Eugène Morand
Directeur École nationale supérieure des arts décoratifs | |
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Conservateur de musée Dépôt des marbres | |
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Eugène-Edmond Morand |
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La Tragique Histoire d’Hamlet, Prince de Danemark (d) |
Eugène Morand, né le à Saint-Pétersbourg et mort le à Paris 7e[1], est un peintre, dramaturge et librettiste français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils d’un fondeur de bronzes d’art à la Fonderie Impériale de Saint-Pétersbourg, Eugène Morand était un peintre de l’école de Ruskin, admirateur des préraphaélites[2]. Avec Étienne Clémentel, il a exécuté la décoration murale de la salle des mariages de l’hôtel de ville de Riom, lors de sa restauration en 1910[3].
Peintre discret mais dramaturge en vue[4], il a été un des principaux auteurs du théâtre parisien de la fin du XIXe siècle. Les pièces, qu’il a écrites seul ou en collaboration, étaient jouées partout avec grand succès. Raymonde, qu’il avait écrite avec André Theuriet, Griselidis, qu’il avait écrit avec Armand Silvestre, ont été joués à la Comédie-Française[5].
Sarah Bernhardt a représenté la traduction d’Hamlet qu’il lui a donnée, avec Marcel Schwob[6]. On lui doit également le livret de Sanga et de Messaline d’Isidore de Lara, Grisélidis de Jules Massenet[5] et les Drames sacrés Charles Gounod[2].
Grâce à l’entremise de son beau-frère Abel Combarieu, directeur du cabinet du président de la République, il a exercé plusieurs fonctions liées à l’art : conservateur du Dépôt des marbres en 1902[2], directeur de l’École des arts décoratifs de 1908 à 1925[7]. C'est dans son atelier qu'il formera des peintres de qualité, tels Raymond Legueult, Jacques Le Chevallier, Maurice Brianchon, Roland Oudot, Joseph Inguimberty, et bien d'autres[8].
Libre-penseur, dreyfusard, grand admirateur de Zola[9], chez qui fréquente le Tout Paris artistique et littéraire[10], il est proche des poètes, dont le cercle des amis de Stéphane Mallarmé, Oscar Wilde, Henri de Régnier, Frank Harris, Francis Vielé-Griffin[11], José-Maria de Heredia, Georges de Porto-Riche, Armand Silvestre[4], Jean Giraudoux, à qui il a conseillé de faire du théâtre car quand il parlait, on croyait entendre le neveu de Rameau[12], les artistes Marcel Schwob, Sarah Bernhardt[13], Charles Gounod, Jules Massenet[14], et les sculpteurs, dont Auguste Rodin, René Lalique, Émile Gallé[15].
Il était le père de Paul Morand. On lui prête cette simple réponse à la sempiternelle question : « Que voulez-vous faire de votre fils ? — Un homme heureux. »[16]. Marie-Louise Charrier, qu'il avait épousée à vingt ans[17], est morte en 1947.
Œuvres
[modifier | modifier le code]- Raymonde : le Don Juan de Vireloup, Paris, G. Charpentier, , 352 p. (lire en ligne).
- Le Pianiste, monologue, Paul Ollendorff, 1881.
- Un homme à la mer !, monologue, Paul Ollendorff, 1881, in-16, 13 p.
- L’Heure du berger, comédie, Paris, Les Figaro, 1881.
- Le Député, monologue dit par Coquelin cadet de la Comédie-Française, Paul Ollendorff, 1883.
- L’Héritière, comédie en 1 acte, en prose, Comédie-Française, 2 décembre 1885, Paul Ollendorff, 1885.
- Les Dossiers jaunes, comédie bouffe en 3 actes, 1886, Théâtre de la Renaissance
- Le Roman de Paris, Paris, Paul Ollendorff, 1887.
- Raymonde, comédie en 3 actes, avec André Theuriet Comédie-Française, 1887, G. Charpentier 1887.
