Jean Boussard
Jean Boussard | |
Portrait photographique entre 1880 et 1923. | |
Présentation | |
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Nom de naissance | Jean Marie Boussard |
Naissance | Cry (Yonne) |
Décès | (à 78 ans) 16e arrondissement de Paris |
Nationalité | Française |
Mouvement | Éclectisme |
Formation | École des beaux-arts de Paris |
Œuvre | |
Agence | 38 rue Ribera, 16e arrondissement de Paris |
Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur (1890) |
Entourage familial | |
Père | Marie Gabriel Boussard |
Mère | Anne Elisabeth Benoit |
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Jean Marie Boussard, né le à Cry (Yonne) et mort le à Paris, est un architecte français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jean Marie Boussard est né dans une famille bourgeoise de l'Yonne[1]. Il est le fils de Marie Louis Gabriel Boussard, médecin âgé de 31 ans, et de Anne-Joséphine Élisabeth Benoit, âgée de 23 ans[2]. Son grand-père paternel était marchand de bois[1].
Après ses études primaires passées dans l'Yonne, Jean Boussard monte à Paris où il rejoint l'atelier d'Alexis Paccard à l’École des Beaux-Arts au milieu des années 1860[3]. Fait remarquable, il ne concourt pas pour le traditionnel prix de Rome[réf. nécessaire].
Sa carrière débute véritablement lorsqu'il intègre les Postes et Télégraphes en 1872. C'est pour le compte de cette administration qu'il construit ses bâtiments les plus prestigieux durant le dernier quart du XIXe siècle[4]. Il fait appel à des illustrateurs et graveurs, tels Georges Garen qui fut son élève[5].
L'architecte s'illustre aussi dans le domaine de l'architecture domestique. Il réalise ainsi, principalement dans les 5e et 16e arrondissements de Paris, plusieurs immeubles d'habitation richement décorés[1]. Il fait édifier également des villas « romaines » en banlieue parisienne et en province, telle celle d'Épinal (Vosges)[1].
Enfin, Jean Boussard s'intéresse de près à l'architecture funéraire et conçoit plusieurs projets de tombeaux à Paris comme en province. Le plus abouti semble être celui de la famille De Courtais situé à Doyet (Allier)[1].
Son agence est située 38 rue Ribera à Paris, dans un immeuble qu'il a lui même construit[6].
Parallèlement à sa carrière de bâtisseur, Jean Boussard s'illustre dans le domaine de l'édition. Ainsi est-il à l'origine de nombreux recueils d'architectures et d'articles publiés dans les revues Le Moniteur des architectes, la Revue générale d'architecture et des travaux publics ou La Semaine des constructeurs[1] ainsi que dans L'Encyclopédie d'architecture[7].
Jean Boussard est inhumé au cimetière de Cry.
Réalisations
[modifier | modifier le code]Immeubles et maisons d'habitation
[modifier | modifier le code]- 48-50 rue des Bernardins à Paris 5e (1879)[8],[9]. Sur le pan coupé de la rue des Écoles, médaillon de Gaspard Monge (1746-1818).
- 66 avenue Kléber et 2 rue Cimarosa à Paris 16e (1880). Immeuble non signé de cinq étages à sept et six fenêtres. La double porte semble postérieure. Médaillon de Domenico Cimarosa au coin.
- 93 avenue Kléber à Paris (1880). Immeuble signé et daté, de 6 étages et 7 fenêtres. Grand balcon filant au 5e étage.
- 24 boulevard Saint-Germain à Paris 5e (1881).
- 7-9 place des Ternes (La cité mondaine) à Paris 17e (1881-1882). Grand immeuble de 6 étages signé et daté dont les entrées se rejoignent sur une cour circulaire à 25 fenêtres. Fenêtres au coin et sur l'avenue de Wagram. Le sol des entrées est signé par l'entreprise Corbassière. Balcon filant en pierre au 5e étage.
- 21 boulevard Saint-Germain à Paris (1881-1882, gravé). Immeuble de 6 étages tous différents avec 8 fenêtres par étage, signé J. Boussard. Fronton remarquable. Grand vestibule de classe. De part et d'autre de la double porte d'entrée, deux cariatides, sans bras ni jambes, se font face.
- 21 rue Greneta à Paris 2e (1885). Immeuble de six étages à neuf fenêtres, signé.
- 17 rue des Bernardins à Paris 5e (1890).
- Maison romaine d’Épinal (1892). Maison particulière d'une industrielle devenue siège de la bibliothèque municipale, aujourd'hui service des affaires culturelles de la ville d’Épinal.
- 4 rue Jean-Goujon à Paris 8e (1894).
- 41 et 45 rue Ribera à Paris 16e (1894).
- 40 et 42 rue Ribera et 5 rue Dangeau à Paris 16e (1894).
- 76 et 78 avenue Mozart, 2 rue de l'Yvette et 13-15, rue de la Cure (arrière) à Paris 16e (1896).
- 37 rue Ribera à Paris 16e (1898). Hôtel particulier de trois étages, construit par l'architecte pour lui-même[10]et aujourd'hui démoli.
- Château des Hautes-Montées (Château de la Chênaie) à Orléans (1898),
- 1 rue de l'Yvette à Paris 16e (1911).
- 4 rue de l'Yvette à Paris 16e (1911).
- 6 rue Jasmin, à Paris 16e (1914-1916).
- 3 boulevard du 11-Novembre à Auxerre. Hôtel particulier.
- Villa La Montagne à Champigny-sur-Marne.
-
Maison romaine d'Epinal (Vosges).
-
Château de la Chênaie à Orléans (Loiret).
-
Hôtel particulier à Auxerre.
