Canton d'Aulnay

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Canton d'Aulnay
Canton d'Aulnay
Situation du canton d'Aulnay dans le département de Charente-Maritime.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Poitou-Charentes
Département Charente-Maritime
Arrondissement(s) Saint-Jean-d'Angély
Chef-lieu Aulnay
Code canton 17 04
Disparition 2015
Démographie
Population 6 477 hab. (2012)
Densité 19 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 59′ 40″ nord, 0° 17′ 14″ ouest
Superficie 333,88 km2
Subdivisions
Communes 24

Le canton d'Aulnay est une ancienne division administrative française située dans le département de la Charente-Maritime et la région Poitou-Charentes.

C'était le canton le plus étendu de la Charente-Maritime mais le moins densément peuplé du département.

Géographie[modifier | modifier le code]

Ce canton, situé dans l'arrondissement de Saint-Jean-d'Angély, a un chef-lieu de canton qui occupe une position excentrée par rapport au reste de son canton. Cette situation géographique s'explique pour des raisons historiques où, en 1790, le canton d'Aulnay n'occupait que la partie occidentale de l'actuelle division administrative, l'autre partie relevant de l'ancien canton de Néré.

Le plus grand canton de Charente-Maritime[modifier | modifier le code]

Ce canton qui est le plus étendu de toute la Charente-Maritime et qui possède le point culminant du département possède des limites administratives avec le département des Deux-Sèvres dans sa bordure nord-orientale, confinant avec l'arrondissement de Niort[1], et avec celui de la Charente, à l'est, jouxtant l'arrondissement de Confolens[2].

Au sud, il est limité par le canton de Matha, à l'est par celui de Loulay et au sud-est par celui de Saint-Jean-d'Angély, ces trois derniers faisant partie de l'arrondissement de Saint-Jean-d'Angély, situé en Charente-Maritime.

Par son étendue, il occupe presque le tiers de la superficie de l'arrondissement de Saint-Jean-d'Angély mais, par sa population, il en occupe un peu plus du dixième.

Le cadre physique[modifier | modifier le code]

Son altitude varie de 21 m, correspondant à la vallée de la Boutonne dans la commune de Nuaillé-sur-Boutonne, à 173 m, qui correspond au point culminant de la Charente-Maritime, colline de la commune de Contré au nord-est du canton. L'altimétrie moyenne du canton est de 76 m, ce qui en fait la plus élevée de tout le département.

Il est arrosé dans sa partie occidentale par la Boutonne, principal affluent de rive droite de la Charente, qui entre dans le canton par une vallée faiblement encaissée dans la commune de Dampierre-sur-Boutonne sur les rives de laquelle un joli château Renaissance y a été édifié.

La Brédoire, la Saudrenne et le Padôme sont trois modestes ruisseaux, tous affluents de la rive gauche de la Boutonne, et qui naissent dans ce canton, dont les deux premiers traversent la commune d'Aulnay-de-Saintonge.

La rivière Nie, qui est un affluent de rive gauche de la Boutonne, naît dans le bourg de Néré et arrose plusieurs communes dans le canton prenant une direction nord-est/sud-ouest.

Tout à l'est du canton est le lieu de source de l'Antenne dans la commune de Fontaine-Chalendray. Cette petite rivière est un affluent de rive droite de la Charente.

Le canton d'Aulnay occupe dans sa majeure partie le site sud-ouest du Seuil du Poitou, ce dernier étant bordé par les massifs forestiers de Chizé, Aulnay et de Chef-Boutonne qui sont aujourd'hui les reliques de l'antique Forêt d'Argenson. C'est ce qui explique l'altimétrie plus élevée de ce canton par rapport au reste du département de la Charente-Maritime qui est, avant tout, un département littoral comme l'indique d'ailleurs son nom. Aucune commune de ce département n'est distante de plus de 80 km de l'océan.

Histoire[modifier | modifier le code]

  • Une partie du canton actuel appartenait à l'ancienne province du Poitou, cette portion du Poitou a été détachée pour constituer partiellement le canton d'Aulnay[3]. En effet, Aulnay occupait le siège d'une vicomté qui était située dans le Poitou et qui, avec les baronnies de Chizé et de Melle, relevaient de la justice royale de Civray et, ce, jusqu'aux évènements de la Révolution de 1789[4].
  • Lors de la création du département de la Charente-Inférieure à la Constituante en 1790, le canton d'Aulnay occupait la partie occidentale du canton actuel, l'autre partie étant constituée par le canton de Néré.
  • C'est lors de la refonte administrative voulue par Napoléon-Bonaparte que l'ancien canton de Néré a été annexé à celui d'Aulnay en 1800. Le canton de Beauvais-sur-Matha est en même temps intégré au canton de Matha à l'exception de la commune de Chives qui est alors rattachée au canton d'Aulnay. Tout ceci explique la position excentrée du chef-lieu de canton par rapport au reste du canton.
  • Aucune limite territoriale du canton n'a changé depuis la réforme entreprise pendant le Consulat.
  • De 1833 à 1848, les cantons d'Aulnay et de Loulay avaient le même conseiller général. Le nombre de conseillers généraux était limité à 30 par département.
  • Quant aux mouvements des limites communales, la commune de Salles-lès-Aulnay a fusionné avec la commune d'Aulnay-de-Saintonge en 1973 alors que la commune de Saint-Coutant-le-Petit a fusionné avec la commune de Villemorin en 1827.

