estonienne[6].

La santé mentale d’Andres Mägi doit avoir connu un problème, car il se mit soudain à changer d’emploi, à un rythme de plus en plus rapide. Cette situation conduisit à l’éclatement de la famille, et à l’âge de 11 ans, Mägi déménagea pour Tartu avec sa mère et sa sœur[6]. Il avait passé son enfance à Uderna, un petit village proche d’Elva, traversé par une importante ligne de chemin de fer et environné de forêts. Sa scolarité s’était bornée à quelques mois passés dans l’école primaire locale. En 1890, Konrad Mägi entra à l’école primaire de l’église orthodoxe apostolique de Tartu, où il ne réussit à tenir qu’un ou deux mois. Quelques années plus tard, il fréquenta l’école municipale de Tartu, mais là encore, la tentative avorta[6]. Sans avoir achevé aucun de ses essais de scolarisation, Mägi entra comme apprenti menuisier dans une fabrique de meubles – quelques-uns de ses croquis de meubles, datant de cette époque, ont survécu[6].

Chemin vers l'art

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En Estonie, c’est principalement dans les milieux germano-baltes que l’on jouissait d’un accès aux arts plastiques. Les paysans ne posaient généralement jamais les yeux sur une œuvre d’art, sans parler de création. Néanmoins, vers la fin du xixe siècle, différentes pratiques culturelles commencèrent à faire leur apparition, et notamment un intérêt pour les arts. Konrad Mägi et ses camarades s’adonnaient activement au sport et à la culture physique, tout en s’intéressant aussi, progressivement, au théâtre, à la littérature, à la philosophie et à la musique classique[6].

En 1897, Konrad Mägi fut embauché à l’usine de meubles Bandelier, où on lui confia la réalisation des décors raffinés, rosettes et volutes. Le propriétaire de l’entreprise, soucieux de rehausser la qualité de ses productions, envoya Mägi et plusieurs de ses collègues suivre les cours de dessin de Rudolf von zur Mühlen, chez qui Mägi apprit aussi bien la perspective que le dessin technique. Il est possible que son premier contact avec la peinture ait eu lieu à cette occasion[6]. En 1902, Konrad Mägi décida d’aller étudier à l’école des beaux-arts Stieglitz, à Saint-Pétersbourg[5].

Saint-Pétersbourg

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Konrad Mägi arriva à Saint-Pétersbourg en janvier 1903 et commença à étudier la sculpture dans la classe du sculpteur Amandus Adamson, à l’école Stieglitz. Ses études se déroulaient avec succès, et il côtoyait à l’école plusieurs autres Estoniens désireux de devenir artistes, notamment Nikolai Triik. Cependant, l’esprit technicien et sec de l’enseignement le laissait insatisfait. Peu de temps après, l’atelier de sculpture fut fermé, et Mägi s’impliqua de moins en moins dans le travail scolaire. Il fréquentait assidûment les musées où, à ce que l’on sait, il appréciait particulièrement les œuvres de Mihhail Vrubel et de Nikolai Roerich[5].

Lorsque la révolution de 1905 éclata, Mägi participa activement aux soulèvements. Il semble avoir organisé nombre de provocations dans des églises et même aidé à dissimuler des armes appartenant aux révolutionnaires.

Il collabora également à plusieurs publications politiques éditées en Estonie, auxquelles il fournissait des dessins satiriques, non dépourvus, cependant, d’un substrat symboliste. Il fut peut-être l’un des organisateurs de la grève des étudiants qui eut lieu à l’école Stieglitz. Refusant de poursuivre ses études dans cet établissement rétrograde, il fut renvoyé. Il continua à se former dans l’atelier de Jakob Goldblatt, tout en donnant lui-même des cours de dessins, mais il quitta Saint-Pétersbourg en avril 1906[6].

Åland et Helsinki

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"Motif d'Åland", 1906, huile sur toile, collection d'art Enn Kunila

Déjà âgé de 27 ans, Mägi n’avait encore créé aucune œuvre, à ce que l’on sait, mais son désir de devenir artiste ne faisait que croître. Après son départ de Saint-Pétersbourg, Mägi décida de passer l’été 1906 à Åland avec ses amis[5]. Envoûté par le cadre romantique et stimulé par l’exemple de Triik, c’est alors que Mägi se mesura pour la première fois à la peinture. Les nombreuses esquisses encombrant la chambre qu’il louait ont aujourd’hui disparu[7].

Dans l’état actuel de nos connaissances, il ne subsiste qu’une seule peinture créée à Åland[8]. On n’y trouve que peu de traits annonçant l’œuvre à venir de Konrad Mägi. Mais il était enfin en mesure de travailler avec régularité, la nature l’inspirait, et ce rythme – vivre en ville, peindre dans la nature – allait se répéter pendant tout le reste de son existence[5].

En septembre 1906, au terme des mois d’été, Mägi et ses amis retournèrent à Helsinki. Là, Mägi étudia pendant une brève période à l’école de dessin Ateneum et commença à donner des cours privés à Anni et August Vesanto. L’un et l’autre devinrent pour Konrad Mägi des amis et des mécènes. Anni se mit à vendre les aquarelles de Mägi dans son magasin de tabac, sans que le peintre en retirât toutefois un grand bénéfice[9]. Sa principale source de revenus lui venait des chants folkloriques estoniens qu’il recopiait à la main, et à la fin du mois d’août 1907, ayant amassé une somme suffisante, il décida de se rendre à Paris[6].

Sa première période parisienne s’étendit de septembre 1907 au printemps 1908. « Je suis à Paris depuis deux jours. Je n’ai pas du tout aimé l’Allemagne. La technique y est certes exceptionnelle, mais la bêtise l’est encore davantage. La France, c’est tout autre chose, les Français me plaisent énormément. Paris est une ville intéressante. Il y a de l’art ici, beaucoup de choses à voir. Je me plais vraiment, même si je n’avais que deux pauvres francs en poche quand je suis arrivé.»[10]

À Paris, Mägi vécut tout d’abord chez le sculpteur Jaan Koort, puis à la cité d’artistes La Ruche. Il suivit des cours de dessin dans deux écoles privées, l’Académie Colarossi et l’Académie de la Grande Chaumière.

Il fréquentait assidûment les expositions, sans toutefois manifester un enthousiasme particulier face aux valeurs reconnues du modernisme. «Bien sûr, tout cela ne rend pas plus intelligent, parce qu’on n’y trouve bien souvent qu’un fumier dont il ne vaut pas la peine de parler », écrira-t-il plus tard à propos des expositions parisiennes[4].

À ce que l’on sait, Mägi ne s’était alors pas encore mis à peindre et expliquait cela par le manque d’argent. « Tout l’argent que j’avais, et ce n’était pas grand-chose, naturellement, a été dépensé en tabac et en papier (le tabac est hors de prix, et médiocre), et il ne m’est rien resté pour le matériel », écrit-il à August Vesanto[5]. Peut-être a-t-il peint tout de même, mais dans ce cas les œuvres ont disparu.

À l’hiver 1908, Nikolai Triik arriva de Norvège et convainquit Mägi d’aller passer l’été avec lui en Norvège, en passant par Copenhague, avant de revenir à Paris l’automne suivant[6].

Konrad Mägi ne souhaitait passer que peu de temps en Norvège, environ deux mois, avant de retourner à Paris. À 30 ans, Mägi n’avait encore qu’un petit nombre d’œuvres à son actif, et sa santé se dégradait. En août 1908, il réussit à se rendre à la campagne et, là, il connut enfin une période productive. Il peignit des études dans le but de se former techniquement, pour pouvoir passer l’examen d’entrée à l’École des Beaux-Arts de Paris dès l’automne suivant. Malheureusement, le manque d’argent l’obligea à rester en Norvège deux années de plus[5].

Mais en Norvège, Mägi se mit à peindre. Il ne datait pas ses tableaux avec précision, il n’indiquait pas la localisation du motif, s’efforçant au contraire de laisser de côté l’aspect factuel pour capter les rythmes et les structures qui constituaient le cœur réel des choses et des phénomènes. Pendant son séjour en Norvège, Mägi participa à une exposition à la galerie Blomqvist, à Oslo, mais sans percer. Néanmoins, il envoya aussi ses œuvres en Estonie, pour une exposition organisée en 1910 par le mouvement culturel Jeune-Estonie, et ce fut le début de son succès dans son propre pays[5].

Parmi ses paysages norvégiens, on trouve aussi bien des vues panoramiques et réalistes de la nature que des paysages de marécages quasiment hallucinatoires[3].

Retour à Paris

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En 1910, Konrad Mägi retourna à Paris. Il voyagea en Normandie pendant l’été et recommença à peindre – nous ne connaissons que de rares œuvres de cette période. À Paris, il se mit à signer ses tableaux en francisant vaguement son nom : K. Maegui. En 1912, il réussit à présenter trois œuvres au Salon des Indépendants. C’est aussi l’époque où il sombra malheureusement dans une dépression encore plus profonde. Au printemps 1912, il fit ses valises et rentra en Estonie[5].

