Arc républicain
En France, l'Arc républicain est une forme de coalition prônée par certains partis centristes, sociaux-démocrates ou de droite modérée dans le but de créer une coalition gouvernementale des républicains (ou « démocrates ») par opposition aux populistes (ou « démagogues ») de droite et de gauche. Dans l'esprit de ses promoteurs, cette large alliance est en théorie toujours majoritaire (rassemblant « deux Français sur trois », selon l'expression de Valéry Giscard d'Estaing), et passe par les partis du centre, d'où parfois son appellation d'Arc central.
Années 1940 et 1950
[modifier | modifier le code]Une telle coalition s'inscrirait dans le schéma de la Troisième Force au pouvoir entre 1947 et 1951 sous la Quatrième République, qui regroupait la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), les radicaux, le Mouvement républicain populaire (MRP) et les modérés.
Années 2010 et 2020
[modifier | modifier le code]L'Arc républicain est une forme de coalition soutenue pour les élections présidentielle et législatives de 2012, notamment par le magazine Marianne, les responsables politiques François Hollande et Dominique de Villepin[1], ainsi que le Mouvement démocrate, par la voix notamment de Jean-Luc Bennahmias[2].
Jean-Luc Mélenchon et le parti de La France Insoumise sont considérés comme en dehors de l'arc républicain par le Président du Sénat Gérard Larcher[3], l'ancienne Première Ministre Elisabeth Borne[4], l'ancien Premier Ministre Manuel Valls[5], les députés du groupe Renaissance[6], ou encore le journaliste Nicolas Beytout[7].
L'ancien Président de la République Nicolas Sarkozy affirme en aout 2023 que Marine Le Pen et le Rassemblement national, ainsi qu'Eric Zemmour et Reconquête, font partie de l'arc républicain[8],[9].
En février 2024, le Président de la République Emmanuel Macron, dans un entretien au journal L'Humanité, se défend d'avoir inscrit le RN et Reconquête dans l'arc républicain[10].
En juillet 2024, France Info rapporte que les sondages sur la perception des personnalités politiques par la population française montrent que la figure de Jean-Luc Mélenchon est devenue un plus grand repoussoir que celle de Marine Le Pen, cela serait la conséquence de l'inclusion du RN et l'exclusion de LFI dans l'arc républicain par le gouvernement et les députés macronistes[11].
En septembre 2024, le Premier Ministre Michel Barnier recadre son Ministre de l'Economie Antoine Armand qui avait affirmé que le Rassemblement national ne faisait pas partie de l'arc républicain[12]. Pour Michel Barnier, le RN et LFI font partie de l'arc républicain en tant que « élus de la République »[13].
L'ancien Président de la République Nicolas Sarkozy réitère en septembre 2024 que Marine Le Pen et le Rassemblement national font partie de l'arc républicain[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Marianne - Actualités et débats », sur Marianne (consulté le ).
- « http://www.marianne2.fr/Vite-ressortir-l-arc-republicain-!_a197393.html »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
- « L’« arc républicain », un concept « destiné à exclure certains du champ de la légitimité politique » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Guillaume Deleurence, « Accusée d’être hors de « l’arc républicain », la France insoumise veut jouer bloc contre bloc », sur POLITIS, (consulté le )
- Manuel Valls : "LFI est sorti de l'arc républicain", Europe 1 (, 15:4 minutes), consulté le
- « Attaques du 7-octobre : un an après les prises de position de LFI, la gauche continue de composer avec Jean-Luc Mélenchon », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Destituons La France insoumise de l’arc républicain », sur l'Opinion, (consulté le )
- « Sarkozy juge "insupportable de reprocher au RN de ne pas être dans le cadre de la République" », sur BFMTV, (consulté le )
- « Nicolas Sarkozy, critiqué pour ses propos sur le RN, juge "stupide" d'exclure le parti de l'arc républicain », sur BFMTV, (consulté le )
- « Macron dans l’Humanité : “Je n’ai jamais considéré que le RN ou Reconquête s’inscrivaient dans l’arc républicain" », sur Valeurs actuelles, (consulté le )
- « Législatives 2024 : comment la figure de Jean-Luc Mélenchon est devenue un plus grand repoussoir que celle de Marine Le Pen », sur Franceinfo, (consulté le ) : « Au fil des ans, "la majorité a été très active pour opérer une transformation dans le langage et les pratiques", rappelle Etienne Ollion. "Après l'élection d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen en 2022, le front républicain n'a pas vécu longtemps. Les macronistes ont alors commencé à parler d'un 'arc républicain', qui exclut de fait LFI", note-t-il. »
- « Michel Barnier a recadré son ministre de l'Économie, qui a exclu le RN de "l'arc républicain", et a appelé Marine Le Pen », sur Franceinfo, (consulté le )
- « RN, LFI dans « l’arc républicain » ? Des « élus de la République », « point final » déclare Barnier », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
- « «Je trouve scandaleux qu'on dise que Marine Le Pen n'appartient pas à l'arc républicain», assume Nicolas Sarkozy », sur Europe 1, (consulté le )
Pour approfondir
[modifier | modifier le code]- Le Club Le Figaro Politique, « Le RN est-il vraiment en dehors de «l’arc républicain» ? », Le Figaro, (lire en ligne)
- Cécile Alduy, « L'arc républicain », France Inter, (lire en ligne)
- Florence Haegel, Christophe Bellon et Alya Aglan, « L’arc républicain et ses flèches », France Inter, (lire en ligne)
- « L’« arc républicain », un concept « destiné à exclure certains du champ de la légitimité politique » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )