Barbara Steele

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Barbara Steele
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Barbara Steele en 1965.
Naissance (86 ans)
Birkenhead, Angleterre
Nationalité Britannique
Profession Actrice
Films notables Le Masque du démon
La Chambre des tortures
Huit et demi

Barbara Steele, née le à Birkenhead (Angleterre), est une actrice britannique connue pour avoir joué dans des films d'épouvante gothiques italiens des années 1960. Elle a notamment joué le double rôle d'Asa et de Katia Vajda dans l'adaptation par Mario Bava du conte fantastique Vij de l'auteur russe Nicolas Gogol, Le Masque du démon (1960). Elle a joué également dans les films d'épouvante La Chambre des tortures (1961), L'Effroyable Secret du docteur Hichcock (1962), La Sorcière sanglante (1964), Danse macabre (1964), Le Cimetière des morts-vivants (1965) et Un ange pour Satan (1966).

Elle a également tenu des rôles secondaires dans Huit et demi (1963) de Federico Fellini, Le Monocle rit jaune (1964) de Georges Lautner, L'Armée Brancaleone de Mario Monicelli, Frissons (1975) de David Cronenberg, La Clé sur la porte (1977) d'Yves Boisset et La Petite (1978) de Louis Malle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Steele est née à Birkenhead, dans le Cheshire[1]. Elle a étudié l'art à la Chelsea Art School et à Paris, à la Sorbonne[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

D'abord modèle, Barbara Steele décroche, vers la fin des années 1950, un des tout derniers contrats de 7 ans signés par la compagnie cinématographique anglaise J. Arthur Rank Organisation, pour laquelle elle ne tournera du reste qu'une poignée de petits rôles secondaires. Très vite, ce contrat longue durée est racheté par la Twentieth Century Fox, qui voit en elle la future partenaire d'Elvis Presley, dans les Rôdeurs de la plaine (1960) que doit réaliser Don Siegel. Révoltée par le traitement que lui inflige Hollywood, elle abandonne le projet et rompt son contrat.

Pensant avoir définitivement sabordé sa carrière, elle part alors pour l'Italie, où le succès l'attend à Cinecitta avec le film de Mario Bava, Le Masque du démon (1960). Elle devient subitement une vedette du fantastique en Europe, enchaînant de nombreux rôles de personnages inquiétants. Elle travaille ainsi plusieurs fois avec des cinéastes spécialisés dans le genre, tels que Riccardo Freda (L'Effroyable secret du docteur Hichcock et Le Spectre du professeur Hichcock) et Antonio Margheriti (Danse macabre et La Sorcière sanglante) , entretenant ce succès durant la décennie 1960.

En 1964, elle joue dans Le Monocle rit jaune de Georges Lautner. Ce dernier se déclara particulièrement choqué par l'attitude méprisante que Paul Meurisse afficha à l'égard de Barbara tout le long du tournage. L'acteur en effet avait manifestement mal apprécié que la partie italienne de la production l'oblige à partager l'affiche avec une comédienne spécialisée dans le cinéma d'épouvante. Pour cette raison, Lautner se jura par la suite de ne jamais plus retravailler avec Paul Meurisse.

À partir des années 1970, elle se fait plus rare sur les écrans, malgré de notables interprétations pour les auteurs en devenir Jonathan Demme (5 Femmes à Abattre en 1974), David Cronenberg (Frissons en 1976) et Joe Dante (Piranhas en 1978)[2].

Dans les années 1980, elle se lance dans la production télévisée avec, en 1983, l'ambitieuse série Le Souffle de la guerre (dans laquelle elle se réservera un petit rôle), ainsi que sa suite, Les Orages de la guerre (1988), toutes deux avec Robert Mitchum en vedette.

Dans les années 1990, elle fait un retour remarqué dans le fantastique, avec le rôle du Docteur Julia Hoffman, dans la mini-série La Malédiction de Collinwood (1991), adaptation par Dan Curtis de sa propre saga quotidienne Dark Shadows (1966-1971).

Dès lors, la toujours très belle Barbara Steele se consacre à la production, répondant néanmoins présente pour d'occasionnels courts rôles dans de modestes productions.

Malgré une notoriété internationale intimement liée à sa florissante carrière dans l'épouvante, elle dénigra longtemps celle-ci, valorisant plutôt sa participation, pourtant épisodique, à des films dits « d'auteurs ». Parmi les grands cinéastes qui l'auront fait jouer, il faut citer Federico Fellini (Huit et demi en 1963), Mario Monicelli (L'Armée Brancaleone en 1966), Volker Schlöndorff (Les Désarrois de l'élève Törless en 1966), ou encore Louis Malle (La Petite en 1978).

En 2010, l'acteur et scénariste Mark Gatiss a interviewé Steele à propos de son rôle dans Le Masque du démon pour sa série documentaire de la BBC A History of Horror[3],[4]. En 2012, Gatiss a de nouveau interviewé Steele à propos de son rôle dans Frissons pour son documentaire suivant, Horror Europa. En 2014, elle apparaît dans le premier film de Ryan Gosling, le thriller néo-noir Lost River[5], dans lequel elle interprète le personnage de Belladonna[6].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Barbara W. Steele épouse l'écrivain et scénariste américain James Poe[7] en 1969, avec qui elle a un fils, Jonathan Jackson Poe, né en aout 1971. Ce mariage coïncide justement avec le net ralentissement de la carrière de l'actrice, avant un timide retour en deuxième moitié des années 1970.

Elle divorce de son mari dans l'année 1978, deux ans à peine avant la mort prématurée de ce dernier.

Il avait écrit tout spécialement pour elle un rôle dans son scénario On achève bien les chevaux (1969), que Sydney Pollack tourna finalement avec une autre actrice anglaise, Susannah York.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Mario Pisu et Barbara Steele dans Huit et demi (1963).
Steele soumise au supplice du Masque du démon (1960).
Barbara Steele dans La Chambre des tortures (1961).
Barbara Steele et Gaia Germani dans Les Maniaques (1964).

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Frank 1982, p. 175.
  2. Hogan 1997, p. 309.
  3. Donald Clarke, « Mark Gatiss's History of Horror » [archive du ], sur The Irish Times (consulté le )
  4. « A History of Horror with Mark Gatiss – Home Counties Horror Ep 2/3 », BBC,
  5. « Lost River », BD,
  6. « Lost River », BD,
  7. (en) « Steele, Barbara », sur bfi.org.uk (version du sur Internet Archive)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Roberto Curti, Italian Gothic Horror Films: 1957–1969, McFarland, (ISBN 978-1-4766-1989-7)
  • (en) Alan Frank, The Horror Film Handbook, Barnes & Noble, (ISBN 978-0-389-20260-8, lire en ligne)
  • (en) Benjamin Halligan, Michael Reeves, Manchester University Press, (ISBN 0-7190-6351-5)
  • (en) David Hogan, Dark Romance: Sexuality in the Horror Film, McFarland, (ISBN 978-0-7864-0474-2)
  • Barbara Steele, la Diva du cinéma d'épouvante italien par Eric Escofier (165 pages 2013)
  • Revue Scream (éditée par Denis Eric)
  • n° 5 Barbara Steele 1re partie 58 pages ()
  • n° 7 Barbara Steele 2e partie (07/2014)
  • Grand entretien avec Barbara Steele : Free spirite (La Septième Obsession, no 16 - Mai/Juin 2018)
  • Jean-Pierre Avedon, 100 ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction (Steele Barbara, p.910), éditions Rouge Profond, 2013 (ISBN 978-2-915083-56-9)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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