Saaremaa

Rentré en Estonie, Konrad Mägi logea chez sa sœur, à Tartu. En 1913, pour gagner sa vie, il commença à accepter des commandes de portraits ; pendant les années qui suivirent, il peignit principalement des femmes de la classe aisée. Il ne peignait cependant pas uniquement sur commande, mais approchait parfois des modèles en leur demandant de poser pour lui. Il éprouvait un intérêt particulier pour les physionomies issues d’autres peuples: Juifs, Roms, Polonais, etc.[5]

Pendant l’été 1913, Mägi se rendit sur l’île estonienne de Saaremaa. Sa santé se dégradait de nouveau, et il espérait que les bains de boue et le climat plus favorable lui apporteraient un soulagement[6].

Mägi travailla principalement à Vilsandi, dans la hâte et essentiellement sur un seul et même motif. Son coup de pinceau était plus serré et plus intense qu’en Norvège, et les toiles de cette période sont composées de petites taches colorées qui donnent une impression plus abstraite que réaliste. C’était la première fois que le paysage estonien était représenté avec les moyens de l’art moderne. À ce jour, on ne sait pas combien de tableaux Mägi peignit à Saaremaa[3].

Estonie du sud

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Les années qui suivirent, Mägi demeura à Tartu, se rendant l’été en Estonie du Sud (Kasaritsa, rivage du lac Pühajärv, Otepää, etc.) pour peindre. Pendant cette période, ses œuvres se mirent à exprimer de façon de plus en plus claire sa vision du monde et son expérience personnelles. Vers le milieu des années 1910, les paysages de Mägi devinrent relativement sombres, des murailles d’arbres oppressantes se mirent à envahir le paysage pictural, le ciel se fit plus menaçant. Cet assombrissement s’explique sans doute à la fois par la dépression persistante de Mägi et par l’aggravation de ses problèmes de santé[5].

Vers le milieu des années 1910, Mägi commença à donner des leçons de peinture et, à la fin de la décennie, lui et quelques collègues partageant ses vues fondèrent l’école d’art Pallas, dont il fut élu premier directeur[5].

Pendant près de dix ans, Mägi n’avait effectué aucun voyage à l’étranger, mais en septembre 1921, il décida de partir pour l’Italie. Pour la première fois apparut alors dans ses toiles le motif de la ville, non comme symbole de modernité mais plutôt comme une illusion, l’accent étant mis sur les bâtiments, les escaliers et d’autres objets architecturaux. Au cours de l’été 1922, Mägi se rendit à Rome, où il peignit étonnamment peu de motifs urbains concrets, se concentrant plutôt sur l’eau et le ciel, et repoussant la ville dans le lointain, sous forme de lambeaux. Il peignit également sur l’île de Capri et à Venise[3].

Les dernières années

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De retour à Tartu, Mägi se tourna vers l’enseignement et dirigea les ateliers de nature-morte et de paysage. Malheureusement, vers le milieu des années 1920, son état de santé s’était irrémédiablement aggravé. Pendant sa vie et après son décès, les médecins ont soupçonné des ulcères gastriques, une gastrite, des rhumatismes, une radiculite et la tuberculose. En 1924, il se rendit dans un sanatorium en Allemagne, où il passa deux mois mais ne put se lever que trois ou quatre fois. Il revint en Estonie en 1925 et commença à être soigné à la clinique de l’Université. Il se montrait de plus en plus nerveux, et l’on a évoqué depuis une possibilité de schizophrénie, qui aurait pu être causée par la syphilis attaquant son système nerveux. À la fin du mois de mai, ses étudiants le conduisirent à l’hôpital psychiatrique, où son état empira définitivement. Konrad Mägi mourut à l’âge de 46 ans, le 15 août 1925, à treize heures vingt[5].

Destructions et recherches

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Il est aujourd’hui impossible d’estimer l’étendue de la création de Konrad Mägi, car ce dernier n’a tenu aucun répertoire précis durant sa vie, et les suppositions ne peuvent être qu’indirectes. On connaît avec certitude 290 toiles de Mägi, dont plusieurs n’ont subsisté que sous la forme, par exemple, d’une photographie en noir et blanc. On a affirmé que Mägi avait peint 400 tableaux au total, mais à l’heure actuelle il ne s’agit que d’une supposition[1]. Après la mort de l’artiste, on a dressé la liste des œuvres trouvées dans son appartement : 88 toiles, 60 aquarelles, 16 dessins en couleurs et 242 dessins[1].