Représentation[modifier | modifier le code]

Conseillers d'arrondissement (de 1833 à 1940)[modifier | modifier le code]

Liste des conseillers d'arrondissement successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1833 1848 François Augustin Casimir
Guérin
  Juge de paix à Aulnay
         
1883 1888
(démission)
Ernest Marchand Républicain Docteur en médecine à Aulnay
1888   M. Chaigneau   Conseiller municipal d'Aulnay
         
1895   Nestor Michaud Républicain Maire de La Villedieu
         
1919 1920
(décès)
Alcide Borde   Conseiller municipal d'Aulnay
1920 1925 Roger Chapeaud Radical Médecin, maire d'Aulnay
1925 1934 Félix Blondeau SFIO Marchand de bois, maitre charpentier à Aulnay
1934 1940 Frédéric Béchet Radical Commerçant, maire de Saint-Georges-de-Longuepierre
1940       Les conseils d'arrondissement ont été suspendus par la loi du 12 octobre 1940
et n'ont jamais été réactivés
Les données manquantes sont à compléter.

Conseillers généraux de 1833 à 2015[modifier | modifier le code]

Liste des conseillers généraux successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1833 1852 Henri Emmanuel Nestor
Perthuis de La Salle
(1798-1872)
  Propriétaire, maire d'Aunay
1852 1861 Gabriel Stanislas Lacour père   Avocat puis magistrat, Aulnay
1861 1870 Isaac Louis Victor Monnier   Suppléant puis juge de paix à Aunay
1870 1871 Edmond Bourcy   Juge au Tribunal civil de la Seine
Propriétaire à Néré
1871 1877 Gabriel Lacour (fils)   Juge au Tribunal civil de Saintes
1877 1883 Amédée Sébilleau
(1832-1910)
Droite Avoué à Saint-Jean-d'Angély
1883 1888
(démission)[5]
Sixte Normand-Dufié Républicain Médecin-major, Saint-Jean-d'Angély
1888 1911
(décès)[6]
Ernest Marchand[7] Républicain Docteur en médecine, conseiller municipal d'Aulnay, conseiller d'arrondissement
1912[6] 1913 René Soubourou Républicain Maire d'Aulnay
1913 1925 Henri Michel Rad. Médecin aide-major de seconde classe, maire de Néré
1925 1940 Roger Chapeaud Rad. Médecin - Maire d'Aulnay (1920-1929), conseiller d'arrondissement
         
1945 1951 Henri Guérinaud SFIO
puis USR
Maire de Chives
1951 1964 Roger Chapeaud RGR Maire d'Aulnay (1933-1967)
1964 1976 Pierre Chapeaud
(1920-2013, fils du précédent)[8]
DVD Médecin
Maire d'Aulnay de 1967 à 1989
1976 décembre
1992
(décès)
Paul Baron PS Président de coopérative agricole
Maire de Chives
janvier
1993
mars 2008 Bernadette Guillard UDF Cultivatrice
Maire d'Aulnay de 1989 à 2001
mars
2008
2015 Jean-Mary Boisnier DVD puis UDI Maire du Gicq depuis 2001 - Commerçant
Président de la
Communauté de communes du canton d'Aulnay-de-Saintonge

Composition[modifier | modifier le code]

Le canton d'Aulnay regroupait vingt-quatre communes et comptait 6 590 habitants (recensement de 2006 sans doubles comptes).

Communes Population
(2012)
Code
postal
Code
Insee
Aulnay 1 467 17470 17024
Blanzay-sur-Boutonne 92 17470 17049
Cherbonnières 340 17470 17101
Chives 371 17510 17105
Contré 148 17470 17117
Dampierre-sur-Boutonne 297 17470 17138
Les Éduts 66 17510 17149
Fontaine-Chalendray 246 17510 17162
Le Gicq 113 17160 17177
Loiré-sur-Nie 286 17470 17206
Néré 735 17510 17257
Nuaillé-sur-Boutonne 190 17470 17268
Paillé 340 17470 17271
Romazières 68 17510 17301
Saint-Georges-de-Longuepierre 223 17470 17334
Saint-Mandé-sur-Brédoire 318 17470 17358
Saint-Martin-de-Juillers 157 17400 17367
Saint-Pierre-de-Juillers 385 17400 17383
Saleignes 68 17510 17416
Seigné 102 17510 17422
La Villedieu 232 17470 17471
Villemorin 128 17470 17473
Villiers-Couture 156 17510 17477
Vinax 62 17510 17478

