Aller au contenu

François De Smet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

François De Smet, né le à Bruxelles, est un philosophe, auteur et homme politique francophone belge. Il est le président du parti DéFI en et .

François De Smet naît le à Bruxelles[1].

Parcours académique

[modifier | modifier le code]

Il est docteur en philosophie de l’Université libre de Bruxelles, après avoir défendu en 2010 une thèse intitulée Le Mythe de la souveraineté – Dialectique de la légitimité, du Corps au contrat social[2], sous l'égide du professeur Jean-Marc Ferry. Il est également titulaire d'un diplôme de candidat (baccalauréat) en droit et d'un diplôme d'études approfondies (DEA) transdisciplinaire plurifacultaire (Approche transdisciplinaire des enjeux et débats contemporains), dans la même université.

Il a notamment été membre et collaborateur scientifique au sein du Centre interdisciplinaire d'étude des religions et de la laïcité (C.I.E.R.L.) de l'ULB. Auparavant, il a été, de 2003 à 2009, collaborateur scientifique au sein du Centre de Théorie politique de l'Université libre de Bruxelles. Il a été, également, de 2010 à 2016, maître assistant à la Haute École de Namur-Liège-Luxembourg (Louvain-la-Neuve et Namur) et il a été, de 2014 à 2016, maître assistant à la Haute École Ilya Prigogine (Erasme - ULB). Il a été, en outre, membre du jury du Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) de 2016 à 2019. Ses domaines de recherche sont la philosophie politique et les enjeux contemporains.

Il a été, de plus, chroniqueur régulier pour la radio La Première (RTBF), le journal La Libre Belgique, L'Écho et le magazine Le Vif/L'Express durant plusieurs années.

Parcours professionnel

[modifier | modifier le code]

François De Smet a été le conseiller du ministre-président de la Communauté française, Hervé Hasquin, de 1999 à 2004, sur les questions liées à l'égalité des chances et à la citoyenneté.

Il est de 2007 à 2016 cofondateur et gérant de SimonGo! SPRL, une société de création et diffusion d'œuvres audiovisuelles.

Il travaille ensuite, de 2006 à 2010 au Centre pour l'Égalité des Chances et la Lutte contre le Racisme (département migrations).

Il est également, de 2010 à 2015, directeur de Promo Jeunes, un service d'aide en milieu ouvert destiné à aider et orienter les jeunes jusque 18 ans.

Ensuite, de à , il est le premier directeur de Myria. Le Centre fédéral Migration, un organisme fédéral indépendant belge chargé de veiller aux droits fondamentaux des étrangers, d'informer les autorités sur l'ampleur des flux migratoires et de stimuler la lutte contre la traite et le trafic des êtres humains.

Il fait également partie du conseil d'administration du centre culturel Le Botanique entre 2015 et 2020.

Il est, de plus, de 2015 à novembre 2021, membre du conseil d'administration du Théâtre National de Belgique.

On peut également mentionner sa participation à diverses associations ou lieux de concertation, tels que le MRAX, le Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Xénophobie.

Il est aussi membre fondateur, depuis 2003, de l'ASBL La Charge du Rhinocéros, ayant comme objet l'usage de la culture comme vecteur de coopération au développement, de promotion de la citoyenneté et de lutte contre le racisme, tant en Belgique qu'à l'étranger.

Il a fait, en outre, partie de Yapaka, un programme de prévention de la maltraitance à l'initiative du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique et du comité consultatif de bioéthique de Belgique.

Il est aussi, de 2006 à 2017, vice-président de l'ASBL Article 27, qui œuvre à la démocratisation de l'accès à la culture à destination des usagers les plus précarisés.

Œuvre philosophique

[modifier | modifier le code]

François De Smet, depuis sa thèse sur la souveraineté, a consacré l’essentiel de ses essais à traiter des questions identitaires et politiques, avec une attention particulière pour la liberté d'expression et la question du mal (Reduction ad hitlerum, 2014), la tradition du libre arbitre confrontée à la science (Lost Ego, 2017), l’amour comme marché (Eros Capital, 2019) ou encore la religion comme jeu (Deus Casino, 2020). Sa méthode consiste à partir d’un fait ou d’un détail de la culture contemporaine pouvant paraître anecdotique (ex: le point godwin ou le pastafarisme) et de dérouler le fil de la pensée pour en développer une philosophie propre dont ce fait anecdotique est le symptôme.