En plus des œuvres qui ont été perdues, certaines toiles de Mägi ont été détruites. L’artiste lui-même en porte une partie de la responsabilité, ayant commencé, à la fin de sa vie, à détruire ses œuvres et ayant donné l’ordre au personnel de l’école Pallas de les frotter avec un solvant. Plusieurs œuvres ont été détruites au cours d’une attaque aérienne sur Tartu en juillet 1941: des toiles de Mägi furent retirées endommagées après le bombardement du musée des Beaux-Arts de Tartu. Il est possible que des œuvres de Mägi aient également disparu dans l’incendie du musée des Beaux-Arts d’Estonie.

Les tableaux de Konrad Mägi sont aujourd’hui dispersés dans le monde entier, sans qu’un registre ne recense ces toiles et leur emplacement. Maie Raitar (1944-2008) a réussi à retrouver la trace de dizaines de tableaux, qu’elle a ainsi réintégrés dans l’histoire de l’art. Malheureusement, les archives très détaillées qu’elle avait constituées ont, elles aussi, disparu. L’un des buts de la Fondation Konrad Mägi, créée en 2018, a précisément été, dès le début, la recherche des œuvres disparues de Mägi. 40 toiles ont ainsi été découvertes ou retrouvées[1]. Une exposition consacrée à ces toiles retrouvées a été organisée au Musée national d’Estonie, sous le titre «Konrad Mägi. Seninägemata maalid» («Konrad Mägi. Peintures redécouvertes»), du 13 octobre 2023 au 7 janvier 2024, et un catalogue portant le même titre a été édité[11].

En plus des œuvres de Konrad Mägi, on conserve dans les archives des lettres et les cartes postales envoyées à ses amis et à ses collègues. Celles-ci se trouvent dans les archives d’histoire culturelle de l’Estonie du Musée littéraire d’Estonie [EKLA], dans les archives du Musée des Beaux-Arts d’Estonie [EKM arhiiv], dans les archives du Musée des Beaux-Arts de Tartu [TKM arhiiv], ainsi que dans une collection particulière à Helsinki. Le sigle [RP] signale des lettres dont les originaux ont disparu mais qui sont retranscrites dans la monographie de Rudolf Paris (1932). Paris ne cite souvent que des fragments de lettres. Voir: https://konradmagi.ee/et/konrad-magi-kirjad/

Dans ce cas, on n’a imprimé que les fragments qui sont des citations directes de Mägi, et les résumés intercalaires de Paris ont été écartés. De même, pour rendre l’ensemble plus lisible, les salutations en fin de lettre ont été omises lorsqu’elles ne renfermaient aucune information importante.

Les lettres en russe à August Vesanto ont été traduites par Ilona Martson. Les lettres ont été transcrites par Mareli Reinhold, Liisi Tee, Kadi Kass, Aili Kuldkepp et Aili Grichin.

Notes et références

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  1. a b c et d (et) Eero Epner, Konrad Mägi. Seninägemata maalid (Konrad Mägi. Peintures redécouvertes)., Tallinn, Konrad Mägi Sihtasutus, (ISBN 9789916419793), p. 44-45
  2. (et) « Näitused », sur Konrad Mägi (consulté le )
  3. a b c et d (et) Eero Epner, Konrad Mägi, Tallinn, Eesti Kunstimuuseum, (ISBN 978-9949-9965-0-6), p. 106-107
  4. a et b (et) « Lettre à August Vesanto », sur Konrad Mägi, (consulté le )
  5. a b c d e f g h i j k l et m (et) Eero Epner, Konrad Mägi, Tallinn, Eesti Kunstimuuseum, (ISBN 978-9949-9965-0-6), p. 31-32
  6. a b c d e f g h i et j (et) Eero Epner, Konrad Mägi, Tallinn, Enn Kunila, OÜ Sperare, , p. 313
  7. (et) « Looming 1925 A.Vaga, F.Tuglase, J.Genssi ja G.Suitu mälestused Konrad Mäest », sur Konrad Mägi (consulté le )
  8. (et) « Ahvenamaa motiiv » [« Motif d’Åland »], sur Konrad Mägi (consulté le )
  9. (et) « Ootamatu avastus Konrad Mäe elust » [«  Une découverte inattendue sur la vie de Konrad Mägi »], sur Eesti Ekspress (consulté le )
  10. (et) « Lettre à Peeter Rootslane », sur Konrad Mägi, (consulté le )
  11. (et) « Konrad Mägi. Peintures redécouvertes », sur www.erm.ee, (consulté le )

Liens externes

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