Architecture postale
[modifier | modifier le code]- Hôtel des Postes d'Angers (1887). Désaffecté et actuellement occupé par un café[11].
- Caisse nationale d'épargne, rue Saint-Romain à Paris 6e (1890). Actuellement siège de La Banque postale.
- Caisse d'épargne à Saint-Florentin (1890). Actuellement hôtel de ville.
- Hôtel des Téléphones (Central Gutenberg), 46bis rue du Louvre et 55 rue Jean-Jacques-Rousseau à Paris 1er (1890). Partiellement incendié en 1908 et remanié par Charles Giroud[4].
- Grande Poste de Bordeaux (1892)[12].
- Hôtel des Postes de Fontainebleau (1893).
- Central téléphonique Chaudron, 22 rue Chaudron à Paris 10e (1896). Désaffecté et remplacé par le Central téléphonique de La Villette.
- Hôtel des Postes d'Orléans (1898).
- Central téléphonique Ségur, 55 avenue de Saxe à Paris 7e (1899-1900). Modifié à plusieurs reprises, actuellement partie de l'Hôtel Hilton Paris Eiffel[13].
-
Hôtel des Téléphones rue Jean-Jacques Rousseau à Paris.
-
Central téléphonique Ségur à Paris
-
Caisse nationale d'épargne rue Saint-Romain à Paris.
-
Hôtel de Ville de Saint-Florentin (Yonne).
Tombeaux
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Tombeau Florens (cimetière du Père-Lachaise à Paris).
Publications
[modifier | modifier le code]Ouvrages gravés
[modifier | modifier le code]- Études sur l'art funéraire moderne dans ses conceptions les plus pratiques : chapelles, sarcophages, stèles et croix, parallèle des différents genres de construction, ornements allégoriques, Paris, Librairie polytechnique de J. Baudry, , 200 pl.
- Concours de l'École des beaux-arts : médailles et mentions, t. 1, Paris, Vve A. Morel, , 12 p.-36 pl. (lire en ligne).
- Concours de l'École des beaux-arts : médailles et mentions, t. 2, Paris, Vve A. Morel, , 12 p.-36 pl. (lire en ligne).
- Constructions et décorations pour jardins : kiosques, orangeries, volières, abris divers, Paris, Vve A. Morel, 1879-1881, 50 pl.
- Études sur l'art funéraire moderne, Paris, Librairie polytechnique de J. Baudry, , 16-52 p. (lire en ligne).
- Petites Habitations françaises : maisons-villas-pavillons, Paris, Vve A. Morel, , 104 col.-100 pl.
- Choix de fontaines décoratives, Paris, Vve A. Morel, , 40 pl.
- Recueil des tombeaux les plus remarquables exécutés de nos jours et représentés en perspective, Paris, Librairie polytechniques de J. Baudry, s.d., 52 pl.
Monographies
[modifier | modifier le code]- Conseils pratiques de construction : La Maison française, ce qu'elle est, ce qu'elle devrait être, Paris, A. Lévy, , IV-110 p.-14 pl.
- L'Art de bâtir sa maison, Paris, Librairie des imprimeries réunies, , 468 p. (lire en ligne).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Arnaud Schoonheere, « Jean Boussard (1844-1923) : bâtisseur et pionnier de l'architecture postale : résumé », sur theses.fr (consulté le ).
- « Boussard, Jean-Marie », sur Base Léonore (consulté le )
- Michel Fleury (dir.), Anne Dugast et Isabelle Parizet, Dictionnaire par noms d'architectes des constructions élevées à Paris aux XIXe et XXe siècles : première série, période 1876-1899, Paris, Service des travaux historiques de la Ville de Paris, , XVII-147 p.-144 p. de pl, p. 64 (notice 768).
- Arnaud Schoonheere, « L'Hôtel des téléphones de Jean Boussard », Livraisons d'histoire de l'architecture, no 38, 2e semestre 2019, p. 75-85 (ISSN 1627-4970, lire en ligne)
- « Garen, Georges Félix », sur Base Salons du Musée d'Orsay (consulté le ).
- « Boussard,Jean-Marie », dans Répertoire des architectes nés ou actifs dans les Vosges : 1800-1940, Épinal, Archives départementales des Vosges, (ISBN 978-2-86088-052-7), p. 11.
- Béatrice Bouvier, L'Édition d'architecture à Paris au XIXe siècle : les maisons Bance et Morel et la presse architecturale, Genève, Droz, coll. « École pratique des hautes études. Sciences historiques et philologiques. Histoire et civilisation du livre », , XII-622 p.-30 pl. (ISBN 2-600-00879-9), p. 279.
- « 48, rue des Bernardins », sur pss-archi.eu (consulté le )
- « 50, rue des Bernardins », sur pps-archi.eu (consulté le )
- Demandes de permis de construire parisiens, volume 6, Archives départementales de Paris.
- « Poste, puis hôtel des finances, actuellement café », sur Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire, (consulté le )
- Cadish, « Du séminaire à la poste » , sur sudouest.fr, (consulté le )
- « Hôtel Hilton Paris Eiffel Tower », sur pss-archi.eu (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Boussard, Jean-Marie », dans Répertoire des architectes nés ou actifs dans les Vosges : 1800-1940, Épinal, Archives départementales des Vosges, (ISBN 978-2-86088-052-7), p. 11.
- Arnaud Schoonheere, Jean Boussard (1844-1923) : bâtisseur et pionnier de l'architecture postale, Paris, Université Paris sciences et lettres, (présentation en ligne).Thèse de doctorat en histoire de l'art soutenue le 20 juin 2023 sous la direction de Jean-Michel Leniaud.
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la vie publique :