Il entend aussi, dans ses ouvrages, construire des ponts entre disciplines, considérant que la philosophie et les autres sciences, humaines comme exactes, ont trop tendance à rester dans leurs couloirs respectifs. Dans Lost Ego, ainsi, il confronte frontalement la tradition philosophique du libre arbitre avec les avancées les plus récentes en neurosciences. C’est à ce titre que cet ouvrage se verra décerner le grand prix du livre sur le cerveau par la Revue neurologique[3]. Dans Eros Capital, c’est à la confrontation entre les approches sociologique et biologique des relations entre sexes qu’il s’intéresse, provoquant un accueil parfois mitigé voire hostile, comme en témoigne la critique formulée par Eric Zemmour sur cet ouvrage[4]. Dans Deus Casino, François De Smet met en relation la tradition religieuse avec les avancées scientifiques mais aussi juridiques encadrant le développement des rites cultuels.

Engagement politique

[modifier | modifier le code]

François De Smet a d’abord travaillé pour le cabinet de Hervé Hasquin (MR) entre 1999 et 2014. Il n’occupera plus de fonctions directement liées au monde politique avant d’adhérer au parti DéFI en 2019.

Il se définit comme un libéral de gauche, attaché à la laïcité et à la bonne gouvernance[5].

Pour François De Smet, « La politique ne devrait pas être un métier [...] Ça devrait être une fonction que l’on occupe durant une partie de sa vie. Si possible en ayant fait quelque chose avant. Et si possible avec l’idée de faire quelque chose après. Un peu comme un service civil que l’on rend à la société. »[6]

Pour lui[6] « si c’est un métier dans lequel vous passez 25 à 30 ans de votre vie, le risque de connexion est évident. On ne voit pas assez d'ouvriers au parlement, pas assez d’enseignants, pas assez de cadres commerciaux… On ne voit pas assez de toute une série de métiers. »

Et celui qui est aussi philosophe et essayiste fait cette proposition[6] : « moi je trouve qu’une bonne façon de revivifier la démocratie serait de limiter les mandats et de faciliter les allées et venues. On pourrait imaginer des congés politiques qui rendent ces aller et retour beaucoup plus faciles. »

Le parcours académique de François De Smet en philosophie s’est orienté, lors de son master et de sa thèse, en philosophie politique. Ce penchant pour la philosophie politique, notamment pour le travail d’Hannah Arendt, s’est par la suite traduit par un intérêt pour les questions identitaires comme la lutte contre le racisme et la lutte contre les discriminations.

Il s’est également penché sur le domaine des migrations qu’il estime être l’un des grands thèmes de notre époque. Cet intérêt s’est, d’ailleurs, matérialisé par son directorat de Myria, son directorat à Promo Jeunes et son travail au Centre pour l'Égalité des Chances et la Lutte contre le Racisme précédemment mentionnés.

Ce passage à la politique s’est fait « par ces personnes qui m'ont à chaque fois tiré de ma zone de confort d'intellectuel casanier »[5]. En effet, il a toujours eu besoin de se frotter au monde réel et il considère que la philosophie, comme la politique, est une expérience du terrain et une envie de changer le monde qu’il a décidé de concrétiser par une expérience politique à DéFI.

Aux élections législatives de 2019, il se présente alors comme tête de liste du parti DéFI à Bruxelles[7] et est élu député avec sa colistière Sophie Rohonyi[8].

Le , il succède ainsi à Olivier Maingain à la tête du parti DéFI. Il est élu président du parti en seul tour de scrutin avec 62,3 % des voix[9]. Il est réélu président le 4 décembre 2022 avec 59 % des voix[10].

