Aller au contenu

Cécilie de Mecklembourg-Schwerin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 24 février 2022 à 17:28 et modifiée en dernier par Jules* (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Cécilie de Mecklembourg-Schwerin
Description de cette image, également commentée ci-après
La princesse Cécilie de Prusse vers 1905.

Titres

Épouse du prétendant au trônes de Prusse et d'Allemagne


(10 ans, 1 mois et 16 jours)

Prédécesseur Hermine Reuss zu Greiz
Successeur Kira Kirillovna de Russie

Princesse héritière de Prusse
et de l'Empire allemand


(13 ans, 5 mois et 3 jours)

Prédécesseur Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg
Successeur aucun
Biographie
Dynastie Maison de Mecklembourg
Nom de naissance Cécilie Augusta Marie de Mecklembourg-Schwerin
Naissance
Schwerin (Empire allemand)
Décès (à 67 ans)
Bad Kissingen (Allemagne)
Père Frédéric-François III de Mecklembourg-Schwerin
Mère Anastasia Mikhaïlovna de Russie
Conjoint Guillaume de Prusse
Enfants Guillaume de Prusse
Louis-Ferdinand de Prusse
Hubert de Prusse
Frédéric de Prusse
Alexandrine de Prusse
Cécilie de Prusse

Description de l'image Coat of Arms of Cecilie, German Crown Princess (Order of Maria Luisa).svg.

Cécilie Augusta Marie de Mecklembourg-Schwerin, née le à Schwerin et morte le à Bad Kissingen, est une duchesse de Mecklembourg-Schwerin, devenue par son mariage princesse royale (Kronprinzessin) de Prusse et de l'Empire allemand.

Biographie

Famille et jeunesse

Cécilie avec sa sœur, son frère et sa mère en 1890.

Née le 20 septembre 1886 à Schwerin, Cécilie est le troisième enfant et la benjamine du grand-duc Frédéric-François III de Mecklembourg-Schwerin et de la grande-duchesse Anastasia Mikhaïlovna de Russie [1]. Son prénom est un hommage à sa grand-mère maternelle et marraine, la princesse Cécile de Bade. Elle est la sœur d'Alexandrine et de Frédéric-François IV de Mecklembourg-Schwerin.

Elle passe la majeure partie de son enfance à Schwerin, au château de Ludwigslust et au pavillon de chasse de Gelbensande, à seulement quelques kilomètres de la côte de la mer Baltique [2]. Son père est asthmatique et le climat froid et humide du Mecklembourg met en danger sa santé fragile. De plus, la grande-duchesse Anastasia s'ennuie en Mecklembourg et préfère résider sur la Riviera. En conséquence, Cécilie passe beaucoup de temps avec sa famille à Cannes.

Lors d'un séjour à Cannes en hiver 1897, sa sœur rencontre son futur époux, le prince héritier Christian de Danemark. Après la mort de son père en avril de la même année, Cécilie réside quelque temps avec sa mère au Danemark. Le mariage de sa sœur a lieu à Cannes en avril 1898. De 1898 à 1904, Cécilie rend visite chaque été à ses proches en Russie [3]. La princesse séjourne alors à Mikhailovskoe sur la baie de Cronstadt, la résidence d'été de son grand-père, le grand-duc Michel Nikolaïevitch de Russie [4].

La régence du Mecklembourg-Schwerin est pendant ce temps confiée à son oncle, le duc Jean-Albert.

En 1902, sa mère met au monde un enfant adultérin ; elle est déclarée persona non grata en Allemagne et en Russie.

Princesse héritière de Prusse

Cécilie de Mecklembourg-Schwerin et Guillaume de Prusse en 1905.

Au mariage de son frère avec Alexandra de Hanovre à Schwerin en juin 1904, la princesse Cécilie fait la connaissance de son futur époux, Guillaume de Prusse, fils aîné de Guillaume II et d'Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg. Guillaume est frappé par sa grande beauté, ses cheveux et ses yeux noirs. Plus grande que la plupart des femmes de son temps, mesurant 1,82m, Cécilie est aussi grande que le prince héritier allemand. Le 4 septembre 1904, le jeune couple célèbre ses fiançailles au pavillon de chasse de Gelbensande. Le Kaiser, en guise de cadeau de fiançailles, fait construire un chalet à proximité pour le couple.

Le mariage de la princesse Cécilie et du prince héritier Guillaume a lieu le 6 juin 1905 à Berlin. À cette occasion, la grande-duchesse douairière Anastasia est autorisée à titre exceptionnel à se rendre à la cour de Berlin. L'autorisation sera de nouveau accordée, pour la dernière fois, lors de la naissance de son premier petit-fils. Arrivée à la gare de Lehrte, la princesse reçoit sur le quai un bouquet de roses rouge foncé. Elle est accueillie au château de Bellevue par la famille impériale et fait ensuite une joyeuse entrée par la porte de Brandebourg avant d'assister à une salve de canon au Tiergarten. Des foules se massent sur l'Unter den Linden alors qu'elle se rend au château de Berlin. Guillaume II l'accueille au palais et la conduit à la salle des chevaliers où plus de cinquante invités de différentes maisons royales européennes l'attendent, dont le grand-duc Michel Alexandrovitch de Russie et l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche. Le jour de son mariage, le Kaiser lui présente l'ordre de Louise.