- Grisélidis, conte lyrique en 3 actes et 1 prologue, avec Armand Silvestre, Comédie-Française, 1891.
- Les Drames sacrés, poème dramatique en un prologue et 10 tableaux en vers, avec Armand Silvestre, musique de Charles Gounod, théâtre du Vaudeville 1893.
- Izeÿl, drame indien en 4 actes et en vers, avec Armand Silvestre, musique de scène de Gabriel Pierné, théâtre de la Renaissance 1894.
- Messaline, drame lyrique en 4 actes et 5 tableaux, avec Armand Silvestre, musique d’Isidore de Lara, théâtre de la Gaîté 1903, Paul de Choudens, 1899.
- Cœur d’amour, petit poème pour être dansé, Éditions de la Vogue, 1900.
- L’Île heureuse, poème dramatique, Paris, Sarah Bernhardt, 12 juin 1901, P.-V. Stock 1902.
- Sanga, drame lyrique en 4 actes, avec Paul de Choudens, musique d’Isidore de Lara, 1906.
- Les Cathédrales, poème dramatique, musique de Gabriel Pierné, théâtre Sarah-Bernhardt, 6 novembre 1915, Librairie théâtrale, artistique et littéraire, 1915.
- Les Cathédrales, poème dramatique, Paris, théâtre Sarah-Bernhardt, 6 novembre 1915, Librairie théâtrale, artistique et littéraire.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Acte de décès à Paris 7e, n° 8, vue 1/31.
- Katia Bogopolskaia, Diplomates écrivains : correspondances diplomatiques, Paris, L’Âge d’homme, , 316 p. (ISBN 978-2-8251-1455-1, lire en ligne), p. 12-13.
- L’Art vivant, t. 25-36, Paris, Nouvelles littéraires, (présentation en ligne), p. 387.
- Michel Collomb, Paul Morand : petits certificats de vie, Paris, Hermann Éditeurs, , 151 p. (ISBN 978-2-7056-6615-6, présentation en ligne), p. 3.
- « Les Lettres », L’Intransigeant, Paris, no 18339, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Gerda Taranow, The Bernhardt Hamlet : culture and context, New York, Peter Lang, , xix, , 266 (ISBN 978-0-8204-2335-7, OCLC 605159100, présentation en ligne), p. 27.
- Paul Morand, Journal inutile, t. I.
- Christian Leviel-Legueult, Legueult, catalogue raisonné biographique, Paris, Marval-Ruevisconti, (ISBN 978-2-86234-463-8), pages 8 à 16
- Jacques Body, Jean Giraudoux, Paris, Gallimard, , 934 p. (ISBN 978-2-07-076142-5, présentation en ligne), p. 200.
- Paul Morand, Air indien, Paris, Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », , 266 p. (ISBN 978-2-246-80980-7, présentation en ligne), p. 2.
- Ginette Guitard-Auviste (dir.) et Paul Morand, Lettres à des amis et à quelques autres, Paris, La Table ronde, , 291 p. (présentation en ligne), p. 222.
- Société des Amis de Jean Giraudoux et Association des Amis de Jean Giraudoux, Giraudoux chez les Renaud-Barrault, Paris, CRLMC, (présentation en ligne), chap. 30, p. 135.
- Catharine Savage Brosman, French novelists : 1900-1930, t. 65, Gale Research Co., , 381 p. (ISBN 978-0-8103-1743-7, présentation en ligne), p. 206.
- La Nouvelle revue française, Paris, NRF, (présentation en ligne), p. 113.
- Le Figaro magazine, Paris (présentation en ligne), p. 32.
- Michel Bulteau, La Nouvelle Revue de Paris, Monaco, Éditions du Rocher, (lire en ligne), chap. 13-16, p. 14.
- Manuel Burrus, Paul Morand, voyageur du XXe siècle, Paris, Séguier, , 189 p. (présentation en ligne), p. 27.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- André Doderet, « Eugène Morand, peintre et auteur dramatique », Les Nouvelles littéraires, no 378, .
Liens externes
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