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Jean-Didier Vincent

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Jean-Didier Vincent, né le à Libourne[1] en Gironde, est un neurobiologiste et neuropsychiatre français. Il a été professeur de physiologie à la faculté de médecine de l'université Bordeaux II puis à celle de l'université Paris-Sud, et a dirigé de 1991 à 2004 l'Institut de neurobiologie Alfred-Fessard du CNRS. Il est membre de l'Académie des sciences, depuis le , et de l'Académie de médecine.

Jean-Didier Vincent est le fils unique d'un courtier en vins franc-maçon[2].

Jean-Didier Vincent étudie à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), dans un collège protestant dont le maître le destine à des études de littérature à l'École normale supérieure, puis au lycée Michel-Montaigne à Bordeaux[3] Ses parents, courtiers en vins et protestants, ayant connu des revers de fortune, sa mère l'incite à entreprendre plutôt des études de médecine[3] à l'École du service de santé des armées de Bordeaux, pensant que la blouse blanche lui irait bien et lui éviterait les mêmes déboires financiers[4]. Il devient major de Physique, Chimie, Biologie (ancienne filière universitaire préparatoire à la première année de médecine). Interne dans des services de clinique, il rencontre le neuropsychiatre Jacques Faure, qui l'incite à faire des recherches dans ce domaine[4],[5].

Jean-Didier Vincent est biologiste des hôpitaux en physiologie et explorations fonctionnelles au CHRU de Bordeaux (1966-1977), professeur sans chaire (1973-1978) puis professeur de physiologie à la faculté de médecine de Bordeaux (1979-1992). Il dirige l'unité Inserm 176/CNRS "Neurobiologie des comportements" au CHRU de Bordeaux (1978-1990) avant de prendre la direction de l'Institut Alfred-Fessart à Gif-sur-Yvette, de 1992 à 2002[3]. Il est professeur de physiologie à la faculté de médecine de Paris Sud, praticien hospitalier à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (1992-2006) et professeur à l'Institut universitaire de France, chaire de neuro-endocrinologie de la faculté de médecine de Paris-Sud, université Paris XI (1994-2004)[6].

En 1988, il signe l'appel à François Mitterrand, mais regrette cet engagement politique depuis[2].

Il a effectué des recherches en neurobiologie aux États-Unis (postdoctorat au Brain Institute de l’université de Californie, à Los Angeles) puis en France (CNRS, INSERM).

Jean-Didier Vincent est président du Conseil national des programmes au ministère de l'Éducation nationale depuis 2002, membre du comité d'éthique des sciences du CNRS (COMETS) et du comité d'éthique et de précaution pour les applications de la recherche agronomique de l'INRA (COMEPRA). Membre du directoire de la Fondation pour l'innovation politique jusqu'au , il préside depuis l'Association pour l'Université numérique francophone mondiale (UNFM).

Apports scientifiques

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Jean-Didier Vincent a beaucoup contribué au développement de la neuroendocrinologie qui comprend l'étude des interactions entre hormones et système nerveux, le cerveau étant considéré également comme une glande endocrine. Il a une vision beaucoup plus pessimiste que son confrère Boris Cyrulnik quant à ce qui prédétermine les comportements humains et croit au primat du biologique sur la raison, déclarant en 2013 dans le film La Possibilité d'être humain : « L'homme est libre, oui, mais en liberté surveillée ».

Il a publié de nombreux ouvrages à thèse biologisante, Biologie des passions, La Chair et le diable[7]. Dans Biologie des passions, il défend une dynamique avant tout sexuelle de l'amour (Éros). Il énumère les pratiques sexuelles omniprésentes dans la nature (même les plus "déviantes"), et suggère que la notion de propriété de la femme est née pendant la sédentarisation de l'ère néolithique. Il détaille également la complexité des systèmes sexuels qui sont souvent conçus pour cadrer les règles de reproduction de chaque espèce[8].

Dans son ouvrage Bienvenue en Transhumanie, il porte un œil sceptique sur le transhumanisme, dénonçant un manque de morale pourtant nécessaire autour de cette transformation radicale du génome. Il craint également une déconnexion entre reproduction et sexualité, et de fait que la sexualité se virtualise en stimulant directement les parties du cerveau concernées[9].