La cérémonie de mariage a lieu en la chapelle royale ainsi qu'à la cathédrale de Berlin. À la demande de la mariée, la célèbre marche nuptiale de Lohengrin de Richard Wagner est jouée, ainsi que des extraits de Die Meistersinger von Nürnberg, sous la direction de Richard Strauss. Le couple royal reçoit en cadeaux de mariage des bijoux, de l'argenterie et de la porcelaine.

Son mariage fait de la princesse Cécilie la seconde dame de l'Empire allemand après l'impératrice qui, de santé fragile, se montre peu.

Six enfants naissent de cette union :

Portrait de la princesse par Philip de Laszlo en 1908.

La « Kronprinzeßin » Cécilie s'accoutume rapidement à sa nouvelle vie, étant une princesse ouverte, de nature calme, appréciée à la cour impériale et par le peuple allemand.

Des contemporains soulignent sa beauté et son élégance. Elle suit de près la mode, ayant un faible pour les chapeaux, très vite imitée par des milliers de femmes et de jeunes filles allemandes.

La princesse Cécilie de Prusse fait également preuve d'intérêt pour l'éducation des femmes, et c'est pour cette raison qu'un grand nombre d'écoles et de rues portent encore aujourd'hui son nom.

Dans les premières années de son mariage, elle mène une vie de couple harmonieuse avec le Kronprinz. Rapidement, celui-ci est connu pour ses escapades amoureuses, mais le couple princier se respecte et respecte les convenances.

L'été, la famille réside au palais de Marbre dans le nouveau jardin de Potsdam et à partir d'août 1917 dans le nouveau château de Cecilienhof, offert au jeune couple par le Kaiser et baptisé en l'honneur de la princesse.

Première Guerre mondiale

La princesse Cécilie de Prusse et ses filles : Alexandrine (à gauche) et Cécilie (à droite) (vers 1930).

À la fin de Première Guerre mondiale, il est question d'une renonciation au trône de l'empereur en faveur de son petit-fils Guillaume âgé de douze ans, mais finalement il abdique le et la République est proclamée. La princesse Cécilie refuse de suivre le couple impérial et son époux en exil, et tient tête à son beau-père, tandis que son mari commence à s'afficher avec des maîtresses. Malgré l'instabilité politique que connait l'Allemagne, elle demeure seule à Berlin avec ses six enfants âgés de un à douze ans. En Russie, trois de ses oncles maternels sont assassinés durant la guerre civile.

Deuxième Guerre mondiale

La princesse et sa famille en 1925, de gauche à droite : le prince Guillaume, le prince Hubert, la princesse héritière Cécilie, le prince héritier Guillaume, le prince Frédéric et le prince Louis-Ferdinand de Prusse ; les princesses Alexandrine et Cécilie de Prusse sont au premier rang.

À la prise du pouvoir des nazis en 1933, la princesse vit retirée au château de Cecilienhof à Potsdam. Dans ce lieu, elle se consacre à sa passion, la musique. Elle fait donner des concerts privés et bientôt de nombreux chefs d'orchestre et musiciens réputés comptent parmi ses amis proches, comme Bronisław Huberman, Wilhelm Kempff, Elly Ney, Wilhelm Furtwängler et le jeune Herbert von Karajan.

En 1940, le Troisième Reich envahit l'Europe, sa tante Wilhelmine des Pays-Bas fuit vers le Royaume-Uni d'où elle organise la résistance à l'envahisseur, et le roi Christian X de Danemark reste auprès de son peuple mais montre ouvertement son mépris pour Adolf Hitler. En revanche, le grand-duc héréditaire Frédéric-François de Mecklembourg-Schwerin, neveu de la princesse Cécile, entre en 1931, à l'âge de vingt-et-un ans, dans la S.S. et contracte une union morganatique en 1941.

Dernières années

En février 1945, la princesse, âgée de cinquante-neuf ans n'a d'autre choix que de prendre la fuite devant l'avance de l'armée soviétique. Elle s'installe à Bad Kissingen - la Bavière étant occupée par l'armée américaine. Elle y demeure jusqu'en 1952, avant de déménager à Stuttgart, dévastée depuis la fin du conflit. Elle vit alors dans une certaine gêne.

Le , à Bad Kissingen, pendant une visite au cabinet du docteur Paul Sotier, la Kronprinzessin meurt à l'âge de soixante-sept ans, probablement victime d'un accident vasculaire cérébral.

Ascendance

Liens internes

Sur les autres projets Wikimedia :

Références

  1. Kirschstein, Kronprinzessin Cecilie, p. 11.
  2. Zeepvat, 'The Other Anastasia', p. 5.
  3. Cecilie, Crown Princess of Germany, 'My Memories of Imperial Russia', p. 89.
  4. Cecilie, Crown Princess of Germany, 'My Memories of Imperial Russia', p. 93.

Bibliographie

  • Cécilie de Mecklembourg-Schwerin, 'My Memories of Imperial Russia', Royal Russia, No. 10, 2016. (ISBN 978-1-927604-20-5)
  • Easton, Laird M., Journey to the Abyss: The Diaries of Count Harry Kessler 1880–1918, New York, Vintage Books, 2013. (ISBN 978-0-307-27843-2)
  • Kirschstein, Joerg, Kronprinzessin Cecilie: Eine Bildbiographie, Berlin, Quintessenz Verlags GmbH, 2004. (ISBN 3-86124-579-5)
  • Zeepvat, Charlotte, 'The Other Anastasia: A Woman who Loved and Who Lived', Royalty Digest Quarterly, No. 2, 2006. ISSN 1653-5219

Liens externes