Démographie[modifier | modifier le code]

Tableau de l'évolution démographique[modifier | modifier le code]

           Évolution de la population  [modifier]
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2012
9 4078 6358 0397 4666 9846 7596 5906 4936 477
(Sources : Base Insee, population sans doubles comptes à partir de 1962[9] puis population municipale à partir de 2006[10])
Histogramme de l'évolution démographique

Un canton fortement affecté par l'exode rural[modifier | modifier le code]

C'est l'unique canton de la Charente-Maritime à perdre continuellement de la population depuis le recensement de 1962. La chute démographique sévère est de - 2 848 habitants en 45 ans, ce qui est considérable. Ceci représente pratiquement 1 habitant sur 3 en moins (- 30,3 % entre 1962 et 2007).

Cette situation résulte de fort longues décennies d'exode rural qui a frappé le canton bien avant l'année 1962, puisqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le canton recensait 9 809 habitants (1946), puis 9 568 habitants en 1954. Cette "hémorragie" démographique que, rien ne semble pouvoir arrêter, a vidé progressivement nombre de villages de ses habitants au point que la densité de population du canton est devenue la plus faible de la Charente-Maritime.

La densité de population est en effet quatre fois moins élevée que celle de la Charente-Maritime (20 hab/km2 contre 88 hab/km2 en 2007) mais le canton d'Aulnay accumule d'autres records départementaux de faiblesse démographique.

Ainsi le canton enregistre-t-il cinq communes de moins de 100 habitants sur les 24 qui le composent et 7 dont la population est comprise entre 100 et moins de 200 habitants. Le canton compte par ailleurs 4 communes de moins de 10 hab/km2 sur les cinq que compte la Charente-Maritime[11] et il ne possède aucune commune de plus de 50 hab/km2.

Aucun pôle urbain n'est présent dans le canton qui ne compte d'ailleurs pas de commune de plus de 2 000 habitants. Seul, le chef-lieu de canton, Aulnay, recense plus de 1 000 habitants, mais il est fortement excentré par rapport au reste de son canton et y exerce une influence très limitée.

Ce canton présente dans son ensemble un grand nombre de caractéristiques propres à la diagonale du vide qui affecte la France des Ardennes jusqu'au Limousin et au nord des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées. Cette Diagonale du vide touche le centre-est de la région Poitou-Charentes - dont le Confolentais et le Ruffécois, micro-régions situées dans le nord du département de la Charente - et se prolonge jusque dans le canton d'Aulnay.

Des signes préoccupants de la démographie du canton[modifier | modifier le code]

Ces mauvais chiffres sont autant de signes préoccupants de la situation démographique qui affecte l'ensemble du canton d'Aulnay et dont les conséquences sociales et socio-économiques sont devenues véritablement alarmantes (fermetures d'écoles, sous-équipement administratif, sous-équipement médical, vieillissement accéléré de la population).

Ce canton présente toutes les caractéristiques démographiques de la "Diagonale du vide", espace géographique de la France qui s'étend de la Meuse jusqu'au sud du Massif central (Lozère) et sa partie occidentale (Creuse) se caractérisant notamment par une faible densité de population, une baisse régulière de la population, un vieillissement démographique accéléré, un solde migratoire négatif, un taux d'urbanisation très faible bien souvent inférieur à 30 %.

Ainsi, le canton d'Aulnay-de-Saintonge prolonge-t-il l'extrémité occidentale de cette "Diagonale du vide" de la France dont une "branche" part depuis le Limousin en direction de l'ouest, passant par les cantons du Confolentais et du Ruffeccois, situés dans le nord du département de la Charente.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Il est en contact avec le canton de Brioux-sur-Boutonne et celui de Chef-Boutonne
  2. Il est limitrophe du canton d'Aigre
  3. Se reporter notamment au tome 1 des éditions FLOHIC qui traite l'ensemble des 24 communes du canton d'Aulnay-de-Saintonge - Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, par J.L.Flohic (ouvrage collectif sous la direction de), Collection Le patrimoine des communes, Flohic éditions, 2002, Tome I.
  4. in M.A. GAUTIER, Dictionnaire des communes de la Charente-Inférieure, éditions Les Chemins de la Mémoire, p. 133
  5. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).
  6. a et b « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).
  7. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  8. « Sud Ouest : actualités en direct et infos du journal Sudouest.fr », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  9. Structure de la population du canton de 1968 à l'année de la dernière population légale connue
  10. Fiches Insee - Populations légales du canton pour les années 2006, 2011, 2012
  11. Il s'agit des communes suivantes (par ordre alphabétique) : Les Éduts (8 hab/km2) ; La Genétouze - canton de Montguyon - (6 hab/km2) ; Romazières (8 hab/km2) ; Saleignes (9 hab/km2) et Vinax (7 hab/km2)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]