Grotte Saint-Vincent

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Grotte Saint-Vincent
La grande salle de la grotte Saint-Vincent.
Localisation
Coordonnées
Pays
France
Département
Massif
Vallée
Vallée du Vançon
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
1 520 m
Longueur connue
120 m
Période de formation
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La grotte Saint-Vincent est une cavité naturelle située sur la commune du Castellard-Mélan dans le massif des Monges, département des Alpes-de-Haute-Provence.

Toponymie[modifier | modifier le code]

La cavité porte le nom d’un saint bien connu dans la région qui aurait fréquenté la grotte. Il existe une légende dans laquelle saint Vincent résista au Diable et le changea en serpent.

La grande salle d'entrée est un lieu extraordinaire qui frappe le visiteur par son volume inhabituel pour les Alpes-de-Haute-Provence. Ce volume de la salle a certainement contribué à la popularité de la légende de saint Vincent.

Spéléométrie[modifier | modifier le code]

La dénivellation de la grotte Saint-Vincent est de 37 m pour un développement[N 1] de 120 m[1].

Géologie[modifier | modifier le code]

La cavité se développe dans les calcaires du Lias (Jurassique).

Archéologie[modifier | modifier le code]

La grotte a fait l'objet de fouilles anciennes[2]. En juin 1877, Hector Nicolas découvre un humérus d’ours perforé[3].

Historique[modifier | modifier le code]

La cavité est anciennement connue mais n'apparaît que tardivement dans la littérature[4]. La grotte est visitée par les entomologistes Bedel et Simon en 1872, puis par Gustave Tardieu, Hector Nicolas, Jaubert, Pardigon, Giaud et Toesca en juin 1878[3]. Au début du XXe siècle, Paul de Peyerimhoff y récolte une faune abondante[5]. En 1954, Pierre Martel visite de la grotte[6]. En 1974, la cavité est topographiée par Jacky Estublier[7].

La légende de saint Vincent[modifier | modifier le code]

D'après la tradition, saint Vincent, un prêtre venu d’Afrique au IVe siècle, venait prier dans cette grotte. Dans toute la Provence, ce saint, réputé pour ses dons de guérisseur, propageait la foi chrétienne. Il ne tarda pas à exaspérer le Diable qui se résolut à l’enfermer dans la grotte pour le faire mourir de faim. Mais saint Vincent résista, terrassa le démon et le changea en un serpent de pierre.

Autrefois, on avait l’habitude de montrer aux visiteurs des concrétions spectaculaires ou des endroits de la grotte en rapport avec cet épisode de la vie du saint. On trouve des concrétions au sol (bord de gours) évoquant un serpent, plus loin un puits où saint Vincent prenait l’eau. Certaines formes naturelles sont vues comme un four où il cuisait son pain, une cheminée où il se chauffait ou encore une empreinte de pied - le piayo - imprimé dans le sol lorsqu'il retint le rocher avec lequel le Diable tentait d’obstruer l’entrée de la grotte.

Jusqu'au début du XXe siècle, il existait à l’extérieur de la grotte une petite chapelle où les habitants de Mélan venaient en procession le dimanche de la Trinité.

L'aménagement de la grande salle[modifier | modifier le code]

Panneau d'information dans la grotte Saint-Vincent (Le Castellard-Mélan).

Au début des années 2000, la grotte a fait l'objet d'un aménagement par la Réserve naturelle géologique de Haute Provence avec la création d'un escalier menant à une plateforme métallique qui sert de belvédère. Celui-ci domine la grande salle d'entrée qui peut être illuminée au moyen d'une dynamo de bicyclette fixée à la plateforme.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bigot Jean-Yves, « Spéléométrie de la France. Cavités classées par département, par dénivellation et développement. », Spelunca Mémoires n° 27,‎ , p. 160 (ISSN 0249-0544).
  2. Nicolas H. (1878) – Les grottes de Sisteron. Ext. Mat. XIII, pp. 131-134.
  3. a et b Tardieu Gustave (1878) – Exploration de la grotte dite Trou-d’Argent. Compte rendu des fouilles, lu par M. Gustave Tardieu dans la séance tenue par la Société française d’archéologie à l’Hôtel de ville de Sisteron le . Congrès archéologique de France, XLVe session, au Mans et à Laval, p. 624-637.
  4. Bigot Jean-Yves, Les grottes bas-alpines de l’est de la Durance : approche historique, Italie, Université de Nice Sophia Antipolis, Département de Géographie, coll. « Méailles et la région d’Annot. Paysages culturels karstiques. Architecture d’une relation homme-territoire unique », (ISBN 88-901411-2-3, lire en ligne), p. 37-46.
  5. Peyerimhoff Paul de - (1907-1908) – Recherches sur la faune cavernicole des Basses-Alpes. Annales des Basses-Alpes, t. XIII, p. 400-411.
  6. Parein René & Languille André (1981) – La Haute Provence souterraine. Contribution à l’étude spéléologique du bassin d’alimentation présumé de la fontaine de Vaucluse. Chez les auteurs, 422 p.
  7. Estublier Jacky (1975) – La grotte Saint-Vincent. Voconcie, Bull. S. C. Voconcien, n° 6, p. 20-21.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • « Grotte Saint-Vincent », sur Chroniques souterraines de Paul Courbon (consulté le )