À la suite des élections législatives fédérales belges de 2024 et la défaite de Défi, François De Smet annonce sa démission de son poste de président de parti[11],[12]. Sophie Rohonyi le remplace à la tête du parti le [13]. Il est néanmoins élu député à la Chambre des représentants[14].

  • La Clef écossaise, avec Tristan Bourlard, 2007.
  • Le Quatrième Pouvoir, 1re partie: L'âge d'or, avec Tristan Bourlard, 2012.
  • Le Quatrième Pouvoir, 2e partie: L'âge de raison, avec Tristan Bourlard, 2012.
  • En attendant Dieu, avec Judith Langerôme, 2016

Prix et récompenses

[modifier | modifier le code]
  • Grand Prix du Livre sur le Cerveau 2018 de la Revue Neurologique pour Lost Ego ;
  • prix Melouah-Moliterni 2017 pour la bande dessinée Les Droits de l'homme ;
  • prix Léopold Rosy 2015 pour le livre Reductio ad Hitlerum (Académie royale de langue et de littérature française) ;
  • prix du Livre politique 2015 pour le livre La Marche des ombres (Foire du Livre politique de Liège) ;
  • Hommage de la Chaire Pierre-Théodore Verhaegen (ULB) pour le film La Clef écossaise, 2007.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. François De Smet (interviewé par Monique Baus), « François De Smet: "Aujourd'hui, il apparaît que la notion de libre arbitre est plus fragile que nous ne le pensons" », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  2. https://cibleplus.ulb.ac.be/discovery/fulldisplay?docid=alma991009679629504066&context=L&vid=32ULDB_U_INST:32ULB_VU1&lang=fr&search_scope=MyInst_and_CI&adaptor=Local%20Search%20Engine&tab=Everything&query=any,contains,Le%20mythe%20de%20la%20souverainet%C3%A9%20%E2%80%93%20Dialectique%20de%20la%20l%C3%A9gitimit%C3%A9,%20du%20Corps%20au%20contrat%20social&offset=0
  3. Elsevier, « Grand Prix 2018 du Livre sur le Cerveau », sur Elsevier Connect (consulté le ).
  4. Éric Zemmour, « Éric Zemmour : «L'amour, nouvelle religion de l'Occident» », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a et b Béatrice Delvaux et Martine Dubuisson, « Les Racines élémentaires de François De Smet: «Un parti ne sert pas à suivre l’opinion mais à la faire» », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a b et c « François De Smet (DéFI): "La politique ne devrait pas être un métier" », sur RTBF (consulté le ).
  7. « François De Smet (Myria) sera tête de liste à la Chambre pour DéFI à Bruxelles », sur RTBF (consulté le ).
  8. Julien Rensonnet, « Les résultats des élections fédérales 2019 à Bruxelles: Écolo tient son pari et l’emporte », L'Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Présidence de Défi: François De Smet succède à Olivier Maingain », sur Le Soir, (consulté le )
  10. « François De Smet réélu à la présidence de DéFI avec 59% des voix », sur RTBF, (consulté le ).
  11. « Elections 2024 : le président de DéFI François De Smet a remis sa démission », sur RTBF (consulté le )
  12. « Elections 2024 : Crise chez Défi : François De Smet démissionne après la débâcle électorale », sur La DH Les Sports+ (consulté le )
  13. « Politique : Sophie Rohonyi succède à François De Smet et devient présidente de Défi », sur RTBF (consulté le )
  14. « Élections 2024 : voici la liste des élues et élus belges dans les différents parlements », sur RTBF (consulté le )
  15. Frédéric Louzeau, « De Smet F., "Le Tiers autoritaire. Essai sur la nature de l’autorité politique" », sur Revue Théologique des Bernardins, éditée par la Faculté Notre-Dame, Paris. Revue de théologie et de philosophie (consulté le ).
  16. Victor Garcia, « Ce que dit vraiment le Point Godwin de notre société », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Jean-François Lauwens, « François De Smet: «Nous pouvons tous devenir des monstres» », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. Carole Hofer, « Premier Grand Prix 2018 du livre sur le cerveau », sur Journées de neurologie de langue française, (consulté le ).

Liens externes

[modifier | modifier le code]