Baie d'Authie

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Baie d'Authie
Mollières en baie d'Authie.
Géographie
Pays
Coordonnées
Ville proche
Superficie
119 ha
Partie de
Administration
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
1986
Patrimonialité
Administration
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La baie d'Authie est une baie située à cheval entre les départements du Pas-de-Calais et de la Somme, dans la région Hauts-de-France. Une partie de son territoire a été acquise, entre 1986 et 2003, par le Conservatoire du littoral, car elle abrite un milieu naturel diversifié.

Comme tous les estuaires c'est une zone de nourrisserie importante pour de nombreux poissons et autres organismes marins. Elle fait partie du système dit des estuaires picards et des grandes plages et massifs dunaires de la côte d'Opale, qui présentent des spécificités géomorphologiques régionales.

C'est une zone vulnérable à l'érosion du trait de côte, à la montée de la mer, aux inondations et submersions de tempêtes en cas de surcote)[1] et localement à l'ensablement ou à l'envasement [2]. Elle s'inscrit dans un territoire testant sur son littoral la GIZC (Gestion intégrée des zones côtières)[3].

Géographie[modifier | modifier le code]

Baie d'Authie en 1866 (carte d'état-major).

L'estuaire de l'Authie se trouve dans le Marquenterre, à la limite littorale maritime des départements de la Somme et du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France. Il fait partie du système dit des estuaires picards et des grandes plages et massifs dunaires de la côte d'Opale[4], qui présentent des spécificités géomorphologiques régionales[5].

La baie d'Authie offre une diversité écopaysagère s'organisant sur trois habitats majeurs : les Mollières (pré-salé avec mares), l'estran (zone découverte par les marées) et des différents massifs dunaires parcourus par les chemins.

Les communes concernées par l'existence de la baie sont, dans la Somme, Fort-Mahon-Plage et Quend, et dans le Pas-de-Calais, Berck, Groffliers, Waben et Conchil-le-Temple.

Écologie[modifier | modifier le code]

En plus du Conservatoire du littoral, acquéreur de différentes zones terrestres, le réseau Natura 2000 intervient sur différents sites intégrant le domaine littoral maritime : (FR2200346)[6], (FR2210068)[7], (FR3100482)[8]. Une partie des zones de polders pourraient être perdues avec la montée de la mer[9]

Flore[modifier | modifier le code]

De multiples espèces végétales s'y rencontrent comme :

Le milieu dunaire est caractéristique du système des dunes littorales du nord de la France[11] ; il abrite notamment d'importants espaces humides, et en particulier les pannes dunaires, des mares temporaires généralement à sec en été[12]. Ces pannes se sont formées au début du XIXe siècle lorsque l'estran recouvrait, lors des grandes marées, des dépressions sableuses. Progressivement ces dernières furent isolées du milieu marin par la mise en place de cordons de dunes mais furent toujours alimentées en eau par les précipitations et les nappes phréatiques. Aujourd'hui, les pannes abritent des espèces végétales comme :

Dans la partie méridionale de la baie dominent les polders, conquis sur la mer grâce à l'édification des renclôtures, domaine des cultures et des pâturages. Ces espaces souvent humides, entrecoupés de canaux de drainage, de fossés, de mares et d'étangs, abritent de nombreuses espèces de joncs, de roseaux et d'autres végétaux aquatiques.

Faune[modifier | modifier le code]

Généralités[modifier | modifier le code]

La baie d'Authie, comme tous les estuaires, est une zone de nourrisserie importante pour de nombreux poissons et autres organismes marins[13].

Avifaune[modifier | modifier le code]

Sa diversité n'égale certes pas celle de la baie de Somme voisine, mais elle ne manque pas d'intérêt avec la présence, permanente ou temporaire, de :

Ichthyofaune[modifier | modifier le code]

En 2006, 29 espèces de poissons (de 20 familles différentes) ont été recensés dans l'ensemble des trois grands estuaires picards[15], et sur un pas de temps plus long (13 ans, de 1980 à 1993), ce sont 37 espèces et 27 familles qui ont été recensées dans les trois estuaires[15].

Pour la trentaine d'espèces de poissons trouvées en 2006, moins de la moitié d'entre elles étaient communes aux trois estuaires. Par exemple, le hareng, l'athérine, la lamproie fluviatile, le chinchard, le mulet doré et le mulet porc n’ont pas été retrouvés dans l'Authie ni dans la Canche, alors qu'ils étaient présents dans l’estuaire de la Somme. Les espèces les plus communes, pour les trois estuaires, étaient (sous forme juvénile) le sprat, le bar, le gobie commun et le flet[15]. Inversement, l’épinoche (qui est un petit migrateur), la perche et la crevette bouquet, plus associées aux eaux faiblement salées, n'ont été retrouvées qu'en Baie d'Authie et non dans l'estuaire de la Somme[15]. Des espèces comme la limande, le turbot, le Saint-Pierre, le dragonnet lyre, la raie bouclée, la gonelle, le lieu jaune et le petit Tacaud sont potentiellement présents, mais plutôt vers l'extérieur de la baie[15].

La taille des poissons est globalement la même dans les trois estuaires.

Les assemblages d'espèces[Quoi ?] se positionnent différemment au sein des trois estuaires[15]. Curieusement, les biomasses moyennes (en grammes de poids frais/1000 m2) sont nettement moins élevées dans l'estuaire de l'Authie que dans l'estuaire de la Canche, mais nettement plus que dans celui de la Somme, pourtant plus vaste mais plus sableux[15].

