Groupe d'action municipale
Forme juridique | Association loi de 1901 agréée par l’État |
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Zone d’influence | France |
Fondation | 1963 |
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Siège | 40 rue Benoît Malon, 92290 Chatenay-Malabry |
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Structure | Association d'associations |
Personnages clés | Hubert Dubedout, Jean-Louis Bianco |
Président | Maurice Libessart |
Les Groupes d'action municipale (GAM) sont des groupes qui ont été constitués dans des communes de France dans les années 1960 et 1970 par des militants qui considéraient que les partis politiques ne fournissaient pas de réponse adaptée aux besoins sociaux du moment. Ils constituent une expérience de démocratie participative à l'échelle locale. En 1971, on comptait environ 150 GAM à travers la France[1].
Historique
[modifier | modifier le code]Le premier GAM à voir le jour est celui de Grenoble (Hubert Dubedout), entre 1963 et les élections municipales françaises de 1965. Les militants qui le composent viennent d'associations telles que Vie nouvelle, , Peuple et culture, Économie et humanisme, ou d'unions de quartier[2], ou encore de syndicats tels que la CFDT, qui partagent un constat de l'inadéquation des réponses des partis politiques de tout bord aux questions d'urbanisme, de politique culturelle et de participation citoyenne à la démocratie. Ces questions sont rendues prépondérantes dans les années 1960 à la suite de l'importante croissance économique des Trente Glorieuses, qui entraîne des modifications sociales profondes.
Les GAM se sont d'abord étendus à Valence et Chambéry, avant de devenir un phénomène national au début des années 1970. Ils ont participé, dans de nombreuses communes, aux élections municipales françaises de 1971 et par la suite, à la gestion de communes.
Les GAM sont fédérés, au niveau national, par le Secrétariat national des groupes d'action municipale dont le siège est à Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine.
Le nom « Groupe d'action municipale », avec ou sans adjonction de toponyme ou inclusion de substantif, et le sigle « GAM », sont déposés auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) au titre des livres IV et VIII du Code de la propriété intellectuelle. Seules peuvent les utiliser les associations ayant adhéré au Secrétariat national et ayant approuvé le manifeste national du mouvement.
Le Secrétariat national des GAM bénéficie d'un double agrément d'État : comme association de protection de la nature, de défense de l'environnement et d'amélioration du cadre de vie, et comme association d'éducation populaire.
Il existe aujourd'hui une trentaine de GAM en France, principalement dans la région « historique » Rhône-Alpes, mais également en Provence, Alsace, Normandie, Pays de la Loire... Bien qu'indépendants des partis politiques, ils de situent néanmoins à l'heure actuelle nettement à gauche. Les GAM toujours actifs se réfèrent au Manifeste de Pontarlier (1975) (lequel les rattachaient au courant socialiste et autogestionnaire) et à celui de Vichy (1987), dont voici des extraits :
« Il apparait qu'un système de valeurs fondé sur le profit et non sur l'utilité sociale ne peut accepter que les hommes deviennent vraiment responsables dans l'entreprise ou dans la cité. C'est pourquoi ils s'appliquent à leur inculquer le respect de la hiérarchie et des situations acquises... Aux côtés des syndicats de travailleurs, des associations et mouvements qui se donnent des objectifs semblables, les GAM préparent dès aujourd'hui, à travers les actions qu'ils mènent, les prises de conscience et les mobilisations nécessaires pour que les citoyens se donnent les moyens d'exercer réellement leur pouvoir...ils aident les citoyens à reconnaître les conflits..qui résultent d'une situation d'inégalité (travailleurs et patrons, locataires et propriétaires,...administrés et "notables"). Ils incitent les citoyens à se regrouper pour affronter ces conflits, renverser les rapports de force »
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Bernard, Blancherie et Lecomte 1972.
- Les unions de quartier sont également un phénomène associatif très vivant à Grenoble encore aujourd'hui, et qui sont coordonnées par un comité de liaison depuis 1961.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Roger Beaunez et Albert Rousseau, L'Expérience de Grenoble, l’action municipale : Ses possibilités, ses limites, Éditions ouvrières, coll. « Pouvoir local », 1971, 191 p.
- Jean-Pierre Bernard, Jean-Marc Blancherie et Patrick Lecomte, « Les Groupes d'action municipale dans le système politique local : Grenoble, Valence, Chambéry », Revue française de science politique, vol. 22, no 2, , p. 296–318 (ISSN 1950-6686, lire en ligne)
- Robert de Caumont (alors délégué national des GAM) et Marc Tessier, Les Groupes d'action municipale, avec la coll. de Jean-Louis Bianco et Bénédicte Courtier, Éditions universitaires, Paris, 1971, 227 p. ; rééd. Téma-éditions, coll. « Tema-action », Paris, 1973
- Gabrielle Cote-Colisson, Le Pouvoir d'intervention des groupes d'action municipale, mémoire de diplôme d'études supérieures en science politique à l'Université Paris-I, sous la dir. de Pierre Birnbaum, 1974, 198 p. (OCLC 26605341)
- Michel Reydellet, Les Groupes d'action municipale : L'Exemple de Meylan, texte remanié d'un mémoire de diplôme d'études supérieures en science politique à l'Université d'Aix-Marseille en 1972, Presses universitaires d'Aix-Marseille, coll. « Travaux et mémoires de la Faculté de droit et de science politique d'Aix-Marseille » (no 20), 1975, 181 p.
- Michèle Sellier, Les Groupes d'action municipale, thèse de doctorat en science politique à l'Université Paris-I, sous la dir. de Jean-Pierre Cot, , 1046 p. (OCLC 32108630)
- Michèle Sellier, « Les Groupes d'action municipale », Sociologie du travail, vol. 19, no 1, , p. 41–58 (ISSN 0038-0296 et 1777-5701)
- Gilles Morin, « Les groupes d'action municipale et l'autogestion », dans Frank Georgi (dir.), Autogestion, la dernière utopie ?, actes du colloque organisé par le Centre d'histoire sociale XXe siècle les 14 et , Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 60), Paris, 2003, 612 p. (ISBN 2-85944-485-8), p. 309–322
À lire aussi :
- (en) Suzanne Berger, Peter Gourevitch, Patrice Higonnet et Karl Kaiser, « The Problem of Reform in France : The Political Ideas of Local Elites », Political Science Quaterly, vol. 84, no 3, , p. 436–460 (ISSN 0032-3195 et 1538-165X, lire en ligne)
- Murray Bookchin, Pour un municipalisme libertaire, 1984 ; rééd. Atelier de création libertaire, Lyon, 2003, 40 p. (ISBN 2-905691-88-3)
- Loïc Blondiaux, « La Démocratie par le bas : Prise de parole dans les conseils de quartier du vingtième arrondissement de Paris », Hermès, nos 26-27,