Autres fonctions

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Prix et distinctions

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Jean-Didier Vincent a écrit plusieurs ouvrages, dont le plus célèbre est La Biologie des passions ainsi que Élisée Reclus, géographe, anarchiste, écologiste qui a reçu le prix Femina essai 2010.

Vie privée

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Jean-Didier Vincent est marié à Lucy Vincent. Il a cinq enfants, de deux mariages[réf. souhaitée].

Prises de position et polémiques

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Sur la trisomie 21

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Le , au cours de l’émission La Tête au carré, diffusée sur France Inter, était évoqué un nouveau test susceptible de diagnostiquer la trisomie 21 en tout début de grossesse. Jean-Didier Vincent a défendu ce diagnostic prénatal, alléguant que « les trisomiques sont un poison dans une famille ». Au cours de l'émission, Jean-Didier Vincent est revenu sur ce propos, jugé « violent » par l'animateur Mathieu Vidard, et l'a retiré, en le qualifiant de « terme malheureux » mais sans toutefois s'excuser. Éléonore Laloux, jeune femme trisomique et porte-parole du collectif les Amis d'Éléonore, a répondu au biologiste en 2013 dans une vidéo[13],[14], puis à nouveau, en , dans un livre autobiographique, Triso et alors !, co-écrit avec le journaliste Yann Barte.

Sur les OGM

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Auparavant, au cours de la même émission, qui traitait des essais OGM en agriculture, Jean-Didier Vincent a défendu la firme Monsanto et a notamment déclaré : « il faut utiliser les OGM », « ça a rendu de grands services à l'agriculture ».

Affaire judiciaire sur Jean-Marie Le Pen

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Le , lors de l'émission télévisée Ce soir ou jamais, il déclare au sujet de Jean-Marie Le Pen : « On le connaissait comme le loup blanc, c’était un salopard », et ajoute : « il a commis probablement des crimes, mais je ne peux pas le dire sur les antennes ». Le , la Cour d'appel de Paris l'a jugé coupable d’injure (pour la première phrase) et de diffamation (pour la seconde), et l'a condamné à une amende de 1 500 euros avec sursis et à 4 000 euros de dommages et intérêts[15].

Notes et références

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  1. Cf. Acte de naissance n° 266 en date du 7 juin 1935 du registre des naissances de l'état-civil de la ville de Libourne pour l'année 1935 ; Who's who in France, éd. Jacques Lafitte, 41e édition, 2010, page 2203, ou encore Who's who in Sud-Ouest, éd. Jacques Lafitte, 1re édition, 1987, page 225, où les notices rédigées par l'intéressé lui-même mentionnent bien sa naissance à Libourne. Il n'est donc pas né à Castillon-la-Bataille ou Sainte-Foy-la-Grande, comme l'indiquent à tort divers auteurs de publications le concernant.
  2. a et b Pascale Nivelle, « Jean-Didier Vincent, neurobiologiste, publie son autobiographie génétique. Pour lui, «La vie est une fable». L'être et le vivant », sur Libération.fr, (consulté le )
  3. a b et c Chercher - Jours après jours, les aventuriers du savoir, éditions Autrement, 2000, (ISBN 9782746700550), p. 121-123.
  4. a et b Entretien avec Jean-Didier Vincent dans Le Tête-à-tête de Frédéric Taddeï sur France Culture le 22 janvier 2012.
  5. Interview de Jean Didier Vincent par Jacques Paugam sur Canal Académie, 27 février 2011
  6. Jean-Didier Vincent, sur histoire.inserm.fr
  7. Sébastien Lemerle, « Les habits neufs du biologisme en France », Actes de la recherche en sciences sociale, nos 176-177,‎ , p. 75
  8. « Jean-Didier Vincent: "Baisez et tout ira mieux" », sur Sinemensuel.com, (consulté le )
  9. Élisabeth Lévy, « Jean-Didier Vincent, de l'humain au transhumain », sur Lepoint.fr, (consulté le )
  10. « Académie des sciences »
  11. « Académie nationale de Médecine »
  12. Décret du 12 juillet 2002 portant promotion et nomination (lire en ligne)
  13. Eléonore Laloux répond à Jean-Didier Vincent
  14. Emmanuel Laloux, « Non, les trisomiques ne sont pas un "poison dans une famille" ! », sur Lavie.fr, (consulté le )
  15. Libération, 28 mai 2009 « 5 500 euros pour avoir traité Le Pen de salopard »

Liens externes

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