Mammifères[modifier | modifier le code]

Il arrive qu'une colonie de phoques veaux-marins et phoques gris vienne s'installer sur les bancs de sable découverts à marée basse, facilement observables depuis l'épi 17 (près du club nautique) à Berck.

Amphibiens[modifier | modifier le code]

Les pannes abritent aussi des espèces animales variées dont plusieurs espèces de grenouilles et le crapaud calamite.

Autres[modifier | modifier le code]

Administration[modifier | modifier le code]

Une partie du territoire de la baie d'Authie a été acquise, entre 1986 et 2003, par le Conservatoire du littoral[16], car elle abrite un milieu naturel diversifié.

Pour préserver ce milieu fragile fréquenté par près de 500 000 visiteurs par an, le Conservatoire du littoral envisage de restaurer le pâturage ovin extensif pour entretenir le milieu dunaire[17], mais également d'améliorer l'accueil des touristes par des aménagements mieux adaptés à la problématique environnementale actuelle : parkings intégrés au paysage, sentiers de découverte balisés[18]


Galerie photographique[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Caspar, R., Costa, S., & Jakob, É. (2007). Fronts froids et submersions de tempête dans le nord-ouest de la France: Le cas des inondations par la mer entre l'estuaire de la Seine et la baie de Somme.
  2. Bonnefille, R., & Allen, H. (1967). Etude de la baie d’Authie et des moyens de défense contre la mer. Laboratoire National d'Hydraulique de ChatoufEDF.
  3. Deboudt, P., Dauvin, J. C., Meur-Férec, C., Morel, V., Desroy, N., Dewarumez, J. M., ... & Ghézali, M. (10). 10 ans de démarche GIZC en côte d'Opale : Bilan et enjeux |URL:http://matcarl.free.fr/USTL/S5/UE%2054/GIZC_cotedopale.pdf
  4. Battiau-Queney, Y. (2003). Les systèmes plages-dunes de la Côte d'Opale, de la baie d'Authie à la frontière belge (Manche orientale et sud de la Mer du Nord). Cahiers de Géographie Physique, Uni-versity of Lille, 14, 59-77.
  5. Deboudt P (1997) Étude de géomorphologie historique des littoraux dunaires du Pas-de-Calais et nord-Est de la Manche (Doctoral dissertation, Lille 1) (résumé).
  6. Estuaires et littoral picards(SIC) Portail Natura 2000
  7. Baie de Somme et d'Authie(ZPS)
  8. Dunes de l'Authie et Mollières de Berck(SIC
  9. Clus-Auby, C., Paskoff, R., & Verger, F. (2006). Le patrimoine foncier du Conservatoire du littoral et le changement climatique: scénarios d'évolution par érosion et submersion. In Annales de géographie (No. 2, pp. 115-132). Armand Colin.
  10. Elymus arenarius sur le site de l'université du Havre
  11. Dorly M & Duval J (1979) [Les dunes littorales du Nord de la France].
  12. a et b [PDF] La dune de l'Authie sur somme.fr
  13. Gilliers, C., Amara, R., Bergeron, J. P., Le Pape, O., & Desaunay, Y. (2002). Comparaison de la qualite des zones de nourriceries cotieres du littoral francais a partir de l'etude d'indices de condition mesures sur des juveniles de soles. Journal de Recherche Oceanographique, 27(3-4), 232-235.
  14. Lecomte, J. P., & Triplet, P. Analyse de sept années de suivi du Gravelot à collier interrompu en Baie d’Authie. PDF, 6pp
  15. a b c d e f et g Amara Rachid, Selleslagh J & Cornille V (2006) État des lieux des peuplements piscicoles dans les eaux de transition du bassin Artois-Picardie.
  16. La baie de l'Authie sur le site du Conservatoire du littoral.
  17. La restauration du pâturage ovin sur baiedesomme.org.
  18. Les aménagements envisagés en bais d'Authie sur smacopi.com, p. 4.

Annexes[modifier | modifier le code]

Cet article fait partie d’une série d’articles sur les sites naturels de France et la conservation de la nature.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anthony, E. J., & Dobroniak, C. (2000). Erosion and recycling of aeolian dunes in a rapidly infilling macrotidal estuary: the Authie, Picardy, northern France. Geological Society, London, Special Publications, 175(1), 109-121.
  • Billon, G., Ouddane, B. & Boughriet, A., 2001. Chemical speciation of sulfur compounds in surface sediments from three bays (Fresnaye, Seine and Authie) in northern France, and identification of some factors controlling their generation. Talanta 53, 971–981.
  • Billon, G., Ouddane, B., Recourt, P. & Boughriet, A., 2002. Depth variability and some geochemical characteristics of Fe, Mn, Ca, Mg, Sr, S, P, Cd and Zn in anoxic sediments from Authie Bay (northern France). Estuar. Coast. Shelf Sci. 55, 167– 181.
  • Bonnefille, R., & Allen, H. (1967). Etude de la baie d’Authie et des moyens de défense contre la mer. Laboratoire National d'Hydraulique de Chatouf EDF.
  • Dewez S (1988) Sédimentation et dynamique en Manche Orientale (De la baie d'Authie au cap d'Alprech) (Doctoral dissertation, Université de Lille 1) (résumé).
  • Sueur F (2005) Intérêt ornithologique de la Réserve Authie-Somme et intérêt de son extension vers le sud de la Baie d’Authie. Groupe Ornithologique Picard, 18 p.

Lien externe[modifier | modifier le code]